Interview de M. Lionel Jospin, Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle, sur le site "www.lioneljospin.net" le 22 mars 2002, en réponse à des questions des internautes notamment sur la campagne électorale, l'Union européenne, la politique étrangère, les principales avancées sociales de son gouvernement, les préoccupations des jeunes, la première mesure qu'il prendrait s'il était élu, ses goûts personnels.

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Média : Lioneljospin.net

Texte intégral

Michel Field : Bonjour et bienvenue, nous sommes très heureux de recevoir Lionel Jospin qui a accepté, pour clore la semaine de présentation de son projet, de chatter avec les internautes français et européens.
Lionel Jospin : Bonsoir. J'étais à Sarcelles il y a trois quarts d'heure, c'est intéressant de passer d'un exercice à un autre. J'étais tout à l'heure dans une forme de "Chat réel", me voici cette fois dans un exercice où les jeunes sont également là mais sans que je puisse les voir.
Giuseppe (It) : Bonjour M. Jospin, je suis italien et je parle un peu le français. Donc je voudrais simplement saluer votre initiative qui est très importante dans l'Europe d'aujourd'hui ! Les pays de l'Europe sont des plus en plus proches et votre initiative nous aide à nous comprendre entre nous. Donc je vous souhaite tout le bien pour vous, pour la France et pour l'Europe.
Lionel Jospin : Gracie tante.
Sarah V. : Je suis étudiante en architecture dans l'école "étudiants et développement". Dans mon cursus il est prévu que je parte au Mali en janvier 2003. Mon mec voudrait également s'engager auprès d'une ONG à la même période. Pourquoi l'Etat n'aide pas les jeunes qui ont ce genre de projets ?
Lionel Jospin : Naturellement, l'Etat aide les jeunes. On peut rentrer dans des missions de coopération. L'Etat finance également des ONG. Il faut qu'il se renseigne auprès du ministère des affaires étrangères.
sadou : Comment se passe votre campagne ??
Lionel Jospin : Bien, avec plaisir, elle est diverse, variée, meeting, rencontres, interview, chat, etc. C'est un plaisir de sortir de Matignon.
J'espère que les observateurs retiendront les différences plutôt que les ressemblances.
SILEX : J'ai 25 ans. Depuis que je suis dans le monde du travail, c'est la galère. Je n'ai jamais eu d'emploi stable de plus de six mois. Dans ces conditions impossible de partir de chez mes parents ? Est-ce que vous trouvez normal qu'à mon âge je ne puisse toujours pas fonder un foyer ?
Lionel Jospin : Non, bien sûr et je veux aider de plusieurs façons des jeunes dans votre situation. Il y a ce grand projet de la formation tout au long de la vie, en étant aidés par l'Etat et les entreprises. Il y a également ces contrats formation, j'essaie de mettre en oeuvre ces projets, cela dépendra des Français.
Vladimir : Bonsoir je suis étudiant lycéen et j'aimerais savoir : qu'allez-vous faire face à l'insécurité dans les lycées et les collèges ?
Lionel Jospin : Vous le savez, Claude Allègre puis Jack Lang ont lancé un programme de lutte contre la délinquance dans les établissements scolaires. Des progrès très importants ont été réalisés. L'objectif est d'apporter le plus tôt possible des réponses.
schumes : M Jospin, pouvez-vous me dire comment comptez-vous réduire les SDF à zéro ?
Lionel Jospin : A 0, c'est un objectif, une manière de provoquer un choc psychologique. Au bout de 5 ans, il restera "les clochards". Mon propos concerne les dizaines de milliers de jeunes sans abri sans travail qui eux devront trouver logis et travail. Je pense qu'on peut faire un pas en avant considérable. Qu'on oublie le 0 et que l'on retienne ces dizaines de milliers de personnes à aider à retrouver un avenir.
Imanol Hidalgo (ESP) : Vous sentez vous davantage Européen ou Français ?
Lionel Jospin : Je suis Français et je me sens Européen. C'est une conscience acquise par ma façon de vivre.
PSD Roumanie : Comment voyez-vous la politique sociale de la future Europe ?
Lionel Jospin : Je souhaite que l'Europe ne soit pas simplement une union économique mais aussi une communauté sociale. Que la charte sociale soit transformée en Traité social avec comme objectif l'harmonisation par le haut des législations sociales.
Italien : Monsieur le Premier Ministre, que pensez-vous de la diaspora socialiste et de la déconfiture de la gauche portugaise ?
Lionel Jospin : Je crois que les socio-démocrates sont très présents en Europe. L'échec portugais, je le regrette, c'est l'alternance. Je crois qu'ils reviendront aux responsabilités, mais il faut accepter cette défaite.
Antonio Porcelli (It) : Quelle est selon vous la principale différence avec votre rival Chirac concernant l'Europe ?
Lionel Jospin : Je constate que c'est la première fois qu'aucune initiative européenne ne peut être associée à la présidence sortante. J'espère que je pourrais contribuer à donner un élan à l'Europe aux côtés des autres chefs d'Etat et de gouvernement.
Raphael Paris : Les USA font et prétendent faire la police du Monde, quand est-ce que l'Europe pourra jouer son véritable rôle ?
Lionel Jospin : L'Europe ne doit pas être la seule à jouer son rô0le. Chaque grand ensemble, chaque grande nation doit contribuer à la lutte contre le terrorisme, pour la paix, pour un développement plus harmonieux. L'Europe a déjà donné l'exemple, elle doit poursuivre.
Fabio Firenze (It) : Que pensez-vous d'une finale Italie/France au prochain mondial ? Cette fois-ci c'est nous qui gagnerons.
Lionel Jospin : Pas contre cette finale ! Je me souviens, j'étais au Pallio à Sienne la veille du quart de finale au Stade de France, les Italiens me faisaient tous 3-0. Cela ne s'est pas produit, j'espère que ça ne se produira pas.
fabrice49 : Pensez-vous tenir enfin vos promesses électorales quand à la jeunesse ?
Lionel Jospin : Je ne sais ce que veut dire enfin, car la promesse principale de 97, les emplois jeunes, a été tenue. Mes engagements comme le contrat d'autonomie pour les jeunes, seront tenus.
Christophe P : Si vous êtes élu à la présidence et si la gauche est majoritaire aux législatives, qui choisirez-vous comme Premier ministre ?
Lionel Jospin : Il faudra attendre! J'ai des idées, car j'ai la chance d'être accompagné d'hommes et de femmes de très grandes qualités.
dil : Pensez-vous maintenir un service public de l'énergie fort pour nos clients plutôt qu'une privatisation ?
Lionel Jospin : Oui, absolument, c'est la position que j'ai défendu à Barcelone. On peut concevoir d'ouvrir à la concurrence des secteurs, à condition que les missions de service public ne soient en aucun cas mises en cause. C'est une question essentielle sur laquelle il est exclu que je puisse transiger.
Tandrayen : Bonsoir ! Monsieur Jospin je suis de l'île de la Réunion, est-ce que vous allez mettre en place une politique élargie en faveur des jeunes ? Les Emplois jeunes ont-ils un avenir !!!
Lionel Jospin : Ils ont en tout cas une très grande place à la Réunion. Je me suis exprimé à l'occasion d'un voyage à La Réunion sur ma politique pour les Dom-Tom. Oui, les Emplois jeunes ont une place. Je compte les pérenniser. Il n'en irait pas de même si la droite gagnait les élections.
Carlos Losa (ESP) : Compte-tenu des succès économiques de la France au cours de votre mandat, êtes-vous d'accord avec ceux qui considèrent que toutes les politiques économiques sont identiques et qu'il n'y a pas de différence entre celles pratiquées par la droite et celles pratiquées par la gauche ?
Lionel Jospin : Non je pense qu'il y a des différences, y compris dans les résultats. Le nombre des chômeurs a augmenté pendant les quatre ans de gouvernement de droite, il s'est réduit sous mon gouvernement. Il faut produire avant de distribuer. L'Etat doit jouer son rôle de régulateur, c'est une différence avec la droite française.
yass : Que ferez-vous en ce qui concerne le droit de vote des étrangers ?
Lionel Jospin : J'ai précisé que j'offrirais la possibilité aux étrangers résidant depuis plus de 5 ans, de participer aux élections municipales. Il faut pour cela changer la constitution, et je suis prêt à consulter les Français sur ce point par référendum.
george davids (GB) : Pensez-vous que l'Europe devrait faire davantage pour ramener la paix et l'harmonie au Proche-Orient ?
Lionel Jospin : Il faut que tout le monde fasse davantage, d'abord les Etats-Unis qui, si ils rejoignaient l'Europe dans ses positions, permettraient de peser davantage sur les parties en présence. La politique de la France doit consister à dire aux parties de retrouver le chemin emprunté par Rabin, Shimon Peres et Arafat.
Cassy : On dit que tous les hommes politiques sont les mêmes et qu'ils ne sont pas franchement très honnêtes qu'en pensez vous ?
Lionel Jospin : Très honnêtement, non, je pense que c'est heureusement en grande partie inexact. Mais chacun ne peut s'engager que pour soi...
aurélie : Si vous aviez un souhait pour la France de demain, quel serait-il ?
Lionel Jospin : Qu'elle soit plus juste, qu'elle continue sa modernisation, qu'elle se consacre à trouver sa propre harmonie, en jouant un rôle plein en Europe et en participant à la polyphonie du monde.
Lionnelle : Avez-vous progressé au tennis ?
Lionel Jospin : Pas ces dernières semaines, j'avais peur de me faire un claquage et de claudiquer pendant la campagne. Dans un mois et demi je vais pouvoir recommencer, ce qui ne veut pas dire que j'aurais énormément d'heures à consacrer au tennis!
Nounik : On vient de passer à l'euro. Pensez-vous que cela va changer quelque chose dans votre possible présidence ?
Lionel Jospin : Cela va permettre à l'Europe d'être protégée des mouvements spéculatifs internes. Cela impose d'autant plus l'harmonisation fiscale pour l'Europe. Il ne faut ni dumping social, ni dumping fiscal.
diablo : Pensez-vous que le fait d'avoir été Premier Ministre est un atout pour exercer les fonctions de Président ?
Lionel Jospin : Il n'y a aucun des problèmes de la France et des Français qui ne me soient étrangers. Il faut se situer à un autre niveau pour un autre type de travail. Si j'étais président de la République, j'aurais à veiller à ce que mes engagements soient tenus, à épauler le gouvernement, à donner une image à la France. Tout ce que j'ai fait pendant 5 ans m'y a préparé.
L'INSOUMIS : Mr JOSPIN, un Président de la République doit être un véritable représentant de son pays, un symbole vivant. Croyez-vous que c'est véritablement votre rôle ? Croyez-vous que vous puissiez représenter vraiment la France ?
Lionel Jospin : Je ne suis pas sûr de comprendre le sens de cette question. Je ne sais pas vraiment comment y répondre.
Edoardo (It) : Monsieur le Premier Ministre, quelle est, selon vous, la plus importante conquête sociale de votre gouvernement ?
Lionel Jospin : Il y en a plusieurs, je ne sais comment les hiérarchiser. Les 35 heures, les emplois jeunes, la couverture maladie universelle, l'allocation pour l'autonomie des personnes âgées, cela fait un bouquet de mesures parmi lesquelles j'hésite à choisir.
Jean-Mi : Si vous êtes président, quelle sera votre première mesure importante pour les français
Lionel Jospin : Je demanderais au gouvernement d'ouvrir cette négociation sur les retraites. Le diagnostic est fait, les esprits sont préparés, il faut maintenant décider.
Patrick (Lille) : Je suis professeur dans une ZEP. Je rêverais de pouvoir enseigner les NTIC à mes élèves. Actuellement je suis contraint de faire venir chez moi, par groupe de 5, mes élèves. Je ne suis même pas remboursé pour mon abonnement haut débit. Trouvez-vous cette situation normale ? Que comptez-vous faire ?
Lionel Jospin : Sans doute la situation que vous décrivez n'est pas normale. Le gouvernement est en train d'équiper l'ensemble des établissements l'Internet. A échéance 2005, l'ensemble du territoire aura accès au haut débit, j'en ai pris l'engagement.
Jacques Ponjëe : Je suis Belge, et voudrais savoir quelle est votre ambition pour l'Europe : pensez-vous possible l'instauration en Europe d'un revenu de base (allocation universelle) de par exemple 500 EUR/mois par citoyen ?
Lionel Jospin : Je ne suis pas sûr qu'il soit possible d'instaurer une telle mesure. Chaque homme et chaque femme doit gagner sa propre vie. Il faut juste veiller à ce que ceux qui sont en difficultés, puissent accéder à un revenu minimum. Il faut veiller à ce qu'un salaire minimum existe également dans toute l'Europe. Mais la politique sociale reste encore dans une large mesure du ressort des Etats.
fede55 : Quel est l'homme politique étranger dont vous vous sentez le plus proche ?
Lionel Jospin : Ce ne serait pas très diplomate de vous répondre
jean-marc : Quels engagements prendrez-vous pour aider les pays en voie de développement ?
Lionel Jospin : Je crois qu'il faut accroître notre aide publique. Elle avait baissé. Il faut qu'elle augmente nouveau. Nous avons rompu avec la politique des réseaux, notamment en Afrique. Il faut dialoguer avec les pays en voie de développement, favoriser les pays démocratiques, sans ingérence, c'est difficile, mais je crois que l'on peut y arriver. Nous avons rénové la politique africaine de la France.
Stefan Q : Je suis homosexuel et je remercie votre gouvernement pour le PACS. Etes-vous d'accord pour dire que c'est un premier pas ? Vers quoi va évoluer le PACS ?
Lionel Jospin : Je crois que l'essentiel de la réforme est là. Il y a des questions que l'on peut améliorer, comme la fiscalité. Le PACS a trouvé son équilibre.
maud : Que pensez-vous de l'apprentissage des langues étrangères dès les plus petites classes ?
Lionel Jospin : Quand j'étais ministre de l'Education, j'ai développé cet enseignement précoce des langues. Il faut disposer des enseignants et centrer les enseignements sur deux langues étrangères au moins. Pour éviter une domination d'un langue que j'aime beaucoup et que je pratique : l'anglais.
Tarik : Quel sera, Monsieur le futur Président, les relations qu'aura la France avec l'Algérie ?
Lionel Jospin : Celles-ci ont un sens historique profond malgré le traumatisme de la guerre d'Algérie. Nos deux peuples ont besoin de participer à un partenariat entre l'Europe et le sud de la Méditerranée. Je pense que quand l'Algérie aura vaincu ce terrorisme destructeur, ce partenariat pourra fleurir davantage encore.
Albator : En 1981 la gauche pour qui j'ai souvent voté voulait changer les vies. J'ai lu que tu avais le projet concret de faire de la formation continue pour tous et pour toute la vie, est-ce que cela veut dire qu'au moins je pourrais changer ma vie ?
Lionel Jospin : Au moins ta vie professionnelle, ce sera sans doute nécessaire pour beaucoup de salariés. Quant à changer sa propre vie au-delà du métier, ça appartient à chacun.
Steffen (All) : Bonjour Monsieur Jospin, comment voyez-vous les relations franco-allemandes ? Vous pensez à un axe Berlin-Paris? Quels sont vos plans pour l'avenir des ces deux pays européens ?
Lionel Jospin : Un axe non, parce qu'un axe est toujours exclusif des autres, une volonté de jouer un rôle moteur dans l'Union européenne, oui certainement. Si j'étais aux responsabilités, il serait possible avec le chancelier de prendre de nouvelles initiatives.
Retro John : Etes-vous pour la constitution d'une armée européenne ?
Lionel Jospin : Nous en sommes en train d'en construire la matrice, puisque nous serons en situation de mettre 60 000 hommes en projection. L'étape d'une armée totalement européenne, n'est pas venue. Je crois qu'il faut que nous développions ensemble de grands équipements . Le futur avion A 400M est à ce titre une très bonne initiative. Pour la première fois nous décidons ensemble de construire un avion, EADS, y joue un rôle important.
Armelle : Comment pouvons-nous accepter, la France grand pays qui donne des leçons au monde, que les femmes et les hommes ne gagnent pas la même chose ?
Lionel Jospin : Mais nous ne devons pas l'accepter, ni donner de leçons. Il y a d'autres pays en Europe où il n'y a pas d'écart de salaire à formation égale. C'est possible, ça existe dans la fonction publique. Ce qui existe dans la fonction publique doit exister dans le secteur privé.
fred : Comment ressentez vous cette campagne ? Qu'a-t-elle de différent pour vous et en général par rapport a 1995 ?
Lionel Jospin : Ca n'est pas pareil de venir de l'opposition et de mener campagne en étant au gouvernement. Ce n'est pas pareil de venir de nulle part et de mener campagne pour gagner et non pour figurer. Je mène cette campagne déterminé, mais de façon sereine.
Riribis : Quel genre de film aimez-vous ?
Lionel Jospin : Un peu de tout. J'étais un adepte du western, mais le genre a hélas disparu. Je suis très ouvert dans mes choix, je suis amené à sélectionner un peu. Je suis plus sensible à la façon de filmer qu'à un genre particulier. Les deux derniers films que j'ai vu : 8 femmes et Mulholand Drive, ils n'ont rien à voir.
PiotrEvanVigorov : D'un point de vue personnel, et hormis votre métier, qu'appréciez-vous faire au quotidien quand vous vous octroyez du temps ?
Lionel Jospin : Lecture, musique, balade, sport, cinéma, théâtre, mais je travaille quand-même. Ce temps est réduit aujourd'hui.
Kador 2002 (Angers) : Chirac refuse le débat avant le premier tour avec l'ensemble des candidats. Je trouve que c'est complètement contraire à la démocratie. Moi je trouve que si le Chi n'y va pas, vous devriez quand même y aller. Comment on peut choisir entre vous, si on ne voit pas vos différences !
Lionel Jospin : J'ai dit que j'étais prêt à participer à ce débat de premier tour. Le directeur de campagne de M. Chirac a dit qu'il ne l'était pas. J'en prends acte.
Combattant : Bonsoir, que comptez-vous faire pour les retraites si vous êtes élu ?
Lionel Jospin : Défendre le système par répartition, et donc refuser les fonds de pension individuels, fixer comme objectif essentiel la garantie du pouvoir d'achat des retraites, ce qui peut impliquer des efforts. Proposer que les solutions choisies le soient après une négociation avec les partenaires sociaux.
Francis : Comment faire pour que la politique de la ville supprime les ghettos ?
Lionel Jospin : J'en ai parlé à Sarcelles cet après-midi avec notamment Claude Bartolone. Nous avons engagé une politique déterminée d'élimination des HLM lorsqu'ils sont inhumains et de remplacement par des immeubles sociaux de qualité. Nous devons faire en sorte que le service public aille vers les quartiers.
norb heidelberger (GB) : Quelle est votre position sur la mondialisation, et plus spécifiquement à l'OMC. Bonne chance.
Lionel Jospin : Merci. On ne peut pas nier la mondialisation, c'est comme nier le monde, on doit : réguler, harmoniser cette mondialisation. Ce serait un contresens de supprimer les organisations internationales, y compris l'OMC. Elles sont faites au contraire pour qu'une communauté internationale organise mieux le monde. Par contre certaines de ces organisations doivent être réformées, y compris l'OMC.
cle : Vous faites quoi après ce chat ?!!!
Lionel Jospin : Exceptionnellement, je rentre chez moi.
Riccardo (Italie) : Si vous deviez vivre dans un autre pays que la France, lequel choisiriez-vous ?
Lionel Jospin : Je pense que cela pourrait justement être l'Italie, parmi quelques autres.
philou : Que pensez-vous de la lutte contre le sida aujourd'hui ?
Lionel Jospin : Elle a remporté des victoires dans les pays développés. Nous ne devons pas relâcher nos efforts. Il faut continuer à adopter des habitudes de protection. Le scandale est le défi est dans les pays en voie de développement, en particulier en Afrique où doivent porter nos efforts.
axel (Allemagne) : Que pensez-vous d'un ministère aux affaires européennes comme le suggère Monsieur Schröder ?
Lionel Jospin : Il existe un tel ministère en France dont le titulaire est Pierre Moscovici. J'ai proposé que l'on donne un caractère récurrent aux rencontres des ministres des Affaires Européennes.
Aurélien : Qu'appelez-vous "une présidence de vérité" que vous avez évoqué hier lors de votre meeting ?
Lionel Jospin : Cela veut dire que l'on prend des engagements dans une campagne, et qu'il font partie de la présidence. J'ai entendu M. Chirac dire qu'il n'avait pas fait la politique anti-fracture sociale parce qu'il y avait l'Euro. Or tout le monde connaissait cette échéance. On ne réussit pas tout, mais ce que l'on a dit dans une campagne, on le fait, ou au minimum, on essaie de le faire !
MULLIEZF : Remerciez-vous aujourd'hui Juppé de ne pas vous avoir nommé ambassadeur en 1993 ?
Lionel Jospin : Je vous répondrai dans deux mois!
nicolas : Monsieur Jospin, ce chat vous a-t-il plu ?
Lionel Jospin : Absolument.
Michel Field : Merci beaucoup Lionel Jospin, le mot de la fin ?
Lionel Jospin : Je suis heureux que ce chat m'ait plu parce que d'habitude je préfère les chiens!
(Source http://www.lioneljospin.net, le 25 mars 2002)