Texte intégral
Conformément à la décision prise par le Président de la République française et le Chancelier de la République Fédérale d'Allemagne, les 48èmes consultations franco-allemandes qui ont eu lieu à Francfort-sur-le-Main les 27 et 28 octobre 1986 ont été consacrées essentiellement à la coopération culturelle entre les deux pays. A l'issue des consultations menées entre le Gouvernement de la République Française et le Gouvernement de la République Fédérale d'Allemagne, les deux Parties ont adopté une déclaration commune franco-allemande sur la coopération culturelle.
- Les progrès enregistrés dans les échanges politiques, économiques et technologiques doivent s'accompagner d'un renforcement de la coopération culturelle. C'est en se connaissant mieux que les deux pays approfondiront leur entente et leur amitié, gages de paix et d'union en Europe ? Ils y parviendront s'ils savent reconnaitre les valeurs qui définissent leur identité, qu'elles appartiennent à l'histoire ou soient la marque de leur modernité. L'alliance des deux cultures est donc une exigence fondamentale.
- Des résultats importants ont été acquis depuis le Traité sur la coopération franco-allemande du 22 janvier 1963. Les deux Gouvernements, les leander de la République Fédérale d'Allemagne, les fondations, les associations des deux pays ont contribué à ces succès. L'Office franco-allemand pour la Jeunesse y a concouru de façon remarquable.
- Quelques exemples méritent d'être cités. Le nombre d'élèves apprenant le français en République Fédérale d'Allemagne n'a augmenté. En France, un effort important a été accompli dans le domaine de l'approfondissement de l'étude de l'allemand. En 1982, a été créé le Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine. La coopération dans le domaine du cinéma s'est intensifiée. Aujourd'hui, les échanges culturels entre la France et la République Fédérale d'Allemagne se caractérisent par leur densité et leur variété. Français et Allemands s'engagent chaque jour davantage dans cette coopération.
- Toutefois, des progrès significatifs demeurent nécessaires, compte tenu des tendances observées dans l'évolution du monde moderne, et possibles en raison de l'excellence du dialogue franco-allemand. Ils porteront sur les domaines des langues française et allemande, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur, de la recherche, de la création artistique et des moyens modernes de communication audiovisuelle. Le moment est venu de franchir une nouvelle étape de coopération culturelle, de rechercher l'interpénétration des cultures, de dépasser le stade des échanges pour atteindre celui d'une coopération approfondie et d'ouvrir ensemble de nouvelles perspectives pour l'avenir. Une telle relance des relations culturelles permettra non seulement de resserrer les liens entre les deux pays mais aussi de progresser dans la construction de l'Europe des citoyens et d'accroître son rayonnement culturel dans le monde.
- Tenant compte des travaux poursuivis de façon régulière par les Commission franco-allemandes d'experts, s'inspirant des réflexions et des propositions formulées par les personnalités de la vie culturelle qui ont participé aux deux sessions du Forum culturel franco-allemand réuni cet été, les deux Parties ont adopté les orientations et les mesures suivantes :
(Suite)
- 1. Connaissance de la langue du partenaire
- La connaissance de la langue du partenaire est la condition fondamentale d'une coopération efficace entre les deux pays. Les actions à mener dans ce domaine ont un caractère prioritaire et feront l'objet de mesures précises. Une offre d'apprentissage de la langue du partenaire de l'école à l'université ainsi que dans le secteur extra-scolaire est de nature à faciliter les relations humaines et le travail en commun.
- Les déclarations conjointes du ministre de l'éducation nationale de la République française et du plénipotentiaire de la République Fédérale d'Allemagne pour les affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande, en date du 27 octobre 1986, concernent l'enseignement précoce de la langue avec le concours de maitres français et allemands intégrés dans le système éducatif du pays partenaire, des mécanismes destinés à permettre l'acquisition simultanée du baccalauréat français et de la Hochsulreife allemande dans des lycées des deux pays autres que les trois lycées franco-allemands, l'étude de modalités complémentaires de dispense de tests linguistiques pour faciliter l'accès des candidats de chaque pays à l'enseignement supérieur du pays partenaire.
- Les relations franco-allemandes actuelles seront présentées dans l'enseignement des deux pays, dans l'esprit d'une autre déclaration coinjointe du ministre de l'éducation nationale et du plénipotentiaire, en date du 27 octobre 1986.
- Conformément aux recommandations des ministres de l'éducation des communautés européennes, des dispositions seront prises pour permettre au plus grand nombre possible d'élèves des deux pays d'acquérir une connaissance pratique de deux langues étrangères avant la fin de la scolarité obligatoire. Dans cette perspective, chacun des partenaires s'efforcera d'assurer une offre continue d'enseignement de la langue du partenaire - première ou deuxième langue - au minimum dans toute ville de plus de trente mille habitants. Les élèves et les parents sont invités à en faire le plus grand usage. Les autorités concernées étudieront la possibilité d'abaisser le nombre d'élèves requis pour ouvrir des classes de langue du partenaire.
- D'autres actions devront être engagées. Elles viseront à favoriser la perméabilité entre les systèmes éducatifs des deux pays par une concertation régulière sur les politiques éducatives, notamment linguistiques, et à développer la connaissance des réalités du pays partenaire à travers des projets communs d'action éducative conduits par des établissements d'enseignement jumelés. Dans l'enseignement supérieur, des cours de langue du partenaire devraient être proposés aux étudiants de toutes les disciplines et des cours de langue de spécialité à des étudiants de diverses disciplines. La création progressive - en associant les administrations scolaires, les chambres de commerce et d'industrie, les organismes de formation continue et d'éducation permanente - de diplomes communs attestant de connaissances pratiques de la langue du partenaire et reconnus dans l'un et l'autre pays sera mise à l'étude. La télévision peut contribuer à la diffusion des langues, par exemple par la présentation de films sous-titrés. Les personnes engagées dans la coopération politique, militaire, culturelle, économique, scientifique et technique, sont invitées à utiliser les deux langues dans leurs contacts professionnels.
(Suite)
- 2. Coopération dans les domaines des enseignements technologiques et de la formation professionnelle, de l'enseignement superieur et de la recherche, des arts et de la culture.
- Le développement des relations franco-allemandes nécessite un nombre croissant de personnes aptes dans l'un et l'autre pays à assumer efficacement les responsabilités et les taches nouvelles qui s'imposent, dans les domaines de la formation, de la recherche et de la création.
- a) Enseignements technologiques et formation professionnelle.
- Mieux préparer les jeunes et les adultes aux métiers de demain est une préoccupation des deux pays.
- Un accord intergouvernemental, en date du 27 octobre 1986, définit un cadre général d'action dans le domaine des enseignements technologiques et de la formation professionnelle. Il facilitera la coopération entre des systèmes fondamentalement différents et permettra des formations communes. Les échanges de personnes, qui concernent actuellement les apprentis, les élèves de l'enseignement technique, les ouvriers qualifiés en formation continue, seront étendus aux techniciens, notamment dans le secteur des technologies nouvelles. Des dispositions seront prises de part et d'autre, pour parvenir à leur doublement en cinq ans. Les entreprises des deux pays sont invitées à développer les échanges de stagiaires en formation continue : la nouvelle réglementation en vigueur dans les deux pays offre à cet égard des possibilités élargies.
(Suite)
- b) Enseignement supérieur et recherche.
- Les défis technologiques et scientifiques auxquels sont confrontés les deux pays rendent nécessaire une coopération dans les domaines étroitement liés de la formation et de la recherche.
- Afin de renforcer la coopération scientifique, le programme d'échanges autour de recherches conjointes appelé "PROCOPE", lancé lors du dernier Sommet sera poursuivi. Les banques de données françaises et allemandes en matière d'information scientifique et technique seront progressivement mises en réseau, elles pourraient s'intégrer dans une coopération européenne.
- Dans le domaine de l'enseignement supérieur, il convient de faciliter la mobilité des étudiants et des enseignants et de prévoir l'extension des programmes d'études en commun et notamment des cursus intégrés avec diplomes bi-nationaux, en tenant compte de l'évolution des technologies et des besoins de l'économie des deux pays. Afin d'atteindre ces objectifs, un collège de personnalités françaises et allemandes sera constitué. La Commission franco-allemande d'experts pour l'enseignement supérieur soumettra aux deux Parties des propositions concrètes à ce sujet au cours du premier semestre de l'année 1987. La mobilité des étudiants sera améliorée par l'extension - décidée par un échange de lettres du 27 octobre 1986 - aux sciences économiques, aux sciences de gestion, à la science politique et aux sciences juridiques de l'accord franco-allemand du 10 juillet 1980 sur les dispenses de scolarité, d'examens et de diplomes en sciences, lettres et sciences humaines.
- La diffusion de documents appropriés permettra dorénavant aux étudiants des deux pays de disposer des éléments d'information nécessaires pour se rendre dans le pays partenaire.
- De nouvelles actionet Instituts universitaires de technologie et, d'autre part, des Technische hochschulen/Universitaten et les Fachhochschulen, dans divers secteurs, y compris dans des secteurs porteurs d'avenir tels que l'informatique ou la robotique.
- Afin de favoriser une connaissance approfondie des structures et modes de pensée du partenaire et contribuer à une approche commune des problèmes auxquels nos sociétés se trouvent confrontées, la coopération dans le domaine des sciences humaines et sociales sera renforcée en s'appuyant sur les institutions existantes, notamment par la poursuite de programmes conjoints de recherche, la constitution d'un fonds commun de données bibliographiques et documentaires et l'aide à la traduction d'ouvrages scientifiques.
(Suite)
- c) Arts et culture.
- La coopération dans le domaine des arts et de la culture - source d'enrichissement de tout temps pour les deux pays - est également un facteur fondamental de rapprochement entre les peuples.
- Afin de donner une impulsion nouvelle à la coopération entre les personnes et les institutions dans ce domaine, un Haut-Conseil franco-allemand groupant des personnalités de la vie culturelle des deux pays, sera constitué. Il aura pour objectif de coordonner l'information et stimuler des actions. Les modalités de son fonctionnement seront précisées ultérieurement par accord entre les deux Parties.
- Des co-productions seront réalisées et des actions communes menées dans les divers domaines de la culture. L'intégration de jeunes artistes et écrivains dans la vie culturelle du pays partenaire sera renforcée par une offre accrue de bourses et stages de formation.
- Dans le domaine des arts de la scène, de la musique, des arts plastiques, des musées et de la protection du patrimoine, des actions significatives seront organisées, par exemple, des festivals franco-allemands, un concours de danse pour les chorégraphes, l'exposition d'oeuvres d'art en commun. Un groupe de travail commun étudiera les possibilités d'une coopération systématique en matière de recherche sur les dégats causés aux monuments historiques par la pollution, et leur élimination.
- Une politique commune d'aide à la diffusion de la littérature du pays partenaire sera conduite, en multipliant les rencontres d'écrivains, de traducteurs et d'éditeurs, en encourageant les éditions bilingues, en décernant des prix annuels et en organisant en 1987-1988 des assises franco-allemandes de la littérature. La coopération entre la Bibliothèque nationale de Paris et la Deutsche Bibliotek de Francfort ainsi qu'avec d'autres grandes bibliothèques allemandes sera favorisée.
- La ville européenne de la culture sera Berlin en 1988 et Paris en 1989. Ces événements offriront une nouvelle occasion de coopération culturelle.
- Afin de permettre un nouvel essor de la bonne coopération qui existe déjà dans le domaine du cinéma, la Commission mixte cinématographique franco-allemande est chargée d'adapter et d'élargir, aussi rapidement que possible, en fonction de l'évolution de l'industrie du film, les trois accords relatifs à la coproduction et à la distribution. La coopération cinématographique franco-allemande doit être un modèle de coopération culturelle et économique en Europe. Les expériences en matière de diffusion cinématographique non commerciale seront régulièrement échangées.
- Les administrations compétentes dans les deux pays s'efforceront de prendre des mesures propres à faciliter les formalités frontalières liées aux échanges et à la coopération culturelle franco-allemand
(Suite)
- 3. Télévision
- La profonde évolution dans le domaine des média et, surtout, de la télévision par cable et satellites offre désormais des possibilités particulières de dialogue entre les peuples. Conscients du rôle fondamental de cette mutation pour l'avenir culturel de l'Europe et de ses implications économiques considérables, les deux Parties estiment qu'il y a là une chance déterminante pour la coopération franco-allemande.
- Cette coopération a pour but d'approfondir l'amitié franco-allemande et de contribuer à l'identité européenne dans toutes ses diversités culturelles.
- Mandat est donc donné au groupe de consultation franco-allemand existant, qui fera appel à des experts, de présenter au printemps 1987 un rapport sur les moyens de réaliser des actions conjointes entre opérateurs de télévision, publics ou privés, des deux pays, dans les domaines de la formation aux métiers de l'image et du son, de la coproduction et de l'échange de programmes ainsi que de l'élaboration de programmes européens, dans cette perspective seront également étudiés en 1987 dès que possible l'ensemble des problèmes liés à une chaine à vocation européenne.
- Ce n'est qu'avec le concours actif des citoyens que l'interpénétration des cultures, conformément aux objectifs de cette Déclaration, pourra se faire.
- Les instituts culturels, d'information et de recherche des deux pays, ainsi que l'Office franco-allemand pour la Jeunesse, instruments éprouvés de la coopération culturelle franco-allemande, sont appelés à apporter leur contribution spécifique au développement de cette coopération.
- Les deux Parties utiliseront, pour la mise en oeuvre de cette Déclaration les instruments existants, conformément aux dispositions du Traité du 22 janvier 1963.
- Les deux Gouvernements procèderont dans un délai de trois ans à une évolution des résultats obtenus.
- Les progrès enregistrés dans les échanges politiques, économiques et technologiques doivent s'accompagner d'un renforcement de la coopération culturelle. C'est en se connaissant mieux que les deux pays approfondiront leur entente et leur amitié, gages de paix et d'union en Europe ? Ils y parviendront s'ils savent reconnaitre les valeurs qui définissent leur identité, qu'elles appartiennent à l'histoire ou soient la marque de leur modernité. L'alliance des deux cultures est donc une exigence fondamentale.
- Des résultats importants ont été acquis depuis le Traité sur la coopération franco-allemande du 22 janvier 1963. Les deux Gouvernements, les leander de la République Fédérale d'Allemagne, les fondations, les associations des deux pays ont contribué à ces succès. L'Office franco-allemand pour la Jeunesse y a concouru de façon remarquable.
- Quelques exemples méritent d'être cités. Le nombre d'élèves apprenant le français en République Fédérale d'Allemagne n'a augmenté. En France, un effort important a été accompli dans le domaine de l'approfondissement de l'étude de l'allemand. En 1982, a été créé le Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine. La coopération dans le domaine du cinéma s'est intensifiée. Aujourd'hui, les échanges culturels entre la France et la République Fédérale d'Allemagne se caractérisent par leur densité et leur variété. Français et Allemands s'engagent chaque jour davantage dans cette coopération.
- Toutefois, des progrès significatifs demeurent nécessaires, compte tenu des tendances observées dans l'évolution du monde moderne, et possibles en raison de l'excellence du dialogue franco-allemand. Ils porteront sur les domaines des langues française et allemande, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur, de la recherche, de la création artistique et des moyens modernes de communication audiovisuelle. Le moment est venu de franchir une nouvelle étape de coopération culturelle, de rechercher l'interpénétration des cultures, de dépasser le stade des échanges pour atteindre celui d'une coopération approfondie et d'ouvrir ensemble de nouvelles perspectives pour l'avenir. Une telle relance des relations culturelles permettra non seulement de resserrer les liens entre les deux pays mais aussi de progresser dans la construction de l'Europe des citoyens et d'accroître son rayonnement culturel dans le monde.
- Tenant compte des travaux poursuivis de façon régulière par les Commission franco-allemandes d'experts, s'inspirant des réflexions et des propositions formulées par les personnalités de la vie culturelle qui ont participé aux deux sessions du Forum culturel franco-allemand réuni cet été, les deux Parties ont adopté les orientations et les mesures suivantes :
(Suite)
- 1. Connaissance de la langue du partenaire
- La connaissance de la langue du partenaire est la condition fondamentale d'une coopération efficace entre les deux pays. Les actions à mener dans ce domaine ont un caractère prioritaire et feront l'objet de mesures précises. Une offre d'apprentissage de la langue du partenaire de l'école à l'université ainsi que dans le secteur extra-scolaire est de nature à faciliter les relations humaines et le travail en commun.
- Les déclarations conjointes du ministre de l'éducation nationale de la République française et du plénipotentiaire de la République Fédérale d'Allemagne pour les affaires culturelles dans le cadre du Traité sur la coopération franco-allemande, en date du 27 octobre 1986, concernent l'enseignement précoce de la langue avec le concours de maitres français et allemands intégrés dans le système éducatif du pays partenaire, des mécanismes destinés à permettre l'acquisition simultanée du baccalauréat français et de la Hochsulreife allemande dans des lycées des deux pays autres que les trois lycées franco-allemands, l'étude de modalités complémentaires de dispense de tests linguistiques pour faciliter l'accès des candidats de chaque pays à l'enseignement supérieur du pays partenaire.
- Les relations franco-allemandes actuelles seront présentées dans l'enseignement des deux pays, dans l'esprit d'une autre déclaration coinjointe du ministre de l'éducation nationale et du plénipotentiaire, en date du 27 octobre 1986.
- Conformément aux recommandations des ministres de l'éducation des communautés européennes, des dispositions seront prises pour permettre au plus grand nombre possible d'élèves des deux pays d'acquérir une connaissance pratique de deux langues étrangères avant la fin de la scolarité obligatoire. Dans cette perspective, chacun des partenaires s'efforcera d'assurer une offre continue d'enseignement de la langue du partenaire - première ou deuxième langue - au minimum dans toute ville de plus de trente mille habitants. Les élèves et les parents sont invités à en faire le plus grand usage. Les autorités concernées étudieront la possibilité d'abaisser le nombre d'élèves requis pour ouvrir des classes de langue du partenaire.
- D'autres actions devront être engagées. Elles viseront à favoriser la perméabilité entre les systèmes éducatifs des deux pays par une concertation régulière sur les politiques éducatives, notamment linguistiques, et à développer la connaissance des réalités du pays partenaire à travers des projets communs d'action éducative conduits par des établissements d'enseignement jumelés. Dans l'enseignement supérieur, des cours de langue du partenaire devraient être proposés aux étudiants de toutes les disciplines et des cours de langue de spécialité à des étudiants de diverses disciplines. La création progressive - en associant les administrations scolaires, les chambres de commerce et d'industrie, les organismes de formation continue et d'éducation permanente - de diplomes communs attestant de connaissances pratiques de la langue du partenaire et reconnus dans l'un et l'autre pays sera mise à l'étude. La télévision peut contribuer à la diffusion des langues, par exemple par la présentation de films sous-titrés. Les personnes engagées dans la coopération politique, militaire, culturelle, économique, scientifique et technique, sont invitées à utiliser les deux langues dans leurs contacts professionnels.
(Suite)
- 2. Coopération dans les domaines des enseignements technologiques et de la formation professionnelle, de l'enseignement superieur et de la recherche, des arts et de la culture.
- Le développement des relations franco-allemandes nécessite un nombre croissant de personnes aptes dans l'un et l'autre pays à assumer efficacement les responsabilités et les taches nouvelles qui s'imposent, dans les domaines de la formation, de la recherche et de la création.
- a) Enseignements technologiques et formation professionnelle.
- Mieux préparer les jeunes et les adultes aux métiers de demain est une préoccupation des deux pays.
- Un accord intergouvernemental, en date du 27 octobre 1986, définit un cadre général d'action dans le domaine des enseignements technologiques et de la formation professionnelle. Il facilitera la coopération entre des systèmes fondamentalement différents et permettra des formations communes. Les échanges de personnes, qui concernent actuellement les apprentis, les élèves de l'enseignement technique, les ouvriers qualifiés en formation continue, seront étendus aux techniciens, notamment dans le secteur des technologies nouvelles. Des dispositions seront prises de part et d'autre, pour parvenir à leur doublement en cinq ans. Les entreprises des deux pays sont invitées à développer les échanges de stagiaires en formation continue : la nouvelle réglementation en vigueur dans les deux pays offre à cet égard des possibilités élargies.
(Suite)
- b) Enseignement supérieur et recherche.
- Les défis technologiques et scientifiques auxquels sont confrontés les deux pays rendent nécessaire une coopération dans les domaines étroitement liés de la formation et de la recherche.
- Afin de renforcer la coopération scientifique, le programme d'échanges autour de recherches conjointes appelé "PROCOPE", lancé lors du dernier Sommet sera poursuivi. Les banques de données françaises et allemandes en matière d'information scientifique et technique seront progressivement mises en réseau, elles pourraient s'intégrer dans une coopération européenne.
- Dans le domaine de l'enseignement supérieur, il convient de faciliter la mobilité des étudiants et des enseignants et de prévoir l'extension des programmes d'études en commun et notamment des cursus intégrés avec diplomes bi-nationaux, en tenant compte de l'évolution des technologies et des besoins de l'économie des deux pays. Afin d'atteindre ces objectifs, un collège de personnalités françaises et allemandes sera constitué. La Commission franco-allemande d'experts pour l'enseignement supérieur soumettra aux deux Parties des propositions concrètes à ce sujet au cours du premier semestre de l'année 1987. La mobilité des étudiants sera améliorée par l'extension - décidée par un échange de lettres du 27 octobre 1986 - aux sciences économiques, aux sciences de gestion, à la science politique et aux sciences juridiques de l'accord franco-allemand du 10 juillet 1980 sur les dispenses de scolarité, d'examens et de diplomes en sciences, lettres et sciences humaines.
- La diffusion de documents appropriés permettra dorénavant aux étudiants des deux pays de disposer des éléments d'information nécessaires pour se rendre dans le pays partenaire.
- De nouvelles actionet Instituts universitaires de technologie et, d'autre part, des Technische hochschulen/Universitaten et les Fachhochschulen, dans divers secteurs, y compris dans des secteurs porteurs d'avenir tels que l'informatique ou la robotique.
- Afin de favoriser une connaissance approfondie des structures et modes de pensée du partenaire et contribuer à une approche commune des problèmes auxquels nos sociétés se trouvent confrontées, la coopération dans le domaine des sciences humaines et sociales sera renforcée en s'appuyant sur les institutions existantes, notamment par la poursuite de programmes conjoints de recherche, la constitution d'un fonds commun de données bibliographiques et documentaires et l'aide à la traduction d'ouvrages scientifiques.
(Suite)
- c) Arts et culture.
- La coopération dans le domaine des arts et de la culture - source d'enrichissement de tout temps pour les deux pays - est également un facteur fondamental de rapprochement entre les peuples.
- Afin de donner une impulsion nouvelle à la coopération entre les personnes et les institutions dans ce domaine, un Haut-Conseil franco-allemand groupant des personnalités de la vie culturelle des deux pays, sera constitué. Il aura pour objectif de coordonner l'information et stimuler des actions. Les modalités de son fonctionnement seront précisées ultérieurement par accord entre les deux Parties.
- Des co-productions seront réalisées et des actions communes menées dans les divers domaines de la culture. L'intégration de jeunes artistes et écrivains dans la vie culturelle du pays partenaire sera renforcée par une offre accrue de bourses et stages de formation.
- Dans le domaine des arts de la scène, de la musique, des arts plastiques, des musées et de la protection du patrimoine, des actions significatives seront organisées, par exemple, des festivals franco-allemands, un concours de danse pour les chorégraphes, l'exposition d'oeuvres d'art en commun. Un groupe de travail commun étudiera les possibilités d'une coopération systématique en matière de recherche sur les dégats causés aux monuments historiques par la pollution, et leur élimination.
- Une politique commune d'aide à la diffusion de la littérature du pays partenaire sera conduite, en multipliant les rencontres d'écrivains, de traducteurs et d'éditeurs, en encourageant les éditions bilingues, en décernant des prix annuels et en organisant en 1987-1988 des assises franco-allemandes de la littérature. La coopération entre la Bibliothèque nationale de Paris et la Deutsche Bibliotek de Francfort ainsi qu'avec d'autres grandes bibliothèques allemandes sera favorisée.
- La ville européenne de la culture sera Berlin en 1988 et Paris en 1989. Ces événements offriront une nouvelle occasion de coopération culturelle.
- Afin de permettre un nouvel essor de la bonne coopération qui existe déjà dans le domaine du cinéma, la Commission mixte cinématographique franco-allemande est chargée d'adapter et d'élargir, aussi rapidement que possible, en fonction de l'évolution de l'industrie du film, les trois accords relatifs à la coproduction et à la distribution. La coopération cinématographique franco-allemande doit être un modèle de coopération culturelle et économique en Europe. Les expériences en matière de diffusion cinématographique non commerciale seront régulièrement échangées.
- Les administrations compétentes dans les deux pays s'efforceront de prendre des mesures propres à faciliter les formalités frontalières liées aux échanges et à la coopération culturelle franco-allemand
(Suite)
- 3. Télévision
- La profonde évolution dans le domaine des média et, surtout, de la télévision par cable et satellites offre désormais des possibilités particulières de dialogue entre les peuples. Conscients du rôle fondamental de cette mutation pour l'avenir culturel de l'Europe et de ses implications économiques considérables, les deux Parties estiment qu'il y a là une chance déterminante pour la coopération franco-allemande.
- Cette coopération a pour but d'approfondir l'amitié franco-allemande et de contribuer à l'identité européenne dans toutes ses diversités culturelles.
- Mandat est donc donné au groupe de consultation franco-allemand existant, qui fera appel à des experts, de présenter au printemps 1987 un rapport sur les moyens de réaliser des actions conjointes entre opérateurs de télévision, publics ou privés, des deux pays, dans les domaines de la formation aux métiers de l'image et du son, de la coproduction et de l'échange de programmes ainsi que de l'élaboration de programmes européens, dans cette perspective seront également étudiés en 1987 dès que possible l'ensemble des problèmes liés à une chaine à vocation européenne.
- Ce n'est qu'avec le concours actif des citoyens que l'interpénétration des cultures, conformément aux objectifs de cette Déclaration, pourra se faire.
- Les instituts culturels, d'information et de recherche des deux pays, ainsi que l'Office franco-allemand pour la Jeunesse, instruments éprouvés de la coopération culturelle franco-allemande, sont appelés à apporter leur contribution spécifique au développement de cette coopération.
- Les deux Parties utiliseront, pour la mise en oeuvre de cette Déclaration les instruments existants, conformément aux dispositions du Traité du 22 janvier 1963.
- Les deux Gouvernements procèderont dans un délai de trois ans à une évolution des résultats obtenus.