Déclaration de M. Alain Richard, ministre de la défense, sur le rôle central tenu par l'Onera dans le domaine de la recherche aéronautique et spatiale, Palaiseau le 11 juin 1999.

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Circonstance : Déplacement de M. Alain Richard à l'Onera, à Palaiseau le 11 juin 1999

Texte intégral

A l'issue de la visite tout à fait instructive de l'ONERA que je viens d'effectuer, je tiens à vous remercier pour votre accueil, et à saluer devant vous le rôle central joué par l'ONERA au sein de notre dispositif de recherche dans le domaine aéronautique et spatial.
J'ai pu prendre contact concrètement, au cours de cette visite dans vos murs, avec quelques-uns des domaines d'excellence de votre établissement et en particulier la furtivité et l'imagerie radar, l'optique et l'optronique.
Je remercie les personnels des laboratoires qui m'ont accueilli pour la clarté de leurs exposés, malgré l'aspect nécessairement technique, parfois ardu, de leur matière. Ils m'ont permis de prendre toute la mesure de leurs efforts pour développer les techniques les plus en pointe dans leur domaine de recherche.
Je suis conscient, plus généralement, des efforts entrepris depuis plusieurs années au sein de l'ONERA pour l'adapter à un monde en pleine mutation.
Les efforts importants de réorganisation et de restructuration doivent être poursuivis : il nous appartient en effet de promouvoir sans relâche l'utilisation optimale des crédits publics consacrés à la recherche dans le domaine aéronautique.
Dans cette perspective, je suis favorable au développement des contrats avec l'industrie. C'est un moyen efficace de permettre à la recherche conduite à l'ONERA de se diffuser dans le tissu industriel, et de contribuer ainsi à la création de richesse et d'emploi.
Plusieurs chantiers ont été ouverts. J'en citerai quelques uns : la diffusion d'une stratégie en matière de soufflerie, une meilleure coopération avec le CNES, la mise en place d'un partenariat avec la Direction des Centres d'Essais de la DGA.
En outre, j'attache un intérêt particulier à ce que les personnels de l'ONERA montrent l'exemple pour la mise en uvre rapide de la nouvelle loi sur la recherche technologique dont chacun doit bien saisir toutes les opportunités.
Parmi ces chantiers, je voudrais souligner l'importance que j'attache au développement d'une politique de coopération européenne. La constitution récente d'une association regroupant les organismes de recherche de sept pays européens va tout à fait dans le bon sens, et vient soutenir nos efforts.
Il faut bien voir que cette coopération est la seule voie possible pour conserver notre place, et je dirais presque, pour certains domaines, un langage commun avec les Etats-Unis. Même si les comparaisons sont difficiles, ceux-ci dépensent pour la recherche, chaque année, une somme équivalente à notre budget national de défense.
Il faut donc articuler nos efforts européens et en augmenter graduellement le total : à cet égard, des critères de dépense en matière de recherche seraient une voie possible pour accroître ou réorienter les budgets nationaux de défense.
Les efforts de modernisation de l'ONERA ont été engagés et conduits en étroite liaison et, parfois, sous l'impulsion du ministère de la Défense. Cela illustre une relation réussie entre un établissement de recherche et sa tutelle. Cette relation me paraît d'autant plus réussie que ce ministère, même s'il finance en quasi-totalité le budget de l'Office, associe étroitement le ministère de la Recherche et le ministère des Transports lorsqu'il s'agit de définir avec l'ONERA la politique de recherche.
De ce point de vue, l'ONERA mériterait sans doute de servir d'exemple à d'autres organismes qui n'ont pas su s'adapter aussi rapidement et avec autant de dynamisme aux évolutions économiques.
Les évolutions que connaît aujourd'hui l'ONERA sont pourtant source d'interrogation de la part des personnels. C'est bien légitime. J'ai eu l'occasion d'échanger sur ces questions il y a quelques instants avec les représentants du personnel. Je voudrais dire la confiance dans la capacité des personnels de l'ONERA à réussir la modernisation et à positionner l'Office comme un centre de recherche de tout premier plan au niveau européen.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 03 janvier 2000).