Communiqué des services du Premier ministre, en date du 9 mars 1994, sur le projet de M. Christian Blanc pour le redressement de la situation d'Air France.

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Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Texte intégral

M. Christian Blanc, Président d'Air France, a présenté au Gouvernement le projet d'entreprise pour le redressement de la Compagnie.
- Ce projet comporte trois aspects :
- la mise en oeuvre rapide par la Compagnie nationale d'une réorganisation permettant d'accroître son efficacité économique, réorganisation rendue nécessaire par la situation actuelle d'Air France dont les pertes ont dépassé 7 milliards de francs en 1993 et dont l'endettement atteint 37 milliards de francs ;
- une mobilisation du personnel, à qui des efforts portant sur la productivité et la progression des rémunérations seront demandés. Les réductions d'effectifs indispensables seront réalisées sans licenciement. Une participation du personnel au capital de la Compagnie sera proposée ;
- une demande d'augmentation très importante du capital d'Air France par l'Etat actionnaire pour accompagner le redressement.
- Le Gouvernement a l'intention de souscrire à une première tranche de l'augmentation de capital d'Air France, dès lors que le projet d'entreprise aura été adopté grâce à un accord entre la Compagnie et le personnel. Les autres étapes de l'augmentation de capital, subordonnées à la réalisation effective des mesures du projet d'entreprise, seraient versées au vu des résultats obtenus grâce aux efforts de redressement.
- Cette opération sera conduite dans le strict respect des obligations résultant du Traité de Rome et des réglementations communautaires. Des contacts ont été pris avec la Commission européenne à cette fin.
- Cette dotation en capital sera la dernière dont, en vertu de la réglementation européenne, pourra bénéficier Air France pour son redressement. L'effort budgétaire de la collectivité locale qui, pour être efficace, devra être considérable, ne sera rendu possible que grâce aux privatisations ; il doit ainsi permettre de rétablir définitivement la compétitivité d'une grande entreprise, qui contribue à l'emploi de dizaines de milliers de personnes, notamment dans l'industrie aéronautique, et au rayonnement de la France.
- Le Président d'Air France mènera une concertation approfondie avec les organisations syndicales et avec les personnels, afin de rechercher la mobilisation de tous, indispensable au succès du projet.