Texte intégral
Signature du procès verbal de réunion du Comité de suivi de la 7ème session de la Commission mixte franco-malgache :
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous exprimer, Monsieur le Premier ministre, la satisfaction mêlée d'émotion que je ressens devant cet accueil qui m'est réservé à Mahazoarivo. Je souhaite à cette occasion rendre hommage au rôle joué par votre père, Albert Sylla, et vous-même dans l'histoire récente de Madagascar.
Au pays du Kabary, je n'ai pas l'intention de me lancer dans un exercice de haute rhétorique mais je tiens à saluer simplement l'action que vous menez à la tête du gouvernement, et l'attention que vous portez à la relation qu'entretient Madagascar avec la France.
Comme vous le savez, lors de la 7ème Commission mixte franco-malgache qui s'est tenue en mai 2000, il avait été décidé conjointement de porter nos efforts sur un certain nombre de domaines prioritaires, afin de donner à notre partenariat un contenu plus fort et davantage de lisibilité.
Trois axes stratégiques avaient alors été définis :
- la valorisation des ressources humaines,
- le développement économique,
- la modernisation du cadre institutionnel.
Lors de cette rencontre, en dehors de ces grandes orientations thématiques, de nouvelles approches sur la manière de coopérer avaient été définies.
Les programmes franco-malgaches doivent ainsi être mieux insérés dans les politiques nationales de développement, concernant notamment la lutte contre la pauvreté. Il est également apparu nécessaire de mener en règle générale les opérations dans un cadre contractuel et d'impliquer plus fortement la société civile dans les différentes actions menées conjointement.
Du côté français nous avions souhaité une meilleure synergie entre les différents acteurs de la coopération pour le développement qu'il s'agisse du service de Coopération et d'Action culturelle, de la Mission économique, de l'AFD mais aussi des institutions multilatérales, comme la Banque mondiale et surtout l'Union européenne, auxquelles nous apportons une contribution financière importante.
Deux ans après la tenue de cette commission mixte, qui avait clairement précisé le contenu et les stratégies de nos actions, nous nous devions d'évaluer ensemble le chemin parcouru.
Entre-temps, il est vrai, la crise économique et sociale qui a affecté Madagascar a perturbé certains projets, amenant les coopérants français à se mobiliser sur des opérations humanitaires qui n'avaient pas été prévues. Pour nombre d'entre eux, les interlocuteurs ont par ailleurs changés.
C'est ainsi qu'à l'occasion de la visite de M. Dominique de Villepin, au début du mois de juillet dernier, nous avions décidé conjointement de réunir dès la rentrée le comité de suivi.
Les travaux qui se sont déroulés du 31 octobre au 21 novembre ont, certes, permis de dresser un bilan mais aussi de mettre en lumière les nouvelles priorités exprimées par le nouveau gouvernement malgache.
Je pense précisément au secteur de la coopération financière mais aussi à celui de la coopération judiciaire qui ont retenu l'attention des plus hautes autorités de votre pays.
Je pense également à la préparation et à la mise en place de nouveaux projets de développement rural. Ces projets confirment notre attachement commun à un meilleur usage des ressources naturelles, une plus grande efficacité des organisations professionnelles et une meilleure formation des personnes travaillant dans ce secteur.
Je pense enfin aux efforts que nous devons mener en faveur de l'éducation, en particulier l'enseignement élémentaire qui joue un rôle clé dans la vie de chacun.
Il m'appartient par ailleurs de mentionner les secteurs de la défense, de la sécurité intérieure et de la sécurité civile qui connaîtront une coopération rénovée.
Grâce aux travaux des différents ateliers, certaines priorités ont pu être réaffirmées : la formation, l'apprentissage du français, la lutte contre le Sida, le développement social, le renforcement du cadre juridique des affaires, enfin l'amélioration de la sécurité des villes comme celle des campagnes. Il ne saurait y avoir en effet de développement durable sans un meilleur respect de l'environnement.
La Réunion a bien entendu été très présente à cet important rendez-vous entre la France et Madagascar, à travers les différentes institutions concernées : préfecture, Conseil régional, Conseil général. Elle a pu livrer son message de solidarité et de fraternité indo-océanienne en précisant ses projets de participation au développement économique et social de Madagascar.
Je crois, Monsieur le Premier ministre, que nos experts, nos responsables ministériels, ont fait un excellent travail, qui doit nous permettre de réussir une coopération dont la diversité et la richesse reflètent bien celles de la relation franco-malgache.
Nous pouvons nous féliciter de la qualité du résultat et de la parfaite communion de vues qui existe entre la partie française et malgache sur les grands objectifs que nous nous étions fixés en mai 2000.
Ces objectifs viennent d'être confirmés, ou redéfinis en fonction de la situation économique actuelle et des changements politiques qui sont intervenus depuis.
Je souhaiterais vous dire pour conclure que la France, premier partenaire bilatéral, est se tient prête pour accompagner Madagascar sur le chemin de son développement, tel que vous l'avez tracé avec le président Ravalomanana.
Mais je voudrais aussi vous exprimer le plaisir que j'ai éprouvé en signant le document de synthèse des travaux du comité de suivi. J'ai en effet éprouvé le sentiment, et je sais que je ne suis pas le seul, d'avoir ranimé cette grande et belle entreprise qu'est la coopération franco-malgache.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2003)
Signature des conventions de financement entre la France et Madagascar :
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je viens à Madagascar, au cours de cette visite qui est le témoignage de l'amitié, de la solidarité et du concours de la France au programme de développement défini par le gouvernement malgache.
L'amitié de la France pour Madagascar repose en effet sur une longue histoire commune faite de moments difficiles, d'épisodes parfois tragiques, mais aussi de bonheur partagé dans la Francophonie à laquelle le président Ravalomanana vient d'exprimer son attachement. Elle est aussi faite de moments intenses dans le cadre de la coopération. Celui que nous vivons aujourd'hui en est un.
Une belle illustration de cette amitié fut la visite de M. de Villepin qui, dès le début du mois de juillet, au moment où Madagascar sortait de la crise qu'elle a vécue, a été le premier ministre des Affaires étrangères à se rendre à Tananarive.
Cette visite, comme vous le savez, s'est conclue par la signature des conventions de financement dans les secteurs prioritaires du développement de la Grande Ile.
La solidarité du peuple français à l'égard du peuple malgache s'est exprimée pendant les événements qui ont secoué votre pays : une grande quantité de vivres et de médicaments ont été envoyés afin de soutenir les populations dans la détresse. Elle s'est également exprimée par la continuité de la présence de nos coopérants et par la poursuite de notre action de coopération civile et militaire.
Toujours fidèle, la France s'est manifestée lors de la sortie de crise au cours de la Réunion des Amis de Madagascar qui s'est tenue à Paris, en octroyant une aide budgétaire de 6 millions d'euros concernant essentiellement la lutte contre la prolifération des acridiens, la santé et le Fonds d'entretien routier.
Un soutient a également été apporté à la vie démocratique du pays grâce à une participation financière à l'organisation des élections législatives. Nous avons également apporté une contribution de 3,8 millions d'euros au Fonds de garantie en faveur des entreprises touchées par les événements.
Attentive à la mise en uvre du plan de développement engagé par les nouvelles autorités malgaches, la France a souhaité répondre à vos attentes en vous apportant une aide d'un peu plus de 5,6 millions euros dans six projets importants de développement. Cette aide s'effectue dans l'esprit d'un partenariat véritable et responsable, à la hauteur des moyens qui font de la France le premier partenaire bilatéral de Madagascar.
Ces projets font l'objet des conventions que nous venons de signer.
La première convention concerne un "Programme d'appui à l'insertion socio-économique" qui vise à professionnaliser les artisans qui travaillent actuellement dans les différentes activités du secteur informel. Cette démarche repose sur la forte mobilisation des bénéficiaires. Je salue à cet égard l'exemplarité de cette action qui bénéficie également d'un important financement du Conseil régional de La Réunion dans le cadre d'une coopération régionale qui se veut harmonieuse et efficace.
Le deuxième projet concerne notre "Contribution à une gestion décentralisée des ressources naturelles" ; il s'insère dans le vaste plan d'action mis en uvre par le gouvernement malgache. Il s'agit de vous soutenir dans vos préoccupations, qui ont rejoint l'année dernière à Johannesburg celles de la communauté internationale et qui visent à préserver des ressources naturelles dont la richesse n'a d'égale que la fragilité.
Notre appui au développement économique et social ne peut se concevoir sans une amélioration du système éducatif, sans un renforcement de l'identité et des échanges culturels, sans un soutien à l'encadrement des jeunes et à leurs initiatives.
Domaine traditionnel de notre coopération, le troisième financement dégagé par la France, fortement inscrit dans la réflexion multilatérale, vise donc à permettre à la Grande Ile d'atteindre l'objectif : "Education pour Tous" en 2015, année qui devra consacrer la généralisation de l'enseignement de base. Il s'agit du projet "Madagascar, Ecole de la réussite" destiné à vous aider à rendre votre système éducatif plus efficace.
Par ailleurs, les autorités malgaches ont souhaité développer l'apprentissage du français mais aussi son utilisation dans l'enseignement scolaire. L'objectif est de permettre à nos deux langues de se rapprocher afin que nous puissions mieux nous connaître, dialoguer plus facilement.
Le développement de la Francophonie apporte ainsi à la culture malgache le moyen de s'ouvrir davantage au monde tout en diffusant ses valeurs au-delà des mers. C'est précisément le but de la quatrième convention intitulée "Appui au bilinguisme".
Les langues, supports d'identités, ne constituent pas les seuls moyens d'expression. Le Fonds de solidarité prioritaire intitulé "Art Mada", objet du cinquième document que nous avons signé, concerne la création artistique. Il a pour ambition de mieux détecter les talents, d'encourager la créativité des artistes tout en améliorant leur savoir-faire.
Notre apport à la construction de l'avenir de Madagascar n'aurait pas de sens si les jeunes générations étaient oubliées. C'est pourquoi le sixième projet intitulé "Appui au Sport et aux Initiatives des Jeunes" vise à donner aux jeunes malgaches de moins de 25 ans les moyens d'exprimer leur enthousiasme, leur compétence et leur dévouement à travers de nombreuses activités.
L'intérêt du sport est évident : gage d'une meilleure insertion sociale, il est aussi une école de la vie en collectivité et du dépassement de soi.
Et à travers le soutien donné à la vie associative, et l'aide qui sera apportée à l'organisation de grandes opérations de sensibilisation, il s'agit aussi de satisfaire le désir des jeunes malgaches de construire une société harmonieuse et consciente de son destin.
Voilà, Monsieur le Ministre, un rapide aperçu des actions que notre ambassade aura la charge de mettre en uvre en liaison avec les autorités malgaches concernées.
Je terminerai mon propos en vous faisant part de l'intention du gouvernement français d'octroyer à votre gouvernement au cours de l'année 2003, une subvention spéciale dite "d'ajustement structurel". Ces moyens sont destinés à aider Madagascar à surmonter les effets de la crise politico-sociale qui l'a tant affectée. Les modalités de cette aide pourront être définies, dès le mois prochain, dans le cadre d'une mission financière qui sera dépêchée à Tananarive.
Permettez-moi enfin, Monsieur le Ministre, de vous réaffirmer la volonté de la France d'accompagner Madagascar dans ses efforts de redressement national, et son souci de permettre à votre pays de retrouver une stabilité politique et une paix sociale à laquelle le peuple malgache aspire tant.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2003)
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous exprimer, Monsieur le Premier ministre, la satisfaction mêlée d'émotion que je ressens devant cet accueil qui m'est réservé à Mahazoarivo. Je souhaite à cette occasion rendre hommage au rôle joué par votre père, Albert Sylla, et vous-même dans l'histoire récente de Madagascar.
Au pays du Kabary, je n'ai pas l'intention de me lancer dans un exercice de haute rhétorique mais je tiens à saluer simplement l'action que vous menez à la tête du gouvernement, et l'attention que vous portez à la relation qu'entretient Madagascar avec la France.
Comme vous le savez, lors de la 7ème Commission mixte franco-malgache qui s'est tenue en mai 2000, il avait été décidé conjointement de porter nos efforts sur un certain nombre de domaines prioritaires, afin de donner à notre partenariat un contenu plus fort et davantage de lisibilité.
Trois axes stratégiques avaient alors été définis :
- la valorisation des ressources humaines,
- le développement économique,
- la modernisation du cadre institutionnel.
Lors de cette rencontre, en dehors de ces grandes orientations thématiques, de nouvelles approches sur la manière de coopérer avaient été définies.
Les programmes franco-malgaches doivent ainsi être mieux insérés dans les politiques nationales de développement, concernant notamment la lutte contre la pauvreté. Il est également apparu nécessaire de mener en règle générale les opérations dans un cadre contractuel et d'impliquer plus fortement la société civile dans les différentes actions menées conjointement.
Du côté français nous avions souhaité une meilleure synergie entre les différents acteurs de la coopération pour le développement qu'il s'agisse du service de Coopération et d'Action culturelle, de la Mission économique, de l'AFD mais aussi des institutions multilatérales, comme la Banque mondiale et surtout l'Union européenne, auxquelles nous apportons une contribution financière importante.
Deux ans après la tenue de cette commission mixte, qui avait clairement précisé le contenu et les stratégies de nos actions, nous nous devions d'évaluer ensemble le chemin parcouru.
Entre-temps, il est vrai, la crise économique et sociale qui a affecté Madagascar a perturbé certains projets, amenant les coopérants français à se mobiliser sur des opérations humanitaires qui n'avaient pas été prévues. Pour nombre d'entre eux, les interlocuteurs ont par ailleurs changés.
C'est ainsi qu'à l'occasion de la visite de M. Dominique de Villepin, au début du mois de juillet dernier, nous avions décidé conjointement de réunir dès la rentrée le comité de suivi.
Les travaux qui se sont déroulés du 31 octobre au 21 novembre ont, certes, permis de dresser un bilan mais aussi de mettre en lumière les nouvelles priorités exprimées par le nouveau gouvernement malgache.
Je pense précisément au secteur de la coopération financière mais aussi à celui de la coopération judiciaire qui ont retenu l'attention des plus hautes autorités de votre pays.
Je pense également à la préparation et à la mise en place de nouveaux projets de développement rural. Ces projets confirment notre attachement commun à un meilleur usage des ressources naturelles, une plus grande efficacité des organisations professionnelles et une meilleure formation des personnes travaillant dans ce secteur.
Je pense enfin aux efforts que nous devons mener en faveur de l'éducation, en particulier l'enseignement élémentaire qui joue un rôle clé dans la vie de chacun.
Il m'appartient par ailleurs de mentionner les secteurs de la défense, de la sécurité intérieure et de la sécurité civile qui connaîtront une coopération rénovée.
Grâce aux travaux des différents ateliers, certaines priorités ont pu être réaffirmées : la formation, l'apprentissage du français, la lutte contre le Sida, le développement social, le renforcement du cadre juridique des affaires, enfin l'amélioration de la sécurité des villes comme celle des campagnes. Il ne saurait y avoir en effet de développement durable sans un meilleur respect de l'environnement.
La Réunion a bien entendu été très présente à cet important rendez-vous entre la France et Madagascar, à travers les différentes institutions concernées : préfecture, Conseil régional, Conseil général. Elle a pu livrer son message de solidarité et de fraternité indo-océanienne en précisant ses projets de participation au développement économique et social de Madagascar.
Je crois, Monsieur le Premier ministre, que nos experts, nos responsables ministériels, ont fait un excellent travail, qui doit nous permettre de réussir une coopération dont la diversité et la richesse reflètent bien celles de la relation franco-malgache.
Nous pouvons nous féliciter de la qualité du résultat et de la parfaite communion de vues qui existe entre la partie française et malgache sur les grands objectifs que nous nous étions fixés en mai 2000.
Ces objectifs viennent d'être confirmés, ou redéfinis en fonction de la situation économique actuelle et des changements politiques qui sont intervenus depuis.
Je souhaiterais vous dire pour conclure que la France, premier partenaire bilatéral, est se tient prête pour accompagner Madagascar sur le chemin de son développement, tel que vous l'avez tracé avec le président Ravalomanana.
Mais je voudrais aussi vous exprimer le plaisir que j'ai éprouvé en signant le document de synthèse des travaux du comité de suivi. J'ai en effet éprouvé le sentiment, et je sais que je ne suis pas le seul, d'avoir ranimé cette grande et belle entreprise qu'est la coopération franco-malgache.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2003)
Signature des conventions de financement entre la France et Madagascar :
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je viens à Madagascar, au cours de cette visite qui est le témoignage de l'amitié, de la solidarité et du concours de la France au programme de développement défini par le gouvernement malgache.
L'amitié de la France pour Madagascar repose en effet sur une longue histoire commune faite de moments difficiles, d'épisodes parfois tragiques, mais aussi de bonheur partagé dans la Francophonie à laquelle le président Ravalomanana vient d'exprimer son attachement. Elle est aussi faite de moments intenses dans le cadre de la coopération. Celui que nous vivons aujourd'hui en est un.
Une belle illustration de cette amitié fut la visite de M. de Villepin qui, dès le début du mois de juillet, au moment où Madagascar sortait de la crise qu'elle a vécue, a été le premier ministre des Affaires étrangères à se rendre à Tananarive.
Cette visite, comme vous le savez, s'est conclue par la signature des conventions de financement dans les secteurs prioritaires du développement de la Grande Ile.
La solidarité du peuple français à l'égard du peuple malgache s'est exprimée pendant les événements qui ont secoué votre pays : une grande quantité de vivres et de médicaments ont été envoyés afin de soutenir les populations dans la détresse. Elle s'est également exprimée par la continuité de la présence de nos coopérants et par la poursuite de notre action de coopération civile et militaire.
Toujours fidèle, la France s'est manifestée lors de la sortie de crise au cours de la Réunion des Amis de Madagascar qui s'est tenue à Paris, en octroyant une aide budgétaire de 6 millions d'euros concernant essentiellement la lutte contre la prolifération des acridiens, la santé et le Fonds d'entretien routier.
Un soutient a également été apporté à la vie démocratique du pays grâce à une participation financière à l'organisation des élections législatives. Nous avons également apporté une contribution de 3,8 millions d'euros au Fonds de garantie en faveur des entreprises touchées par les événements.
Attentive à la mise en uvre du plan de développement engagé par les nouvelles autorités malgaches, la France a souhaité répondre à vos attentes en vous apportant une aide d'un peu plus de 5,6 millions euros dans six projets importants de développement. Cette aide s'effectue dans l'esprit d'un partenariat véritable et responsable, à la hauteur des moyens qui font de la France le premier partenaire bilatéral de Madagascar.
Ces projets font l'objet des conventions que nous venons de signer.
La première convention concerne un "Programme d'appui à l'insertion socio-économique" qui vise à professionnaliser les artisans qui travaillent actuellement dans les différentes activités du secteur informel. Cette démarche repose sur la forte mobilisation des bénéficiaires. Je salue à cet égard l'exemplarité de cette action qui bénéficie également d'un important financement du Conseil régional de La Réunion dans le cadre d'une coopération régionale qui se veut harmonieuse et efficace.
Le deuxième projet concerne notre "Contribution à une gestion décentralisée des ressources naturelles" ; il s'insère dans le vaste plan d'action mis en uvre par le gouvernement malgache. Il s'agit de vous soutenir dans vos préoccupations, qui ont rejoint l'année dernière à Johannesburg celles de la communauté internationale et qui visent à préserver des ressources naturelles dont la richesse n'a d'égale que la fragilité.
Notre appui au développement économique et social ne peut se concevoir sans une amélioration du système éducatif, sans un renforcement de l'identité et des échanges culturels, sans un soutien à l'encadrement des jeunes et à leurs initiatives.
Domaine traditionnel de notre coopération, le troisième financement dégagé par la France, fortement inscrit dans la réflexion multilatérale, vise donc à permettre à la Grande Ile d'atteindre l'objectif : "Education pour Tous" en 2015, année qui devra consacrer la généralisation de l'enseignement de base. Il s'agit du projet "Madagascar, Ecole de la réussite" destiné à vous aider à rendre votre système éducatif plus efficace.
Par ailleurs, les autorités malgaches ont souhaité développer l'apprentissage du français mais aussi son utilisation dans l'enseignement scolaire. L'objectif est de permettre à nos deux langues de se rapprocher afin que nous puissions mieux nous connaître, dialoguer plus facilement.
Le développement de la Francophonie apporte ainsi à la culture malgache le moyen de s'ouvrir davantage au monde tout en diffusant ses valeurs au-delà des mers. C'est précisément le but de la quatrième convention intitulée "Appui au bilinguisme".
Les langues, supports d'identités, ne constituent pas les seuls moyens d'expression. Le Fonds de solidarité prioritaire intitulé "Art Mada", objet du cinquième document que nous avons signé, concerne la création artistique. Il a pour ambition de mieux détecter les talents, d'encourager la créativité des artistes tout en améliorant leur savoir-faire.
Notre apport à la construction de l'avenir de Madagascar n'aurait pas de sens si les jeunes générations étaient oubliées. C'est pourquoi le sixième projet intitulé "Appui au Sport et aux Initiatives des Jeunes" vise à donner aux jeunes malgaches de moins de 25 ans les moyens d'exprimer leur enthousiasme, leur compétence et leur dévouement à travers de nombreuses activités.
L'intérêt du sport est évident : gage d'une meilleure insertion sociale, il est aussi une école de la vie en collectivité et du dépassement de soi.
Et à travers le soutien donné à la vie associative, et l'aide qui sera apportée à l'organisation de grandes opérations de sensibilisation, il s'agit aussi de satisfaire le désir des jeunes malgaches de construire une société harmonieuse et consciente de son destin.
Voilà, Monsieur le Ministre, un rapide aperçu des actions que notre ambassade aura la charge de mettre en uvre en liaison avec les autorités malgaches concernées.
Je terminerai mon propos en vous faisant part de l'intention du gouvernement français d'octroyer à votre gouvernement au cours de l'année 2003, une subvention spéciale dite "d'ajustement structurel". Ces moyens sont destinés à aider Madagascar à surmonter les effets de la crise politico-sociale qui l'a tant affectée. Les modalités de cette aide pourront être définies, dès le mois prochain, dans le cadre d'une mission financière qui sera dépêchée à Tananarive.
Permettez-moi enfin, Monsieur le Ministre, de vous réaffirmer la volonté de la France d'accompagner Madagascar dans ses efforts de redressement national, et son souci de permettre à votre pays de retrouver une stabilité politique et une paix sociale à laquelle le peuple malgache aspire tant.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2003)