Texte intégral
Q - Présider une réunion comme celle-ci doit vous toucher un peu plus que vos prédécesseurs ; à cela, il y a des raisons familiales, qu'est-ce que cela vous évoque comme souvenirs ?
R - Je suis d'abord un Français de l'étranger, j'ai passé l'essentiel de mon enfance et de mon adolescence à l'étranger donc je connais bien, à la fois les chances et les problèmes des Français de l'étranger, leurs préoccupations, leurs demandes spécifiques.
Il y a près de deux millions de Français à l'étranger, des Français qui ont des activités extrêmement diverses, dans le domaine humanitaire, dans les domaines culturel, économique, commercial, et un ensemble d'expériences pour la France tout à fait unique. Nous vivons dans un monde marqué à la fois par les lois de l'urgence et de l'interdépendance. Cette communauté nous permet de mieux comprendre les évolutions du monde, d'être présents dans l'ensemble des pays de la planète et il faut chercher à valoriser ces atouts.
Autant dire que cette communauté importante vivant à l'étranger a, bien évidemment, des devoirs auxquels nous devons essayer de répondre.
Q - Avant d'évoquer vos priorités, pour la "petite histoire" vous viviez dans quel cadre familial et où ?
R - J'ai d'abord vécu en Afrique du Nord, puis en Amérique latine, j'ai grandi à Caracas où je suis allé au lycée français puis aux Etats-Unis, au lycée français de New York où j'ai passé mon baccalauréat. J'ai donc connu le parcours du jeune Français de l'étranger, à la fois pouvant profiter d'ouvertures culturelles, de chances linguistiques mais en même temps, subissant des contraintes d'éloignement, d'un manque de France qu'il fallait essayer de compenser par la lecture, par des rencontres, par les retours en France à l'occasion des vacances. Cela crée un affectif particulier, une relation un peu spéciale avec la France puisqu'elle est souvent rêvée, souvent imaginée et que c'est évidemment une grande joie que d'avoir la chance de revenir dans son propre pays, de découvrir les Français au quotidien et de se rendre compte à quel point nous vivons dans un merveilleux pays.
Q - Par exemple, auriez-vous le souvenir d'une sorte de révélation lorsque vous êtes arrivé ici ?
R - Comme beaucoup de jeunes Français vivant à l'étranger, arrivant à l'âge de 14 ou 15 ans, j'ai connu l'expérience de la pension à Toulouse et j'ai donc découvert que mes compatriotes n'avaient pas toujours le même espace disponible que celui dont je disposais à l'étranger, pas les mêmes possibilités dans le domaine du sport mais cela a été un apprentissage merveilleux car cette langue que j'aimais et que je chérissais, pouvoir l'employer tous les jours, partout, était un privilège énorme, un privilège pour la culture, pour le cur. Ce double équilibre à la fois de la connaissance du monde et des racines françaises ont été pour moi un atout dans la vie tout à fait exceptionnel.
Q - Vous arrivez ici, vous vous occupez entre autres des Français à l'étranger, quelles sont vos priorités ? Vous parliez tout à l'heure de cinq domaines, peut-être plus spécialement la sécurité, c'est la priorité numéro 1.
R - Tout à fait, nous pouvons les regrouper en trois grands ensembles. Tout d'abord, il y a un devoir de sécurité, le Premier ministre l'a dit très clairement, dès son arrivée, nous devons nous préoccuper au premier chef de la sécurité de nos compatriotes. Nous vivons dans un monde marqué par l'urgence, par la violence et, au-delà des chances de ce monde, de la mondialisation, nous devons prendre en compte cet aléa très particulier et faire en sorte que ceux qui vivent à l'étranger puissent véritablement trouver une réponse à des situations parfois très difficiles. C'est pour cela que nous avons voulu actualiser, moderniser l'analyse des risques, en permanence, disposer d'outils permettant de mieux comprendre les menaces et pouvoir centraliser ces informations.
Deuxièmement, faire en sorte que, dans chaque pays, il y ait un plan de sécurité opérationnel permettant en cas de coup dur, d'agir immédiatement.
Bien sûr, cette nécessité de s'adapter nous conduit aussi à avoir des relations très particulières avec les pays à risques, essayer de développer avec chaque gouvernement, une coopération spécifique de façon à prendre en compte également ce risque spécifique. Tout ceci est au cur de nos préoccupations parce nous serons d'autant plus forts dans notre présence à l'étranger que nous pourrons rassurer les communautés qui prennent le risque de l'expatriation. C'est un premier devoir pour nous vis-à-vis de nos communautés.
Q - Ensuite, au-delà de la sécurité ?
R - Il y a bien évidemment le devoir de solidarité et de protection en particulier dans le domaine social, il faut faire en sorte que le plus grand nombre possible de Français expatriés puisse avoir accès à la protection sociale, assurée par la Caisse des Français de l'étranger. Nous augmentons également notre action en faveur des plus démunis, c'est tout le rôle du fond d'action sociale et il y aura une augmentation pour l'année prochaine des crédits de 500 000 euros. Nous voulons faire un effort très particulier en faveur de ces Français qui vivent aujourd'hui, trop souvent, démunis.
Q - L'éducation avec les bourses scolaires fait aussi l'objet de modification ?
R - L'éducation est le dernier grand axe car, qui dit expatriation, dit inquiétude pour ces Français qui vivent à l'étranger, pour leurs enfants et nous devons répondre de façon très précise à ces besoins, c'est pour cela que nous voulons faire un effort, en permanence, pour renforcer notre présence, la présence de capacités d'enseignements à l'étranger, développer de nouvelles structures. Nous construisons par exemple de nouveaux établissements à Moscou, au Caire, réactiver ce dont nous disposons. Je serai à Kaboul demain pour préparer cette rentrée en Afghanistan de même qu'à Alger dans quelques semaines.
Parallèlement, nous souhaitons faire un effort très appuyé pour les bourses. Nous serons amenés à augmenter notre budget en faveur des bourses d'un million et demi d'euros, c'est donc un effort très important car il s'agit de permettre à tous les jeunes Français qui vivent à l'étranger de pouvoir accéder à notre réseau.
Q - Concernant la sécurité, une enquête mondiale a été lancée sur la sécurité des Français, elle devrait aboutir à la fin du mois de septembre. Sait-on déjà s'il est besoin d'une réforme, faut-il changer les choses, devons-nous modifier la protection des Français ?
R - En permanence, il y a besoin de s'adapter, de faire circuler plus vite l'information et disposer d'outils permettant d'être véritablement opérationnels. C'est pour cela, par exemple, que nous souhaitons disposer de groupes de sécurité, capables très rapidement de se mobiliser pour répondre à des situations de crises dans tel ou tel pays. Nous avons un site, "Conseils aux voyageurs" qui nous permet d'informer sur la situation des différents pays qu'il faut aussi actualiser. C'est pour cela que des consignes très strictes ont été données par le Premier ministre et par le ministre des Affaires étrangères à l'ensemble des postes diplomatiques et consulaires pour exercer la plus grande vigilance, être en contact avec nos entreprises, avec chacun des Français vivant dans les pays de résidence de façon à faire en sorte que rien ne soit laissé au hasard, dans un monde à la fois plein d'opportunités, plein de chances, mais qui comporte aussi plus de dangers. Cette mobilisation est indispensable.
Q - Les Français de l'étranger sont représentés par des conseillers, des sénateurs, il y a une réforme en cours depuis deux ans concernant cette représentation, qu'en est-il ? Quelle est votre volonté ?
R - D'abord essayer de mieux répondre aux besoins de ces délégués des Français à l'étranger. Ils ont besoin de travailler plus efficacement, ils ont besoin de pouvoir disposer d'outils meilleurs, et nous souhaitons faciliter la vie et la représentation de ces Français de l'étranger. C'est ce qui explique que nous sommes évidemment en étroite relation avec la commission de réformes du CSFE et que nous voulons leur donner à la fois les moyens et le temps nécessaire pour véritablement adapter, dans les meilleures conditions possibles, ce Conseil supérieur.
Q - Dans la pratique, ne pourrait-on pas envisager un système de représentation par zone qui soit plus clair pour le grand public ?
R - Nous sommes soucieux de réfléchir en concertation très étroite avec les élus du Conseil supérieur et c'est pour cela qu'aujourd'hui, cette commission de la réforme bénéficie de toutes les latitudes pour faire des propositions ; nous les examinerons le moment venu et beaucoup de pistes de réflexions sont empruntées pour permettre aux Français de l'étranger de disposer d'un statut plus avantageux pour exercer leur métier. Souvent ils travaillent sur des circonscriptions très larges, ils doivent pouvoir se déplacer, répondre aux questions de ces Français parfois isolés, il est donc important qu'ils disposent des moyens nécessaires.
Q - Si vous aviez un mot à dire aux Français qui souhaitent s'installer à l'étranger et à ceux qui y vivent déjà, vous parliez tout à l'heure de ressouder les communautés pour ceux qui veulent s'expatrier ?
R - Je crois qu'il faut à la fois rester fidèle aux valeurs qui sont les nôtres, il y a une vocation humaniste et universaliste de la France, un esprit de conquête et d'initiative français qui fait que depuis des décennies, des siècles, les Français sont présents, partout sur la planète. Je crois que nous devons garder cet esprit d'entreprise, d'ouverture pour faire partager nos valeurs, pour être présents et diffuser la voix de la France.
Je crois donc que c'est un premier objectif et parallèlement, faire en sorte que ces communautés françaises gardent un lien avec la France, gardent l'esprit de solidarité. Il est important que ces Français puissent se retrouver et c'est évidemment le sens du message que j'ai donné à nos chefs de postes, à nos chefs de postes consulaires notamment. Il y a évidemment des moments très solennels comme par exemple l'organisation et la participation des Français au vote aux élections présidentielles, aux élections législatives, mais il y a d'autres moments importants, le 14 juillet en fait partie, où ces Français doivent se retrouver pour exercer, les uns envers les autres, la solidarité indispensable, la connaissance. Faire en sorte que chacun puisse à l'étranger, par les structures d'accueil dont nous disposons, par le soin de nos représentants, trouver à la fois l'esprit de réconfort et les encouragements indispensables. Car souvent, la solitude participe aussi et est la contrepartie de vivre loin. On a donc besoin de conseils, de présence, d'être entouré, et ces communautés doivent, en toutes circonstances, développer cet esprit indispensable à la vie loin de son pays.
Q - Vous avez beaucoup parlé d'Internet tout à l'heure et l'une des réformes, très applaudie, est le vote sur Internet. Aujourd'hui, peut-on réellement penser que, d'ici quelques mois, quelques années, les Français de l'étranger pourront voter par ce biais ?
R - L'Internet constitue une révolution très importante pour développer le lien avec nos communautés. C'est vrai en termes d'information, et toutes les initiatives qui seront prises dans ce domaine permettent aux Français de l'étranger de disposer de données, d'informations dans tous les domaines qui sont évidemment d'un apport très enrichissant. C'est vrai aussi dans le domaine du vote. Nous voulons réfléchir, et cette communauté peut nous permettre d'être pionniers dans certains domaines, et en particulier dans celui du vote, encore faut-il trouver le moyen de sécuriser l'ensemble des dispositifs, mais c'est une piste de travail très sérieuse que nous voulons effectivement développer.
Q - Combien de mois, d'années, le savez-vous ?
R - C'est difficile de se donner un délai réaliste dans ce domaine car il faut être sûr de la qualité et de la sécurité du dispositif mis en place, mais dès que nous trouverons le moyen de faire fonctionner ce système de façon absolument garantie, nous en serons alors très heureux.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 septembre 2002)
R - Je suis d'abord un Français de l'étranger, j'ai passé l'essentiel de mon enfance et de mon adolescence à l'étranger donc je connais bien, à la fois les chances et les problèmes des Français de l'étranger, leurs préoccupations, leurs demandes spécifiques.
Il y a près de deux millions de Français à l'étranger, des Français qui ont des activités extrêmement diverses, dans le domaine humanitaire, dans les domaines culturel, économique, commercial, et un ensemble d'expériences pour la France tout à fait unique. Nous vivons dans un monde marqué à la fois par les lois de l'urgence et de l'interdépendance. Cette communauté nous permet de mieux comprendre les évolutions du monde, d'être présents dans l'ensemble des pays de la planète et il faut chercher à valoriser ces atouts.
Autant dire que cette communauté importante vivant à l'étranger a, bien évidemment, des devoirs auxquels nous devons essayer de répondre.
Q - Avant d'évoquer vos priorités, pour la "petite histoire" vous viviez dans quel cadre familial et où ?
R - J'ai d'abord vécu en Afrique du Nord, puis en Amérique latine, j'ai grandi à Caracas où je suis allé au lycée français puis aux Etats-Unis, au lycée français de New York où j'ai passé mon baccalauréat. J'ai donc connu le parcours du jeune Français de l'étranger, à la fois pouvant profiter d'ouvertures culturelles, de chances linguistiques mais en même temps, subissant des contraintes d'éloignement, d'un manque de France qu'il fallait essayer de compenser par la lecture, par des rencontres, par les retours en France à l'occasion des vacances. Cela crée un affectif particulier, une relation un peu spéciale avec la France puisqu'elle est souvent rêvée, souvent imaginée et que c'est évidemment une grande joie que d'avoir la chance de revenir dans son propre pays, de découvrir les Français au quotidien et de se rendre compte à quel point nous vivons dans un merveilleux pays.
Q - Par exemple, auriez-vous le souvenir d'une sorte de révélation lorsque vous êtes arrivé ici ?
R - Comme beaucoup de jeunes Français vivant à l'étranger, arrivant à l'âge de 14 ou 15 ans, j'ai connu l'expérience de la pension à Toulouse et j'ai donc découvert que mes compatriotes n'avaient pas toujours le même espace disponible que celui dont je disposais à l'étranger, pas les mêmes possibilités dans le domaine du sport mais cela a été un apprentissage merveilleux car cette langue que j'aimais et que je chérissais, pouvoir l'employer tous les jours, partout, était un privilège énorme, un privilège pour la culture, pour le cur. Ce double équilibre à la fois de la connaissance du monde et des racines françaises ont été pour moi un atout dans la vie tout à fait exceptionnel.
Q - Vous arrivez ici, vous vous occupez entre autres des Français à l'étranger, quelles sont vos priorités ? Vous parliez tout à l'heure de cinq domaines, peut-être plus spécialement la sécurité, c'est la priorité numéro 1.
R - Tout à fait, nous pouvons les regrouper en trois grands ensembles. Tout d'abord, il y a un devoir de sécurité, le Premier ministre l'a dit très clairement, dès son arrivée, nous devons nous préoccuper au premier chef de la sécurité de nos compatriotes. Nous vivons dans un monde marqué par l'urgence, par la violence et, au-delà des chances de ce monde, de la mondialisation, nous devons prendre en compte cet aléa très particulier et faire en sorte que ceux qui vivent à l'étranger puissent véritablement trouver une réponse à des situations parfois très difficiles. C'est pour cela que nous avons voulu actualiser, moderniser l'analyse des risques, en permanence, disposer d'outils permettant de mieux comprendre les menaces et pouvoir centraliser ces informations.
Deuxièmement, faire en sorte que, dans chaque pays, il y ait un plan de sécurité opérationnel permettant en cas de coup dur, d'agir immédiatement.
Bien sûr, cette nécessité de s'adapter nous conduit aussi à avoir des relations très particulières avec les pays à risques, essayer de développer avec chaque gouvernement, une coopération spécifique de façon à prendre en compte également ce risque spécifique. Tout ceci est au cur de nos préoccupations parce nous serons d'autant plus forts dans notre présence à l'étranger que nous pourrons rassurer les communautés qui prennent le risque de l'expatriation. C'est un premier devoir pour nous vis-à-vis de nos communautés.
Q - Ensuite, au-delà de la sécurité ?
R - Il y a bien évidemment le devoir de solidarité et de protection en particulier dans le domaine social, il faut faire en sorte que le plus grand nombre possible de Français expatriés puisse avoir accès à la protection sociale, assurée par la Caisse des Français de l'étranger. Nous augmentons également notre action en faveur des plus démunis, c'est tout le rôle du fond d'action sociale et il y aura une augmentation pour l'année prochaine des crédits de 500 000 euros. Nous voulons faire un effort très particulier en faveur de ces Français qui vivent aujourd'hui, trop souvent, démunis.
Q - L'éducation avec les bourses scolaires fait aussi l'objet de modification ?
R - L'éducation est le dernier grand axe car, qui dit expatriation, dit inquiétude pour ces Français qui vivent à l'étranger, pour leurs enfants et nous devons répondre de façon très précise à ces besoins, c'est pour cela que nous voulons faire un effort, en permanence, pour renforcer notre présence, la présence de capacités d'enseignements à l'étranger, développer de nouvelles structures. Nous construisons par exemple de nouveaux établissements à Moscou, au Caire, réactiver ce dont nous disposons. Je serai à Kaboul demain pour préparer cette rentrée en Afghanistan de même qu'à Alger dans quelques semaines.
Parallèlement, nous souhaitons faire un effort très appuyé pour les bourses. Nous serons amenés à augmenter notre budget en faveur des bourses d'un million et demi d'euros, c'est donc un effort très important car il s'agit de permettre à tous les jeunes Français qui vivent à l'étranger de pouvoir accéder à notre réseau.
Q - Concernant la sécurité, une enquête mondiale a été lancée sur la sécurité des Français, elle devrait aboutir à la fin du mois de septembre. Sait-on déjà s'il est besoin d'une réforme, faut-il changer les choses, devons-nous modifier la protection des Français ?
R - En permanence, il y a besoin de s'adapter, de faire circuler plus vite l'information et disposer d'outils permettant d'être véritablement opérationnels. C'est pour cela, par exemple, que nous souhaitons disposer de groupes de sécurité, capables très rapidement de se mobiliser pour répondre à des situations de crises dans tel ou tel pays. Nous avons un site, "Conseils aux voyageurs" qui nous permet d'informer sur la situation des différents pays qu'il faut aussi actualiser. C'est pour cela que des consignes très strictes ont été données par le Premier ministre et par le ministre des Affaires étrangères à l'ensemble des postes diplomatiques et consulaires pour exercer la plus grande vigilance, être en contact avec nos entreprises, avec chacun des Français vivant dans les pays de résidence de façon à faire en sorte que rien ne soit laissé au hasard, dans un monde à la fois plein d'opportunités, plein de chances, mais qui comporte aussi plus de dangers. Cette mobilisation est indispensable.
Q - Les Français de l'étranger sont représentés par des conseillers, des sénateurs, il y a une réforme en cours depuis deux ans concernant cette représentation, qu'en est-il ? Quelle est votre volonté ?
R - D'abord essayer de mieux répondre aux besoins de ces délégués des Français à l'étranger. Ils ont besoin de travailler plus efficacement, ils ont besoin de pouvoir disposer d'outils meilleurs, et nous souhaitons faciliter la vie et la représentation de ces Français de l'étranger. C'est ce qui explique que nous sommes évidemment en étroite relation avec la commission de réformes du CSFE et que nous voulons leur donner à la fois les moyens et le temps nécessaire pour véritablement adapter, dans les meilleures conditions possibles, ce Conseil supérieur.
Q - Dans la pratique, ne pourrait-on pas envisager un système de représentation par zone qui soit plus clair pour le grand public ?
R - Nous sommes soucieux de réfléchir en concertation très étroite avec les élus du Conseil supérieur et c'est pour cela qu'aujourd'hui, cette commission de la réforme bénéficie de toutes les latitudes pour faire des propositions ; nous les examinerons le moment venu et beaucoup de pistes de réflexions sont empruntées pour permettre aux Français de l'étranger de disposer d'un statut plus avantageux pour exercer leur métier. Souvent ils travaillent sur des circonscriptions très larges, ils doivent pouvoir se déplacer, répondre aux questions de ces Français parfois isolés, il est donc important qu'ils disposent des moyens nécessaires.
Q - Si vous aviez un mot à dire aux Français qui souhaitent s'installer à l'étranger et à ceux qui y vivent déjà, vous parliez tout à l'heure de ressouder les communautés pour ceux qui veulent s'expatrier ?
R - Je crois qu'il faut à la fois rester fidèle aux valeurs qui sont les nôtres, il y a une vocation humaniste et universaliste de la France, un esprit de conquête et d'initiative français qui fait que depuis des décennies, des siècles, les Français sont présents, partout sur la planète. Je crois que nous devons garder cet esprit d'entreprise, d'ouverture pour faire partager nos valeurs, pour être présents et diffuser la voix de la France.
Je crois donc que c'est un premier objectif et parallèlement, faire en sorte que ces communautés françaises gardent un lien avec la France, gardent l'esprit de solidarité. Il est important que ces Français puissent se retrouver et c'est évidemment le sens du message que j'ai donné à nos chefs de postes, à nos chefs de postes consulaires notamment. Il y a évidemment des moments très solennels comme par exemple l'organisation et la participation des Français au vote aux élections présidentielles, aux élections législatives, mais il y a d'autres moments importants, le 14 juillet en fait partie, où ces Français doivent se retrouver pour exercer, les uns envers les autres, la solidarité indispensable, la connaissance. Faire en sorte que chacun puisse à l'étranger, par les structures d'accueil dont nous disposons, par le soin de nos représentants, trouver à la fois l'esprit de réconfort et les encouragements indispensables. Car souvent, la solitude participe aussi et est la contrepartie de vivre loin. On a donc besoin de conseils, de présence, d'être entouré, et ces communautés doivent, en toutes circonstances, développer cet esprit indispensable à la vie loin de son pays.
Q - Vous avez beaucoup parlé d'Internet tout à l'heure et l'une des réformes, très applaudie, est le vote sur Internet. Aujourd'hui, peut-on réellement penser que, d'ici quelques mois, quelques années, les Français de l'étranger pourront voter par ce biais ?
R - L'Internet constitue une révolution très importante pour développer le lien avec nos communautés. C'est vrai en termes d'information, et toutes les initiatives qui seront prises dans ce domaine permettent aux Français de l'étranger de disposer de données, d'informations dans tous les domaines qui sont évidemment d'un apport très enrichissant. C'est vrai aussi dans le domaine du vote. Nous voulons réfléchir, et cette communauté peut nous permettre d'être pionniers dans certains domaines, et en particulier dans celui du vote, encore faut-il trouver le moyen de sécuriser l'ensemble des dispositifs, mais c'est une piste de travail très sérieuse que nous voulons effectivement développer.
Q - Combien de mois, d'années, le savez-vous ?
R - C'est difficile de se donner un délai réaliste dans ce domaine car il faut être sûr de la qualité et de la sécurité du dispositif mis en place, mais dès que nous trouverons le moyen de faire fonctionner ce système de façon absolument garantie, nous en serons alors très heureux.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 septembre 2002)