Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question d'actualité sur les mesures prises en faveur des victimes des inondations dans le Sud-Est, à l'Assemblée nationale le 1er octobre 2002.

Prononcé le 1er octobre 2002

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Circonstance : Séance des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale le 1er octobre 2002

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
A l'occasion de la première réponse du Gouvernement à une première question d'actualité de cette législature, permettez moi simplement de vous dire combien nous considérons ce temps de la démocratie parlementaire comme un temps fort. C'est pour cela que j'ai demandé à l'ensemble des membres du Gouvernement d'apporter des réponses précises et concrètes aux questions que posent les parlementaires et, au delà, aux interrogations qui sont celles des Français que vous représentez. Je tiens aussi à dire que l'ensemble du Gouvernement participera à ces échanges, avec conviction, avec le respect de chacune des convictions, mais aussi avec cet esprit de mai qui fait que nous avons la République en partage, et que je me sens responsable, mais je vous sens et nous nous sentons tous co-responsables de l'estime que portent les Français à la République et à la politique. C'est pour cela que nous fuirons les polémiques et nous essayerons de faire en sorte que réponse vous soit donnée.
Monsieur le député, j'en viens à votre question pour vous dire combien toute la communauté nationale a été atteinte, touchée, par cette terrible catastrophe suite aux violents orages des 8 et 9 septembre dernier. Nous avons tous ces visages en mémoire, et nous n'oublions pas ces disparus, ces morts, aussi brutales que révoltantes. Nous devons, les uns et les autres, essayer de faire face à une situation d'une exceptionnelle gravité. Je salue l'action de tous les élus, de tous les bénévoles, de tous les services publics, qui ont fait face à cette particulière gravité.
Dès le 9 septembre, le ministre de l'Intérieur était sur place pour coordonner l'action publique. Tout de suite, nous avons déclenché le plan ORSEC et, le 10, j'étais moi même sur place pour prendre la mesure de la catastrophe et pour déclencher les premières aides d'urgence : 10 millions d'euros qui ont été immédiatement délégués aux préfectures. Plusieurs visites ministérielles ont ensuite permis à la fois de traiter les questions d'urgence, comme celle du logement temporaire qu'il fallait trouver pour plusieurs milliers de personnes, pour faire face aux difficultés des uns et des autres. Et puis aussi des visites pour penser à l'avenir, aux dispositifs d'alerte dont vous avez parlé, mais aussi aux futures inondations. C'était l'objet notamment du travail fait par R. Bachelot.
Dans ce contexte là, le ministre de l'Intérieur a réuni l'ensemble des élus, lundi dernier 30 septembre, pour présenter les différentes initiatives que le Gouvernement entend prendre pour faire face aux conclusions de la Commission d'évaluation que nous avions envoyée sur place, et qui a évalué à plus de 1,2 milliard d'euros le coût de cette catastrophe, le coût matériel. Le coût humain, lui, n'est pas chiffrable.
Il est évident que nous avons beaucoup de travail à faire pour coordonner cette aide, pour mobiliser tous les services. C'est pour cela que je tiendrai un Comité interministériel le 8 octobre, et que nous en débattrons au Conseil des ministres le 9 octobre. Un mois après, l'ensemble du dispositif sera opérationnel.
Cette situation est particulièrement dramatique. Nous savons tous que l'action publique a de grandes vertus : l'efficacité, la générosité. Je ferai en sorte que sur ce dossier, elles puissent s'exprimer.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 2 octobre 2002)