Texte intégral
A. Hausser - J.-L. Debré a obtenu 242 voix au cours du vote indicatif, puisqu'il n'y a pas eu de primaire hier matin, et seulement 217 voix au premier tour en séance. Comment expliquez-vous ce différentiel - parce qu'il compte ? Est-ce qu'il s'agit de facétieux ou est-ce que certains députés de votre groupe, qui est très important - le plus important - ont voulu se rebeller un peu contre ce qu'ils appellent "le caporalisme" ?
- "D'abord, il n'y a pas de caporalisme. Par contre, c'est vrai que c'est un peu étonnant qu'on vote pour J.-L. Debré et qu'on vote pour un autre l'après-midi. C'est à bulletin secret, chacun fait comme il l'entend."
C'est un avertissement ?
- "Un avertissement à l'égard de qui ? Pour ma part, tout s'est passé dans une grande liberté de chacun ; le scrutin au groupe a été exemplaire par la transparence, par l'organisation. Il faudra que nos amis de l'UMP apprennent peut-être un peu plus les disciplines internes, ce qui n'enlèvera rien au pluralisme et à la démocratie. Mais j'ai souvent dit que la grande chance que nous a apportée l'UMP, c'est la cohérence. La cohérence est un gage d'efficacité. Passons sur la journée d'hier qui s'est bien terminée, puisque monsieur Balladur s'est retiré pour J.-L. Debré, permettant ainsi une très belle élection à J.-L. Debré, au second tour. Donc, il faut relativiser tout cela, et il faut que nos amis de l'UMP comprennent que la force merveilleuse que leur donne l'importance et la qualité de ce groupe, il faut qu'ils l'utilisent en étant à la fois eux-mêmes, mais lorsqu'il le faut, en étant démocratiquement unis et cohérents."
Est-ce que cela va de pair : "démocratiquement et unis" ?
- "Oui, je le crois, parce que c'est dans le respect mutuel et dans la confiance mutuelle que l'on peut se retrouver dans l'action."
E. Balladur s'est retiré immédiatement ; est-ce qu'il a négocié ce retrait ?
- "Non. J'étais derrière lui - Barrot et Balladur sont deux lettres proches. Il l'a fait spontanément."
Vous souhaitez qu'il prenne des responsabilités à l'Assemblée ?
- "Cela dépendra de lui, cela dépendra aussi des responsabilités susceptibles de lui être offertes éventuellement. On ne construit pas un ensemble comme l'UMP si on ne donne pas un peu à chacun, à tous ceux qui ont les compétences pour cela, un rôle... C'est un peu ma mission difficile de faire en sorte que les ressources humaines du groupe soient le mieux optimisées."
Ces ressources humaines, concernant E. Balladur, ce pourrait être la présidence de la commission des Affaires étrangères ?
- "Les choses vont se décanter aujourd'hui."
Et vous le souhaitez ?
- "Je suis très soucieux qu'il y ait dans l'ensemble de ce groupe UMP une répartition des responsabilités tenant compte des aptitudes, des qualités et des compétences de chacun."
On est dans une situation politique nouvelle, avec un groupe aussi important. Hier, après son élection, J.-L. Debré a dit qu'il souhaitait rendre au Parlement tout son pouvoir - notamment à l'Assemblée - tout le pouvoir dont elle a été dessaisie au fil des ans. Est-ce qu'on entre dans une ère politique nouvelle, avec un rééquilibrage des pouvoirs ?
- "Ce qui est vrai, c'est que J.-L. Debré a insisté spontanément sur le fait que cette majorité imposante par le nombre des membres de l'UMP, qui est une grande première, ne devait pas se traduire par un phénomène d'hégémonie. J'adhère totalement à ce propos. Nous allons le montrer..."
Ce n'est pas à cela que je faisais allusion. C'était au côté "imposer ses vues face à un gouvernement", par exemple.
- "C'est vrai qu'il y aura un dialogue extrêmement fructueux parce que nous sommes tous ensemble. Nous aurons un peu le devoir de porter la France d'en bas, de la relayer auprès du Gouvernement. Donc, - je l'ai dit et je le répète -, je souhaite que chaque ministre, lorsqu'il élabore, des textes notamment - il ne faudra pas qu'on se jette dans de multiples textes comme cela a été fait pendant cinq ans -, ce qui importe, c'est de faire de bons textes, ce n'est pas de faire de nombreux textes. L'administration apporte sa compétence certes, mais les parlementaires doivent apporter leurs connaissances concrètes de la société. La loi est préparée ainsi : à la convergence de la compétence de la haute administration française et de l'apport des parlementaires. Et là, c'est déjà un rendez-vous que nous allons demander au Gouvernement de bien tenir. Mais, je crois que le Premier ministre y est très sensible."
C'est-à-dire qu'il faut changer les méthodes de travail ?
- "C'est sûr. Et puis, il y a la confection de la loi elle-même, qui doit être un peu moins touffue, un peu moins complexe et un peu moins en constante mutation. Et puis, il y a l'aval : l'aval, c'est l'évaluation de l'action publique, c'est de savoir si une loi qui a été faite s'applique."
Mais ce sont souvent les députés qui compliquent la loi au cours de discussions parlementaires.
- "Parce qu'elle n'a pas été préparée avec suffisamment de soin."
J.-F. Mattéi a dit qu'il fallait remettre les comptes de la Sécurité sociale d'aplomb. Mais il a aussi annoncé l'abandon de la maîtrise comptable des dépenses. C'est un peu votre réforme qu'on jette à l'eau ?
- "Pas du tout. La réforme des années 1995 et 1996 était en deux temps : il y avait d'abord un coup de frein, par des méthodes qui, sans doute, n'étaient pas appropriées, qui étaient comme un coup de frein d'urgence. Et puis, il y avait tous les éléments nouveaux dont J.-F. Mattéi va se servir : les agences régionales d'hospitalisation, les unions régionales des caisses, tout ce qui permet la régionalisation et une cogestion du risque."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 juin 2002)
- "D'abord, il n'y a pas de caporalisme. Par contre, c'est vrai que c'est un peu étonnant qu'on vote pour J.-L. Debré et qu'on vote pour un autre l'après-midi. C'est à bulletin secret, chacun fait comme il l'entend."
C'est un avertissement ?
- "Un avertissement à l'égard de qui ? Pour ma part, tout s'est passé dans une grande liberté de chacun ; le scrutin au groupe a été exemplaire par la transparence, par l'organisation. Il faudra que nos amis de l'UMP apprennent peut-être un peu plus les disciplines internes, ce qui n'enlèvera rien au pluralisme et à la démocratie. Mais j'ai souvent dit que la grande chance que nous a apportée l'UMP, c'est la cohérence. La cohérence est un gage d'efficacité. Passons sur la journée d'hier qui s'est bien terminée, puisque monsieur Balladur s'est retiré pour J.-L. Debré, permettant ainsi une très belle élection à J.-L. Debré, au second tour. Donc, il faut relativiser tout cela, et il faut que nos amis de l'UMP comprennent que la force merveilleuse que leur donne l'importance et la qualité de ce groupe, il faut qu'ils l'utilisent en étant à la fois eux-mêmes, mais lorsqu'il le faut, en étant démocratiquement unis et cohérents."
Est-ce que cela va de pair : "démocratiquement et unis" ?
- "Oui, je le crois, parce que c'est dans le respect mutuel et dans la confiance mutuelle que l'on peut se retrouver dans l'action."
E. Balladur s'est retiré immédiatement ; est-ce qu'il a négocié ce retrait ?
- "Non. J'étais derrière lui - Barrot et Balladur sont deux lettres proches. Il l'a fait spontanément."
Vous souhaitez qu'il prenne des responsabilités à l'Assemblée ?
- "Cela dépendra de lui, cela dépendra aussi des responsabilités susceptibles de lui être offertes éventuellement. On ne construit pas un ensemble comme l'UMP si on ne donne pas un peu à chacun, à tous ceux qui ont les compétences pour cela, un rôle... C'est un peu ma mission difficile de faire en sorte que les ressources humaines du groupe soient le mieux optimisées."
Ces ressources humaines, concernant E. Balladur, ce pourrait être la présidence de la commission des Affaires étrangères ?
- "Les choses vont se décanter aujourd'hui."
Et vous le souhaitez ?
- "Je suis très soucieux qu'il y ait dans l'ensemble de ce groupe UMP une répartition des responsabilités tenant compte des aptitudes, des qualités et des compétences de chacun."
On est dans une situation politique nouvelle, avec un groupe aussi important. Hier, après son élection, J.-L. Debré a dit qu'il souhaitait rendre au Parlement tout son pouvoir - notamment à l'Assemblée - tout le pouvoir dont elle a été dessaisie au fil des ans. Est-ce qu'on entre dans une ère politique nouvelle, avec un rééquilibrage des pouvoirs ?
- "Ce qui est vrai, c'est que J.-L. Debré a insisté spontanément sur le fait que cette majorité imposante par le nombre des membres de l'UMP, qui est une grande première, ne devait pas se traduire par un phénomène d'hégémonie. J'adhère totalement à ce propos. Nous allons le montrer..."
Ce n'est pas à cela que je faisais allusion. C'était au côté "imposer ses vues face à un gouvernement", par exemple.
- "C'est vrai qu'il y aura un dialogue extrêmement fructueux parce que nous sommes tous ensemble. Nous aurons un peu le devoir de porter la France d'en bas, de la relayer auprès du Gouvernement. Donc, - je l'ai dit et je le répète -, je souhaite que chaque ministre, lorsqu'il élabore, des textes notamment - il ne faudra pas qu'on se jette dans de multiples textes comme cela a été fait pendant cinq ans -, ce qui importe, c'est de faire de bons textes, ce n'est pas de faire de nombreux textes. L'administration apporte sa compétence certes, mais les parlementaires doivent apporter leurs connaissances concrètes de la société. La loi est préparée ainsi : à la convergence de la compétence de la haute administration française et de l'apport des parlementaires. Et là, c'est déjà un rendez-vous que nous allons demander au Gouvernement de bien tenir. Mais, je crois que le Premier ministre y est très sensible."
C'est-à-dire qu'il faut changer les méthodes de travail ?
- "C'est sûr. Et puis, il y a la confection de la loi elle-même, qui doit être un peu moins touffue, un peu moins complexe et un peu moins en constante mutation. Et puis, il y a l'aval : l'aval, c'est l'évaluation de l'action publique, c'est de savoir si une loi qui a été faite s'applique."
Mais ce sont souvent les députés qui compliquent la loi au cours de discussions parlementaires.
- "Parce qu'elle n'a pas été préparée avec suffisamment de soin."
J.-F. Mattéi a dit qu'il fallait remettre les comptes de la Sécurité sociale d'aplomb. Mais il a aussi annoncé l'abandon de la maîtrise comptable des dépenses. C'est un peu votre réforme qu'on jette à l'eau ?
- "Pas du tout. La réforme des années 1995 et 1996 était en deux temps : il y avait d'abord un coup de frein, par des méthodes qui, sans doute, n'étaient pas appropriées, qui étaient comme un coup de frein d'urgence. Et puis, il y avait tous les éléments nouveaux dont J.-F. Mattéi va se servir : les agences régionales d'hospitalisation, les unions régionales des caisses, tout ce qui permet la régionalisation et une cogestion du risque."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 juin 2002)