Interview de M. Gilles de Robien, ministre de l'Equipement, des transports, du logement du tourisme et de la mer, à "Europe 1" le 11 juillet 2002, sur la sécurité sécurité routière et le TGV-est.

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Média : Europe 1

Texte intégral

Les chiffres du mois de juin pour la sécurité routière : on note d'abord une baisse du nombre de tués - 61 morts de moins par rapport à juin 2001, mais aussi 1 300 accidents en moins et 1 300 blessés également. Vous devez être satisfait de ces résultats ?
- "Non, pas satisfait. Tant qu'il y aura un seul mort ou un seul blessé, on ne peut jamais être satisfait des résultats. Simplement, j'observe, sans triomphalisme aucun, qu'il y a moins d'accidents corporels en juin 2002 par rapport à juin 2001. J'espère que c'est une tendance durable. Il y a probablement des causes à cela. On va les analyser. J'espère surtout que cela va durer."
A priori, des causes, vous en connaissez déjà ?
- "Oui. J'imagine que déjà, le débat sur la sécurité en général fait prendre conscience aux gens qu'on est dans un Etat de droit un peu plus aujourd'hui qu'hier. Deuxièmement, le débat sur l'amnistie, le durcissement des textes sur l'amnistie ou plutôt les restrictions d'amnistie font réfléchir. C'est maintenant la fin de la période amnistiée, après les élections. Donc, les gens se disent peut-être - c'est une supposition - qu'il faut faire davantage attention parce qu'il n'est pas question de passer à travers. Il y a eu des appels au civisme, une campagne de communication. J'espère que tout cela y a été pour quelque chose, mais c'est insuffisant parce qu'il reste encore beaucoup trop d'accidents corporels."
Le bilan pour le premier semestre de cette année montre à peu près le même nombre de tués que l'an dernier : 3 557. Il y a donc encore de gros efforts à faire. Quelles sont les conseils que vous pouvez donner aux forces de l'ordre au moment des grands départs pour le 14 juillet jusqu'à la fin du mois ?
- "Vous avez déjà remarqué qu'il y a beaucoup plus de forces de l'ordre sur la voie publique, sur les routes et sur les autoroutes ; qu'hier, au Conseil des ministres, le ministre Sarkozy a présenté tout un projet pour nous apporter davantage une police spécialisée de la route : 1 200 personnes..."
Il a parlé de radars aussi...
- "Tout cela est très important : du matériel. Donc on va de moins en moins échapper à la sanction quand on est pris en infraction. C'est cela qui compte. Tout le monde réclame l'impunité zéro. Impunité zéro, ce n'est pas seulement pour le délinquant qui vole le sac à main, mais c'est aussi pour celui commet une faute grave du code de la route."
Et vos conseils pour les automobilistes alors ?
- "C'est de se rappeler que nul ne peut échapper à l'accident, soit de sa faute lui-même - une faute d'inattention ou une faute volontaire, ce qui est bien pire - ou éventuellement la faute du voisin ou de la personne qui vient en face. Donc appel à la citoyenneté, respect des règlements. Tout cela, c'est un encouragement, une contagion salutaire qu'il faut répandre autour de soi : surtout pas d'alcool au volant parce qu'on voit que c'est l'alcool qui, dans un cas sur trois d'accidents corporels, est la cause ; évidemment, pas d'alcool, pas de drogue, pas de fatigue excessive en conduisant, pas de vitesse excessive, le port de la ceinture de sécurité. On fait une campagne là-dessus. J'espère qu'en respectant tout cela, les statistiques continueront à s'améliorer."
On annonce un report d'un an pour le T.G.V. Est. Pourquoi ?
- "Ce n'est pas tout à fait un report, c'est un retard qui s'accumule depuis des années et des années, que je constate aujourd'hui en prenant et en ouvrant le dossier. Il y a eu certainement des problèmes techniques, je veux bien ; il y a eu peut-être un manque de volonté politique par ailleurs ; il y a non seulement un retard d'un an - maintenant, on prévoit juin 2007 ; mais il y a aussi un surcoût considérable de l'ordre de 10 %. Qui va payer ? C'est la grande question."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 juillet 2002)