Texte intégral
Q - Qu'est ce que le ministre français a envie de dire devant la Commission des Droits de l'Homme à Genève ?
R - Devant la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève, j'ai envie de dire que, face à tout ce qui nous choque dans la mondialisation, tout ce qui ne va pas, toutes les crises, et notamment face à cette absence de démocratie et de respect des Droits de l'Homme, il faut progresser sur tous les fronts en même temps. Si nous obtenons des résultats trop décevants, trop médiocres lors de conférences, comme celle de Monterrey, sur le développement, et peut être plus tard à Johannesburg sur le développement durable, si nous n'arrivons pas à sortir de cette situation où deux milliards d'êtres humains doivent se contenter de deux dollars par jour, nous allons continuer à piétiner, parce qu'on n'arrive pas dans ces conditions économiques et sociales déplorables à bâtir des Etats de droit, des démocraties, et à faire respecter les Droits de l'Homme.
Notre but est très ambitieux, nous voulons arriver à des sociétés où la violation des Droits de l'Homme devient non seulement interdite, c'est une première étape, mais impensable. Pour cela, il faut un vrai développement, un vrai progrès sur tous les plans. J'ai donc envie de leur dire le travail admirable que vous faites sur un plan juridique doit s'inscrire dans un mouvement plus général de progrès. On rejoint le problème de la mondialisation, dont nous acceptons tout à fait les aspects positifs, créateurs et enrichissants, sur tous les plans mais dont il faut combattre et corriger les aspects destructeurs, déstabilisants et appauvrissants pour d'autres parties de la population mondiale.
Q - Un mot sur le Proche-Orient. Est-ce que la France soutient cette proposition du Prince Abdallah ? Arafat pourra-t-il se rendre au Liban ?
R - En ce qui nous concerne, nous avons soutenu la proposition du Prince Abdallah très nettement et très clairement. Elle est courageuse et très importante pour la suite. Elle ne suffit pas à débloquer la situation actuelle, parce que ce n'est pas l'Arabie qui bloque aujourd'hui la relance de négociations politiques, qui doivent être menées avec autant d'énergie qu'il en faut pour lutter contre le terrorisme et l'insécurité. Mais pour la suite, quand le processus politique aura repris. Il devra être repris un jour ou l'autre. La position saoudienne actuelle - dont j'espère qu'elle va devenir à Beyrouth la position de l'ensemble du monde arabe - augmente énormément les chances de réussite du futur processus politique parce que c'est un élément rassurant pour les Israéliens et c'est un point fondamental de la future négociation.
Q - Mais cela pourrait se faire sans la présence d'Arafat ?
R - Cela serait naturellement bien mieux à tous points de vue que Yasser Arafat soit présent. Il n'aurait d'ailleurs jamais du être privé de sa liberté de mouvements : il n'y a aucune raison. Cela ne se justifie en aucune façon, même pas du point de vue israélien qui consiste à lui demander sans arrêt de faire plus pour lutter contre le terrorisme. Nous souhaitons donc qu'il puisse y aller et nous souhaitons naturellement qu'il puisse en revenir et reprendre chez lui le travail politique qui doit être le sien et la lutte contre l'extrémisme terroriste qui le combat autant que cela combat les Israéliens.
Q - Un dernier mot enfin sur Guantanamo et la présence des sept ou huit prisonniers français, un mot sur leur statut, leurs conditions. Est-ce que vous souhaitez d'abord qu'ils soient jugés en France ?
R - Dès le mois de janvier j'ai fait savoir à mon homologue américain que nous estimions que, quel que soit leur statut, quelle que soit l'issue de la controverse juridique qui existe, y compris aux Etats-Unis d'ailleurs, sur la situation exacte de ces prisonniers, nous demandions qu'ils soient traités dans le respect des conventions internationales qui concernent les prisonniers de guerre. D'autre part le gouvernement français a dit à plusieurs reprises qu'il estimait préférable que les prisonniers soient jugés dans leur pays et par ailleurs nous nous sommes exprimés très clairement contre les tribunaux d'exception.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 avril 2002)
R - Devant la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève, j'ai envie de dire que, face à tout ce qui nous choque dans la mondialisation, tout ce qui ne va pas, toutes les crises, et notamment face à cette absence de démocratie et de respect des Droits de l'Homme, il faut progresser sur tous les fronts en même temps. Si nous obtenons des résultats trop décevants, trop médiocres lors de conférences, comme celle de Monterrey, sur le développement, et peut être plus tard à Johannesburg sur le développement durable, si nous n'arrivons pas à sortir de cette situation où deux milliards d'êtres humains doivent se contenter de deux dollars par jour, nous allons continuer à piétiner, parce qu'on n'arrive pas dans ces conditions économiques et sociales déplorables à bâtir des Etats de droit, des démocraties, et à faire respecter les Droits de l'Homme.
Notre but est très ambitieux, nous voulons arriver à des sociétés où la violation des Droits de l'Homme devient non seulement interdite, c'est une première étape, mais impensable. Pour cela, il faut un vrai développement, un vrai progrès sur tous les plans. J'ai donc envie de leur dire le travail admirable que vous faites sur un plan juridique doit s'inscrire dans un mouvement plus général de progrès. On rejoint le problème de la mondialisation, dont nous acceptons tout à fait les aspects positifs, créateurs et enrichissants, sur tous les plans mais dont il faut combattre et corriger les aspects destructeurs, déstabilisants et appauvrissants pour d'autres parties de la population mondiale.
Q - Un mot sur le Proche-Orient. Est-ce que la France soutient cette proposition du Prince Abdallah ? Arafat pourra-t-il se rendre au Liban ?
R - En ce qui nous concerne, nous avons soutenu la proposition du Prince Abdallah très nettement et très clairement. Elle est courageuse et très importante pour la suite. Elle ne suffit pas à débloquer la situation actuelle, parce que ce n'est pas l'Arabie qui bloque aujourd'hui la relance de négociations politiques, qui doivent être menées avec autant d'énergie qu'il en faut pour lutter contre le terrorisme et l'insécurité. Mais pour la suite, quand le processus politique aura repris. Il devra être repris un jour ou l'autre. La position saoudienne actuelle - dont j'espère qu'elle va devenir à Beyrouth la position de l'ensemble du monde arabe - augmente énormément les chances de réussite du futur processus politique parce que c'est un élément rassurant pour les Israéliens et c'est un point fondamental de la future négociation.
Q - Mais cela pourrait se faire sans la présence d'Arafat ?
R - Cela serait naturellement bien mieux à tous points de vue que Yasser Arafat soit présent. Il n'aurait d'ailleurs jamais du être privé de sa liberté de mouvements : il n'y a aucune raison. Cela ne se justifie en aucune façon, même pas du point de vue israélien qui consiste à lui demander sans arrêt de faire plus pour lutter contre le terrorisme. Nous souhaitons donc qu'il puisse y aller et nous souhaitons naturellement qu'il puisse en revenir et reprendre chez lui le travail politique qui doit être le sien et la lutte contre l'extrémisme terroriste qui le combat autant que cela combat les Israéliens.
Q - Un dernier mot enfin sur Guantanamo et la présence des sept ou huit prisonniers français, un mot sur leur statut, leurs conditions. Est-ce que vous souhaitez d'abord qu'ils soient jugés en France ?
R - Dès le mois de janvier j'ai fait savoir à mon homologue américain que nous estimions que, quel que soit leur statut, quelle que soit l'issue de la controverse juridique qui existe, y compris aux Etats-Unis d'ailleurs, sur la situation exacte de ces prisonniers, nous demandions qu'ils soient traités dans le respect des conventions internationales qui concernent les prisonniers de guerre. D'autre part le gouvernement français a dit à plusieurs reprises qu'il estimait préférable que les prisonniers soient jugés dans leur pays et par ailleurs nous nous sommes exprimés très clairement contre les tribunaux d'exception.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 avril 2002)