Communiqué des services du Premier ministre, en date du 24 mars 1996, sur l'évacuation du gymnase Japy (11ème arrondissement de Paris) occupé par des étrangers sans papiers.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Circonstance : Evacuation par la police, le 24 mars 1996, du gymnase Japy à Paris, occupé par 300 étrangers sans papiers depuis le 23 mars

Texte intégral

Le Premier ministre et l'Abbé Pierre se sont entretenus à deux reprises samedi soir et dimanche matin.
- Samedi soir, le Premier ministre a fait le point avec l'Abbé Pierre, à la demande de ce dernier sur la situation des familles et la nécessité pour elles de quitter le gymnase Japy. Il a souligné que le gouvernement souhaitait régler les problèmes qui se posaient aux familles conformément à la loi. Déjà des solutions avaient pu être trouvées pour certaines dans la journée de vendredi auprès des préfectures du lieu habituel de résidence.
- Pour ceux qui étaient en situation irrégulière, comme cela l'avait déjà été indiqué à la délégation reçue à Matignon vendredi soir, les dispositions de la loi sur les séjours des étrangers seraient appliquées. C'était la responsabilité du gouvernement.
- Durant cette conversation, aucun engagement de ne pas procéder à l'évacuation du gymnase Japy dimanche matin n'avait été pris.
- Le Premier ministre après avoir pris, dans la soirée, l'avis des autorités compétentes et devant les dangers d'une dégradation de la situation à l'intérieur et à l'extérieur du gymnase et pour éviter tous risques de violences, avait pris la décision de demander l'évacuation le dimanche matin.
- Le Premier ministre a tenu à porter ces précisions à la connaissance de l'Abbé Pierre dans la matinée de dimanche lui confirmant que le gouvernement dans une situation de cette nature assumait ses responsabilités. Le Premier ministre a assuré à nouveau l'Abbé Pierre que le cas de chaque famille ferait l'objet d'un examen attentif.
- Le Premier ministre et l'Abbé Pierre ont convenu de se rencontrer dans les prochains jours pour évoquer ces questions sous tous leurs aspects.