Rapport d’activité 2015 du Centre d’études prospectives et d’informations internationales

Malgré le ralentissement marqué et prolongé du commerce mondial, les interconnexions multiples et complexes des économies restent une dimension caractéristique de l'époque. Qu’il s’agisse de monnaie, de climat, de concurrence ou de croissance, les déterminants comme les conséquences sont souvent mondiaux, et les chocs ne sont guère amortis par les frontières. Ces interdépendances forment un système qui n’est plus, comme jadis, centré sur quelques pays riches et quelques zones géographiques, ni dominé par une puissance hégémonique. L’économie mondiale, plurielle et multipolaire, répond à des logiques nouvelles dont la portée est souvent universelle mais dont la maîtrise relève de la gageure.

Les défis sont immenses pour en comprendre les ressorts, mais également pour adapter la gouvernance à ce contexte nouveau, comme l’illustre la pression des pays émergents pour réformer les institutions internationales voire en créer de nouvelles. Pour le défi peut-être le plus important à l’échelle du siècle, celui du climat, la Conférence de Paris a constitué une étape importante, montrant l’immensité des défis mais pointant également la possibilité de trouver de nouvelles solutions, dès lors que la volonté d’aller de l’avant est partagée. Dans le même temps, le regain de tensions géopolitiques vient rappeler si besoin était la fragilité des équilibres internationaux et la dépendance des relations économiques au contexte politique.