Texte intégral
Messieurs,
Mesdames,
Mesdemoiselles,
C'est également pour moi un très grand plaisir que d'ouvrir ce colloque consacré à ce que vous appelez le client-adhérent.
L'ADMR constitue l'exemple d'un travail en réseau, soucieux de proximité avec ses clients et gage d'efficacité
Quel élu de terrain ne connaît pas votre association et les précieux services qu'elle apporte aux familles, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. J'ai pu en tant que député d'une circonscription rurale apprécier année après année, concrètement la richesse de votre mouvement, son très grand professionnalisme, ses capacités d'innovations ; l'ADMR est le premier réseau associatif de services à domicile, particulièrement avec ses auxiliaires de vie, au service des personnes handicapées.
Je tiens à remercier les 100 000 bénévoles qui animent et gèrent vos associations locales, les 55.000 professionnels qui oeuvrent quotidiennement sur le terrain : aides à domicile, emplois familiaux, auxiliaires de vie, infirmières, aides soignantes et travailleuses familiales, je devrais dire techniciennes de l'intervention sociale et familiale.
Le 14 juillet dernier, le Président de la République a déclaré que l'intégration des personnes handicapées était l'un des trois grands chantiers de son quinquennat.
Quelques semaines avant le premier ministre m'avait confié sous l'autorité de J.F Mattei, ce secrétariat aux Personnes Handicapées qui n'existait pas depuis 11 ans.
Depuis 5 mois, je me suis rendue chaque semaine sur le terrain : j'y ai rencontré des personnes handicapées, de nombreux responsables associatifs, des élus, des professionnels.
De ces visites, je tire un certain nombre d'enseignements : je voudrais souligner devant vous les 4 principaux :
D'abord, un engagement réel des différents acteurs qui n'est pas assez visible, mais dont les résultats sont probants.
Ensuite, une réelle nécessité de diversifier tous les modes de prise en charge.
La volonté d'expérimenter à tous les niveaux, ce que la loi sur la décentralisation va faciliter.
Enfin l'urgence à traiter plus particulièrement certains problèmes : celui des personnes lourdement handicapées et celui de l'aide aux familles des personnes handicapées.
L'augmentation du budget consacré au handicap en 2003 devrait nous permettre de commencer à apporter les réponses attendues.
La plupart des personnes handicapées vivent à domicile.
Pour certaines, hélas, c'est un choix par défaut, par manque de places dans des établissements à la porte desquels la file d'attente est longue.
Le projet de financement de la sécurité sociale pour 2003 donne un début de réponse en permettant de doubler le nombre de création de places en maisons d'accueil spécialisée.
Mais pour la plupart, c'est un choix rendu possible grâce à votre action qui s'inscrit dans une palette diversifiée de solution pragmatiques et pratiques.
A terme, il faudra aller vers des formules souples, mixtes permettant à ceux qui le souhaitent ou qui le nécessitent des séjours temporaires en établissement.
Mais le maintien à domicile exige, ce n'est pas vous qui me contredirez, un accompagnement humain plus important que celui dont nous disposons aujourd'hui.
C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de créer 900 postes d'auxiliaires de vie depuis le mois d'octobre dernier.
Ces 900 postes supplémentaires s'ajoutent aux 3 000 existants.
L'effort fait, cet automne, en faveur des personnes handicapées qui ont fait le choix de vivre à domicile s'élève donc à plus de 4 millions d'euros.
Mon objectif, je l'ai annoncé, est d'atteindre les 5 000 postes à la fin de l'année 2003 : je respecterai les engagements du plan triennal et, j'irais si possible au-delà.
Au-delà des auxiliaires de vie, le maintien à domicile exige parfois d'autres services particulièrement quand il s'agit de personnes lourdement handicapées. La situation concernant ces dernières est particulièrement préoccupante.
Comme vous l'avez évoqué dans votre discours, Madame la Présidente, plusieurs dispositifs peuvent compléter alors l'action des auxiliaires de vie.
Vous avez évoqué les services de soins infirmiers à domicile. Le décret qui doit permettre leur ouverture aux personnes handicapées et de lever la barrière des 60 ans est en cours de signature. Sans attendre, j'ai crée 200 places supplémentaires de SSIAD à titre dérogatoire.
Par ailleurs, j'ai décidé de faire expérimenter une forme nouvelle et complémentaire d'intervention à domicile, l'externalisation des moyens des établissements assurant habituellement une prise en charge lourde avec hébergement (maison d'accueil spécialisée, foyer d'accueil médicalisé).
Trois départements ont, d'ores et déjà répondu positivement : la Seine et Marne, l'Hérault et l'Ille et Vilaine. Je suivrai personnellement ces expérimentations.
D'autres candidats, sont sur les rangs : le Finistère, la Nièvre, Paris et le Gard.
A terme, ce dispositif très complet devrait permettre de sécuriser les personnes handicapées et leur famille.
Mais je voudrais revenir sur les auxiliaires de vie. C'est un nouveau et beau métier qui est en train d'émerger à partir de l'activité des aides à domicile. Le nouveau diplôme d'état d'auxiliaire de vie sociale va favoriser la professionnalisation tant attendu de ces dernières, je veillerai à ce que dès 2003 ces modules de formation incluent les besoins des personnes handicapées.
Par ailleurs la loi de modernisation sociale reconnaît , encourage, la validation des acquis de l'expérience. Cette validation a déjà été expérimentée par ce diplôme d'état . C'est un succès. Il faut continuer.
Au-delà du diplôme, ce sont de véritables perspectives de carrière qu'il conviendra d'offrir.
En dernier lieu, je voudrais évoquer un sujet qui me tient à coeur, c'est celui de l'accès à l'information tant pour les personnes handicapées que pour ceux qui s'en occupent.
La vie à domicile passe par des aides humaines mais aussi par des aides techniques de toutes sortes. Qui fait quoi ? Qui peut apporter la solution satisfaisante à un problème bien spécifique ? C'est en général le parcours du combattant et il fait parfois plusieurs années pour obtenir la bonne information.
C'est pourquoi je veux poursuivre la création des sites de la vie autonome, en gros un par département. Ces sites doivent devenir, à terme, le lieu unique d'information et de réponse concernant le handicap.
Ce dispositif devra s'articuler avec les CDES et le COTOREP mais aussi des CLIC que vous connaissez bien.
Parallèlement, une évaluation est en cours afin de mesurer l'apport de ces sites, notamment en matière de simplification des démarches, et de réduction des délais. Je veillerai à ce que les associations soient associées à cette évaluation. J'en rendrai compte personnellement.
27 sites seront financés d'ici la fin de l'année, 30 autres sont prévus en 2003. Nous arriverons ainsi, je l'espère sous 18 mois à couvrir l'ensemble des départements.
Parallèlement, il est nécessaire de revoir le dispositif d'évaluation des personnes en partant de leur potentialité avant d'étudier leur incapacité.
Ce sera l'une des réflexion que je compte mener dans le cadre de la réforme du 30 juin 1975.
Il s'agit de tisser autour des personnes handicapées, une toile d'attention, de solidarités d'efficacités pour combler leur handicap, valoriser leur potentialité et faire en sorte qu'elles aient toute leur place dans la société, parmi nous, avec nous.
Madame la Présidente, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, avec beaucoup d'autres, vous êtes au coeur de cette toile. Je ne doute pas que le colloque d'aujourd'hui vous permette encore d'améliorer la réponse aux attentes et aux besoins des intéressés. Je serais très attentive au conclusion qui pourront se dégager de vos réflexions et je suis prête à tenir compte dans la réforme de la loi de 1975 qui est sur le chantier et qui doit sortir courant 2003.
Bon travail.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 26 novembre 2002)
Mesdames,
Mesdemoiselles,
C'est également pour moi un très grand plaisir que d'ouvrir ce colloque consacré à ce que vous appelez le client-adhérent.
L'ADMR constitue l'exemple d'un travail en réseau, soucieux de proximité avec ses clients et gage d'efficacité
Quel élu de terrain ne connaît pas votre association et les précieux services qu'elle apporte aux familles, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. J'ai pu en tant que député d'une circonscription rurale apprécier année après année, concrètement la richesse de votre mouvement, son très grand professionnalisme, ses capacités d'innovations ; l'ADMR est le premier réseau associatif de services à domicile, particulièrement avec ses auxiliaires de vie, au service des personnes handicapées.
Je tiens à remercier les 100 000 bénévoles qui animent et gèrent vos associations locales, les 55.000 professionnels qui oeuvrent quotidiennement sur le terrain : aides à domicile, emplois familiaux, auxiliaires de vie, infirmières, aides soignantes et travailleuses familiales, je devrais dire techniciennes de l'intervention sociale et familiale.
Le 14 juillet dernier, le Président de la République a déclaré que l'intégration des personnes handicapées était l'un des trois grands chantiers de son quinquennat.
Quelques semaines avant le premier ministre m'avait confié sous l'autorité de J.F Mattei, ce secrétariat aux Personnes Handicapées qui n'existait pas depuis 11 ans.
Depuis 5 mois, je me suis rendue chaque semaine sur le terrain : j'y ai rencontré des personnes handicapées, de nombreux responsables associatifs, des élus, des professionnels.
De ces visites, je tire un certain nombre d'enseignements : je voudrais souligner devant vous les 4 principaux :
D'abord, un engagement réel des différents acteurs qui n'est pas assez visible, mais dont les résultats sont probants.
Ensuite, une réelle nécessité de diversifier tous les modes de prise en charge.
La volonté d'expérimenter à tous les niveaux, ce que la loi sur la décentralisation va faciliter.
Enfin l'urgence à traiter plus particulièrement certains problèmes : celui des personnes lourdement handicapées et celui de l'aide aux familles des personnes handicapées.
L'augmentation du budget consacré au handicap en 2003 devrait nous permettre de commencer à apporter les réponses attendues.
La plupart des personnes handicapées vivent à domicile.
Pour certaines, hélas, c'est un choix par défaut, par manque de places dans des établissements à la porte desquels la file d'attente est longue.
Le projet de financement de la sécurité sociale pour 2003 donne un début de réponse en permettant de doubler le nombre de création de places en maisons d'accueil spécialisée.
Mais pour la plupart, c'est un choix rendu possible grâce à votre action qui s'inscrit dans une palette diversifiée de solution pragmatiques et pratiques.
A terme, il faudra aller vers des formules souples, mixtes permettant à ceux qui le souhaitent ou qui le nécessitent des séjours temporaires en établissement.
Mais le maintien à domicile exige, ce n'est pas vous qui me contredirez, un accompagnement humain plus important que celui dont nous disposons aujourd'hui.
C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de créer 900 postes d'auxiliaires de vie depuis le mois d'octobre dernier.
Ces 900 postes supplémentaires s'ajoutent aux 3 000 existants.
L'effort fait, cet automne, en faveur des personnes handicapées qui ont fait le choix de vivre à domicile s'élève donc à plus de 4 millions d'euros.
Mon objectif, je l'ai annoncé, est d'atteindre les 5 000 postes à la fin de l'année 2003 : je respecterai les engagements du plan triennal et, j'irais si possible au-delà.
Au-delà des auxiliaires de vie, le maintien à domicile exige parfois d'autres services particulièrement quand il s'agit de personnes lourdement handicapées. La situation concernant ces dernières est particulièrement préoccupante.
Comme vous l'avez évoqué dans votre discours, Madame la Présidente, plusieurs dispositifs peuvent compléter alors l'action des auxiliaires de vie.
Vous avez évoqué les services de soins infirmiers à domicile. Le décret qui doit permettre leur ouverture aux personnes handicapées et de lever la barrière des 60 ans est en cours de signature. Sans attendre, j'ai crée 200 places supplémentaires de SSIAD à titre dérogatoire.
Par ailleurs, j'ai décidé de faire expérimenter une forme nouvelle et complémentaire d'intervention à domicile, l'externalisation des moyens des établissements assurant habituellement une prise en charge lourde avec hébergement (maison d'accueil spécialisée, foyer d'accueil médicalisé).
Trois départements ont, d'ores et déjà répondu positivement : la Seine et Marne, l'Hérault et l'Ille et Vilaine. Je suivrai personnellement ces expérimentations.
D'autres candidats, sont sur les rangs : le Finistère, la Nièvre, Paris et le Gard.
A terme, ce dispositif très complet devrait permettre de sécuriser les personnes handicapées et leur famille.
Mais je voudrais revenir sur les auxiliaires de vie. C'est un nouveau et beau métier qui est en train d'émerger à partir de l'activité des aides à domicile. Le nouveau diplôme d'état d'auxiliaire de vie sociale va favoriser la professionnalisation tant attendu de ces dernières, je veillerai à ce que dès 2003 ces modules de formation incluent les besoins des personnes handicapées.
Par ailleurs la loi de modernisation sociale reconnaît , encourage, la validation des acquis de l'expérience. Cette validation a déjà été expérimentée par ce diplôme d'état . C'est un succès. Il faut continuer.
Au-delà du diplôme, ce sont de véritables perspectives de carrière qu'il conviendra d'offrir.
En dernier lieu, je voudrais évoquer un sujet qui me tient à coeur, c'est celui de l'accès à l'information tant pour les personnes handicapées que pour ceux qui s'en occupent.
La vie à domicile passe par des aides humaines mais aussi par des aides techniques de toutes sortes. Qui fait quoi ? Qui peut apporter la solution satisfaisante à un problème bien spécifique ? C'est en général le parcours du combattant et il fait parfois plusieurs années pour obtenir la bonne information.
C'est pourquoi je veux poursuivre la création des sites de la vie autonome, en gros un par département. Ces sites doivent devenir, à terme, le lieu unique d'information et de réponse concernant le handicap.
Ce dispositif devra s'articuler avec les CDES et le COTOREP mais aussi des CLIC que vous connaissez bien.
Parallèlement, une évaluation est en cours afin de mesurer l'apport de ces sites, notamment en matière de simplification des démarches, et de réduction des délais. Je veillerai à ce que les associations soient associées à cette évaluation. J'en rendrai compte personnellement.
27 sites seront financés d'ici la fin de l'année, 30 autres sont prévus en 2003. Nous arriverons ainsi, je l'espère sous 18 mois à couvrir l'ensemble des départements.
Parallèlement, il est nécessaire de revoir le dispositif d'évaluation des personnes en partant de leur potentialité avant d'étudier leur incapacité.
Ce sera l'une des réflexion que je compte mener dans le cadre de la réforme du 30 juin 1975.
Il s'agit de tisser autour des personnes handicapées, une toile d'attention, de solidarités d'efficacités pour combler leur handicap, valoriser leur potentialité et faire en sorte qu'elles aient toute leur place dans la société, parmi nous, avec nous.
Madame la Présidente, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, avec beaucoup d'autres, vous êtes au coeur de cette toile. Je ne doute pas que le colloque d'aujourd'hui vous permette encore d'améliorer la réponse aux attentes et aux besoins des intéressés. Je serais très attentive au conclusion qui pourront se dégager de vos réflexions et je suis prête à tenir compte dans la réforme de la loi de 1975 qui est sur le chantier et qui doit sortir courant 2003.
Bon travail.
(source http://www.sante.gouv.fr, le 26 novembre 2002)