Communiqué commun de la FNSEA et de la CFE-CGC, sur la préparation des négociations dans le cadre de l'OMC, Paris le 10 novembre 1999.

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Texte intégral

Avant que ne s'ouvre à Seattle le prochain cycle de l'OMC, la CFE-CGC et la FNSEA ont souhaité procéder à un échange de vue sur ces négociations. Une réunion de deux délégations de la FNSEA et de la CFE-CGC, conduites par Luc GUYAU et Jean-Luc CAZETTES, a permis de constater que nos deux organisations s'accordent très largement sur les enjeux des prochaines négociations et les principes à défendre à l'OMC.
Pour la CFE-CGC et la FNSEA, si la mondialisation est une réalité, il est vital de mieux l'encadrer pour éviter la loi de la jungle des marchés et le droit du plus fort. La création de l'OMC constitue un progrès à cet égard, qui doit être consolidé : l'OMC doit jouer un rôle régulateur en mettant un frein à la domination d'une seule superpuissance.
Pour la FNSEA et la CFE-CGC, cette régulation doit faire reconnaître la spécificité des identités et des modèles régionaux. Les populations ne souhaitent pas une mondialisation qui conduirait à la banalisation des produits, des agricultures, des économies et des sociétés. Pour la CFE-CGC et la FNSEA, il s'agit bien au contraire de faire reconnaître un droit à la différence et de faire le pari de la diversité. En outre, les exigences croissantes des consommateurs et des citoyens en terme de sécurité alimentaire, d'environnement ou de normes sociales devront être mieux prises en compte : il s'agit de mettre la mondialisation au service du développement durable de tous. A ce titre, une approche globale des négociations est indispensable. L'Europe doit refuser une discussion tronquée sur des sujets restreints et défendre une négociation large, qui n'isole aucun secteur, ne se limite pas au seul aspect commercial et considère dans son ensemble le développement des économies et des sociétés. En tout état de cause, un bilan du précédent accord est un préalable à tout nouveau pas dans la libéralisation des échanges.
La FNSEA et la CFE-CGC considèrent également que la meilleure manière pour l'Europe d'entrer dans ces négociations est de se rassembler autour d'un projet. En défendant un modèle européen, modèle culturel, social, agricole et alimentaire, elle doit montrer que celui-ci répond à un véritable choix de société qui ne saurait dépendre du bon vouloir des marchés. Notre modèle agricole et alimentaire européen reflète le choix des producteurs, des consommateurs et des citoyens pour une agriculture multifonctionnelle et exportatrice, capable de participer à l'équilibre alimentaire mondial tout en contribuant à celui de la société, avec une répartition des Hommes et des activités sur tout le territoire. Il correspond aussi à nos modes alimentaires, à notre attachement à des campagnes vivantes et à des agriculteurs nombreux.
La CFE-CGC et la FNSEA attendent des négociateurs de l'Union Européenne qu'ils fassent preuve de la plus grande fermeté sur ces principes tout au long des discussions. Pour tenir le choc dans les négociations, les dirigeants, en France comme en Europe devront présenter un front uni. Il leur faut aussi associer étroitement la société civile, les syndicats et toute l'opinion publique aux négociations, s'ils veulent obtenir l'appui de tous, indispensable pour mieux convaincre à l'OMC.
(Source http://www.fnsea.fr, le 8 janvier 2003)