Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général,
Madame et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de vous recevoir, ici, aujourd'hui, pour la signature, entre la Communauté andine des nations (CAN) et la France, de ce Protocole de coopération. Ce texte témoigne des liens d'amitié et de coopération qui unissent nos pays. Ce sont des liens qui se sont particulièrement développés au cours de ces derniers mois.
Il y a moins d'une année de cela, Monsieur le Secrétaire général, vous aviez bien voulu me rendre visite en ces mêmes lieux. Je conserve de nos entretiens un souvenir de grande chaleur ; ils furent aussi l'occasion d'un échange approfondi sur le fond. Nous avions esquissé, à ce moment là, les contours d'un dialogue renforcé entre la CAN et la France . Quelques mois plus tard, début février 1999, au lendemain de l'investiture, à Caracas, du président Chavez, aujourd'hui même en visite de travail à Paris, nous nous étions retrouvés à Bogota, pour poursuivre ce premier entretien.
Ce fut l'occasion, lors d'une rencontre réunissant nos ambassadeurs et nos conseillers culturels et de coopération en poste dans les pays andins, d'évoquer les axes majeurs de notre coopération auprès de la CAN.
Dans un contexte d'intégration régionale en pleine évolution, nous avions dressé de nouvelles perspectives de partenariat et, en particulier, convenu de la mise en oeuvre d'un accord-cadre de coopération
Le Sommet de Rio, en juin dernier, a permis, lors d'un petit déjeuner de travail avec les ministres des Affaires étrangères des pays andins d'évoquer à nouveau la poursuite de ces projets.
Voilà pourquoi, Monsieur le Secrétaire général, je me félicite aujourd'hui de l'aboutissement heureux et rapide de nos échanges.
Notre coopération avec les pays de la région, est substantielle puisqu'elle mobilise des financements de l'ordre de 70 millions de Francs, en tenant compte du réseau scolaire et des Alliances françaises. Elle concerne l'éducation (formations supérieures et technologiques), l'audiovisuel, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (cinéma et télévision numériques), la "bonne gouvernance" (administration publique, judiciaire et policière), le développement durable (environnement) et la société civile (coopération décentralisée et ONG).
Lors de notre rencontre en février dernier, à Bogota, je soulignais combien, également, la dimension régionale de la coopération française est essentielle à mes yeux, tout particulièrement en zone andine, qui regroupe des universitaires, intellectuels et artistes avec qui nous entretenons des échanges de longue date.
De nouveaux programmes régionaux ont été évoqués. En particulier, un projet de création de "Maison du Droit" (bibliothèques, conférences) est à l'étude. De même, une mission, récemment effectuée auprès du siège de la CAN, à Lima, concernant un nouvel appui à l'harmonisation et à la consolidation du système statistique andin laisse augurer de nouvelles perspectives de partenariat. L'enveloppe destinée à ces programmes régionaux augmentera de près d'un tiers.
Les échanges économiques et commerciaux sont un volet important de l'approfondissement de nos relations. En matière d'échanges, les exportations françaises vers les pays andins ont totalisé en 1997, 18,2 % du total de nos exportations vers l'Amérique du Sud, tendance confirmée en 1998. A titre de comparaison, ce montant représente l'équivalent de nos exportations vers le Mexique et le tiers de nos ventes aux pays du MERCOSUR, dont le PIB est quatre fois supérieur à celui de la communauté andine des nations. L'Europe a pour sa part accrue de 35%, entre 1992 et 1997 ses importations, en provenance des pays andins, faisant de l'Union européenne le deuxième client de la sous-région.
En matière d'investissements, en 1997, le montant global des investissements directs français dans la CAN, étaient estimés à 4 milliards de dollars, soit un peu plus de 9% du total des investissements étrangers dans la région. En dépit d'une conjoncture économique régionale peu favorable, l'année 1998 et le début de 1999 ont été l'occasion d'un regain d'intérêt de nos entreprises pour les pays andins. Pour citer quelques cas : en Colombie, implantation de Carrefour, de Michelin, de Seb et de Danone ; au Pérou, arrivée de la BNP, d'Elf, de Total, de France Telecom, d'ADP et GTM Entrepose ; en Bolivie, investissements importants de Total, d'Elf, de la Lyonnaise des Eaux, elle même présente en Equateur aux côtés de Bouygues et enfin au Vénézuéla où 90 de nos entreprises, Total en tête, sont implantées dans le pays. Cette tendance à l'accroissement des investissements est perceptible d'ailleurs pour d'autres pays européens.
Notre coopération, vous le savez, s'inscrit également dans une dimension européenne. Je ne citerai que quelques exemples. La France, qui participe à près de la moitié des projets concernant la CAN, est le deuxième pays partenaire après l'Espagne, du programme ALFA d'échanges universitaires entre l'Amérique latine et l'Union européenne. Dans le cadre du programme INCO de coopération en matière de recherches et de développement technologique, la France participe à 45 % des projets impliquant la CAN ; elle est le deuxième pays partenaire après le Royaume Uni. En ce qui concerne l'aide au développement, la France apporte chaque année 165 millions de Francs aux programmes de coopération exécutés, en particulier dans le cadre de PVD-ALA, par la Commission. Ainsi, la CAN, désormais trentenaire, constitue-t-elle, à juste titre, l'un des interlocuteurs essentiels de l'Union Européenne qui est, faut-il le rappeler, le premier donateur dans cette région du monde.
Cette volonté, partagée, d'approfondir la coopération UE/CAN, a d'ailleurs été réaffirmée lors de la dernière réunion de la Commission mixte de Cartagène en 1999 avec un nouvel accord-cadre de coopération.
Notre aide bilatérale et européenne témoigne de la grande confiance que vos partenaires, accordent aux pays andins. L'intégration andine présente en effet aujourd'hui un caractère irréversible, comme en témoigne les solidarités économique, institutionnelle, et sociale en train d'émerger. Le XIème Sommet, à Carthagène, en Colombie, en mai dernier, a consacré la profonde accélération de ce processus régional.
La marche vers l'approfondissement du marché commun est indéniable. La dynamique du commerce intra-régional se traduit par une croissance moyenne annuelle de 24,1%, supérieure aux 18,5 % enregistrés par les ventes inter-régionales en Amérique latine.
Il faut toutefois souligner la volonté de la CAN d'approfondir le processus de convergence avec les pays et sous-ensembles régionaux voisins, en particulier, le Mercosur.
Monsieur le Secrétaire général,
Messieurs les Ambassadeurs,
Les résultats obtenus par le Secrétariat général de la CAN , aujourd'hui reconnue comme un outil d'intégration régionale avancé, en dépit d'un contexte régional particulièrement tourmenté, sont encourageants.
C'est dans ce contexte prometteur, que je suis fier, au nom de mon gouvernement, de signer aujourd'hui avec vous, ce Protocole de coopération, premier du genre avec une structure d'intégration régionale en Amérique latine.
Cette signature va permettre la mise en oeuvre rapide des actions de coopération, conjointement définies par nos deux parties, dans le cadre d'un programme de coopération substantiellement renforcé.
Je souhaite une longue et fructueuse vie à ce Protocole.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 octobre 1999)
.
Madame et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de vous recevoir, ici, aujourd'hui, pour la signature, entre la Communauté andine des nations (CAN) et la France, de ce Protocole de coopération. Ce texte témoigne des liens d'amitié et de coopération qui unissent nos pays. Ce sont des liens qui se sont particulièrement développés au cours de ces derniers mois.
Il y a moins d'une année de cela, Monsieur le Secrétaire général, vous aviez bien voulu me rendre visite en ces mêmes lieux. Je conserve de nos entretiens un souvenir de grande chaleur ; ils furent aussi l'occasion d'un échange approfondi sur le fond. Nous avions esquissé, à ce moment là, les contours d'un dialogue renforcé entre la CAN et la France . Quelques mois plus tard, début février 1999, au lendemain de l'investiture, à Caracas, du président Chavez, aujourd'hui même en visite de travail à Paris, nous nous étions retrouvés à Bogota, pour poursuivre ce premier entretien.
Ce fut l'occasion, lors d'une rencontre réunissant nos ambassadeurs et nos conseillers culturels et de coopération en poste dans les pays andins, d'évoquer les axes majeurs de notre coopération auprès de la CAN.
Dans un contexte d'intégration régionale en pleine évolution, nous avions dressé de nouvelles perspectives de partenariat et, en particulier, convenu de la mise en oeuvre d'un accord-cadre de coopération
Le Sommet de Rio, en juin dernier, a permis, lors d'un petit déjeuner de travail avec les ministres des Affaires étrangères des pays andins d'évoquer à nouveau la poursuite de ces projets.
Voilà pourquoi, Monsieur le Secrétaire général, je me félicite aujourd'hui de l'aboutissement heureux et rapide de nos échanges.
Notre coopération avec les pays de la région, est substantielle puisqu'elle mobilise des financements de l'ordre de 70 millions de Francs, en tenant compte du réseau scolaire et des Alliances françaises. Elle concerne l'éducation (formations supérieures et technologiques), l'audiovisuel, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (cinéma et télévision numériques), la "bonne gouvernance" (administration publique, judiciaire et policière), le développement durable (environnement) et la société civile (coopération décentralisée et ONG).
Lors de notre rencontre en février dernier, à Bogota, je soulignais combien, également, la dimension régionale de la coopération française est essentielle à mes yeux, tout particulièrement en zone andine, qui regroupe des universitaires, intellectuels et artistes avec qui nous entretenons des échanges de longue date.
De nouveaux programmes régionaux ont été évoqués. En particulier, un projet de création de "Maison du Droit" (bibliothèques, conférences) est à l'étude. De même, une mission, récemment effectuée auprès du siège de la CAN, à Lima, concernant un nouvel appui à l'harmonisation et à la consolidation du système statistique andin laisse augurer de nouvelles perspectives de partenariat. L'enveloppe destinée à ces programmes régionaux augmentera de près d'un tiers.
Les échanges économiques et commerciaux sont un volet important de l'approfondissement de nos relations. En matière d'échanges, les exportations françaises vers les pays andins ont totalisé en 1997, 18,2 % du total de nos exportations vers l'Amérique du Sud, tendance confirmée en 1998. A titre de comparaison, ce montant représente l'équivalent de nos exportations vers le Mexique et le tiers de nos ventes aux pays du MERCOSUR, dont le PIB est quatre fois supérieur à celui de la communauté andine des nations. L'Europe a pour sa part accrue de 35%, entre 1992 et 1997 ses importations, en provenance des pays andins, faisant de l'Union européenne le deuxième client de la sous-région.
En matière d'investissements, en 1997, le montant global des investissements directs français dans la CAN, étaient estimés à 4 milliards de dollars, soit un peu plus de 9% du total des investissements étrangers dans la région. En dépit d'une conjoncture économique régionale peu favorable, l'année 1998 et le début de 1999 ont été l'occasion d'un regain d'intérêt de nos entreprises pour les pays andins. Pour citer quelques cas : en Colombie, implantation de Carrefour, de Michelin, de Seb et de Danone ; au Pérou, arrivée de la BNP, d'Elf, de Total, de France Telecom, d'ADP et GTM Entrepose ; en Bolivie, investissements importants de Total, d'Elf, de la Lyonnaise des Eaux, elle même présente en Equateur aux côtés de Bouygues et enfin au Vénézuéla où 90 de nos entreprises, Total en tête, sont implantées dans le pays. Cette tendance à l'accroissement des investissements est perceptible d'ailleurs pour d'autres pays européens.
Notre coopération, vous le savez, s'inscrit également dans une dimension européenne. Je ne citerai que quelques exemples. La France, qui participe à près de la moitié des projets concernant la CAN, est le deuxième pays partenaire après l'Espagne, du programme ALFA d'échanges universitaires entre l'Amérique latine et l'Union européenne. Dans le cadre du programme INCO de coopération en matière de recherches et de développement technologique, la France participe à 45 % des projets impliquant la CAN ; elle est le deuxième pays partenaire après le Royaume Uni. En ce qui concerne l'aide au développement, la France apporte chaque année 165 millions de Francs aux programmes de coopération exécutés, en particulier dans le cadre de PVD-ALA, par la Commission. Ainsi, la CAN, désormais trentenaire, constitue-t-elle, à juste titre, l'un des interlocuteurs essentiels de l'Union Européenne qui est, faut-il le rappeler, le premier donateur dans cette région du monde.
Cette volonté, partagée, d'approfondir la coopération UE/CAN, a d'ailleurs été réaffirmée lors de la dernière réunion de la Commission mixte de Cartagène en 1999 avec un nouvel accord-cadre de coopération.
Notre aide bilatérale et européenne témoigne de la grande confiance que vos partenaires, accordent aux pays andins. L'intégration andine présente en effet aujourd'hui un caractère irréversible, comme en témoigne les solidarités économique, institutionnelle, et sociale en train d'émerger. Le XIème Sommet, à Carthagène, en Colombie, en mai dernier, a consacré la profonde accélération de ce processus régional.
La marche vers l'approfondissement du marché commun est indéniable. La dynamique du commerce intra-régional se traduit par une croissance moyenne annuelle de 24,1%, supérieure aux 18,5 % enregistrés par les ventes inter-régionales en Amérique latine.
Il faut toutefois souligner la volonté de la CAN d'approfondir le processus de convergence avec les pays et sous-ensembles régionaux voisins, en particulier, le Mercosur.
Monsieur le Secrétaire général,
Messieurs les Ambassadeurs,
Les résultats obtenus par le Secrétariat général de la CAN , aujourd'hui reconnue comme un outil d'intégration régionale avancé, en dépit d'un contexte régional particulièrement tourmenté, sont encourageants.
C'est dans ce contexte prometteur, que je suis fier, au nom de mon gouvernement, de signer aujourd'hui avec vous, ce Protocole de coopération, premier du genre avec une structure d'intégration régionale en Amérique latine.
Cette signature va permettre la mise en oeuvre rapide des actions de coopération, conjointement définies par nos deux parties, dans le cadre d'un programme de coopération substantiellement renforcé.
Je souhaite une longue et fructueuse vie à ce Protocole.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 octobre 1999)
.