Déclaration de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur le rôle du Centre international des étudiants stagiaires (CIES) pour l'accueil en France des étudiants étrangers, Paris le 20 septembre 1999.

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Circonstance : Visite au Centre international des étudiants stagiaires (CIES) à Paris le 20 septembre 1999

Texte intégral

Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Merci tout d'abord de votre accueil. Vous m'aviez suggéré de me rendre dans vos locaux un peu plus tardivement dans la journée, en soulignant que cette fin de matinée présentait l'inconvénient d'une visite au sein d'un Centre en pleine activité. Mais outre un agenda très chargé qui précisément rendait difficile de modifier l'heure de notre rendez-vous, je tiens à vous dire à quel point j'apprécie de me rendre parmi vous, en pleine activité, bien concrète et tangible en ce lundi de rentrée universitaire.
Car cette occasion, souhaitée de longue date, de rencontrer le personnel du CIES, est aussi pour le ministre en charge de la coopération et de la francophonie celle de saluer un travail unanimement reconnu pour l'accueil en France des étudiants étrangers.
Le Conseil d'administration vient donc d'accepter la démission de Christian Joudiou, qui m'avait indiqué depuis plusieurs mois qu'il ne souhaitait pas le renouvellement de son mandat.
Vous avez procédé, avec mon plein accord, au choix de Jean Nemo pour lui succéder et je suis persuadé que Jean Nemo, après une carrière exemplaire au service de la coopération, poursuivra avec talent et énergie l'oeuvre de Christian Joudiou à la présidence du CIES.
Et ce n'est pas un mince héritage car, au cours de ces quatorze dernières années, Christian Joudiou s'est totalement dévoué au développement du CIES, auquel il apportait sa double expérience d'entrepreneur et d'administrateur, investi d'une mission de service public, devant cependant tenir compte des lois du marché auxquelles n'échappe pas un organisme indépendant, dont l'activité et le partenariat se sont fortement diversifiés.
Sous son impulsion, le CIES a enregistré une forte croissance de son activité - de l'ordre de 50 % en l'espace d'un peu plus de dix ans - confirmant l'ouverture sur le secteur parapublic et privé, marquée par l'établissement de relations de confiance avec de multiples opérateurs et partenaires.
Une gestion ambitieuse a permis d'autofinancer la rénovation complète des immeubles où nous nous trouvons, et qui présentent aujourd'hui l'image moderne et rassurante d'un espace dédié à l'accueil et ouvert sur le monde, et où - je parle sous le contrôle du personnel ici présent - il doit être agréable de travailler.
Ces murs abritent aussi une capacité technique de production, dont les performances sont très largement reconnues, et qui résulte d'une véritable révolution informatique, conduite autour des années 90 et immédiatement soutenue par Christian Joudiou. Le CIES a ainsi réalisé une avancée technologique significative, qu'il convient naturellement de veiller à conserver... Mais je sais que vous y êtes attentifs, comme en témoigne la mise en ligne en 1998 de votre serveur internet.
Ces moyens ne seraient rien sans une équipe attentive à la dimension humaine propre à la mission d'accueil dont elle est investie. Christian Joudiou a toujours veillé à la dimension sociale de ses responsabilités de président, respectueux des idées et des personnes, soucieux de préserver la qualité et le nombre des emplois que peut fournir le CIES. Je crois que chacun ici en est parfaitement conscient.
La croissance demeure à cet égard le meilleur garant de l'avenir, et le CIES a eu la volonté de prendre en charge de nouvelles activités, quel que soit l'effort d'adaptation que cette diversification impliquait pour ses équipes, successivement au service de la mobilité internationale des chercheurs, de celle des experts français en mission, ou encore de l'accueil des personnalités invitées.
Cette dernière orientation, engagée dès 1991, désignait assez naturellement le CIES pour accueillir les activités et le personnel de l'APAPE, dans une logique de rationalisation de notre dispositif de coopération, qui constitue une orientation prioritaire du gouvernement.
C'est à l'été 1998, que le CIES et l'APAPE ont été invités à opérer leur rapprochement : je me réjouis de voir cette fusion réalisée, en grande partie grâce à la détermination de Christian Joudiou, qui s'est attaché à l'intégration des deux catégories de personnels de l'APAPE, et à la transformation du statut précaire des interprètes et accompagnateurs, afin de leur apporter une meilleure sécurité pour l'avenir.
Je sais que tout n'est pas totalement réglé, et que ce statut doit être précisé et affiné, dans le respect d'un métier utile et original, mais en tenant compte des contraintes économiques et réglementaires qui imposent une adaptation sérieuse, sans laquelle l'accueil de personnalités serait à court terme compromis.
Ce n'est pas le seul domaine où le CIES devra continuer de prouver sa capacité d'innovation et d'adaptation. Son ambition, celle de son président, de sa direction et de l'ensemble de ses 240 salariés, doit être à la mesure de la confiance que le département place en eux, au moment où se confirme une profonde volonté de rationalisation des méthodes et des moyens de notre coopération, et la relance d'une politique d'accueil des étudiants étrangers en France.
Ces deux objectifs nous conduisent à confier à votre Centre, dès Janvier 2000, l'ensemble de la gestion des missions d'experts et à réfléchir sur la possibilité de regrouper dans un seul organisme, la gestion de plusieurs autres programmes actuellement dispersés au sein et à l'extérieur du Département.
Opérateur central pour le Département, le CIES doit, dans la perspective de développement que je mentionnais, articuler ses actions, à travers des relations de confiance, d'intelligence, voire de partenariat, avec les autres opérateurs dont le métier est parallèle ou complémentaire au sien : c'est ainsi que le dialogue constructif qui s'amorce entre les directions du CNOUS et du CIES a l'entier soutien du ministère des Affaires étrangères, de même que l'élaboration de solutions concrètes pour la prise en charge des étudiants privés, en aval de l'action pilote de promotion assumée par l'agence EDUFRANCE, dont la création procède, vous le savez, d'une volonté conjointe des ministres des Affaires étrangères et de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie.
Je suis persuadé que vous en avez à la fois l'aptitude et la volonté, vous allez prochainement le prouver, une fois encore, par le choix d'une nouvelle raison sociale, plus conforme à votre avenir, et qui traduise plus complètement ce que vous êtes devenus, sous l'impulsion dynamique et avisée de Christian Joudiou, à qui j'exprime, au nom du gouvernement, une réelle et profonde gratitude pour l'action conduite avec persévérance, discrétion et efficacité, au cours des quatorze années de sa présidence. Il prend ainsi rang aux côtés du président Vincent Labrusse, ici présent et que je salue, parmi les garants de la mémoire d'une maison, où leurs avis et conseils resteront toujours bienvenus.
Je ne saurais enfin conclure sans formuler tous mes voeux à Jean Nemo pour que cette nouvelle mission soit couronnée de succès, voeux auxquels j'associe l'ensemble du personnel et son directeur, Yves Pechon.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 1999)