Déclaration de Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises au commerce et à l'artisanat, sur les outils d'information sur l'euro destinés aux chefs d'entreprise des PME, Paris le 17 février 1998.

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Circonstance : Signature de la charte PME-Euro, à Paris le 17 février 1998

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Mesdames,
Messieurs,
La signature de cette charte PME/Euro témoigne d'une conviction : l'euro est une chance pour tous les acteurs économiques, ce n'est pas seulement l'affaire des grandes entreprises et des établissements financiers. Dominique Strauss-Kahn l'a dit mieux que je ne saurai le faire. Cette conviction commune nous a permis de réunir tous les partenaires habituels des petites et moyennes entreprises, experts-comptables, banquiers, organismes consulaires, et de nous mettre d'accord sur quelques principes d'actions en un temps record. Il s'est déroulé trois mois entre l'énoncé de cette proposition et la signature de la charte.
Autre caractéristique que je voudrais souligner : les signataires représentent la diversité de la réalité économique que recouvre le vocable P.M.E..
Toutes les tailles d'entreprises sont représentées : les toutes petites, à travers l'artisanat, le commerce, ou l'agriculture, les moyennes et les grandes. Des partenaires qui ne relèvent pas habituellement des mêmes ministères sont aujourd'hui rassemblés autour de la même table.
L'euro est une chance pour tous ; néanmoins il serait dangereux d'ignorer que le passage à l'euro va entraîner des coût d'adaptation et d'apprentissage. Il faut définir un nouveau système de prix, modifier des chaînes informatiques. Pour minimiser ces coûts il est indispensable d'anticiper autant que possible. Chacun des partenaires représentés ici a développé sa propre information à l'égard des entreprises. L'offre d'information sur l'euro est large et généralement de très grande qualité. Néanmoins cette pluralité de l'offre, que nous ne voulons en aucun cas limiter, n'est pas en elle-même une assurance que toutes les petites et moyennes entreprises seront touchées par cette information. C'est pourquoi la charte est construite autour d'un engagement essentiel : le principe d'un contact privilégié au cours du premier semestre 1998 avec les chefs d'entreprises à l'aide d'un questionnaire de sensibilisation. Ce contact pourrait s'inscrire à l'occasion de l'examen des comptes de 1997. Il pourra être conduit par les experts-comptables, les centres de gestion, les banques...
Lors de ce contact, une brochure d'information générale sera remise au chef d'entreprise. Ce document préparé par un groupe de travail réuni autour des banques et des expert-comptables vise à délivrer l'information essentielle pour la gestion de l'entreprise.
Un autre document lui sera également remis : le répertoire des correspondants euro de chacun des signataires. Ce répertoire recense à la fois des informations nationales et des informations départementales. Le chef d'entreprise saura donc immédiatement en fonction de son secteur d'activité et de son implantation géographique à qui s'adresser. Ce répertoire sera également disponible chez tous les signataires ; en particulier il sera consultable sur les serveurs Minitel et Internet du Ministère de l'Économie et des Finances et de l'Industrie et utilisé par le numéro vert.
Je crois qu'à cette occasion nous avons adopté une démarche exemplaire à l'égard des PME : une action de sensibilisation par un partenaire habituel du chef d'entreprise, une information sélectionnée, un répertoire des interlocuteurs utiles. En forçant le trait, je dirai que nous avons créé un véritable "guichet unique", beaucoup plus efficace qu'un véritable guichet unique puisque c'est le guichet lui-même qui va vers les entreprises et non l'inverse.
Enfin, la charte réaffirme le principe du "ni-interdiction, ni-obligation". Cela signifie que les petites et moyennes entreprises ne pourront être contraintes, par un de leur client par exemple, de passer à l'euro avant 2002. Ne nous y trompons pas : ce principe n'est pas destiné à favoriser une stratégie d'attentisme à l'égard de l'euro ; il vise à permettre aux petites et moyennes entreprises de disposer du temps nécessaire pour la définition et la mise en uvre d'un projet euro. C'est tout l'esprit de la charte : plus tôt les petites et moyennes entreprises prendront à bras de corps ces questions, plus elles pourront tirer rapidement bénéfice de l'euro.
C'est notre ambition collective en signant cette charte. Je crois qu'il y a là l'esquisse d'une démarche exemplaire.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 23 août 2002)