Texte intégral
Stéphane Paoli. La CFDT réussira t-elle à renverser l'exception française du syndicalisme minoritaire en adhérents ? Comment en effet, efficacement renouer le dialogue social, si les salariés sont sous-représentés dans les entreprises ? Au Palais Omnisports de Bercy, la CFDT veut aujourd'hui faire une démonstration de force à deux mois des élections prud'homales. Les batailles des retraites, des 35 heures, du pouvoir d'achat ou de l'emploi redonneront-elles aux salariés l'envie de se syndiquer ? Invité de Question directe, François CHEREQUE, secrétaire général de la CFDT bonjour ! Moins de 10 % de salariés syndiqués en France, est-ce que cela veut dire moins de 10 % de dialogue social ?
François Chérèque. Il est inévitable que le dialogue social est aussi dépendant du niveau de syndicalisation. Mais plus que ça, ce sont les droits, les acquis et les avantages des salariés qui sont aussi directement liés au nombre de syndiqués et surtout à la présence de syndicats dans les entreprises. Si le code du travail en France est normalement le même pour tout le monde, on voit bien que son application dans les entreprises est différent selon la présence ou non de syndicats. Là où il y a des syndicats les choses se passent mieux, on arrive à négocier plus que ce que le code du travail nous donne. Par exemple, la protection maladie complémentaire, là où il n'y a pas de syndicats, ces avantages n'existent pas. Les syndicats sont implantés dans les services publics, dans les grandes entreprises et ont grande difficulté dans les plus petites entreprises. Donc là on a un syndicalisme à deux vitesses que la CFDT n'accepte pas.
Mais alors selon vous à qui la faute, car il y a une vraie réflexion qui est entamée. Après tout, les salariés ont tous envie de savoir leurs droits, or ils sont 10 % à peine, même pas 10 % à être syndiqués dans ce pays pourquoi ça ?
On se pose la question à la CFDT, la même que doivent se poser les politiques suite au 21 avril. Quelle est cette distance qui a été marquée entre les électeurs et les politiques. On s'interroge : est-ce que cette distance n'existe pas aussi pour nous ? Alors il y a plusieurs raisons, d'abord parce que le dialogue social n'est pas une spécialité française. Les politiques ont tendance à décider sans laisser les partenaires sociaux décider. On le voit bien par exemple, dernièrement sur les 35 heures, où une nouvelle fois on était sur un sujet spécifique que personne ne contestait, étant un sujet de dialogue social, de négociation. Et encore une fois, c'est les politiques qui se sont emparés du sujet et qui décident par la loi.
Vous allez loin, vous avez dit, cela pose la question de confiance, pourquoi vous n'avez pas confiance aujourd'hui dans la façon dont peut se nouer ou pas une négociation avec le gouvernement ?
La négociation, laisser les partenaires sociaux les mener tout seul, d'une façon autonome. Le gouvernement doit faire ce que le président de la République nous a promis pendant la campagne et qui est en fait le système européen. Tous les sujets sociaux doivent être négocier par les partenaires sociaux et s'ils trouvent un accord, on reprend les éléments de cet accord dans la loi. S'ils ne trouvent pas d'accord, alors les politiques prennent leurs responsabilités. Or dans notre pays, les politiques ne peuvent pas s'empêcher de décider à la place des partenaires sociaux. Ce qui fait qu'inévitablement toutes les inégalités créés dans ce pays sont d'abord reprocher aux politiques. Alors que si on laisse le dialogue dans les entreprises, dans les branches professionnelles, il y aura des corps intermédiaires, des partenaires sociaux qui prennent leurs responsabilités et qui rendront des comptes aux salariés sur ce qu'ils font pour eux.
Mais alors cela fait déjà quelque temps que dans les syndicats et notamment à la CFDT, j'entends encore la voix de Madame Notat ici même qui disait, il faut renouer le dialogue social, il faut reconstruire le paysage social français, comment cela se fait qu'on n'y arrive pas, qui ne veut pas, est-ce que le Medef est un frein, est-ce que le Gouvernement est un frein, est-ce que les syndicats eux-mêmes ? Après tout sont-ils d'ailleurs en compétition, je parlais des prud'homales, est-ce qu'il y a une rivalité aujourd'hui entre la CFDT, la CGT, Force Ouvrière en vue des prud'homales pour être le principal syndicat ?
Tout le monde sait que le syndicalisme français est divisé, ce qui ne veut pas dire que nous sommes dans une rivalité difficile. Le dialogue est possible entre syndicats, on essaye tout du moins de le faire et en particulier dans les entreprises. Mais ce morcellement, le nombre de syndicats en France n'est pas favorable, bien évidemment, donc c'est de notre responsabilité. Mais aussi de faire un effort dans les entreprises de proximité, de privilégier aussi le dialogue et l'écoute avec les salariés. Nous allons lancer une grande campagne d'écoute après notre rassemblement de Bercy pour bien montrer aux salariés que tout ce qu'ils nous disent nous intéressent, et voir aussi où la CFDT n'est pas représentée. La CFDT, vous avez cité Nicole Notat, depuis douze ans a lancé une grande rencontre des salariés et on a doublé pratiquement notre nombre d'adhérents. On veut faire en cinq ans, ce qu'on a déjà fait en douze ans. Je crois qu'on y est capable. Et grâce au nombre d'adhérents dans la CFDT je pense que l'on devrait aussi améliorer le dialogue social, c'est notre force.
Avec en plus un outil là que vous vous donnez qui est un peu une première à ma connaissance, un sondage, sinon un sondage une enquête auprès des salariés pour leur demander ce qu'ils veulent, c'est cela ?
Oui, c'est une enquête très grand public, 300 000 exemplaires vont être distribués pour aller rencontrer les salariés, pour leur donner la parole sur les sujets qui concernent le travail, l'entreprise, mais aussi leur demander ce qu'ils attendent des syndicats. Parce que ce qu'attendent les salariés des syndicats nous intéressent bien évidemment pour ensuite amener des réponses à leurs difficultés, leurs difficultés quotidiennes ou autres.
Alors est-ce qu'au fond la grande difficulté, ce n'est pas celle du langage de vérité. Je prends un exemple, hier le président Chirac dit, " nous allons poursuivre notre politique de baisse d'impôt quoi qu'il arrive ". Ce matin dans les Echos, le ministre du Budget qui n'est rien moins qu'Alain LambertT dit, " oui, oui, la baisse d'impôt on pourra la poursuivre à condition d'avoir au moins 3 % de croissance ". Alors qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
Oest plutôt dans le flou bien évidemment ou dans l'imprécision. Le langage de vérité, la CFDT souhaite le tenir, d'ailleurs on le tient sur les retraites et il me semble qu'on est un peu les seul à le tenir sur ce sujet. Mais déjà on voit par exemple le ministre de l'Economie qui nous parle de récession ou de rigueur pour 2004, alors qu'il prend la décision en 2001 et 2002 de baisser les impôts. Il nous semble que la meilleure façon d'éviter la rigueur l'année prochaine, c'est d'avoir une vraie politique de l'emploi aujourd'hui et éventuellement de revenir sur une promesse électorale si elle n'est plus possible dans une période où l'économie n'est pas bonne.
C'est-à-dire au fond dire la vérité, dire on avait prévu de faire ça, on ne peut pas.
Oui, dire la vérité, il n'y a pas de honte de dire concrètement on a des difficultés économiques. Au lieu de faire ces baisses des impôts on réoriente nos priorités sur l'emploi, le soutien de l'activité et au lieu de faire une politique en solo au niveau du budget de l'Etat, on dit qu'au niveau européen, avec les autres pays, on essaye de faire une relance de l'économie. Ce que ne fait pas le gouvernement et ce qui est un vrai problème, c'est aujourd'hui que l'on anticipe les difficultés de demain.
Mais vous pensez qu'au moment où l'on se pose de plus en plus de questions sur la croissance, l'environnement international ne va pas beaucoup nous aider à avancer dans ce domaine. Comment va faire pour essayer de répondre le mieux possible aux questions qui sont importantes, celle de l'emploi et celle en effet des retraites, comment les financer ? Est-ce qu'on a des éléments de réponse possibles dans cet univers à ce point imprévisible ?
Sur l'emploi il me semble qu'il y a trois directions qu'il faut mettre en uvre, tout d'abord les partenaires sociaux doivent prendre leurs responsabilités, ne pas trop attendre de l'Etat. On a des négociations à rouvrir en particulier sur la formation professionnelle. Je suis toujours surpris quand il y a un plan social dans une entreprise, de voir des salariés qui disent qu'ils travaillent depuis 22 ou 23 ans et qu'ils n'ont jamais eu de formation. Donc faisons en sorte que ces gens là aient une formation pour anticiper les difficultés. Il faut aussi retravailler sur l'accompagnement des chômeurs. Il faut ensuite que le Gouvernement nous aide, nous les partenaires sociaux pour des plans de reconversion très efficaces, mais aussi des aides aux bassins d'emploi en difficultés. Peut-être que " Monsieur restructuration " va nous aider là-dessus. Et ensuite que le gouvernement français au niveau européen relance la discussion sur la politique économique et la politique budgétaire pour relancer une vraie politique de l'emploi, non pas en solo au niveau français, mais au niveau européen.
Il y a une volonté très marquée de la CFDT d'essayer justement de faire en sorte que le débat maintenant s'inscrive au niveau européen. Et d'ailleurs peut-il avoir d'autres réponses possibles sur la question de l'emploi qu'en dehors de l'espace européen ?
C'est une réponse de fond. J'étais la semaine dernière au Comité directeur de la Confédération européenne de syndicats, les syndicalistes espagnols, les syndicalistes allemands, les syndicalistes belges, les syndicalistes anglais tiennent ce discours là. Donc il serait quand même important que cela ne soit pas que les syndicalistes qui posent ce problème , mais que les chefs de gouvernement eux aussi posent ce problème au niveau européen.
Il n'y a pas vraiment de connexion intergouvernementale sur ce thème aujourd'hui à votre connaissance ?
On le voit bien sur le problème de la politique budgétaire, où le gouvernement français a décidé seul, sans concertation. Donc qu'il prenne une décision de geler le déficit, certes, mais pourquoi faire. Quelle est la coordination au niveau européen pour vraiment relancer l'économie au niveau européenne au bénéfice de l'emploi.
(Source http://www.cfdt.fr, le 17 octobre 2002)
François Chérèque. Il est inévitable que le dialogue social est aussi dépendant du niveau de syndicalisation. Mais plus que ça, ce sont les droits, les acquis et les avantages des salariés qui sont aussi directement liés au nombre de syndiqués et surtout à la présence de syndicats dans les entreprises. Si le code du travail en France est normalement le même pour tout le monde, on voit bien que son application dans les entreprises est différent selon la présence ou non de syndicats. Là où il y a des syndicats les choses se passent mieux, on arrive à négocier plus que ce que le code du travail nous donne. Par exemple, la protection maladie complémentaire, là où il n'y a pas de syndicats, ces avantages n'existent pas. Les syndicats sont implantés dans les services publics, dans les grandes entreprises et ont grande difficulté dans les plus petites entreprises. Donc là on a un syndicalisme à deux vitesses que la CFDT n'accepte pas.
Mais alors selon vous à qui la faute, car il y a une vraie réflexion qui est entamée. Après tout, les salariés ont tous envie de savoir leurs droits, or ils sont 10 % à peine, même pas 10 % à être syndiqués dans ce pays pourquoi ça ?
On se pose la question à la CFDT, la même que doivent se poser les politiques suite au 21 avril. Quelle est cette distance qui a été marquée entre les électeurs et les politiques. On s'interroge : est-ce que cette distance n'existe pas aussi pour nous ? Alors il y a plusieurs raisons, d'abord parce que le dialogue social n'est pas une spécialité française. Les politiques ont tendance à décider sans laisser les partenaires sociaux décider. On le voit bien par exemple, dernièrement sur les 35 heures, où une nouvelle fois on était sur un sujet spécifique que personne ne contestait, étant un sujet de dialogue social, de négociation. Et encore une fois, c'est les politiques qui se sont emparés du sujet et qui décident par la loi.
Vous allez loin, vous avez dit, cela pose la question de confiance, pourquoi vous n'avez pas confiance aujourd'hui dans la façon dont peut se nouer ou pas une négociation avec le gouvernement ?
La négociation, laisser les partenaires sociaux les mener tout seul, d'une façon autonome. Le gouvernement doit faire ce que le président de la République nous a promis pendant la campagne et qui est en fait le système européen. Tous les sujets sociaux doivent être négocier par les partenaires sociaux et s'ils trouvent un accord, on reprend les éléments de cet accord dans la loi. S'ils ne trouvent pas d'accord, alors les politiques prennent leurs responsabilités. Or dans notre pays, les politiques ne peuvent pas s'empêcher de décider à la place des partenaires sociaux. Ce qui fait qu'inévitablement toutes les inégalités créés dans ce pays sont d'abord reprocher aux politiques. Alors que si on laisse le dialogue dans les entreprises, dans les branches professionnelles, il y aura des corps intermédiaires, des partenaires sociaux qui prennent leurs responsabilités et qui rendront des comptes aux salariés sur ce qu'ils font pour eux.
Mais alors cela fait déjà quelque temps que dans les syndicats et notamment à la CFDT, j'entends encore la voix de Madame Notat ici même qui disait, il faut renouer le dialogue social, il faut reconstruire le paysage social français, comment cela se fait qu'on n'y arrive pas, qui ne veut pas, est-ce que le Medef est un frein, est-ce que le Gouvernement est un frein, est-ce que les syndicats eux-mêmes ? Après tout sont-ils d'ailleurs en compétition, je parlais des prud'homales, est-ce qu'il y a une rivalité aujourd'hui entre la CFDT, la CGT, Force Ouvrière en vue des prud'homales pour être le principal syndicat ?
Tout le monde sait que le syndicalisme français est divisé, ce qui ne veut pas dire que nous sommes dans une rivalité difficile. Le dialogue est possible entre syndicats, on essaye tout du moins de le faire et en particulier dans les entreprises. Mais ce morcellement, le nombre de syndicats en France n'est pas favorable, bien évidemment, donc c'est de notre responsabilité. Mais aussi de faire un effort dans les entreprises de proximité, de privilégier aussi le dialogue et l'écoute avec les salariés. Nous allons lancer une grande campagne d'écoute après notre rassemblement de Bercy pour bien montrer aux salariés que tout ce qu'ils nous disent nous intéressent, et voir aussi où la CFDT n'est pas représentée. La CFDT, vous avez cité Nicole Notat, depuis douze ans a lancé une grande rencontre des salariés et on a doublé pratiquement notre nombre d'adhérents. On veut faire en cinq ans, ce qu'on a déjà fait en douze ans. Je crois qu'on y est capable. Et grâce au nombre d'adhérents dans la CFDT je pense que l'on devrait aussi améliorer le dialogue social, c'est notre force.
Avec en plus un outil là que vous vous donnez qui est un peu une première à ma connaissance, un sondage, sinon un sondage une enquête auprès des salariés pour leur demander ce qu'ils veulent, c'est cela ?
Oui, c'est une enquête très grand public, 300 000 exemplaires vont être distribués pour aller rencontrer les salariés, pour leur donner la parole sur les sujets qui concernent le travail, l'entreprise, mais aussi leur demander ce qu'ils attendent des syndicats. Parce que ce qu'attendent les salariés des syndicats nous intéressent bien évidemment pour ensuite amener des réponses à leurs difficultés, leurs difficultés quotidiennes ou autres.
Alors est-ce qu'au fond la grande difficulté, ce n'est pas celle du langage de vérité. Je prends un exemple, hier le président Chirac dit, " nous allons poursuivre notre politique de baisse d'impôt quoi qu'il arrive ". Ce matin dans les Echos, le ministre du Budget qui n'est rien moins qu'Alain LambertT dit, " oui, oui, la baisse d'impôt on pourra la poursuivre à condition d'avoir au moins 3 % de croissance ". Alors qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
Oest plutôt dans le flou bien évidemment ou dans l'imprécision. Le langage de vérité, la CFDT souhaite le tenir, d'ailleurs on le tient sur les retraites et il me semble qu'on est un peu les seul à le tenir sur ce sujet. Mais déjà on voit par exemple le ministre de l'Economie qui nous parle de récession ou de rigueur pour 2004, alors qu'il prend la décision en 2001 et 2002 de baisser les impôts. Il nous semble que la meilleure façon d'éviter la rigueur l'année prochaine, c'est d'avoir une vraie politique de l'emploi aujourd'hui et éventuellement de revenir sur une promesse électorale si elle n'est plus possible dans une période où l'économie n'est pas bonne.
C'est-à-dire au fond dire la vérité, dire on avait prévu de faire ça, on ne peut pas.
Oui, dire la vérité, il n'y a pas de honte de dire concrètement on a des difficultés économiques. Au lieu de faire ces baisses des impôts on réoriente nos priorités sur l'emploi, le soutien de l'activité et au lieu de faire une politique en solo au niveau du budget de l'Etat, on dit qu'au niveau européen, avec les autres pays, on essaye de faire une relance de l'économie. Ce que ne fait pas le gouvernement et ce qui est un vrai problème, c'est aujourd'hui que l'on anticipe les difficultés de demain.
Mais vous pensez qu'au moment où l'on se pose de plus en plus de questions sur la croissance, l'environnement international ne va pas beaucoup nous aider à avancer dans ce domaine. Comment va faire pour essayer de répondre le mieux possible aux questions qui sont importantes, celle de l'emploi et celle en effet des retraites, comment les financer ? Est-ce qu'on a des éléments de réponse possibles dans cet univers à ce point imprévisible ?
Sur l'emploi il me semble qu'il y a trois directions qu'il faut mettre en uvre, tout d'abord les partenaires sociaux doivent prendre leurs responsabilités, ne pas trop attendre de l'Etat. On a des négociations à rouvrir en particulier sur la formation professionnelle. Je suis toujours surpris quand il y a un plan social dans une entreprise, de voir des salariés qui disent qu'ils travaillent depuis 22 ou 23 ans et qu'ils n'ont jamais eu de formation. Donc faisons en sorte que ces gens là aient une formation pour anticiper les difficultés. Il faut aussi retravailler sur l'accompagnement des chômeurs. Il faut ensuite que le Gouvernement nous aide, nous les partenaires sociaux pour des plans de reconversion très efficaces, mais aussi des aides aux bassins d'emploi en difficultés. Peut-être que " Monsieur restructuration " va nous aider là-dessus. Et ensuite que le gouvernement français au niveau européen relance la discussion sur la politique économique et la politique budgétaire pour relancer une vraie politique de l'emploi, non pas en solo au niveau français, mais au niveau européen.
Il y a une volonté très marquée de la CFDT d'essayer justement de faire en sorte que le débat maintenant s'inscrive au niveau européen. Et d'ailleurs peut-il avoir d'autres réponses possibles sur la question de l'emploi qu'en dehors de l'espace européen ?
C'est une réponse de fond. J'étais la semaine dernière au Comité directeur de la Confédération européenne de syndicats, les syndicalistes espagnols, les syndicalistes allemands, les syndicalistes belges, les syndicalistes anglais tiennent ce discours là. Donc il serait quand même important que cela ne soit pas que les syndicalistes qui posent ce problème , mais que les chefs de gouvernement eux aussi posent ce problème au niveau européen.
Il n'y a pas vraiment de connexion intergouvernementale sur ce thème aujourd'hui à votre connaissance ?
On le voit bien sur le problème de la politique budgétaire, où le gouvernement français a décidé seul, sans concertation. Donc qu'il prenne une décision de geler le déficit, certes, mais pourquoi faire. Quelle est la coordination au niveau européen pour vraiment relancer l'économie au niveau européenne au bénéfice de l'emploi.
(Source http://www.cfdt.fr, le 17 octobre 2002)