Déclarations de Mme Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière et candidate à l'élection présidentielle de 2002, sur les candidatures de Lionel Jospin et Jacques Chirac, sur les inégalités sociales, sur les retraites, sur l'insécurité, sur la pauvreté, sur le chômage et les licenciements, Castres le 26 février, Niort le 27 février, Orléans le 28 février 2002.

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Circonstance : Meetings à Castres le 26 février, à Niort le 27 février et à 0rléans le 28 février 2002

Texte intégral

à Niort
Travailleuses, travailleurs,
A ce qu'il paraît, les états-majors respectifs de Jospin et de Chirac sont préoccupés par le fait que 74 % des électeurs ne font pas la différence entre les projets politiques des deux prétendants au deuxième tour. Les voilà donc à essayer de convaincre l'électorat qu'ils sont différents.
Dans sa première intervention télévisée de jeudi dernier, Jospin louchait surtout vers le centre et affirmait que son projet politique "n'était pas socialiste". Mais, trois jours après, au congrès du Parti socialiste, voilà Jospin qui affirme que sa candidature n'a de sens "que si elle est aussi celle des socialistes". Et il se pose en rassembleur "des forces de la gauche".
Chirac, intervenant aujourd'hui à St-Cyr-sur-Loire, n'a pas eu trop de mal à flatter l'électorat de droite en reparlant de la politique sécuritaire, en affirmant qu'il est partisan de "fonds de pension à la française", ce qui annonce de nouvelles attaques contre la retraite par répartition. Et, confirmant les propos de la grande messe chiraquienne du week-end dernier à Toulouse, il a annoncé une nouvelle diminution de l'impôt sur les sociétés et une baisse de l'impôt sur le revenu. Qui en seront les principaux bénéficiaires ? Le programme du RPR y répond lorsqu'il affirme : "Aucun Français ne doit payer plus de 50 % de ses revenus en impôts directs". Vous imaginez bien que cette promesse ne s'adresse ni aux chômeurs, ni aux érémistes ou aux bas salaires, qui ne paient pas d'impôt sur le revenu et pour cause. Ni même aux salariés du rang. En fait, seule la minorité la plus riche, 4.000 foyers sur 33 millions, est concernée par cette promesse de la droite !
Mais si la droite n'a pas de mal à s'affirmer comme telle dans ses promesses, Jospin, même en gauchissant son langage, en reste prudemment au slogan "Présider autrement". Cela sonne bien, mais cela ne signifie pas grand'chose. Sa promesse que le "prochain président ne bénéficiera pas d'un privilège de juridiction" est certes une pierre dans la basse-cour encombrée d'affaires de Chirac. Mais qu'est-ce que cela change aux problèmes de la population laborieuse ? Absolument rien.
Et, de toute façon, ce n'est pas sur leurs promesses électorales que les travailleurs ont à les juger, mais sur la politique qu'ils ont menée. Et la politique que la gauche et la droite ont menée, successivement ou ensemble, a été tout entière orientée vers la défense des intérêts du grand patronat, en foulant aux pieds les intérêts des travailleurs.
"Une France active qui tourne définitivement le dos au chômage", ose promettre le candidat Jospin. Mais, pendant cinq ans passés à la tête du gouvernement, on n'a pas vu Jospin s'opposer à un seul plan de licenciements !
Et qu'est-ce qu'il entend aujourd'hui par la promesse de "tourner le dos au chômage" ? Réduire le nombre de chômeurs de 900.000 pendant le prochain quinquennat, donc en 5 ans ! Vu leur nombre, les chômeurs n'ont donc qu'à prendre patience : si l'économie mondiale va bien, si Jospin tient sa promesse, dans 15 ans, ils auront peut-être un emploi. Mais ces gens-là se moquent du monde du travail !
"Une France juste", a-t-il promis encore, en disant "Notre pays doit réduire encore les inégalités de revenus, de savoir, celles qui existent entre les hommes et les femmes ou celles qui affectent nos territoires". Quel charabia pour ne pas parler de la principale inégalité, l'inégalité sociale qui existe entre la grande bourgeoisie et les travailleurs qu'elle exploite, quand elle ne trouve pas plus profitable de transformer ces travailleurs en chômeurs !
Ceux qui, comme Jospin ou Chirac, ne nous parlent que "de la France", "des intérêts de la France" ou "des intérêts des Français", nous mentent. Car ils veulent cacher la réalité sociale.
La réalité, c'est que la société est divisée profondément entre deux classes : une minorité qui dispose de la fortune, des entreprises, des banques et qui exerce un pouvoir dictatorial sur l'économie ; et une majorité qui ne dispose de rien d'autre pour vivre que de sa capacité de travailler. Tout oppose ces deux classes sociales. Ce qui est un drame pour les travailleurs : les bas salaires, le chômage, est un avantage pour les patrons et les actionnaires. Les bas salaires augmentent leurs bénéfices et le chômage leur permet d'imposer des salaires encore plus bas.
Et, pour ma part, je m'adresse systématiquement aux travailleuses et aux travailleurs parce qu'on ne peut pas être à la fois dans le camp des exploiteurs et dans le camp des travailleurs !
Par travailleuses et travailleurs, j'entends tous ceux qui produisent, qui font marcher la société : ouvriers, employés, chauffeurs routiers, techniciens, ouvriers agricoles, ingénieurs, cheminots et bien d'autres. J'entends aussi tous ceux dont le travail est utile pour le présent et pour l'avenir de la société : par exemple, personnel soignant, enseignants, chercheurs. Mais j'entends aussi tous ceux que l'économie capitaliste écarte de la production et transforme en chômeurs ; comme j'entends la jeunesse ouvrière, à qui on ne donne même pas sa chance de trouver un travail satisfaisant ; ou encore les anciens qui doivent vivre, et souvent mal, de la retraite qu'on leur accorde, après une existence passée à enrichir le patronat. Tous ceux-là constituent une seule, une même classe, celle des travailleurs, quelle que soit leur situation juridique, leur origine, leur nationalité ou la couleur de leur peau.
Eh bien, sans la classe des travailleurs, la société ne pourrait pas fonctionner un seul instant, alors qu'elle pourrait se passer des patrons, des actionnaires, des financiers, des spéculateurs et des boursicoteurs ! La société pourrait se passer d'une Madame Bettencourt, première fortune de ce pays, qui gagne en une minute, sans rien faire, ce que gagnent les ouvriers de ses usines en travaillant durant un mois entier. L'économie pourrait se passer des Pinault, des Arnault, presque aussi riches que Madame Bettencourt et dont la principale activité consiste à se faire la guerre économique, l'un contre l'autre, à se disputer les entreprises juteuses, en laissant sur leurs champs de bataille des entreprises qui ferment et des travailleurs licenciés.
Sans cette couche de privilégiés qui vit de l'exploitation du travail des autres et, plus grave encore, oriente les capacités économiques de la société en fonction de ses seuls intérêts, eh bien, sans cette couche de parasites, la société se porterait infiniment mieux !
Dans l'élection présidentielle à venir, les travailleurs, les victimes des plans sociaux passés, présents et à venir, ne peuvent soutenir ni la politique du gouvernement actuel, ni celle des gouvernements passés ou à venir de la droite. Ni Chirac ni Jospin et leurs alliés respectifs ne sont dans le camp des travailleurs ; ils sont dans le camp de la bourgeoisie, des riches, des possédants. Ils sont du côté de l'argent, pas du côté du travail !
Les mesures anti-ouvrières lancées par les uns sont poursuivies par les autres. Les attaques contre le système de santé du plan Juppé ont été poursuivies par le gouvernement Jospin. Les privatisations commencées sous Balladur ont continué sous Jospin aussi bien que sous Juppé. Et la gauche a même privatisé davantage que la droite. La dernière en date en est la privatisation rampante annoncée d'EDF.
Balladur s'était attaqué aux retraites des travailleurs du privé en allongeant la durée de cotisation et, par conséquent, l'âge où on peut partir avec une retraite pleine. Jospin n'est pas revenu sur cette mesure réactionnaire et continue d'année en année d'exécuter les décisions prises par Balladur. Et les lois de Chevènement, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, se situent dans la continuité des lois Pasqua-Debré contre les travailleurs immigrés.
Le bilan des vingt dernières années est que cela va de mieux en mieux pour les profits des entreprises, c'est-à-dire pour les revenus de la bourgeoisie. Et que cela va de plus en plus mal pour les salariés, dont la part dans le revenu national ne cesse de baisser.
Je vous donne seulement deux informations éloquentes, publiées il y a peu dans la grande presse.
La première indiquait que la rémunération des PDG des grandes entreprises a augmenté en 2001 de 36 % en moyenne. Et ce pourcentage d'augmentation ne se rapporte pas à des salaires d'ouvriers. Il se rapporte à des rémunérations comme celle de Thierry Desmarets, PDG de TotalFinaElf, l'entreprise qui pollue et qui tue, eh bien, Thierry Desmarets a gagné 5 millions d'euros, soit 33 millions de francs. Mais il y a mieux : Serge Tchuruk, PDG d'Alcatel, a touché, l'année dernière, 20 millions d'euros, soit 131 millions de francs. Et je devrais ajouter que, même si les rémunérations de ces PDG sont très élevées, ils travaillent pour de gros actionnaires dont les revenus et les fortunes sont bien plus importants.
La deuxième information concerne le dernier rapport de l'Observatoire national de la pauvreté. Ce rapport souligne que les années dites de croissance, au lieu de diminuer la pauvreté, l'ont au contraire aggravée. Même ces deux ou trois ans où le chômage s'était mis à diminuer, la vie ne s'est pas améliorée pour ceux qui sont sortis du chômage. Car, très souvent, ils n'ont retrouvé qu'une activité précaire, partielle, où ils gagnent à peine plus que le RMI.
Je cite les chiffres dans leur sécheresse : 7 % des ménages en France, soit 4 millions et demi de personnes, vivent sous ce qu'on appelle "le seuil de pauvreté monétaire", c'est-à-dire en disposant de moins de 564 euros (3.700 F) mensuels par individu. 11 % des ménages, soit plus de 6 millions de personnes, sont pauvres au regard de l'indicateur de l'Institut de statistique qui tient compte, en plus, des difficultés liées au logement ou à l'endettement. Et ils sont 9 millions, 16 % de la population, ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté tel que le définit la Commission européenne, c'est-à-dire 640 euros (4.200 F) par mois pour un célibataire.
Derrière les statistiques générales, combien de drames individuels pour ceux qui sont tombés dans le chômage et pour leurs familles ? Combien de malheurs pour ceux qui sont contraints de vivre avec l'allocation de chômage, le RMI ou un salaire tellement bas que s'en sortir tient du miracle ? Combien de malheurs pour ceux qui sont contraints d'habiter dans des logements délabrés et dont les enfants, dans l'incapacité de poursuivre une scolarité convenable, sont la proie des dealers et des voyous ?
Eh bien, les travailleurs ne peuvent pas accepter d'être poussés vers la pauvreté. Il faut qu'ils manifestent leur colère contre le patronat, mais aussi contre des gouvernements complices !
Car les gouvernements qui se sont succédé, de gauche ou de droite, ont tous contribué à la dégradation du sort des travailleurs, au point qu'en se remémorant ces vingt dernières années, il est bien difficile de se rappeler qui a porté les coups les plus durs à la classe ouvrière.
C'est seulement au premier tour que les travailleurs pourront exprimer leur choix et se prononcer sur la politique qu'il nous faudra imposer. Car, au deuxième tour, on n'aura le choix qu'entre deux responsables différents d'une même politique anti-ouvrière.
Les représentants de la gauche gouvernementale me reprochent de ne pas faire la différence entre la gauche et la droite. Si, bien sûr, que je fais une différence entre l'électorat de droite et celui de gauche ! Car les partis de gauche trouvent l'essentiel de leur électorat dans le monde du travail.
Et je sais aussi que des mesures comme, par exemple, l'obligation de respecter la parité entre les femmes et les hommes dans les élections ; des mesures comme le Pacs, comme la possibilité pour une jeune fille d'avoir accès librement à la pilule dite du lendemain et quelques autres mesures similaires peuvent être prises plutôt par la gauche que par la droite. Et encore!
Mais, d'une part, ces mesures sont choisies parce qu'elles ne coûtent rien au patronat. Et, surtout, elles ne changent rien aux problèmes fondamentaux du chômage, de la précarité, de l'aggravation des conditions de travail, elles ne changent rien à l'exploitation.
Le constat que la gauche, quand elle est au pouvoir, mène la même politique que la droite, pousse un nombre croissant d'électeurs à se détourner des élections. Mais s'abstenir au premier tour, c'est s'abstenir aussi de critiquer leur politique, c'est encore leur laisser les mains libres pour mener la politique des possédants. Puisque le premier tour permet d'exprimer un choix social, saisissons l'occasion !
Saisissons l'occasion pour dire tout le mal que les travailleurs pensent de la droite, dont tous les candidats sont ouvertement au service des possédants, mais sans cautionner pour autant le Parti socialiste !
Bien sûr, les autres partis de la gauche plurielle cherchent, pendant la campagne, à se démarquer du gouvernement Jospin et de sa politique !
Mais on a pu vérifier pendant cinq ans que, s'il arrive aux écologistes, aux partisans de Chevènement et surtout au Parti communiste de se distinguer -en paroles- du Parti socialiste, ils ont tous cautionné la politique de Jospin.
Le Parti communiste, en particulier, radicalise son langage dans la campagne électorale. Robert Hue s'en est pris à la politique du gouvernement qu'il a qualifié de "politique trop soumise aux exigences des marchés financiers". Et parmi les mesures qu'il avance dans son programme électoral, il y en a qui vont dans le sens des intérêts des travailleurs. Lorsqu'il défend "le droit à la retraite à 60 ans, au terme de 37,5 annuités de cotisation" ou lorsqu'il revendique "un relèvement conséquent du salaire minimum", je suis, bien sûr, d'accord avec ces mesures. Comme je suis d'accord avec l'augmentation importante des minima sociaux.
Mais Robert Hue exigera-t-il de Jospin qu'il s'engage à appliquer ces mesures, pour appeler à voter pour lui au deuxième tour ? L'exigera-t-il pour entrer dans un futur gouvernement de gauche, si tant est qu'il y en aura un et que son parti y sera invité ?
Depuis cinq ans, il n'y aurait pas de majorité socialiste sans le soutien des députés communistes. Le Parti communiste aurait pu imposer au gouvernement les mesures qu'il préconisait en paroles. Robert Hue prétend qu'il faut être dans le gouvernement pour changer les choses. Mais les ministres communistes, qu'ont-ils changé d'important pour les travailleurs ? Rien !
En fait, Robert Hue se charge au premier tour de faire aux travailleurs et aux classes populaires les promesses que Jospin se garde de faire, pour ne pas perdre les voix des électeurs du centre, voire de droite, qui pourraient se porter sur son nom. Robert Hue vise à recueillir le maximum de voix venant du camp des travailleurs, pour les inviter à se reporter sans condition sur Jospin au second tour, qui, lui, n'aura rien promis aux travailleurs.
C'est la politique de sa direction qui fait reculer l'audience électorale du Parti communiste. Ce que je souhaite, c'est que ce recul électoral ne démoralise pas les militants et ne les pousse pas à la résignation.
Ce que je souhaite, c'est qu'ils ne rejettent pas l'activité militante en même temps que la politique de leur parti, car le monde du travail a besoin de militants, mais de militants qui restent dans le camp des travailleurs et qui ne sont pas ligotés par les engagements ministériels de leur parti.
Pour ma part, je n'ambitionne de participer à aucun gouvernement de la bourgeoisie, ni même à aucune coalition pour en soutenir un. Et si je me présente, c'est pour dénoncer l'ignominie, l'injustice de cette société qui écrase tous ceux qui, par leur travail, la font vivre. Je me présente pour dénoncer la politique menée depuis ces vingt ans où tous les gouvernements successifs ont consciemment creusé l'écart entre la petite couche de riches et la majorité de la population.
Depuis vingt ans, la politique de chaque gouvernement a été de favoriser le profit des grandes entreprises, c'est-à-dire la fortune de leurs actionnaires. Avec cynisme, ils ont tous présenté cette politique comme allant dans le sens de l'intérêt de toute la société.
Ils ont sacrifié le pouvoir d'achat des travailleurs.
Ils ont sacrifié l'emploi.
Ils ont sacrifié la protection sociale, en diminuant les remboursements de la Sécurité sociale. Mais en même temps, la Sécurité Sociale finance des dépenses d'infrastructure hospitalière. Or, le service public de la santé devrait être financé par l'Etat, et pas par les cotisations des travailleurs ! Mais, pire encore, la Sécurité Sociale sert de vache à lait pour aider le patronat par le biais de la baisse des charges patronales qui réduit les recettes de la Sécu.
Ils ont sacrifié les services publics, les hôpitaux, les écoles, la poste, les transports en commun car c'est sur eux qu'on fait des économies, pour donner plus aux entreprises.
Dans les hôpitaux, on fait des économies sur tout. Pas assez d'infirmières, d'aides-soignants, d'agents hospitaliers, de brancardiers. On hospitalise des malades loin de chez eux, faute de place dans des établissements plus proches, d'autant qu'on supprime des hôpitaux et des maternités de proximité. On oblige le personnel soignant à des horaires de travail déments, ce qui compromet la qualité des soins.
On justifie ces économies, faites au détriment des malades aussi bien que du personnel, en invoquant le manque de crédits pour les hôpitaux publics. Mais, dans le même temps, on ose subventionner les cliniques privées pour les aider à être bénéficiaires ! Mais c'est l'inverse qu'il faudrait faire !
La loi dite des 35 heures ne fait qu'aggraver une situation déjà difficile. Dans le secteur privé, on le sait, cette loi a donné aux patrons des armes légales supplémentaires pour accroître la flexibilité des horaires de travail, pour ne plus payer les heures supplémentaires, pour faire sauter des pauses. Mais il en est ainsi dans les services publics, aussi. Ce n'est pas pour rien que la mise en place de cette loi provoque des réactions un peu partout, à la DDE, à La Poste et dans les hôpitaux, mais aussi, comme ici dans la région, parmi les employés municipaux de Niort l'automne dernier ou, récemment, au Crédit Agricole.
Pour réduire réellement les horaires de travail dans les hôpitaux, il faudrait au bas mot 80.000 emplois supplémentaires à l'échelle du pays. Le gouvernement n'en promet que la moitié ! Et, pour le moment, il ne fait que promettre ! Ce qui fait que, dans bien des hôpitaux, les horaires non seulement ne sont pas réduits, mais bien souvent ils s'allongent.
L'Education nationale, elle non plus, n'a pas les moyens en personnel ni en locaux pour prendre en main réellement l'éducation des enfants issus des couches populaires.
On fait mine de s'étonner que des enfants issus de l'immigration ne soient pas intégrés (certains le sont, heureusement !). Mais comment pourraient-ils l'être, quand non seulement ils sont condamnés souvent à grandir dans des ghettos de pauvres, mais que l'Education nationale ne donne pas les moyens suffisants en personnel enseignant, pour pouvoir prendre ces enfants par petits groupes et leur apprendre à lire, à écrire correctement, à acquérir ce minimum de connaissances que leurs familles ne sont pas en situation de leur donner, et dont le manque les handicape dès l'enfance et de façon irrémédiable ? Et l'effort ne devrait pas seulement porter sur les classes primaires ou secondaires de la période de scolarité obligatoire, mais aussi sur les maternelles et même les crèches. Leur nombre est insuffisant alors que leur rôle est essentiel, d'abord du point de vue des femmes qui travaillent, mais aussi du point de vue de la formation des petits enfants. La grève n'a duré qu'une journée et ils ont obtenu des choses !
Le patronat et le gouvernement ont également sacrifié la retraite des vieux travailleurs. Ils menacent la retraite par répartition pour y substituer la retraite par capitalisation, un système qui a ruiné et privé de toute retraite les travailleurs de l'entreprise américaine Enron en faillite.
Ils ont sacrifié la jeunesse ouvrière, dont la vie active, si l'on peut dire, commence par le chômage ou par des stages bidons, des prétendues formations non rémunérées et, dans le meilleur des cas, souvent par des emplois précaires en CDD, en CES, en intérim, avec beaucoup de travail et une petite paye.
Et, pour de nombreuses familles ouvrières, l'année 2002 a commencé comme s'est terminée l'année 2001 : dans l'angoisse des plans de licenciement qui vous transforment en chômeurs après dix, vingt ou trente ans de travail dans la même entreprise.
De Moulinex-Brandt à Danone, en passant par Air Liberté, Delphi, Airbus, Valéo, Bosch, Philips, Bata, Alstom, Aventis, Dim, Alcatel, Péchiney, Gemplus, Atofina, branche chimique de TotalFinaElf, la liste est longue des grandes entreprises qui licencient et qui ferment des usines entières. Et combien d'intérimaires jetés à la rue, sans même que cela fasse des vagues ?
Alors, oui, le chômage, c'est une catastrophe pour ceux qui en sont victimes, pour leurs familles et pour leurs enfants. Mais c'est aussi sur le chômage que s'appuie le patronat pour aggraver les conditions d'exploitation de ceux qui restent au travail ; pour rendre partout le rythme de travail inhumain, que ce soit sur les chaînes de production ou aux caisses de supermarché. La hiérarchie des grands et petits chefs qui exécutent les ordres patronaux se sent aussi plus à l'aise pour multiplier les brimades et les signes de mépris vis-à-vis des travailleurs.
Les grands partis se livrent, chacun à son profit, à des assauts de démagogie pour capitaliser le sentiment d'insécurité dans les villes et les banlieues. Chirac y a consacré le discours de son premier déplacement officiel en tant que candidat. Il a même décrété la "mobilisation générale". "Aucune infraction aussi légère soit-elle ne doit être laissée sans réponse", dit-il, en prêchant "l'impunité zéro". Venant de sa part, l'expression ne manque pas de sel.
Mais Jospin tient le même langage. Dans son discours télévisé, il a même prétendu que sur l'insécurité, Chirac n'a fait que reprendre ce que propose le Parti socialiste.
L'insécurité existe, c'est vrai, et vous savez que la violence gratuite pèse surtout sur les quartiers pauvres. Mais Chirac, pas plus que Jospin, ne nous parle pas avec autant d'insistance du sentiment d'insécurité qu'éprouvent tous les travailleurs quant à l'avenir de leur emploi. Il n'en appelle pas à la "mobilisation générale" contre le chômage ! Pourtant, l'angoisse du chômage est bien plus justifiée et bien plus profonde que celle de se faire agresser. Et surtout, les deux sont liés. L'insécurité s'est aggravée en même temps que s'est aggravé le chômage et que se sont détériorés les logements sociaux et dégradés les quartiers populaires. Il ne suffira pas que Chirac, s'il est réélu, crée un nouveau "ministère de la sécurité intérieure", ni qu'il ressuscite les maisons de correction, pour qu'il fasse bon vivre dans des quartiers populaires où le chômage avoisine 30 %, voire 50 %, des adultes et où les jeunes s'enfoncent dans le désespoir. Mais il est facile de faire
des discours démagogiques sur l'insécurité, sans pour autant d'ailleurs qu'elle cesse, alors qu'il faut commencer par mettre fin au chômage, et tout de suite!
Et je voudrais exprimer ici ma protestation concernant une affaire qui a trait à la condition de chômeur mais plus encore au fonctionnement de la justice. Je veux parler de la grossière erreur judiciaire dont sont victimes deux chômeurs du Mans, Michel Launay et Yannick Marie. L'origine de cette affaire remonte à mai 1998 où, à l'occasion d'une altercation entre deux groupes de chômeurs, une jeune chômeuse était tombée inanimée et décédait peu après en présence de policiers appelés sur les lieux. Soucieux surtout de trouver des coupables, les policiers ont interpellé Michel Launay et Yannick Marie qui avaient eu un différend avec la victime. Ces deux chômeurs, accusés d'avoir tenté de l'étrangler, ont été condamnés après un procès bâclé, l'un à 10 ans de prison pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, l'autre à 5 ans pour complicité. Ils n'ont jamais cessé de clamer leur innocence. Mais que valent les protestations d'innocence de deux chômeurs ?
Grâce à la détermination de leurs avocats cependant et grâce à des contre-expertises médicales, il s'est révélé que la victime n'était pas morte de strangulation mais sans doute d'une crise cardiaque. Et aussi qu'elle aurait probablement pu être sauvée si les policiers s'étaient occupés d'appeler à temps un médecin au lieu d'avoir pour principale préoccupation d'interpeller les militants chômeurs.
Le procès a été si grossièrement expédié que même le procureur d'Angers en a appelé à la mise en liberté provisoire des condamnés en attendant le procès en appel. Mais les juges de la Cour d'Appel d'Angers les ont renvoyés devant la même Cour d'Assises. Et cette Cour, composée des mêmes magistrats, ne voulant pas se déjuger, a refusé leur libération provisoire.
Le Président de cette Cour a, de surcroît, la réputation de ne jamais libérer les accusés qu'il a condamnés. En d'autres termes, alors que l'innocence des condamnés est visible, qu'ils bénéficient du soutien du Syndicat de la Magistrature, de la Ligue des Droits de l'Homme, comme de personnalités aussi respectables qu'Albert Jacquard, ces deux hommes restent détenus et risquent d'être condamnés de nouveau.
Seule, l'opinion publique peut sauver deux innocents dont le seul crime est d'avoir été chômeurs et qui, de surcroît, militaient dans une association de chômeurs.
Eh bien, je me joins à tous ceux qui élèvent leurs voix pour qu'il soit mis fin à une incarcération arbitraire et pour que leur innocence soit enfin reconnue.
Et je trouve révoltante cette justice à deux vitesses, ô combien compréhensive pour les riches et impitoyable pour les pauvres !

L'aggravation du chômage permet aussi aux démagogues d'extrême droite de canaliser le mécontentement contre les travailleurs immigrés, avec des slogans xénophobes et racistes. A l'échelle nationale, c'est le millionnaire réactionnaire Le Pen et son ex-lieutenant et aujourd'hui concurrent Mégret, qui essaient de faire de cette démagogie raciste un capital électoral.
Comme si c'était les travailleurs immigrés qui licencient, et pas les patrons, quelle que soit leur nationalité !
Alors, travailleuses et travailleurs de toutes nationalités, avec ou sans papiers, nous faisons partie de la même classe ouvrière et notre seul ennemi est le grand patronat ! Et j'en profite pour dire que je suis pour que soient accordés toutes les libertés démocratiques, tous les droits syndicaux et politiques, y compris le droit de vote, à toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent en France et qui se font exploiter ici pour le compte de la bourgeoisie qui, elle, est de toutes les nationalités.
Mais qu'est-ce que cette économie où l'on pousse à l'inactivité forcée des femmes et des hommes dont le travail pourrait être utile à la société, pendant qu'on en fait crever d'autres au travail ?
Eh bien, il n'est pas normal, il n'est pas acceptable que plus de 2.200.000 travailleurs de ce pays soient condamnés au chômage ;
que 4 millions d'autres, qui travaillent régulièrement ou occasionnellement, gagnent dans l'année moins que le Smic.
que plus d'un million de personnes soient obligées de subsister avec l'aumône du RMI, 405 euros, cela ne permet que de survivre !
Il n'est pas normal, il n'est pas acceptable qu'une partie de la population ait besoin des Restaurants du coeur pour se nourrir. Et leur nombre s'accroît d'année en année.
Il n'est pas normal, il n'est pas acceptable que près de 100.000 personnes, jusque et y compris des enfants, soient privés de logement et que des centaines de milliers logent dans des taudis insalubres !
Et, bien au-delà des mal logés, beaucoup de travailleurs ont des salaires trop bas pour payer un loyer dit normal pour un appartement convenable. Les logements dits sociaux constituent une cruelle nécessité. Mais on n'en construit pas en nombre suffisant et on laisse à l'abandon ceux qui ont été construits dans le passé.
Eh oui, même dans ce pays parmi les plus développés, ce système économique reproduit et aggrave les inégalités. Et que dire de la misère indescriptible dans une grande partie de la planète ?
La misère a toujours existé dans ces pays, diront les défenseurs de l'ordre établi. Mais, aujourd'hui, l'Humanité a les moyens de mettre fin à cette misère partout sur la planète. La capacité productive des seuls pays industrialisés est largement suffisante pour assurer à tous la nourriture, un logement convenable, des soins, l'éducation. Mais cette capacité productive est gaspillée. On détruit de la nourriture dans des pays riches pour maintenir les prix pendant que dans d'autres on meurt de faim. On ne fabrique pas et on ne commercialise pas des médicaments indispensables, que l'on sait pourtant fabriquer, parce que ceux qui en ont besoin n'ont pas assez d'argent pour assurer des profits aux trusts pharmaceutiques.
En contrepartie du pillage des richesses naturelles des pays sous-développés, on offre des armes à leurs dictateurs, pour qu'ils continuent à maintenir leurs peuples sous le joug et dans la pauvreté.
Et, quand les achats d'armes et les dépenses de luxe de la couche privilégiée d'un pays pauvre endettent ce pays auprès des banquiers d'Occident, c'est encore au peuple qu'on présente la facture.
Oui, le capitalisme est une société qui a échoué et qui échoue tous les jours, en provocant des tragédies comme le chômage, comme les licenciements, comme la ruine de dizaines de milliers de travailleurs, mais aussi comme la paupérisation croissante des pays du tiers monde. Et, bientôt, on verra des mitrailleuses aux frontières pour empêcher les malheureux du monde entier de se jeter sur les grillages électrifiés entourant l'Europe ou fermant l'accès aux Etats-Unis. C'est tout cela, le capitalisme. C'est l'accumulation de la richesse à un pôle et la pauvreté à l'autre. Ce sont les guerres et les dépenses d'armement pour maintenir cet état des choses. C'est les risques encourus par la nature, voire les risques biologiques encourus par l'Humanité, et tout cela pour la recherche du profit.
On nous parle de l'initiative individuelle. Mais l'initiative individuelle, elle n'existe pas. Elle est dominée par les détenteurs de capitaux. Quand quelques individus ont des idées et commencent à les exploiter, ils sont vite rachetés ou absorbés, et ils ont bien de la veine quand ils ne sont pas jetés avec leur entreprise !
Non, la société capitaliste n'est pas une société humaine. Elle n'est pas supportable et il est indispensable de la changer. Voilà pourquoi je suis communiste et fière de l'être.
Le sens de la transformation sociale nécessaire est au fond simple : il s'agit de mettre fin à la dictature des grands groupes capitalistes sur la planète, en expropriant la grande bourgeoisie et en transformant les usines, les banques, les transports, les grands circuits de distribution capitalistes, en propriétés collectives, sous le contrôle conscient et sous le contrôle démocratique de toute la population.
Cet objectif est abandonné depuis longtemps par les grands partis qui se disent socialiste et communiste, dénominations qui à l'origine indiquaient leur volonté de transformation sociale.
Oui, il faut que de tels partis renaissent. Ce dont les travailleurs ont besoin, c'est d'un parti qui défend rigoureusement leurs intérêts politiques et sociaux, pas seulement d'associations qui protestent les unes contre une chose, les autres contre une autre. C'est à la construction d'un tel parti que nous nous sommes attelés, et c'est bien difficile. Et, beaucoup de jeunes et de moins jeunes qui sont attirés par des mouvements comme Attac seraient bien plus utiles aux intérêts de toute la société s'ils s'attelaient à la construction d'un tel parti.
Il y a des dizaines de milliers de militants ouvriers dont les uns, déçus par les reniements et les trahisons de leur parti, ont rendu leur carte. D'autre l'ont conservé, sans trop y croire. Mais ces militants représentent une valeur considérable pour le monde du travail, même s'ils sont aujourd'hui partiellement démobilisés. Et puis, il y a la nouvelle génération, les jeunes travailleurs, les jeunes intellectuels, qui n'ont pas connu les espoirs déçus, les trahisons, et qui découvrent chaque jour , les uns par leur expérience personnelle d'exploités, les autres parce qu'ils ont accès à un peu plus de culture, à quel point ce monde est malade, à quel point il est nécessaire de le changer. Et c'est là-dessus que nous fondons nos espoirs pour l'avenir !
Dans l'immédiat, l'objectif politique prioritaire est d'arrêter la dégradation des conditions d'existence du monde du travail, en contestant à la classe capitaliste son droit d'user et d'abuser de sa situation dominante dans l'économie.
Dans cette situation marquée par un chômage en hausse, je le dis : Si les patrons ne sont pas capables de faire fonctionner leurs entreprises sans licenciements, c'est-à-dire sans aggraver le chômage, eh bien, qu'ils s'en aillent ! Voilà pourquoi je dis qu'il faut interdire les licenciements et, si les patrons licencient quand même, les sanctionner par la réquisition de leurs usines.
On nous dit que ces entreprises ne sont plus rentables. Ce n'est vrai que du point de vue des actionnaires qui exigent des profits de l'ordre de 15 %. Mais le problème de rentabilité ne se pose pas dans les mêmes termes, que l'on soit capitaliste ou travailleur ou ménagère. Quand une entreprise produit des biens de consommation utiles, qu'importe qu'elle ne dégage pas de profits ! Si elle vendait sa production à prix coûtant, après amortissement, sans avoir à enrichir des actionnaires parasites, elle pourrait maintenir un salaire à ses salariés tout en rendant service à la collectivité.
Et quand bien même les entreprises qui ferment ne sont plus rentables, elles l'ont été dans le passé. Elles ont rapporté des fortunes à leurs propriétaires. Ces fortunes n'ont pas disparu. Elles continuent à exister sous forme de capitaux investis dans d'autres entreprises. Elles continuent à exister sous forme de propriétés immobilières, de châteaux, de biens de luxe, de yachts ou d'avions privés.
Eh bien, pour assurer un emploi à tous, pourquoi ne prendrait-on pas sur les fortunes personnelles des propriétaires présents et passés des entreprises ?
Ce serait une atteinte intolérable à la propriété privée ? Mais les licenciements, c'est une atteinte bien plus intolérable à l'existence matérielle des travailleurs et aussi à leur dignité !
Les capitalistes savent utiliser les circuits financiers, voire les paradis fiscaux, pour dissimuler tout ce qu'ils possèdent. Eh bien, il faut contraindre les grandes entreprises à rendre publique toute leur comptabilité.
Il faut que la population puisse vérifier quelle est, dans ces profits privés, la part des subventions ou des cadeaux fiscaux, c'est-à-dire la part de l'argent public.
Il faut que la population puisse vérifier à quoi servent les bénéfices, quelle est la part de ce qui est réinvesti dans la production, et ce qui est gaspillé dans la spéculation.
Il faut aussi une transparence absolue sur les marchés publics, ceux de l'Etat, des régions, des départements comme des municipalités.
Alors, il faudra que soient rendu publics les comptes des grandes entreprises, mais aussi, les comptes en banque de leurs patrons, de leurs principaux actionnaires, de leurs PDG et de leurs hauts cadres, voire des prête-noms des uns et des autres, et aussi que les revenus et les ressources des responsables politiques soient publics et contrôlables, afin que tout un chacun puisse connaître la situation réelle !
Alors, il faut une loi qui mette fin au secret bancaire, au secret commercial et au secret des affaires. Oh, je sais bien que la loi seule n'y suffirait pas. Mais qu'une fraction seulement de la population ait la volonté de s'en servir et puisse légalement se mêler des affaires des grandes entreprises ou des grandes banques, et tout le monde pourrait constater que les licenciements ne sont jamais justifiés.
Je me présente à cette élection présidentielle pour défendre tous ces objectifs-là. Mais aussi pour affirmer qu'il faut arrêter toute subvention au grand patronat, tout avantage fiscal et tout dégrèvement de cotisations sociales.
Pour dire qu'il faut rétablir l'impôt sur les bénéfices comme il y a vingt ans.
Pour dire qu'il faut augmenter les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu, au lieu de les diminuer. L'Etat aurait ainsi les moyens d'améliorer les services publics, au lieu de les vendre par morceaux au secteur privé.
Dans cette société, il n'y a que le rapport de force qui compte. Et le rapport de forces ne sera changé que par l'action collective des travailleurs, par les manifestations, par les grèves, qui convergeront dans une volonté collective d'imposer le contrôle sur les entreprises, leurs comptes, leurs productions.
Cette élection ne changera pas le sort du monde du travail. C'est vrai ! Mais elle peut permettre de se compter. Et si nous sommes nombreux à nous compter sur mon nom, sur ce programme, cela peut montrer à nos ennemis que la classe ouvrière existe et qu'elle se renforce en tant que force politique.
Oui, le nombre des suffrages qui se porteront sur mon nom peut redonner confiance à tous ceux qui se croient isolés, chacun dans sa ville, dans son quartier, sur son lieu de travail, impuissants face à des patrons qui croient avoir tous les droits. Cette confiance peut nous rendre plus forts moralement, politiquement, pour engager les luttes collectives que, de toute façon, il nous faudra mener.
Car il n'y a pas d'autre choix que de mener la lutte de classe, face à un patronat qui, lui, n'a de cesse de faire la guerre au monde du travail.
Oui, si des millions de femmes et d'hommes affirment avec leur bulletin de vote qu'ils partagent le constat que je fais, et disent aussi, ensemble, qu'il est vital d'imposer les mesures que je propose, oui, je le pense, cela aidera au développement de ces luttes, à leur élargissement, à leur unification sur un programme correspondant aux intérêts vitaux du monde du travail.

(Source http://www.lutte-ouvriere.org, le 28 février 2002)