Interview de M. Alain Juppé, président de l'UMP, dans "Var Matin" du 16 avril 2003, sur la réforme des modes de scrutin et les perspectives électorales de l'UMP en région PACA et sur la première année du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

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Média : Var matin

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Var Matin : quel message venez-vous porter aux militants varois ?
Alain Juppé:"Je viens leur dire que l'UMP grandit et qu'il faut tout faire pour la
renforcer, parce que nous en avons besoin pour réussir. Nous avons voulu cette union, nos électrices et nos électeurs l'ont voulue, maintenant il faut la faire grandir".
Var Matin : la réforme du scrutin régional a suscité bien des turbulences...
Alain Juppé: "Sur la réforme des modes de scrutin, il faut rappeler qu'il y avait deux projets en un. Le premier concernait les européennes: sur ce point, l'objectif a été atteint; nous considérions que le système de la liste nationale, qui n'est plus conforme aux orientations européennes, était mauvais pour l'intérêt national parce qu'il aboutissait à atomiser notre représentation au parlement européen. Cela, on l'a réussi et c'est une bonne chose. Sur les régionales, nous avons également réussi un scrutin à deux tours, la prime majoritaire (qui était prévue dans le projet de loi Jospin) et la présentation par sections départementales à l'intérieur de la Région. Tout ceci est positif. Reste la question des 10% des inscrits et des exprimés... Le Conseil constitutionnel s'est prononcé, nous sommes de bons démocrates et nous en avons pris acte".
Var Matin : comment appréhendez-vous désormais, face à la persistance de la menace FN. la reconquête de la région PACA en 2004 ?
Alain Juppé: "Je dirai simplement, me bornant à commenter les conséquences politiques de cette décision, que c'est un cadeau au Front National. Il s'en est d'ailleurs réjoui bruyamment. Alors il faut se battre. La meilleure façon de le faire est d'agir pour réduire la portée de la propagande du FN: de façon à ce que les électrices et les électeurs qui nous ont quittés parce qu'ils avaient été déçus dans le passé puissent revenir vers nous ".
Var Matin : avec Renaud Muselier pour "premier de cordée" ?
Alain Juppé: "Les investitures ne sont pas encore tout à fait accordées, mais j'ai pu observer, en me rendant récemment à Marseille et à Nice - et je pense qu'il en ira de même à Toulon - qu'il y avait un assez large accord, je dirais même un enthousiasme pour cette candidature qui a le mérite de la jeunesse, du renouveau et de l'énergie. Si la commission d'investiture s'oriente dans cette direction, je serai le premier à m'en réjouir".
Var Matin : montée de la contestation sociale, effritement de la popularité du Premier ministre. Le terrain semble moins "porteur" pour la majorité. Est-ce pour vous source d'inquiétude ?
Alain Juppé: "Non, c'est un appel à l'action. Depuis bientôt 365 jours, nous avons beaucoup travaillé dans la ligne de ce que nous avions annoncé. Particulièrement en ce qui concerne la sécurité intérieure, même s'il reste beaucoup à faire. Les lois se sont succédées, l'action aussi. De même dans le domaine de la Défense, où la nouvelle loi de programmation militaire a complètement changé le moral des armées. Nous avons aussi attaqué la réforme de la décentralisation, qui est une sorte de quasi révolution dans le paysage institutionnel français, et qui va d'ailleurs trouver prochainement sa première application en Corse. Nous avons également fait beaucoup dans le domaine de l'initiative économique, en assouplissant les 35 heures et en votant une loi qui va aider à la création de jeunes entreprises. Bref: nous avons agi et il faut continuer. La prochaine étape sera la réforme des retraites, qui se présente à mon avis dans de bonnes conditions. Et il y aura d'autres étapes pour réformer l'Etat et permettre à la France de retrouver le chemin de la croissance".
(Source http://www.u-m-p.org, le 17 avril 2003)