Déclaration de M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement, sur la charte pour le développement du vélo en ville, Paris, le 30 janvier 2002.

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Circonstance : Signature d'une charte avec le club des villes cyclables à Paris, le 30 janvier 2002

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Messieurs les présidents et vice-présidents
Madame la vice-présidente
Monsieur le député
Chers amis,

Nous sommes réunis aujourd'hui pour signer la charte pour développer le vélo en ville.
Développer le vélo en ville, c'est développer la ville de manière harmonieuse, solidaire et durable.
Mais c'est aussi rendre hommage à une catégorie particulièrement résolue et tenace de nos concitoyens.
Parce que franchement, aujourd'hui, pour circuler en ville en vélo, il faut une bonne vue, des nerfs solides et une bonne dose d'optimisme....
Ce n'est pas un hasard si le gouvernement a voulu relancer cette politique, dans le cadre de la loi Solidarité et Renouvellement Urbains promulguée en décembre 2000.
Nous avons d'abord décidé que le versement transport pourrait financer des projets d'intermodalité entre le Vélo-et les transports en commun.

Mais le vélo a besoin, comme tous les autres modes urbains, d'être réinséré dans une vision cohérente du territoire.
C'est pourquoi la loi renforce aussi le contenu et la force de prescription des Plans de Déplacements Urbains, clefs de voûte de l'engagement des communautés urbaines, des communautés d'agglomération et des autres autorités organisatrices de transports urbains pour répondre aux besoins de déplacement, tout en réduisant la circulation automobile.
Il fallait renforcer les aides que l'Etat peut apporter aux agglomérations pour accompagner ces plans de déplacements urbains. C'est fait, la circulaire du 10 juillet 2001 en fixe le nouveau cadre, et les moyens budgétaires ont été largement revalorisés à hauteur de 90 millions d'Euros en 2002.
La circulaire donne aussi toute leur place aux déplacements non motorisés, et en premier lieu aux vélos, en finançant à hauteur de 35% les investissements sur les réseaux cyclables d'agglomération, et les stationnements sécurisés pour les vélos.

Soyons-en persuadés, les transports en commun et le vélo ne sont pas concurrents : ils sont complémentaires. Le vélo peut gagner sa place dans les quartiers faiblement densifiés, pour mieux rabattre les usagers sur les transports en commun motorisés.
Si l'Etat a apporté une impulsion forte à cette approche, il entend qu'elle soit conduite en associant tous les partenaires concernés : les conseils régionaux et conseils généraux s'engagent aussi dans la voie du soutien à la politique du vélo, et je m'en félicite.

Mais au coeur du dispositif, il y a vous : les "villes cyclables", par qui la rue cesse d'être un axe de circulation pour redevenir un espace de déplacement, un lieu de partage et de services, bref un espace public.
Aujourd'hui, vous êtes 7 villes pionnières: demain, beaucoup plus j'espère. Avec vous, dès 2002, nous avons l'objectif de participer à la réalisation de 200 km d'itinéraires cyclables pour un montant de près de 6 Millions d'Euros.
Et d'ici 2006, je souhaite que ce soit plus de 1000 km d'itinéraires vélos qui voient le jour. J'y veillerai...
Ces itinéraires sont un symbole de solidarité envers les cyclistes, et de notre volonté d'offrir de nouvelles solutions de déplacement en ville.

Les pays nordiques, au climat plus difficile que celui de la France, démontrent que le vélo et la ville font très bon ménage. C'est souvent une question de culture. En France, il y fallait aussi de la volonté politique: nous l'avons, et la signature de cette charte est le gage de notre détermination à traduire cette volonté dans la réalité de la vie en ville.

(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 31 janvier 2002)