Texte intégral
OLIVIER MAZEROLLE
Bonjour Alain RICHARD.
ALAIN RICHARD
Bonjour.
OLIVIER MAZEROLLE
Vous avez une tâche très concrète pour cette présidence européenne, présidence française, c'est faire l'Europe de la Défense en novembre, on devrait savoir qui participe à l'effort collectif et comment.
ALAIN RICHARD
Exactement, on a la chance, ce qui est toujours utile dans un processus européen, d'avoir une charte politique, un contrat politique clair qui a été fixé par les chefs d'Etat et de gouvernements l'année dernière. L'idée générale, c'est que l'Europe qui a les autres outils de la politique de sécurité et de relations internationales, doit aussi avoir la composante militaire en constituant une force de réaction rapide d'une taille de 60000 hommes qui puisse durer un an. Donc les tâches que nous avons à faire maintenant c'est de clarifier exactement la définition des besoins c'est-à-dire en quoi consistent les 60000 hommes et leurs équipements, ça on espère le faire cet été et ensuite en novembre de réunir formellement, un peu solennellement les engagements de participation des 15 pays pour qu'on atteigne bien le total et que cette force soit crédible.
OLIVIER MAZEROLLE
Justement, mais si ça doit servir, qui décidera d'envoyer cette force sur un territoire extérieur ?
ALAIN RICHARD
Il nous faut aussi un dispositif permanent et aguerri au sein de l'union qui gère les situations de crise. Donc il y a ce qu'on appelle le comité politique et de sécurité composé d'ambassadeurs qui sont des permanents et qui agiront sur instruction des gouvernements et puis à coté d'eux un comité militaire représentant les 15 chefs d'armée qui les conseille et fait des recommandations sur les options militaires.
OLIVIER MAZEROLLE
Oui, alors jusqu'à présent
ALAIN RICHARD
Ca existe depuis le 1er mars de façon temporaire et notre objectif d'ici la fin de l'année, c'est de les mettre en place de façon définitive, c'est-à-dire capable d'agir s'il y avait un coup dur.
OLIVIER MAZEROLLE
D'accord, mais jusqu'à présent, l'envoi de soldats français par exemple sur un territoire étranger relève de la souveraineté nationale d'une décision du gouvernement français avec approbation de l'assemblée nationale, ça continuera ou
ALAIN RICHARD
Ca restera le cas, j'emploie toujours le terme de force conjointe et quand je regarde les autres solutions, ça ne peut être que les gouvernements qui décident de façon consensuelle. Je vous signale d'ailleurs qu'au sein de l'alliance atlantique c'est pareil, il n'y a pas de supranationalité, les deux solutions alternatives, ça serait de créer la supranationalité de défense, c'est-à-dire dire une autorité supérieure, par exemple, votant à la majorité pour engager nos forces, je crois que personne ne l'accepterait, ça n'a même pas été mis en discussion. Et l'autre solution, le stau-quo qui consiste à ce que chacun agit dans son coin sans coordination, cela signifie concrêtement l'impuissance et le déséquilibre au profit de la grande puissance américaine. Donc la solution médiane qu'on a choisie, c'est une organisation pour travailler ensemble dans laquelle chacun garde le droit de ne pas participer mais ne bloque pas les autres, je crois que c'est un système logique.
OLIVIER MAZEROLLE
Mais cette force de réaction rapide, quels seront ses objectifs, c'est quoi, ça va être un super gendarme au service de l'Europe ?
ALAIN RICHARD
Oui, c'est ce qui permet à l'Europe dans des situations comme le Kosovo, pour prendre cet exemple-là, de pouvoir décider de mettre la pression sur un ou plusieurs partenaires qui créent le désordre et la violence et de pouvoir le faire avec le moyen d'action adéquat. Si les partenaires perturbateurs s'arrêtent avant, la force a joué son rôle de persuasion pour dire les choses gentiment, s'ils ne s'arrêtent pas, il faut qu'on puisse gagner.
OLIVIER MAZEROLLE
Mais elle pourra intervenir avant même que le conflit ne soit entamé
ALAIN RICHARD
Ca dépend des politiques
OLIVIER MAZEROLLE
Par exemple le Kosovo, on pourrait imaginer qu'elle y serait allée avant même
ALAIN RICHARD
La prévention, c'est l'idéal, tout le monde est pour la prévention sauf que la prévention consiste à donner le coup de rein politique qui permet de dire : il n'y a pas encore la guerre mais si on le décide on peut empêcher les autres de la faire. En réalité devant votre opinion publique, devant votre parlement c'est quelque chose d'assez difficile à faire, mais plus on le fait évidemment, mieux ça vaut; j'ajoute que cette force n'a pas que cette mission-là. Sa mission principale, c'est la sécurité dans l'espace européen, mais les 15 ont aussi dit qu'elle pourrait être mise à la disposition des Nations Unies pour représenter une contribution assez importante, dans une opération de maintien de la paix en dehors de l'Europe. C'est vrai que quand vous regardez une série de situation de crise qui existe ailleurs dans le monde on observe une petite tendance à faire deux poids deux mesures, c'est-à-dire que quand c'est dans un espace géographique qui nous tient à cur on y va nous-mêmes, quand c'est dans des contrées plus reculées où a le sentiment d'être moins directement solidaires, on laisse des pays pauvres y aller.
OLIVIER MAZEROLLE
D'accord, alors dans tout ce contexte, il y a un débat qui agite actuellement les esprits en Europe, c'est le débat entre l'Europe à la carte, les coopérations renforcées où chaque pays participe à ce qui l'intéresse et puisque Jacques CHIRAC l'a appelé un groupe pionnier, d'autres appellent ça l'avant-garde c'est-à-dire des pays vraiment qui décident de s'intégrer, participent à toutes les actions, alors vous, vous avez les Anglais avec vous dans la défense européenne, mais on ne les retrouve pas dans l'euro alors on peut faire quand même il vaut mieux faire une Europe à la carte qu'une avant-garde ?
ALAIN RICHARD
Plus on le fait à 15, le mieux ça vaut quand même et à 20 ou 25 quand l'élargissement aura eu lieu, donc dans le domaine de la défense, notre objectif c'est d'avoir une force crédible et avec une base d'entente politique la plus large possible.
OLIVIER MAZEROLLE
On ne peut pas faire une Europe de la défense sans les Anglais ?
ALAIN RICHARD
Je pense qu'on doit la faire à 15 et qu'il ne faut pas partir de l'idée, il y a les pays importants et les autres parce que politiquement ils le sont tous et on a vu dans l'affaire du Kosovo que des pays qui n'étaient pas les plus massifs en force pouvaient jouer un rôle fort utile. Donc notre objectif, c'est de travailler à 15, les décisions de principe ont été prises à 15 et je constate là encore lors du séminaire qu'on a fait samedi que les 15 nations se sont engagées ensemble; Les coopérations renforcées c'est pour aller plus loin, l'Eurocorps entre cinq pays européens, c'est une coopération renforcée, ce que nos amis allemands viennent de proposer avec nous, c'est-à-dire d'avoir un commandement groupé de toutes les flottes de transports pour faire les projections de forces quand il y a besoin, marche déjà en franco-allemand, eh bien ça peut être fait à cinq, six, sept, mais ça n'empêche pas que les décisions et la mise en uvre de force seront faites à 15.
OLIVIER MAZEROLLE
On voit des petites divergences même importantes parfois d'appréciation entre le président de la République et le Premier ministre sur le futur de l'Europe pas sur le rôle de la présidence européenne. Ca vous intéresse, ce débat ?
ALAIN RICHARD
Encore heureux, s'ils n'avaient aucune divergence sur la façon d'imaginer l'Europe dans dix ou quinze ans, ce serait fâcheux pour les électeurs qui souhaitent avoir le choix. En ce qui concerne la conduite de la présidence française j'observe, très concrètement dans mes fonctions, que les positions sur ce que nous devons chercher à atteindre et la façon dont nous devons travailler avec nos 14 partenaires a été décidée, arrêtée de façon tout à fait fixe et carrée. Nous sommes en train de le réaliser en pleine entente entre les deux autorités de l'exécutif.
OLIVIER MAZEROLLE
Le 14 juillet, cette année, va être encore plus européen que d'habitude ?
ALAIN RICHARD
Oui, nous y tenions à cause de deux choses si vous voulez, d'une part nous prenons la présidence européenne et nous sommes le seul pays à faire une grande parade militaire comme ça. On a donc appelé nos partenaires qui sont dans les formations militaires déjà plurinationales à participer au défilé et puis il y a deuxièmement le fait que c'est l'Eurocorps qui commande à l'heure actuelle la force internationale du Kosovo.
OLIVIER MAZEROLLE
Combien de nations européennes vont défiler ?
ALAIN RICHARD
Ceux qui font partie de l'Eurocorps, les Eurofor qui sont des groupements des pays du Sud et le groupe aérien européen.
OLIVIER MAZEROLLE
Ca montre que la défense française n'est pas uniquement française.
ALAIN RICHARD
On commence à savoir bien travailler ensemble.
OLIVIER MAZEROLLE
Dites-moi : est-ce que l'on passe, est-ce que l'on parle encore en France du coté de votre ministère de l'envoi de soldats français supplémentaires au Sud-Liban ?
ALAIN RICHARD
On en parle et on travaille et on a bien dit que l'on était disponibles mais si on progresse suffisamment dans la normalisation, c'est-à-dire que les autorités libanaises prennent le contrôle de leur territoire, trouvent des compromis avec les forces milices armées qui existent là-bas, par définition si on a atteint 100 % de l'objectif il n'y a plus besoin de force, donc notre vision reste celle d'une force intérimaire, c'est bien ça que veut dire FINUL depuis le début et d'une force ayant pour objectif final et le plus rapproché possible de remettre le Liban en possession de tout son territoire, les autorités libanaises ont commencé par critiquer un peu cette position de la France, elle a quand même sa force et petit à petit nous avons observé avec satisfaction que les forces libanaises ont commencé à s'installer au Sud-Liban. Donc nous restons disponibles pour apporter un coup de main supplémentaire, par exemple pour faire du déminage, par exemple pour faire du contrôle supplémentaire de désarmement des différents protagonistes, nous n'avons pas l'intention et ça ne nous paraît pas logique que les Nations Unies s'installent là pour 20 ans.
OLIVIER MAZEROLLE
Merci Alain RICHARD.
(Source : http://www.defense.gouv.fr, le 1er août 2000)
Bonjour Alain RICHARD.
ALAIN RICHARD
Bonjour.
OLIVIER MAZEROLLE
Vous avez une tâche très concrète pour cette présidence européenne, présidence française, c'est faire l'Europe de la Défense en novembre, on devrait savoir qui participe à l'effort collectif et comment.
ALAIN RICHARD
Exactement, on a la chance, ce qui est toujours utile dans un processus européen, d'avoir une charte politique, un contrat politique clair qui a été fixé par les chefs d'Etat et de gouvernements l'année dernière. L'idée générale, c'est que l'Europe qui a les autres outils de la politique de sécurité et de relations internationales, doit aussi avoir la composante militaire en constituant une force de réaction rapide d'une taille de 60000 hommes qui puisse durer un an. Donc les tâches que nous avons à faire maintenant c'est de clarifier exactement la définition des besoins c'est-à-dire en quoi consistent les 60000 hommes et leurs équipements, ça on espère le faire cet été et ensuite en novembre de réunir formellement, un peu solennellement les engagements de participation des 15 pays pour qu'on atteigne bien le total et que cette force soit crédible.
OLIVIER MAZEROLLE
Justement, mais si ça doit servir, qui décidera d'envoyer cette force sur un territoire extérieur ?
ALAIN RICHARD
Il nous faut aussi un dispositif permanent et aguerri au sein de l'union qui gère les situations de crise. Donc il y a ce qu'on appelle le comité politique et de sécurité composé d'ambassadeurs qui sont des permanents et qui agiront sur instruction des gouvernements et puis à coté d'eux un comité militaire représentant les 15 chefs d'armée qui les conseille et fait des recommandations sur les options militaires.
OLIVIER MAZEROLLE
Oui, alors jusqu'à présent
ALAIN RICHARD
Ca existe depuis le 1er mars de façon temporaire et notre objectif d'ici la fin de l'année, c'est de les mettre en place de façon définitive, c'est-à-dire capable d'agir s'il y avait un coup dur.
OLIVIER MAZEROLLE
D'accord, mais jusqu'à présent, l'envoi de soldats français par exemple sur un territoire étranger relève de la souveraineté nationale d'une décision du gouvernement français avec approbation de l'assemblée nationale, ça continuera ou
ALAIN RICHARD
Ca restera le cas, j'emploie toujours le terme de force conjointe et quand je regarde les autres solutions, ça ne peut être que les gouvernements qui décident de façon consensuelle. Je vous signale d'ailleurs qu'au sein de l'alliance atlantique c'est pareil, il n'y a pas de supranationalité, les deux solutions alternatives, ça serait de créer la supranationalité de défense, c'est-à-dire dire une autorité supérieure, par exemple, votant à la majorité pour engager nos forces, je crois que personne ne l'accepterait, ça n'a même pas été mis en discussion. Et l'autre solution, le stau-quo qui consiste à ce que chacun agit dans son coin sans coordination, cela signifie concrêtement l'impuissance et le déséquilibre au profit de la grande puissance américaine. Donc la solution médiane qu'on a choisie, c'est une organisation pour travailler ensemble dans laquelle chacun garde le droit de ne pas participer mais ne bloque pas les autres, je crois que c'est un système logique.
OLIVIER MAZEROLLE
Mais cette force de réaction rapide, quels seront ses objectifs, c'est quoi, ça va être un super gendarme au service de l'Europe ?
ALAIN RICHARD
Oui, c'est ce qui permet à l'Europe dans des situations comme le Kosovo, pour prendre cet exemple-là, de pouvoir décider de mettre la pression sur un ou plusieurs partenaires qui créent le désordre et la violence et de pouvoir le faire avec le moyen d'action adéquat. Si les partenaires perturbateurs s'arrêtent avant, la force a joué son rôle de persuasion pour dire les choses gentiment, s'ils ne s'arrêtent pas, il faut qu'on puisse gagner.
OLIVIER MAZEROLLE
Mais elle pourra intervenir avant même que le conflit ne soit entamé
ALAIN RICHARD
Ca dépend des politiques
OLIVIER MAZEROLLE
Par exemple le Kosovo, on pourrait imaginer qu'elle y serait allée avant même
ALAIN RICHARD
La prévention, c'est l'idéal, tout le monde est pour la prévention sauf que la prévention consiste à donner le coup de rein politique qui permet de dire : il n'y a pas encore la guerre mais si on le décide on peut empêcher les autres de la faire. En réalité devant votre opinion publique, devant votre parlement c'est quelque chose d'assez difficile à faire, mais plus on le fait évidemment, mieux ça vaut; j'ajoute que cette force n'a pas que cette mission-là. Sa mission principale, c'est la sécurité dans l'espace européen, mais les 15 ont aussi dit qu'elle pourrait être mise à la disposition des Nations Unies pour représenter une contribution assez importante, dans une opération de maintien de la paix en dehors de l'Europe. C'est vrai que quand vous regardez une série de situation de crise qui existe ailleurs dans le monde on observe une petite tendance à faire deux poids deux mesures, c'est-à-dire que quand c'est dans un espace géographique qui nous tient à cur on y va nous-mêmes, quand c'est dans des contrées plus reculées où a le sentiment d'être moins directement solidaires, on laisse des pays pauvres y aller.
OLIVIER MAZEROLLE
D'accord, alors dans tout ce contexte, il y a un débat qui agite actuellement les esprits en Europe, c'est le débat entre l'Europe à la carte, les coopérations renforcées où chaque pays participe à ce qui l'intéresse et puisque Jacques CHIRAC l'a appelé un groupe pionnier, d'autres appellent ça l'avant-garde c'est-à-dire des pays vraiment qui décident de s'intégrer, participent à toutes les actions, alors vous, vous avez les Anglais avec vous dans la défense européenne, mais on ne les retrouve pas dans l'euro alors on peut faire quand même il vaut mieux faire une Europe à la carte qu'une avant-garde ?
ALAIN RICHARD
Plus on le fait à 15, le mieux ça vaut quand même et à 20 ou 25 quand l'élargissement aura eu lieu, donc dans le domaine de la défense, notre objectif c'est d'avoir une force crédible et avec une base d'entente politique la plus large possible.
OLIVIER MAZEROLLE
On ne peut pas faire une Europe de la défense sans les Anglais ?
ALAIN RICHARD
Je pense qu'on doit la faire à 15 et qu'il ne faut pas partir de l'idée, il y a les pays importants et les autres parce que politiquement ils le sont tous et on a vu dans l'affaire du Kosovo que des pays qui n'étaient pas les plus massifs en force pouvaient jouer un rôle fort utile. Donc notre objectif, c'est de travailler à 15, les décisions de principe ont été prises à 15 et je constate là encore lors du séminaire qu'on a fait samedi que les 15 nations se sont engagées ensemble; Les coopérations renforcées c'est pour aller plus loin, l'Eurocorps entre cinq pays européens, c'est une coopération renforcée, ce que nos amis allemands viennent de proposer avec nous, c'est-à-dire d'avoir un commandement groupé de toutes les flottes de transports pour faire les projections de forces quand il y a besoin, marche déjà en franco-allemand, eh bien ça peut être fait à cinq, six, sept, mais ça n'empêche pas que les décisions et la mise en uvre de force seront faites à 15.
OLIVIER MAZEROLLE
On voit des petites divergences même importantes parfois d'appréciation entre le président de la République et le Premier ministre sur le futur de l'Europe pas sur le rôle de la présidence européenne. Ca vous intéresse, ce débat ?
ALAIN RICHARD
Encore heureux, s'ils n'avaient aucune divergence sur la façon d'imaginer l'Europe dans dix ou quinze ans, ce serait fâcheux pour les électeurs qui souhaitent avoir le choix. En ce qui concerne la conduite de la présidence française j'observe, très concrètement dans mes fonctions, que les positions sur ce que nous devons chercher à atteindre et la façon dont nous devons travailler avec nos 14 partenaires a été décidée, arrêtée de façon tout à fait fixe et carrée. Nous sommes en train de le réaliser en pleine entente entre les deux autorités de l'exécutif.
OLIVIER MAZEROLLE
Le 14 juillet, cette année, va être encore plus européen que d'habitude ?
ALAIN RICHARD
Oui, nous y tenions à cause de deux choses si vous voulez, d'une part nous prenons la présidence européenne et nous sommes le seul pays à faire une grande parade militaire comme ça. On a donc appelé nos partenaires qui sont dans les formations militaires déjà plurinationales à participer au défilé et puis il y a deuxièmement le fait que c'est l'Eurocorps qui commande à l'heure actuelle la force internationale du Kosovo.
OLIVIER MAZEROLLE
Combien de nations européennes vont défiler ?
ALAIN RICHARD
Ceux qui font partie de l'Eurocorps, les Eurofor qui sont des groupements des pays du Sud et le groupe aérien européen.
OLIVIER MAZEROLLE
Ca montre que la défense française n'est pas uniquement française.
ALAIN RICHARD
On commence à savoir bien travailler ensemble.
OLIVIER MAZEROLLE
Dites-moi : est-ce que l'on passe, est-ce que l'on parle encore en France du coté de votre ministère de l'envoi de soldats français supplémentaires au Sud-Liban ?
ALAIN RICHARD
On en parle et on travaille et on a bien dit que l'on était disponibles mais si on progresse suffisamment dans la normalisation, c'est-à-dire que les autorités libanaises prennent le contrôle de leur territoire, trouvent des compromis avec les forces milices armées qui existent là-bas, par définition si on a atteint 100 % de l'objectif il n'y a plus besoin de force, donc notre vision reste celle d'une force intérimaire, c'est bien ça que veut dire FINUL depuis le début et d'une force ayant pour objectif final et le plus rapproché possible de remettre le Liban en possession de tout son territoire, les autorités libanaises ont commencé par critiquer un peu cette position de la France, elle a quand même sa force et petit à petit nous avons observé avec satisfaction que les forces libanaises ont commencé à s'installer au Sud-Liban. Donc nous restons disponibles pour apporter un coup de main supplémentaire, par exemple pour faire du déminage, par exemple pour faire du contrôle supplémentaire de désarmement des différents protagonistes, nous n'avons pas l'intention et ça ne nous paraît pas logique que les Nations Unies s'installent là pour 20 ans.
OLIVIER MAZEROLLE
Merci Alain RICHARD.
(Source : http://www.defense.gouv.fr, le 1er août 2000)