Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Comme vous l'avez souligné justement, la fusion Aérospatiale - Matra - Dasa est un événement industriel considérable et aussi un projet politique pour l'Europe digne des objectifs que s'était fixés ce gouvernement.
Dès 1997, nous avons été convaincus en arrivant aux responsabilités, qu'il fallait, pour résister aux grands groupes américains dans ce domaine particulier de l'aéronautique, de l'espace civil et de la défense, et si nous voulions préserver y compris notre potentiel national industriel, construire effectivement des groupes européens. C'est le sens de ma déclaration de politique générale dans laquelle j'ai commencé à aborder ces questions et, quelques jours après, au Salon aéronautique du Bourget, j'ai indiqué quelle était l'orientation du gouvernement.
Le 9 décembre 1997, dans une déclaration tripartite signée par les trois Premiers ministres - britannique, allemand, français -, et du côté français, par le président de la République lui-même, nous avons manifesté la volonté politique de ces trois gouvernements de construire cet ensemble industriel européen. C'était une idée française que de réunir à la fois la dimension civile et la dimension militaire.
En juillet 1998, nous avons facilité la fusion de l'Aérospatiale et de Matra-Haute Technologie, parce qu'il nous semblait qu'il fallait d'abord rassembler les forces françaises pour en faire un vecteur de ce regroupement européen.
Le 20 janvier 1999, répondant à une question d'actualité posée ici même autour de la tentative de rapprochement entre Dasa, Daimler-Benz, Chrysler et BAE-British Aerospace, et voulant répondre aux inquiétudes d'un député de l'opposition, j'avais dit que nous ne pensions pas que la France se trouverait dans une position d'isolement, et que le Gouvernement manifesterait sa volonté, avec les entreprises, de bouger, notamment pour relancer une perspective entre la France et l'Allemagne. Depuis plusieurs mois, les chefs d'entreprise du secteur mais aussi l'Etat actionnaire, par l'intervention notamment des trois ministres qui ont préparé ce projet et des négociations conduites par D. Strauss-Kahn, s'est efforcé de concrétiser cette perspective.
Nous pouvons nous réjouir qu'il y ait des discours mais que ces discours débouchent ensuite sur des décisions industrielles.
Alors, jeudi dernier, à Strasbourg, en présence du chancelier Schröder et de moi-même, les industriels concernés ont effectivement signé cet accord. Il représente une avancée industrielle majeure, puisque nous aurons là le premier constructeur aéronautique européen, le troisième constructeur aéronautique mondial, durablement ancré en Europe. Alors que vous savez tous très bien que le risque existait qu'une partie des acquis de ces entreprises pût être effectivement confisquée, acquise par des entreprises américaines qui auraient été prêtes à offrir beaucoup pour pouvoir entrer dans le capital de ces ensembles.
C'est la meilleure garantie du développement d'Airbus. C'est un succès industriel, c'est également un acquis pour l'Etat actionnaire, car contrairement à ce qu'étaient les prémices de la discussion - à savoir la demande que l'Etat actionnaire renonce à sa présence dans l'entreprise -, nous avons dit : nous ne posons pas de conditions idéologiques, nous ne voulons pas qu'on nous pose de conditions idéologiques, l'Etat actionnaire peut trouver sa place et il représentera effectivement 15 % de l'ensemble, en même temps qu'aucune décision stratégique ne pourra être prise sans notre accord, en tant qu'Etat actionnaire.
C'est un succès pour la coopération franco-allemande, au service de la construction européenne. Alors que l'Europe progresse en matière d'emplois, progresse dans le domaine social, doit affronter les problèmes de l'élargissement, doit se battre pour défendre ses intérêts dans la négociation de l'Organisation mondiale du commerce, il n'était pas possible que des secteurs aussi stratégiques que l'aérospatiale et l'espace ne fassent pas l'objet de construction et d'intégration européenne.
Ce sera effectivement un atout sur la marche de l'Europe de la sécurité et de la défense que nous voulons construire et dont nous avons réclamé sur beaucoup de ces bancs, la mise en oeuvre lors du conflit du Kosovo. Cette orientation s'inscrit pleinement dans les discussions que nous avons commencées à nouer avec nos partenaires britanniques et allemands. Cette alliance nouvelle s'offre à d'autres coopérations avec d'autres entreprises européennes - et je les ai d'ailleurs invitées à participer à ce processus.
Enfin, cette fusion est une chance pour le développement et pour l'emploi. Nous sommes dans un secteur économiquement porteur. Nous sommes dans un secteur où Airbus, aujourd'hui, taille des croupières au géant Boeing dans la compétition internationale. Nous sommes dans un secteur où les coopérations sont possibles, où les double-emplois n'existent pas. Nous sommes donc dans un secteur où les restructurations ne créeront pas une réfraction de l'activité économique, mais créeront les bases nouvelles pour un développement, notamment pour le lancement du grand projet aéronautique que représente pour nous A3XX.
Donc, avec le souci de l'intérêt national, avec le souci de l'intérêt du secteur, avec le souci de la création d'emplois, c'est une vraie vision stratégique que ce gouvernement a développée et c'est celle-ci qui est mise en oeuvre dans ce secteur de l'aéronautique et de l'espace.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 1999)
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Comme vous l'avez souligné justement, la fusion Aérospatiale - Matra - Dasa est un événement industriel considérable et aussi un projet politique pour l'Europe digne des objectifs que s'était fixés ce gouvernement.
Dès 1997, nous avons été convaincus en arrivant aux responsabilités, qu'il fallait, pour résister aux grands groupes américains dans ce domaine particulier de l'aéronautique, de l'espace civil et de la défense, et si nous voulions préserver y compris notre potentiel national industriel, construire effectivement des groupes européens. C'est le sens de ma déclaration de politique générale dans laquelle j'ai commencé à aborder ces questions et, quelques jours après, au Salon aéronautique du Bourget, j'ai indiqué quelle était l'orientation du gouvernement.
Le 9 décembre 1997, dans une déclaration tripartite signée par les trois Premiers ministres - britannique, allemand, français -, et du côté français, par le président de la République lui-même, nous avons manifesté la volonté politique de ces trois gouvernements de construire cet ensemble industriel européen. C'était une idée française que de réunir à la fois la dimension civile et la dimension militaire.
En juillet 1998, nous avons facilité la fusion de l'Aérospatiale et de Matra-Haute Technologie, parce qu'il nous semblait qu'il fallait d'abord rassembler les forces françaises pour en faire un vecteur de ce regroupement européen.
Le 20 janvier 1999, répondant à une question d'actualité posée ici même autour de la tentative de rapprochement entre Dasa, Daimler-Benz, Chrysler et BAE-British Aerospace, et voulant répondre aux inquiétudes d'un député de l'opposition, j'avais dit que nous ne pensions pas que la France se trouverait dans une position d'isolement, et que le Gouvernement manifesterait sa volonté, avec les entreprises, de bouger, notamment pour relancer une perspective entre la France et l'Allemagne. Depuis plusieurs mois, les chefs d'entreprise du secteur mais aussi l'Etat actionnaire, par l'intervention notamment des trois ministres qui ont préparé ce projet et des négociations conduites par D. Strauss-Kahn, s'est efforcé de concrétiser cette perspective.
Nous pouvons nous réjouir qu'il y ait des discours mais que ces discours débouchent ensuite sur des décisions industrielles.
Alors, jeudi dernier, à Strasbourg, en présence du chancelier Schröder et de moi-même, les industriels concernés ont effectivement signé cet accord. Il représente une avancée industrielle majeure, puisque nous aurons là le premier constructeur aéronautique européen, le troisième constructeur aéronautique mondial, durablement ancré en Europe. Alors que vous savez tous très bien que le risque existait qu'une partie des acquis de ces entreprises pût être effectivement confisquée, acquise par des entreprises américaines qui auraient été prêtes à offrir beaucoup pour pouvoir entrer dans le capital de ces ensembles.
C'est la meilleure garantie du développement d'Airbus. C'est un succès industriel, c'est également un acquis pour l'Etat actionnaire, car contrairement à ce qu'étaient les prémices de la discussion - à savoir la demande que l'Etat actionnaire renonce à sa présence dans l'entreprise -, nous avons dit : nous ne posons pas de conditions idéologiques, nous ne voulons pas qu'on nous pose de conditions idéologiques, l'Etat actionnaire peut trouver sa place et il représentera effectivement 15 % de l'ensemble, en même temps qu'aucune décision stratégique ne pourra être prise sans notre accord, en tant qu'Etat actionnaire.
C'est un succès pour la coopération franco-allemande, au service de la construction européenne. Alors que l'Europe progresse en matière d'emplois, progresse dans le domaine social, doit affronter les problèmes de l'élargissement, doit se battre pour défendre ses intérêts dans la négociation de l'Organisation mondiale du commerce, il n'était pas possible que des secteurs aussi stratégiques que l'aérospatiale et l'espace ne fassent pas l'objet de construction et d'intégration européenne.
Ce sera effectivement un atout sur la marche de l'Europe de la sécurité et de la défense que nous voulons construire et dont nous avons réclamé sur beaucoup de ces bancs, la mise en oeuvre lors du conflit du Kosovo. Cette orientation s'inscrit pleinement dans les discussions que nous avons commencées à nouer avec nos partenaires britanniques et allemands. Cette alliance nouvelle s'offre à d'autres coopérations avec d'autres entreprises européennes - et je les ai d'ailleurs invitées à participer à ce processus.
Enfin, cette fusion est une chance pour le développement et pour l'emploi. Nous sommes dans un secteur économiquement porteur. Nous sommes dans un secteur où Airbus, aujourd'hui, taille des croupières au géant Boeing dans la compétition internationale. Nous sommes dans un secteur où les coopérations sont possibles, où les double-emplois n'existent pas. Nous sommes donc dans un secteur où les restructurations ne créeront pas une réfraction de l'activité économique, mais créeront les bases nouvelles pour un développement, notamment pour le lancement du grand projet aéronautique que représente pour nous A3XX.
Donc, avec le souci de l'intérêt national, avec le souci de l'intérêt du secteur, avec le souci de la création d'emplois, c'est une vraie vision stratégique que ce gouvernement a développée et c'est celle-ci qui est mise en oeuvre dans ce secteur de l'aéronautique et de l'espace.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 1999)