Déclarations communes FNSEA CFTC, sur la mondialisation au service du développement économique et social, dans le cadre de la préparation des négociations de l'OMC, Paris le 16 novembre 1999.

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A deux semaines de l'ouverture à Seattle du prochain cycle de l'OMC, Alain Deleu pour la CFTC et Luc GUYAU pour la FNSEA, ont tenu à faire part à l'issue d'une récente rencontre, de leur convergence de vue sur les enjeux des négociations et les principes à défendre à l'OMC.
La FNSEA et la CFTC considèrent que la libéralisation des échanges doit être mieux encadrée pour éviter les excès d'un libéralisme sauvage. L'OMC constitue à ce titre un progrès par rapport au GATT et aura un rôle régulateur essentiel pour éviter la loi de la jungle ou le droit du plus fort.
Pour la CFTC et la FNSEA, l'Europe pour faire entendre sa voix à l'OMC, doit affirmer clairement les principes qu'elle entend défendre dans ces négociations. Elle doit impérativement assurer la promotion de son modèle agricole, alimentaire et social, en refusant la perspective d'un alignement sur le moins disant mondial. Elle doit plaider pour la reconnaissance des identités et des modèles régionaux dans le monde et refuser une mondialisation synonyme de banalisation des produits, des économies, des agricultures et des sociétés. Elle doit affirmer sa volonté de contribuer à l'équilibre alimentaire mondial par les exportations, mais aussi au moyen d'une politique de coopération et d'aide alimentaire avec les pays en voie de développement.
Pour la FNSEA et la CFTC, les négociations devront davantage prendre en compte les attentes croissantes des populations en terme de normes sociales et environnementales ou de sécurité alimentaire. C'est pourquoi la CFTC et la FNSEA considèrent que les discussions ne doivent pas se limiter uniquement à l'aspect commercial et qu'il faut se placer dans la perspective de négociations globales. Le Commerce international et l'OMC doivent reconnaître et respecter les normes sociales minimales de l'OIT de même que celles relatives à l'environnement ou à la sécurité des consommateurs. Plus généralement, il importe de mettre la mondialisation au service du développement économique et social des populations.
La FNSEA et la CFTC souhaitent que l'Union Européenne se voit confier un mandat de négociation clair allant dans le sens de ces priorités. Les deux organisations resteront particulièrement vigilantes pour s'assurer de la fermeté des négociateurs sur ces principes tout au long du cycle de l'OMC.
(Source http://www.fnsea.fr, le 8 janvier 2003)