Déclaration de M. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports et à la mer, sur les axes de la future politique aéroportuaire, notamment la création d'une nouvelle plate-forme dans le bassin parisien, le rééquilibrage de l'activité entre Paris et la province, la sûreté du transport aérien, Paris, le 21 mai 2002.

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Circonstance : Assemblée générale de l'UCCEGA 'Union des chambres de commerce et établissements gestionnaires d'aéroport) à Paris, le 21 mai 2002

Texte intégral

Monsieur le Président.
Mesdames, Messieurs
Je tiens tout d'abord à vous remercier d'avoir bien voulu me convier à l'assemblée générale de l'UCCEGA. C'est en effet pour moi un plaisir de me trouver à nouveau parmi vous.
Vous avez dressé, Monsieur le Président, un rapide bilan de vos préoccupations actuelles. Après seulement deux semaines écoulées depuis l'installation du nouveau gouvernement, il est bien sûr trop tôt pour évoquer en détail chacun des points que vous avez mentionnés. Toutefois, j'aimerais vous faire-part de mes premières impressions relatives au monde aéroportuaire, et vous donner quelques indications sur les orientations qui pourraient être poursuivies après le 16 juin prochain, si les Français en décident ainsi.
La politique aéroportuaire est aujourd'hui surdéterminée par les contraintes environnementales qui pèsent sur le développement du transport aérien, notamment à Paris, mais aussi sur certains grands aéroports de province. Ces contraintes viennent impacter fortement les stratégies de desserte des compagnies aériennes et le développement des infrastructures. C'est dans ce domaine en tout premier lieu qu'il va nous falloir faire preuve d'imagination, de réalisme et de transparence afin d'instaurer des relations de confiance avec les riverains, crédibles et déterminées. Nous y travaillons déjà. Dans ce cadre renouvelé, nous pourrons aborder plus objectivement la véritable concertation qu'a annoncée Gilles de Robien sur l'opportunité d'une nouvelle plate-forme dans le bassin parisien.
Il n'en reste pas moins que le rééquilibrage de l'activité aéroportuaire entre Paris et la Province est un objectif fort auquel nous devrons travailler avec constance. La France dispose d'un réseau d'aéroports très développé dont plus de 300 peuvent recevoir du trafic commercial. Il convient de mieux les utiliser, et surtout d'encourager les compagnies aériennes à les desservir. Pour cela, votre contribution sera précieuse. Comme vous le savez, si l'Etat peut y contribuer en avant une attitude ouverte en matière d'autorisations de trafic, la problématique est surtout économique. C'est donc davantage en termes d'incitations que la question se pose, dans le respect de nos engagements internationaux et des règles communautaires.
La modernisation de la gestion des aéroports est, comme vous l'avez rappelé Monsieur le Président, une nécessité pour les rendre plus efficaces et compétitifs, et donc attractifs.
L'évolution des textes réglementaires relatifs au statut d'ADP est hautement souhaitable. Elle facilitera la gestion de l'établissement public et améliorera sa réactivité.
Les neufs grands aéroports de Province, ceux qui traitent plus d'un million de passagers, et forment l'ossature du trafic aérien domestique ont vocation à acquérir un statut spécifique dans lequel l'opérateur historique pourra jouer le rôle qui lui revient.
Les aéroports à vocation régionale et locale font l'objet d'un projet de décentralisation vers les régions dans le cadre de la loi démocratie de proximité. Cette expérimentation, dont la durée prévue est de 5 ans, devra faire l'objet d'un suivi particulier qui pourrait associer l'État, les régions et les gestionnaires. Il conviendra d'en tirer les enseignements pour approfondir cette voie.
Le gouvernement travaillera sur ces différents projets dans la transparence et la concertation avec les gestionnaires et leurs salariés.
Je ne terminerai pas sans évoquer une autre composante importante de toute politique aéroportuaire après les attentats du 11 septembre 2001. La sûreté du transport aérien, qui est l'une des conditions essentielles de son développement, est devenue aussi un enjeu de sécurité publique générale. Le gouvernement y est particulièrement attentif. Les objectifs et les normes définis au niveau international devront être respectés. Les moyens nécessaires devront être mis en place et l'organisation des aéroports adaptée pour tenir compte de ces obligations. L'Etat y veillera.
Votre défi sera de faire en sorte que ces obligations restent compatibles avec l'écoulement normal des flux de trafic et la qualité de service rendue aux passagers. La sûreté demeurera partie intégrante du transport aérien pour de nombreuses années, j'en suis convaincu.
Voilà en quelques mots brossés les axes que je considère essentiels à notre future politique aéroportuaire. Celle-ci est bien sûr indissociable d'une politique de transport aérien également renouvelée, permettant aux transporteurs de répondre à la demande du marché dans les meilleures conditions de qualité et de prix. J'aurai l'occasion d'y revenir dans d'autres circonstances.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je vous remercie de m'avoir écouté et vous souhaite bon appétit.
(source : secrétariat d'état aux Transports)