Texte intégral
Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 16 novembre 1999
Dans deux semaines s'ouvriront à Seattle des négociations commerciales dites cycle millénaire qui seront longues - elles dureront au moins trois ans - et difficiles en raison de la confrontation des intérêts dans une économie mondialisée. Mais, n'oublions pas que l'économie française a bénéficié de son ouverture sur le monde. Nous devons nous rendre à Seattle en étant intransigeants sur nos valeurs, mais intelligemment.
Le mandat que nous avons confié à la Commission européenne est précis. Il consacre nos conceptions pour une vision globale de la mondialisation et des négociations. Nous voulons que s'imposent des normes sociales et environnementales. Nous avons obtenu que la Commission européenne prenne en compte l'exception culturelle et nous voulons préserver notre modèle agricole.
Dans ces négociations, nous avons un atout : l'Union européenne est plus unie que jamais. Le commissaire français, M. Lamy, sait sur quoi il doit négocier.
Nous ne serons à Seattle ni demandeurs, ni quémandeurs. Nous irons pour y faire des propositions et pour organiser la mondialisation, non pas pour la subir. Notre intelligence sera offensive./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 novembre 1999)
Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 30 novembre 1999
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
La conférence ministérielle de Seattle va s'ouvrir officiellement ce soir. Il est vrai que beaucoup y participeront, les gouvernements, bien sûr, mais aussi des syndicalistes, des organisations non gouvernementales, et il est également vrai que les médias de la planète entière seront tournés vers Seattle.
Cette réunion est importante et, comme vous le savez, l'Union européenne l'a préparée dans de bonnes conditions en fixant au Commissaire Pascal Lamy, qui va négocier au nom de l'Union européenne, un mandat précis et très politique.
Vous avez dit "mondialisation, libéralisation, uniformisation". Nous attendons de Seattle autre chose : la régulation. Nous pensons que l'Union européenne a intérêt au développement des échanges extérieurs. C'est une condition pour préserver ses emplois et sa croissance, et en même temps, nous souhaitons que ce libre-échange soit maîtrisé et régulé. C'est pourquoi, à Seattle, l'Union européenne demandera que soient inscrites, à l'agenda du prochain cycle, les questions relatives à une meilleure prise en compte par l'OMC des accords multilatéraux sur l'environnement - c'est une dimension essentielle -, la création d'un forum conjoint entre l'Organisation Internationale du Travail et l'OMC sur les normes sociales fondamentales, l'application du principe de précaution, dont vous parliez, pour les échanges, le respect de la diversité culturelle à travers l'exception culturelle, la transparence des marchés publics internationaux, la promotion de politiques agricoles qui restent fortes. Je crois donc que nous avons, dans cette négociation, des objectifs communs.
Soyez certains que nous resterons, à Seattle, fidèles au mandat adopté il y a un mois, que nous n'entendons pas nous engager dans un cycle de pure libéralisation des marchés et des échanges. C'est dans cet esprit que la délégation française, qui est représentée par Christian Sautter, Dominique Voynet, Catherine Trautmann et François Huwart, sera extrêmement vigilante au déroulement de cette Conférence. Nous savons que ce sera difficile mais nous sommes, croyez-le, très déterminés à faire valoir ce point de vue, tout en étant solidaires des pays en développement./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 décembre 1999
Dans deux semaines s'ouvriront à Seattle des négociations commerciales dites cycle millénaire qui seront longues - elles dureront au moins trois ans - et difficiles en raison de la confrontation des intérêts dans une économie mondialisée. Mais, n'oublions pas que l'économie française a bénéficié de son ouverture sur le monde. Nous devons nous rendre à Seattle en étant intransigeants sur nos valeurs, mais intelligemment.
Le mandat que nous avons confié à la Commission européenne est précis. Il consacre nos conceptions pour une vision globale de la mondialisation et des négociations. Nous voulons que s'imposent des normes sociales et environnementales. Nous avons obtenu que la Commission européenne prenne en compte l'exception culturelle et nous voulons préserver notre modèle agricole.
Dans ces négociations, nous avons un atout : l'Union européenne est plus unie que jamais. Le commissaire français, M. Lamy, sait sur quoi il doit négocier.
Nous ne serons à Seattle ni demandeurs, ni quémandeurs. Nous irons pour y faire des propositions et pour organiser la mondialisation, non pas pour la subir. Notre intelligence sera offensive./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 novembre 1999)
Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 30 novembre 1999
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
La conférence ministérielle de Seattle va s'ouvrir officiellement ce soir. Il est vrai que beaucoup y participeront, les gouvernements, bien sûr, mais aussi des syndicalistes, des organisations non gouvernementales, et il est également vrai que les médias de la planète entière seront tournés vers Seattle.
Cette réunion est importante et, comme vous le savez, l'Union européenne l'a préparée dans de bonnes conditions en fixant au Commissaire Pascal Lamy, qui va négocier au nom de l'Union européenne, un mandat précis et très politique.
Vous avez dit "mondialisation, libéralisation, uniformisation". Nous attendons de Seattle autre chose : la régulation. Nous pensons que l'Union européenne a intérêt au développement des échanges extérieurs. C'est une condition pour préserver ses emplois et sa croissance, et en même temps, nous souhaitons que ce libre-échange soit maîtrisé et régulé. C'est pourquoi, à Seattle, l'Union européenne demandera que soient inscrites, à l'agenda du prochain cycle, les questions relatives à une meilleure prise en compte par l'OMC des accords multilatéraux sur l'environnement - c'est une dimension essentielle -, la création d'un forum conjoint entre l'Organisation Internationale du Travail et l'OMC sur les normes sociales fondamentales, l'application du principe de précaution, dont vous parliez, pour les échanges, le respect de la diversité culturelle à travers l'exception culturelle, la transparence des marchés publics internationaux, la promotion de politiques agricoles qui restent fortes. Je crois donc que nous avons, dans cette négociation, des objectifs communs.
Soyez certains que nous resterons, à Seattle, fidèles au mandat adopté il y a un mois, que nous n'entendons pas nous engager dans un cycle de pure libéralisation des marchés et des échanges. C'est dans cet esprit que la délégation française, qui est représentée par Christian Sautter, Dominique Voynet, Catherine Trautmann et François Huwart, sera extrêmement vigilante au déroulement de cette Conférence. Nous savons que ce sera difficile mais nous sommes, croyez-le, très déterminés à faire valoir ce point de vue, tout en étant solidaires des pays en développement./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 décembre 1999