Déclaration de M. Robert Hue, président du PCF et candidat à l'élection présidentielle, sur ses propositions concernant le financement des systèmes de retraite, Paris le 6 mars 2002.

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Circonstance : Rencontre avec les retraités à Paris le 6 mars 2002.

Texte intégral

Salariés et retraités ont raison d'être inquiets et de manifester leur volonté de voir préserver et d'améliorer notre système retraite.
Ils auront l'occasion de le faire lors de la manifestation du 21 mars prochain, mais ils pourront le faire aussi le 21 avril lors du premier tour de l'élection présidentielle.
C'est une question qui me tient particulièrement à cur et sur laquelle je suis intervenu, de même que les parlementaires communistes, en plusieurs occasions.
Il en est ainsi de la proposition du droit à la retraite pour tous les salariés ayant 40 annuités de cotisation. Ni trop cher, ni trop tard. Nous ne lâcherons pas.
Ou encore du droit à la retraite à 60 ans après 37,5 annuités de cotisations, qui doit redevenir la règle pour tous.
Après la mésaventure Juppé en 95, tous les candidats font preuve de prudence, pour ne pas dire d'hypocrisie lorsqu'on connaît leur programme réel en la matière.
Du coté de Chirac, bien qu'il s'en défende, c'est du Seillière bon teint : fonds de pension, allongement de la durée de cotisation et allègement des charges patronales.
Quant à Jospin, qui, entre parenthèses, avait les moyens pour mener à bien cette réforme, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est pas insensible aux sirènes, qui, dans son parti, prônent le système de retraite par capitalisation.
Je le dis clairement : je suis opposé aux fonds de pension tout comme au système par capitalisation (Cf Enron aux USA).
De la même manière, je ne suis pas pour, au nom d'un soi disant besoin de souplesse et d'adaptation, qu'on remette en cause de façon détournée le droit à la retraite à 60 ans.
Pour ma part, je mets cartes sur table et j'appelle les électrices et les électeurs à juger sur pièce. Il en est ainsi de la proposition du droit à la retraite pour tous les salariés ayant 40 annuités de cotisation. Ni trop cher, ni trop tard. Nous ne lâcherons pas.
Ou encore du droit à la retraite à 60 ans après 37,5 annuités de cotisations, qui doit redevenir la règle pour tous.
Je ne nie pas les effets du baby boom et la prolongation de l'espérance de vie, mais comment y faire face ?
Il ne faut pas raconter de baratin. Tous les experts sérieux fixent entre 4 et 6 points du PIB les moyens financiers supplémentaires nécessaires en 2040. C'est important, mais à cette époque, le PIB aura doublé.
Il ne faut pas non plus séparer le financement des retraites de la lutte contre le chômage et la précarité.
Mais au-delà de la politique de l'emploi, je propose 3 mesures simples, qu'il est parfaitement possible de mettre en uvre dès lors que l'on en a la volonté politique.
La première de ces mesures consiste - dans le cadre du financement de la protection sociale - à faire cotiser les revenus financiers au même taux (14,6 %) que les salaires. Cette mesure pourrait rapporter, en année pleine, plus de 10 milliards d'euros.
La seconde est d'élargir l'assiette des cotisations à l'ensemble de la valeur des richesses produites, ce qu'on appelle plus communément la valeur ajoutée.
Quant à ma troisième mesure, elle tient compte des dérives intervenues dans le versement des rémunérations. Je propose que l'on intègre désormais les primes, heures supplémentaires et autres éléments du salaire dans la base de prélèvement des cotisations.
Ces mesures, si elles étaient mises en oeuvre, rendraient du même coup inutile le fond de réserve entériné récemment par l'Assemblée nationale, dispositif qui vise à introduire la bourse dans le financement des retraites tout en se déclarant hostile aux fonds de pension.
Elles permettraient non seulement d'assurer le financement de la Sécu et le système de retraites par répartition, mais aussi d'aider à engager une dynamique en faveur de la croissance réelle et de la création d'emplois.
Voilà les propositions que je fais, elles sont à l'unisson des autres propositions que je porte dans cette campagne lorsque j'en appelle à une vraie politique de gauche.
On peut ne pas être d'accord avec l'ensemble de ces propositions, mais il faut bien reconnaître que je suis le seul candidat à m'engager clairement à garantir l'avenir des retraites.
Il ne faut pas se priver de le dire, afin que toutes celles et tous ceux qui souhaitent défendre leur retraite utilisent le bulletin Robert Hue au premier tour de la présidentielle, le 21 avril prochain.
En tout cas, pour ce qui me concerne et quel que soit l'issu de ces élections, soyez assurés que je tiendrai mes engagements.

(Source http://www.roberthue2002.net, le 8 mars 2002)