Texte intégral
Le gouvernement a décidé ce matin de tripatouiller les modes de scrutin en obéissant aux ordres d'un seul parti, l'UMP.
La loi électorale, c'est la protection des citoyens, c'est la règle du jeu dans une démocratie.
Une bonne loi électorale doit être juste, honnête, transparente et acceptée par tous.
Pour être honnête, un changement du mode de scrutin devrait recueillir l'assentiment de toutes les grandes forces du pays. Or, c'est exactement le contraire : toutes les formations politiques de droite, de gauche et du centre, à l'exception de l'UMP, sont contre ce tripatouillage. Ce texte n'est donc pas la règle du jeu honnête d'une démocratie, mais l'instrument du verrouillage par un seul mouvement.
Pour être juste, la loi électorale doit garantir à chacun une représentation équitable. Or, c'est exactement le contraire : on cherche à éliminer la représentation de la majorité des Français.
Pour être transparent, il doit être compréhensible par tous. Or, aucun responsable - vous en avez fait l'expérience - ne peut se risquer à expliquer, aujourd'hui, même à des experts, le scrutin des élections européennes !
Autrement dit, on assiste au contraire exact de ce qu'on avait promis aux Français au mois de mai.
On leur avait promis de s'occuper des choses essentielles : or, alors que nous avons aujourd'hui devant nous la question de la paix et de la guerre, la question des retraites, l'explosion des déficits, les plans sociaux, voilà que le gouvernement donne la priorité des priorités à la question de savoir comment verrouiller les élections à venir au bon gré de l'UMP et contre les autres courants de la démocratie française !
On avait promis au printemps de réformer l'État, en donnant de l'importance au point de vue de " la France d'en bas " ! Le mode de scrutin des élections européennes est illisible. Il empêchera tout débat européen compréhensible et il conduira à faire élire dans une région des candidats pour lesquels les électeurs n'auront pas voté et à ne pas faire élire des candidats pour lesquels les électeurs auront voté !
On avait promis le dialogue et la concertation. Je vous rappelle que tous les partis politiques ont été reçus. Ils se sont tous, sans exception, prononcés contre les choix du pouvoir aujourd'hui. Des engagements précis ont été pris par le gouvernement. Ces engagements ne sont pas respectés. C'est au point que le texte qui a été adopté ce matin n'est pas le texte envoyé au Conseil d'État ! Et vous l'avez vu, c'est l'UMP qui a triomphalement annoncé ce changement. Il a suffit que M. Juppé donne des instructions, pour que le gouvernement change de ligne !
Et tout cela pourquoi ? Pour verrouiller, croit-on, les élections à venir, et verrouiller, croit-on, pour toujours le monopole d'un parti qui a déjà, aujourd'hui, tous les pouvoirs d'État en France !
Le parti gouvernemental croit que les Français laisseront faire parce qu'il imagine qu'ils n'y comprendront rien.
Je veux rappeler que dans le score de Jacques Chirac au deuxième tour de l'élection présidentielle, l'UMP était minoritaire ! Il est temps que tous ceux qui ont appelé à voter pour le Président de la République se fassent entendre pour défendre le pluralisme et les droits du citoyen.
J'appelle donc toutes les forces démocratiques à créer le " mouvement des 63 " - " 63 " c'est 82 % au deuxième tour moins 19 % du premier tour - et à se réunir, la semaine prochaine, dans le respect légitime de toutes les différences qui les séparent, pour exiger que la démocratie française soit juste et transparente, et que les manipulations n'y aient plus droit de cité.
(Source http://www.udf.org, le 29 janvier 2003)
La loi électorale, c'est la protection des citoyens, c'est la règle du jeu dans une démocratie.
Une bonne loi électorale doit être juste, honnête, transparente et acceptée par tous.
Pour être honnête, un changement du mode de scrutin devrait recueillir l'assentiment de toutes les grandes forces du pays. Or, c'est exactement le contraire : toutes les formations politiques de droite, de gauche et du centre, à l'exception de l'UMP, sont contre ce tripatouillage. Ce texte n'est donc pas la règle du jeu honnête d'une démocratie, mais l'instrument du verrouillage par un seul mouvement.
Pour être juste, la loi électorale doit garantir à chacun une représentation équitable. Or, c'est exactement le contraire : on cherche à éliminer la représentation de la majorité des Français.
Pour être transparent, il doit être compréhensible par tous. Or, aucun responsable - vous en avez fait l'expérience - ne peut se risquer à expliquer, aujourd'hui, même à des experts, le scrutin des élections européennes !
Autrement dit, on assiste au contraire exact de ce qu'on avait promis aux Français au mois de mai.
On leur avait promis de s'occuper des choses essentielles : or, alors que nous avons aujourd'hui devant nous la question de la paix et de la guerre, la question des retraites, l'explosion des déficits, les plans sociaux, voilà que le gouvernement donne la priorité des priorités à la question de savoir comment verrouiller les élections à venir au bon gré de l'UMP et contre les autres courants de la démocratie française !
On avait promis au printemps de réformer l'État, en donnant de l'importance au point de vue de " la France d'en bas " ! Le mode de scrutin des élections européennes est illisible. Il empêchera tout débat européen compréhensible et il conduira à faire élire dans une région des candidats pour lesquels les électeurs n'auront pas voté et à ne pas faire élire des candidats pour lesquels les électeurs auront voté !
On avait promis le dialogue et la concertation. Je vous rappelle que tous les partis politiques ont été reçus. Ils se sont tous, sans exception, prononcés contre les choix du pouvoir aujourd'hui. Des engagements précis ont été pris par le gouvernement. Ces engagements ne sont pas respectés. C'est au point que le texte qui a été adopté ce matin n'est pas le texte envoyé au Conseil d'État ! Et vous l'avez vu, c'est l'UMP qui a triomphalement annoncé ce changement. Il a suffit que M. Juppé donne des instructions, pour que le gouvernement change de ligne !
Et tout cela pourquoi ? Pour verrouiller, croit-on, les élections à venir, et verrouiller, croit-on, pour toujours le monopole d'un parti qui a déjà, aujourd'hui, tous les pouvoirs d'État en France !
Le parti gouvernemental croit que les Français laisseront faire parce qu'il imagine qu'ils n'y comprendront rien.
Je veux rappeler que dans le score de Jacques Chirac au deuxième tour de l'élection présidentielle, l'UMP était minoritaire ! Il est temps que tous ceux qui ont appelé à voter pour le Président de la République se fassent entendre pour défendre le pluralisme et les droits du citoyen.
J'appelle donc toutes les forces démocratiques à créer le " mouvement des 63 " - " 63 " c'est 82 % au deuxième tour moins 19 % du premier tour - et à se réunir, la semaine prochaine, dans le respect légitime de toutes les différences qui les séparent, pour exiger que la démocratie française soit juste et transparente, et que les manipulations n'y aient plus droit de cité.
(Source http://www.udf.org, le 29 janvier 2003)