Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Regardez cette image : nous ne sommes pas à Dresde, nous ne sommes pas à Prague, nous sommes à Paris en 1910. Vous le savez, Paris est menacé par le risque d'une crue centennale de la Seine. C'est une menace que les météorologues annoncent, que la Préfecture de Paris a rappelée, et que les services du ministère de la Culture, et en premier lieu la Direction des Musée de France, prennent au sérieux.
C'est la raison pour laquelle, dès mon arrivée au ministère de la Culture, j'ai demandé à mon cabinet et à mes services de mettre en uvre un plan de mise à l'abri des réserves et des collections situées en sous-sol des bâtiments menacés. Ces bâtiments sont le Musée du Louvre, le Musée d'Orsay, le Musée des arts décoratifs, le Centre de recherche et de restauration des musées de France et l'école nationale supérieure des Beaux-Arts. Le plan de sauvegarde concerne également d'autres établissements du ministère, le Centre Pompidou par exemple, qui, s'ils ne sont pas directement concernés par un débordement du fleuve, seraient menacés par une remontée des nappes phréatiques ou des égouts.
Nous lançons par conséquent aujourd'hui la plus importante campagne de déménagement d'uvres d'art depuis 1940, quand les musées nationaux ont mis les collections nationales à l'abri des dommages de guerre. C'est une campagne gigantesque par le nombre d'uvres concernées, car plus de 100 000 uvres seront déplacées, ce qui équivaut à plus de 1 000 trajets en camion. C'est également une opération très délicate, puisque des uvres de toutes tailles prendront la route. On y trouvera à la fois des sculptures, des peintures, des gravures, mais également des affiches du musée de la Publicité, des vêtements du musée de la Mode, et même une bouche de métro sculptée par Hector Guimard.
La mobilisation du ministère de la Culture s'est développée suivant deux grands axes.
Dès l'été 2002, nous avons mis en uvre un plan de mouvement des uvres à l'intérieur des établissements menacés, vers des parties non inondables. Nous avons également mis en place un protocole qui permettrait, si la crue survenait, de protéger, autant que possible, les bâtiments et de déménager en 72 heures les uvres encore maintenues en zone inondable.
Le second axe de notre plan de mobilisation vise à déménager les réserves menacées, et à les installer dans un site non inondable au nord de Paris. Il fallait lancer un appel d'offre pour l'emballage, le conditionnement, le déménagement, le stockage, le gardiennage de ces réserves.
Il fallait par ailleurs mettre en oeuvre les travaux de gros uvre, de câblage, de sécurisation, de climatisation, d'équipement de la future réserve.
Il fallait encore organiser l'emballage des uvres, en commençant par les réserves du Musée de l'Orangerie, provisoirement déposées au Centre de recherche et de restauration des musées de France.
Aujourd'hui 13 février, le déménagement proprement dit des uvres commence, au Musée d'Orsay tout d'abord, puis dans les autres musées à partir de lundi prochain. Il s'achèvera le 7 avril.
Pour l'ensemble de ces opérations, j'ai débloqué un budget exceptionnel de plus de 5 millions d'euros. C'est considérable. C'était nécessaire. Il fallait faire vite surtout.
Nous n'en resterons pas là. En effet, la réserve que nous avons équipée est une solution temporaire. Dès à présent, j'ai demandé à Francine Mariani-Ducray, directrice des Musées de France, de prendre toute mesure pour que soit réalisée et équipée pour nos collections une réserve définitive qui permette à nos conservateurs et à tous les professionnels des musées d'accéder aux collections dans les meilleures conditions.
Nous avons confié ces investigations à l'Etablissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EMOC). Il convient naturellement de ne pas exclure a priori la possibilité de réaliser des réserves étanches. Mais par ailleurs, tout doit être mise en uvre pour sauvegarder les collections nationales.
Pour leur travail patient et colossal, je tiens à remercier l'ensemble des personnels scientifiques, techniques, ouvriers, administratifs des musées, l'ensemble des services de la DMF, ainsi que les entreprises qui sont nos partenaires pour cette opération.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 14 février 2003)
Regardez cette image : nous ne sommes pas à Dresde, nous ne sommes pas à Prague, nous sommes à Paris en 1910. Vous le savez, Paris est menacé par le risque d'une crue centennale de la Seine. C'est une menace que les météorologues annoncent, que la Préfecture de Paris a rappelée, et que les services du ministère de la Culture, et en premier lieu la Direction des Musée de France, prennent au sérieux.
C'est la raison pour laquelle, dès mon arrivée au ministère de la Culture, j'ai demandé à mon cabinet et à mes services de mettre en uvre un plan de mise à l'abri des réserves et des collections situées en sous-sol des bâtiments menacés. Ces bâtiments sont le Musée du Louvre, le Musée d'Orsay, le Musée des arts décoratifs, le Centre de recherche et de restauration des musées de France et l'école nationale supérieure des Beaux-Arts. Le plan de sauvegarde concerne également d'autres établissements du ministère, le Centre Pompidou par exemple, qui, s'ils ne sont pas directement concernés par un débordement du fleuve, seraient menacés par une remontée des nappes phréatiques ou des égouts.
Nous lançons par conséquent aujourd'hui la plus importante campagne de déménagement d'uvres d'art depuis 1940, quand les musées nationaux ont mis les collections nationales à l'abri des dommages de guerre. C'est une campagne gigantesque par le nombre d'uvres concernées, car plus de 100 000 uvres seront déplacées, ce qui équivaut à plus de 1 000 trajets en camion. C'est également une opération très délicate, puisque des uvres de toutes tailles prendront la route. On y trouvera à la fois des sculptures, des peintures, des gravures, mais également des affiches du musée de la Publicité, des vêtements du musée de la Mode, et même une bouche de métro sculptée par Hector Guimard.
La mobilisation du ministère de la Culture s'est développée suivant deux grands axes.
Dès l'été 2002, nous avons mis en uvre un plan de mouvement des uvres à l'intérieur des établissements menacés, vers des parties non inondables. Nous avons également mis en place un protocole qui permettrait, si la crue survenait, de protéger, autant que possible, les bâtiments et de déménager en 72 heures les uvres encore maintenues en zone inondable.
Le second axe de notre plan de mobilisation vise à déménager les réserves menacées, et à les installer dans un site non inondable au nord de Paris. Il fallait lancer un appel d'offre pour l'emballage, le conditionnement, le déménagement, le stockage, le gardiennage de ces réserves.
Il fallait par ailleurs mettre en oeuvre les travaux de gros uvre, de câblage, de sécurisation, de climatisation, d'équipement de la future réserve.
Il fallait encore organiser l'emballage des uvres, en commençant par les réserves du Musée de l'Orangerie, provisoirement déposées au Centre de recherche et de restauration des musées de France.
Aujourd'hui 13 février, le déménagement proprement dit des uvres commence, au Musée d'Orsay tout d'abord, puis dans les autres musées à partir de lundi prochain. Il s'achèvera le 7 avril.
Pour l'ensemble de ces opérations, j'ai débloqué un budget exceptionnel de plus de 5 millions d'euros. C'est considérable. C'était nécessaire. Il fallait faire vite surtout.
Nous n'en resterons pas là. En effet, la réserve que nous avons équipée est une solution temporaire. Dès à présent, j'ai demandé à Francine Mariani-Ducray, directrice des Musées de France, de prendre toute mesure pour que soit réalisée et équipée pour nos collections une réserve définitive qui permette à nos conservateurs et à tous les professionnels des musées d'accéder aux collections dans les meilleures conditions.
Nous avons confié ces investigations à l'Etablissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EMOC). Il convient naturellement de ne pas exclure a priori la possibilité de réaliser des réserves étanches. Mais par ailleurs, tout doit être mise en uvre pour sauvegarder les collections nationales.
Pour leur travail patient et colossal, je tiens à remercier l'ensemble des personnels scientifiques, techniques, ouvriers, administratifs des musées, l'ensemble des services de la DMF, ainsi que les entreprises qui sont nos partenaires pour cette opération.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 14 février 2003)