Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi une mission très agréable que la visite de cette remarquable exposition.
Je remercie tous ceux qui ont contribué à cette manifestation, et en particulier la compagnie Air France, dont je salue le président Monsieur Jean-Cyril SPINETTA, la maison de Radio France et son président Monsieur Jean-Marie CAVADA. J'avoue que votre lettre Monsieur CAVADA faisant référence à la place de ces deux grandes entreprises publiques m'est allé doit au cur.
L'aviation civile, fait aujourd'hui partie de notre quotidien. Le transport aérien est devenu un moyen de déplacement qui s'est élargi de façon spectaculaire ces dernières années.
Cette démocratisation encore imparfaite c'est un facteur de progrès. Cela n'aurait pas été possible sans les prouesses humaines et les efforts accomplis au fil des ans par les générations qui nous ont précédées.
Un siècle est au regard de l'histoire une période brève, c'est cinq générations humaines. Dans ce laps de temps une activité est née, s'est développée, et est devenue un secteur économique mondial majeur. C'est dans ce siècle que les yeux des hommes ont pu voir les nuages au-dessous d'eux.
Entre l'époque héroïque, et l'époque contemporaine, quel changement ! Au début de l'aviation de transport, et à la naissance de notre première compagnie nationale, dans les années 30, le voyage aérien était réservé à quelques privilégiés. D'un coût élevé, il avait quelque chose d'insolite, d'extraordinaire même, dont chaque passager pouvait se targuer comme d'un exploit. Il servait la publicité des "stars de la passerelle"...
Aujourd'hui le transport aérien contribue-t-il à façonner le "village planétaire", ce rapprochement croissant entre les lieux, et entre les êtres.
A propos d'Air France, il y a un peu plus de deux ans, que n'a-t-on pas entendu ? : que l'entreprise ne pourrait réussir à remonter la pente en demeurant une entreprise avec un capital public majoritaire. Rien n'est jamais acquis une fois pour toute, mais je constate le redressement d'Air France, et j'apprécie la réussite de l'alliance avec Delta dans le cadre d'un accord équilibré.
Air France est un acteur de tout premier rang. Après avoir connu des temps difficiles. Elle a opéré un rétablissement tout à fait remarquable. Les pouvoirs publics entendent l'encourager et l'appuyer dans cette mission, qui suppose, au sein d'une concurrence très vive, une forte dynamique d'investissement, d'alliances, de politique commerciale et de vision prospective. Air France est bien pourvue de ces atouts, et j'ai confiance en son avenir.
Mais, par delà le contraste entre l'aviation civile d'hier et celle d'aujourd'hui, entre Air France des premières années et la compagnie actuelle, il y a continuité. Ce qui demeure, c'est l'esprit de conquête, au sens noble du terme, qui anime les acteurs du transport aérien.
Je voudrais saluer le travail et le courage de toutes et de tous, depuis les premiers pionniers volant sur des machines extraordinaires, jusqu'aux milliers de salariés anonymes, qui dans tous les métiers, qu'ils soient au sol ou navigants, ont contribué à faire de l'aviation civile ce qu'elle est aujourd'hui.
Mais l'essentiel demeure : il faut assurer le vol, sa sécurité, sa ponctualité, son confort.
Il faut le coordonner avec des milliers d'autres. Avec des outils toujours plus performants, des hommes et des femmes toujours mieux formés, c'est le même défi qui se renouvelle. Gagner de l'espace pour gagner du temps. Gagner du temps pour mieux connaître et mieux échanger. Pour vivre mieux et plus intensément la vie. Rendre un rêve vieux comme l'humanité chaque jour un peu plus réel.
A n'en pas douter, puisque nous sommes ici à la maison de la Radio, l'explosion de l'information et des moyens de communication, l'essor du transport aérien, l'évolution de l'information, tout cela commence à dessiner les contours du progrès que le 21ème siècle va recevoir en héritage. Je fais partie de ceux qui espèrent et qui luttent pour que ces atouts servent l'homme, son émancipation, sa culture et qui savent que cela ne se fera pas sans contradiction, sans échec et sans risque. Mais ce n'est pas d'hier que RABELAIS a prévenu ses semblables que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Octavio PAZ, le grand écrivain mexicain, instruit sans doute du conseil semble lui répondre lorsqu'il écrit : "Le marché est peut-être efficace, mais il est sans conscience ni miséricorde".
Lorsque j'ai reçu, il y a trois semaines, l'équipage de la NASA du vol STS-93, le commandant de bord, Madame Eileen COLINS m'a dit "vous êtes plus en avance dans l'aviation civile française que nous dans le domaine spatial".
Cela exprime, en fait, notre réactivité, l'obligation permanente de répondre au besoin, notre esprit de novation et notre recherche de performance technologique. Cela exprime aussi la place de la France dans le domaine de l'aviation civile. Et pour la conserver, il faut se doter des outils et des compétences élargies pour disposer des atouts économiques et industriels indispensables, pour conserver une capacité à développer l'activité aérienne dans toutes ses dimensions et notamment, l'emploi en France et en Europe, dans un univers particulièrement concurrentiel.
On parle de regroupement, de fusion, et il le faut. Mais que voudrait tout cela sans le savoir-faire, l'expérience accumulée, l'esprit de conquête.
J'étais à Mérignac cet après-midi. Nous parlions de voilure chez DASSAULT. Dès le milieu du siècle dernier, Monsieur de SAINT-VENANT écrivait des équations de l'écoulement aérodynamique encore en vigueur aujourd'hui.
Pour résoudre ces équations, il faudrait plusieurs années de calcul des ordinateurs les plus puissants, le travail de l'ingénieur consiste donc à résoudre ces équations dans un temps court.
Pour conclure, il est utile que des expositions comme celle-ci montre la somme de progrès réalisés. Sillonner l'Europe ou d'autres contrées plus éloignées en l'espace de quelques heures est un prodige. Il convient de s'en rendre compte et de saluer à sa juste mesure ceux qui ont donné leur travail, et pour certains leur vie, à cette oeuvre.
Je vous remercie de faire découvrir à un public que je souhaite le plus large possible cette belle page de l'aventure humaine.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 28 octobre 1999)
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi une mission très agréable que la visite de cette remarquable exposition.
Je remercie tous ceux qui ont contribué à cette manifestation, et en particulier la compagnie Air France, dont je salue le président Monsieur Jean-Cyril SPINETTA, la maison de Radio France et son président Monsieur Jean-Marie CAVADA. J'avoue que votre lettre Monsieur CAVADA faisant référence à la place de ces deux grandes entreprises publiques m'est allé doit au cur.
L'aviation civile, fait aujourd'hui partie de notre quotidien. Le transport aérien est devenu un moyen de déplacement qui s'est élargi de façon spectaculaire ces dernières années.
Cette démocratisation encore imparfaite c'est un facteur de progrès. Cela n'aurait pas été possible sans les prouesses humaines et les efforts accomplis au fil des ans par les générations qui nous ont précédées.
Un siècle est au regard de l'histoire une période brève, c'est cinq générations humaines. Dans ce laps de temps une activité est née, s'est développée, et est devenue un secteur économique mondial majeur. C'est dans ce siècle que les yeux des hommes ont pu voir les nuages au-dessous d'eux.
Entre l'époque héroïque, et l'époque contemporaine, quel changement ! Au début de l'aviation de transport, et à la naissance de notre première compagnie nationale, dans les années 30, le voyage aérien était réservé à quelques privilégiés. D'un coût élevé, il avait quelque chose d'insolite, d'extraordinaire même, dont chaque passager pouvait se targuer comme d'un exploit. Il servait la publicité des "stars de la passerelle"...
Aujourd'hui le transport aérien contribue-t-il à façonner le "village planétaire", ce rapprochement croissant entre les lieux, et entre les êtres.
A propos d'Air France, il y a un peu plus de deux ans, que n'a-t-on pas entendu ? : que l'entreprise ne pourrait réussir à remonter la pente en demeurant une entreprise avec un capital public majoritaire. Rien n'est jamais acquis une fois pour toute, mais je constate le redressement d'Air France, et j'apprécie la réussite de l'alliance avec Delta dans le cadre d'un accord équilibré.
Air France est un acteur de tout premier rang. Après avoir connu des temps difficiles. Elle a opéré un rétablissement tout à fait remarquable. Les pouvoirs publics entendent l'encourager et l'appuyer dans cette mission, qui suppose, au sein d'une concurrence très vive, une forte dynamique d'investissement, d'alliances, de politique commerciale et de vision prospective. Air France est bien pourvue de ces atouts, et j'ai confiance en son avenir.
Mais, par delà le contraste entre l'aviation civile d'hier et celle d'aujourd'hui, entre Air France des premières années et la compagnie actuelle, il y a continuité. Ce qui demeure, c'est l'esprit de conquête, au sens noble du terme, qui anime les acteurs du transport aérien.
Je voudrais saluer le travail et le courage de toutes et de tous, depuis les premiers pionniers volant sur des machines extraordinaires, jusqu'aux milliers de salariés anonymes, qui dans tous les métiers, qu'ils soient au sol ou navigants, ont contribué à faire de l'aviation civile ce qu'elle est aujourd'hui.
Mais l'essentiel demeure : il faut assurer le vol, sa sécurité, sa ponctualité, son confort.
Il faut le coordonner avec des milliers d'autres. Avec des outils toujours plus performants, des hommes et des femmes toujours mieux formés, c'est le même défi qui se renouvelle. Gagner de l'espace pour gagner du temps. Gagner du temps pour mieux connaître et mieux échanger. Pour vivre mieux et plus intensément la vie. Rendre un rêve vieux comme l'humanité chaque jour un peu plus réel.
A n'en pas douter, puisque nous sommes ici à la maison de la Radio, l'explosion de l'information et des moyens de communication, l'essor du transport aérien, l'évolution de l'information, tout cela commence à dessiner les contours du progrès que le 21ème siècle va recevoir en héritage. Je fais partie de ceux qui espèrent et qui luttent pour que ces atouts servent l'homme, son émancipation, sa culture et qui savent que cela ne se fera pas sans contradiction, sans échec et sans risque. Mais ce n'est pas d'hier que RABELAIS a prévenu ses semblables que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Octavio PAZ, le grand écrivain mexicain, instruit sans doute du conseil semble lui répondre lorsqu'il écrit : "Le marché est peut-être efficace, mais il est sans conscience ni miséricorde".
Lorsque j'ai reçu, il y a trois semaines, l'équipage de la NASA du vol STS-93, le commandant de bord, Madame Eileen COLINS m'a dit "vous êtes plus en avance dans l'aviation civile française que nous dans le domaine spatial".
Cela exprime, en fait, notre réactivité, l'obligation permanente de répondre au besoin, notre esprit de novation et notre recherche de performance technologique. Cela exprime aussi la place de la France dans le domaine de l'aviation civile. Et pour la conserver, il faut se doter des outils et des compétences élargies pour disposer des atouts économiques et industriels indispensables, pour conserver une capacité à développer l'activité aérienne dans toutes ses dimensions et notamment, l'emploi en France et en Europe, dans un univers particulièrement concurrentiel.
On parle de regroupement, de fusion, et il le faut. Mais que voudrait tout cela sans le savoir-faire, l'expérience accumulée, l'esprit de conquête.
J'étais à Mérignac cet après-midi. Nous parlions de voilure chez DASSAULT. Dès le milieu du siècle dernier, Monsieur de SAINT-VENANT écrivait des équations de l'écoulement aérodynamique encore en vigueur aujourd'hui.
Pour résoudre ces équations, il faudrait plusieurs années de calcul des ordinateurs les plus puissants, le travail de l'ingénieur consiste donc à résoudre ces équations dans un temps court.
Pour conclure, il est utile que des expositions comme celle-ci montre la somme de progrès réalisés. Sillonner l'Europe ou d'autres contrées plus éloignées en l'espace de quelques heures est un prodige. Il convient de s'en rendre compte et de saluer à sa juste mesure ceux qui ont donné leur travail, et pour certains leur vie, à cette oeuvre.
Je vous remercie de faire découvrir à un public que je souhaite le plus large possible cette belle page de l'aventure humaine.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 28 octobre 1999)