Texte intégral
REFUSER UN MODE DE DEVELOPPEMENT DEVENU INSUPPORTABLE
Si les conditions de la future réouverture du tunnel suscitent aujourd'hui tant d'échos dans l'opinion, ce n'est pas seulement à cause du drame récent, encore dans toutes les mémoires, c'est aussi parce que l'explosion du trafic routier à travers les Alpes, et son cortège de nuisances, apparaît comme le symbole même d'un mode de développement que nos concitoyens ne jugent plus supportable. C'est ainsi qu'en 1998, plus de 1 500 000 poids lourds ont franchi les Alpes du Nord, se répartissant pour moitié entre le Mont Blanc et le Fréjus.
LE GOUVERNEMENT PROPOSE UNE PROFONDE REORIENTATION DE LA POLITIQUE DES TRANSPORTS
Ce gouvernement est le premier à avoir pris la mesure des problèmes, en engageant une profonde réorientation de la politique des transports, dont la mise en uvre reste cependant une affaire de longue haleine. Cette réorientation vise clairement à donner la priorité aux modes les moins polluants et en particulier au ferroviaire. Les Alpes, territoire particulièrement sensible, doivent être un point d'application privilégié de cette politique. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de la Convention alpine signée par l'ensemble des pays de l'Arc alpin, et tout particulièrement de son protocole transports, signé le 31 octobre dernier par les ministres de l'environnement. La réouverture du tunnel doit s'inscrire dans cette nouvelle logique, les choses ne peuvent être les mêmes après qu'avant, telle est ma ligne de conduite.
LES CONDITIONS DE REOUVERTURE DU TUNNEL NE SONT PAS REUNIES A CE JOUR
Je considère que les conditions de réouverture du tunnel ne sont pas réunies à ce jour pour les raisons que j'ai déjà indiqué. Le Ministre de l'équipement a proposé l'instauration de la circulation alternée pour les tunnels du Mont-Blanc et de Fréjus. Cette piste mérite d'être examinée, elle tend à supprimer les risques de coaltions frontales.
La première est, évidemment, celle de la sécurité pour les futurs usagers. Il me paraît nécessaire, sur ce point, de se donner toutes les garanties et de prendre notamment en compte l'ensemble des avis émis par les personnes compétentes. La question se pose de manière plus pressante encore aujourd'hui après le drame du Gothard.
La seconde, c'est de se donner les moyens de réduire progressivement le trafic de transit routier à travers les Alpes dans leur ensemble. Même si les décisions déjà prises par la France et l'Italie sur le projet Lyon-Turin et sur la mise en place d'un service de ferroutage sont importantes, leur effet ne se fera sentir qu'à moyen et long terme et elles ne suffiront pas à régler à court terme la question du transit alpin. Il importe, sans attendre, de prendre d'autres mesures qui concourent à un rééquilibrage des conditions de concurrence entre le rail et la route, en augmentant de manière significative le niveau des péages routiers au Mont Blanc et au Fréjus , et en soutenant les efforts de la SNCF pour améliorer la qualité de ses services.
La troisième porte sur les conditions environnementales, relatives à la pollution à l'intérieur du tunnel et aux nuisances liées au trafic sur les itinéraires d'accès. Elles doivent conduire à définir un dispositif de régulation, portant sur le nombre total de véhicules, le type de trafic, leur espacement minimum, et pouvant prévoir par exemple un couvre-feu nocturne..
PROPOSITION D'UN DEBAT PUBLIC
Je me garderais bien, et je ne l'ai jamais fait, d'opposer les riverains de la Maurienne et ceux de la vallée de Chamonix. Ce qui est en jeu, c'est notre capacité à mettre en uvre une politique alternative au tout routier, et à réduire progressivement le trafic routier qui transite par les passages alpins. Ce n'est pas un seulement un problème franco-italien, cela concerne l'Europe entière.
Dominique VOYNET avait plaidé, en son temps, pour que soit organisé un débat public sur la question des transports alpins ; un tel débat me paraît, plus que jamais, essentiel, car nous touchons là à un problème de société. Je souhaite qu'un tel débat puisse s'engager au plus vite ; il devrait déboucher, au delà des mesures importantes déjà décidées par le gouvernement, sur un véritable plan d'actions visant à réduire progressivement le transit routier des marchandises à travers les vallées alpines et à y restaurer un environnement de qualité.
(source http://www.noelmamere.eu.org, le 22 mars 2002)
Si les conditions de la future réouverture du tunnel suscitent aujourd'hui tant d'échos dans l'opinion, ce n'est pas seulement à cause du drame récent, encore dans toutes les mémoires, c'est aussi parce que l'explosion du trafic routier à travers les Alpes, et son cortège de nuisances, apparaît comme le symbole même d'un mode de développement que nos concitoyens ne jugent plus supportable. C'est ainsi qu'en 1998, plus de 1 500 000 poids lourds ont franchi les Alpes du Nord, se répartissant pour moitié entre le Mont Blanc et le Fréjus.
LE GOUVERNEMENT PROPOSE UNE PROFONDE REORIENTATION DE LA POLITIQUE DES TRANSPORTS
Ce gouvernement est le premier à avoir pris la mesure des problèmes, en engageant une profonde réorientation de la politique des transports, dont la mise en uvre reste cependant une affaire de longue haleine. Cette réorientation vise clairement à donner la priorité aux modes les moins polluants et en particulier au ferroviaire. Les Alpes, territoire particulièrement sensible, doivent être un point d'application privilégié de cette politique. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de la Convention alpine signée par l'ensemble des pays de l'Arc alpin, et tout particulièrement de son protocole transports, signé le 31 octobre dernier par les ministres de l'environnement. La réouverture du tunnel doit s'inscrire dans cette nouvelle logique, les choses ne peuvent être les mêmes après qu'avant, telle est ma ligne de conduite.
LES CONDITIONS DE REOUVERTURE DU TUNNEL NE SONT PAS REUNIES A CE JOUR
Je considère que les conditions de réouverture du tunnel ne sont pas réunies à ce jour pour les raisons que j'ai déjà indiqué. Le Ministre de l'équipement a proposé l'instauration de la circulation alternée pour les tunnels du Mont-Blanc et de Fréjus. Cette piste mérite d'être examinée, elle tend à supprimer les risques de coaltions frontales.
La première est, évidemment, celle de la sécurité pour les futurs usagers. Il me paraît nécessaire, sur ce point, de se donner toutes les garanties et de prendre notamment en compte l'ensemble des avis émis par les personnes compétentes. La question se pose de manière plus pressante encore aujourd'hui après le drame du Gothard.
La seconde, c'est de se donner les moyens de réduire progressivement le trafic de transit routier à travers les Alpes dans leur ensemble. Même si les décisions déjà prises par la France et l'Italie sur le projet Lyon-Turin et sur la mise en place d'un service de ferroutage sont importantes, leur effet ne se fera sentir qu'à moyen et long terme et elles ne suffiront pas à régler à court terme la question du transit alpin. Il importe, sans attendre, de prendre d'autres mesures qui concourent à un rééquilibrage des conditions de concurrence entre le rail et la route, en augmentant de manière significative le niveau des péages routiers au Mont Blanc et au Fréjus , et en soutenant les efforts de la SNCF pour améliorer la qualité de ses services.
La troisième porte sur les conditions environnementales, relatives à la pollution à l'intérieur du tunnel et aux nuisances liées au trafic sur les itinéraires d'accès. Elles doivent conduire à définir un dispositif de régulation, portant sur le nombre total de véhicules, le type de trafic, leur espacement minimum, et pouvant prévoir par exemple un couvre-feu nocturne..
PROPOSITION D'UN DEBAT PUBLIC
Je me garderais bien, et je ne l'ai jamais fait, d'opposer les riverains de la Maurienne et ceux de la vallée de Chamonix. Ce qui est en jeu, c'est notre capacité à mettre en uvre une politique alternative au tout routier, et à réduire progressivement le trafic routier qui transite par les passages alpins. Ce n'est pas un seulement un problème franco-italien, cela concerne l'Europe entière.
Dominique VOYNET avait plaidé, en son temps, pour que soit organisé un débat public sur la question des transports alpins ; un tel débat me paraît, plus que jamais, essentiel, car nous touchons là à un problème de société. Je souhaite qu'un tel débat puisse s'engager au plus vite ; il devrait déboucher, au delà des mesures importantes déjà décidées par le gouvernement, sur un véritable plan d'actions visant à réduire progressivement le transit routier des marchandises à travers les vallées alpines et à y restaurer un environnement de qualité.
(source http://www.noelmamere.eu.org, le 22 mars 2002)