Texte intégral
Merci monsieur le président,
mesdames, monsieur le ministre,
monsieur le maire,
cher président,
mesdames et messieurs les élus,
mesdames messieurs,
Je suis venu aujourd'hui à la Réunion avec deux membres du Gouvernement parce que je connais les problèmes difficiles de ce département. Je suis venu parce que je souhaite que mon gouvernement soit au cur des difficultés. Quand on fait de la proximité une attitude quotidienne on se doit d'être attentif à toutes les difficultés que connaissent les Françaises et les Français. Il y a, ici à la Réunion, un certain nombre de difficultés majeures sur le plan économique et social que vous affrontez avec courage, intelligence et cur. Monsieur le président, quand je vois l'action de votre département, je vois que vous vous attaquez à des problèmes difficiles avec énergie, conscience, mais aussi efficacité. Je suis là parce que nous sommes dans un département de France parmi lesquels le chômage est le plus élevé : 120 000 demandeurs d'emploi, 30 % de la population au chômage, au RMI 63 000 personnes, c'est-à-dire, avec les ayants droit, un tiers de la population. Nous voyons bien que nous avons un défi social majeur à résoudre ici à La Réunion et je souhaite que Paris, dans la proximité, soit à vos côtés pour faire face à ces difficultés, dont la principale cause est le fait qu'aujourd'hui elle n'ait pas encore complètement assumé ce que l'on appelle la transition démographique. C'est que, malgré toute la dynamique économique de La Réunion, très importante, grâce à vos PME, grâce à un secteur agricole dynamique, grâce à un secteur commercial très actif, grâce à votre dynamique, vous créez de nombreux emplois, mais la vague démographique est plus importante encore.
Vous avez à faire face à un chômage important qui pose de graves problèmes sociaux. Nous sommes particulièrement conscients de cette situation, d'autant plus que nous vivons, partout dans le monde aujourd'hui, un ralentissement de la croissance, nous sommes dans une situation d'attentisme international, nous sommes dans une situation de tensions internationales où les investissements, partout dans le monde, aujourd'hui, sont bloqués. L'économie européenne est refroidie dans tous ses pays par cet attentisme international et donc nous devons faire face, à la fois à un ralentissement de la croissance, c'est-à-dire à un ralentissement de la richesse, mais aussi à des difficultés sociales, ici et dans d'autres pays.
Dans cette situation, mon gouvernement sera courageux, il fera face aux difficultés de ce ralentissement, parce que nous savons pourquoi il y a ralentissement. Il y a ralentissement parce que nous sommes suspendus à la guerre et que nous ne voulons pas la guerre. Mais nous ferons en sorte, et je le dis ici solennellement, que la priorité sociale de nos engagements budgétaires puisse être respectée, que le pacte social puisse, dans toutes les difficultés que nous avons à affronter, être préservé. Je souhaite que dans toutes les décisions que nous aurons à prendre dans les mois qui viennent, en fonction de l'évolution de la conjoncture, ce pacte social, au cur de notre République, puisse être respecté. Et c'est la raison pour laquelle j'ai tenu à dire hier que je voulais augmenter le plafond de la CMU, parce que, ici, la CMU telle qu'elle a été bâtie, a été une régression sociale puisqu'un certain nombre de Réunionnaises et de Réunionnais, se sont trouvés exclus du droit à la santé. Alors, on a distribué des principes de générosité dans le passé et puis on a fait en sorte que des femmes et des hommes, parce qu'ils étaient handicapés, parce qu'ils étaient âgés, n'aient pas droit à ce droit à la santé. Et c'est pour ça que dans une période difficile, j'ai pris la décision d'augmenter le plafond de la CMU parce qu'il s'agit d'une exigence sociale et que vous avez besoin, ici, de la cohésion sociale, pour faire face aux défis qui sont les vôtres. C'est ça, je crois, aujourd'hui le courage politique dont il nous faut faire preuve, parce que la situation, évidemment, sera difficile ; évidemment il nous faudra faire preuve de discipline. Mais, évidemment, il faut que le pacte social soit préservé et que nous continuions à prendre des initiatives pour rapprocher les Françaises et les Français entre eux, pour faire en sorte que le lien social soit, plus la situation est difficile, plus il doit être fort. Et nous avons besoin, cher Président, cher Jean-Luc, des départements, des régions, des collectivités territoriales, qui assument ce lien social.
Le territoire est un lien, cette cohésion du territoire est un élément de relations entre les femmes et les hommes, il faut donc les aider dans leurs initiatives sociales. J'ai bien entendu ce que vous faisiez pour toutes les difficultés sociales et aujourd'hui le département est un acteur social majeur au sein de la République, c'est pour ça que dans la décentralisation il trouvera ses moyens renforcés dans sa mission de proximité, de lien social, de cohésion territoriale. C'est un élément majeur du programme de décentralisation qu'avec P. Devedjian, nous mettons en place. Il est très important aussi de bien mesurer que, dans cette situation générale, nous devons être attentifs à tous les blessés de la vie, à tous ceux que la société repousse à la périphérie. Vous avez eu raison de le dire en parlant tout à l'heure des handicapés : nous sommes engagés dans une action très forte pour que nous puissions, dans cette année mondiale du handicap, montrer que la France sait avoir du cur, sait avoir de l'attention pour ceux qui ont été blessés dans leur chair ou dans leur être. C'est pour ça qu'à la rentrée prochaine, les effectifs dans l'Education Nationale à la disposition des jeunes handicapés, seront multipliés par 5 pour qu'on puisse aider à ce que dans l'école le handicap ne soit pas un frein à l'épanouissement personnel par la formation.
Et nous préparons, au Gouvernement, avec M.-T. Boisseau, la réforme de la loi de 1975 qui était une loi courageuse, une loi audacieuse mais qu'il nous faut aujourd'hui adapter aux temps modernes. Nous nous battons aussi, à quelques jours de la journée de la femme, pour toutes ces femmes aujourd'hui qui sont elles aussi victimes de la maltraitance, qui elles aussi ont à faire face à des difficultés personnelles très profondes. Il faut faire en sorte que, par des initiatives comme celle du téléphone, par celle des associations, cette capacité d'écoute, cette oreille qui est le média du cur, puisse être à proximité de tous ceux qui aujourd'hui sont dans l'isolement et qui ont à faire face seuls à leurs propres difficultés. Evidemment, avec le 119, on pense aux enfants maltraités. Quel peut être l'avenir d'une société qui maltraite ses enfants ? Quel peut être l'avenir d'une société capable, ainsi, de faire supporter aux enfants les injustices et les tensions d'une nervosité économique ou sociale que l'on sent bien présente partout dans les sociétés mondiales ? Nous devons protéger les enfants, les aider à pouvoir construire leur vie d'homme grâce à cette capacité qu'ont les adultes à les accompagner dans leur épanouissement. Aujourd'hui il y a au bout de ces téléphones, au bout du 119, des appels de détresse, des appels qui sont des appels qui viennent des profondeurs de ce dont la nature humaine est capable, quand on la sait capable d'animer les pires haines ou les pires tensions. Nous devons veiller à ce que justement les réponses sociales soient des réponses appropriées et c'est-à-dire des réponses personnelles, des réponses individuelles.
C'est pour cela que dans notre société nous avons besoin de l'engagement de la vie associative, nous avons besoin de l'engagement de tous ces personnels sociaux, de tous ceux qui sont au service de notre communauté nationale en apportant des réponses individuelles. Parce que ce ne sont pas les réponses globales qui consolent, ce ne sont pas les réponses globales qui conseillent. Il faut faire en sorte qu'à chaque individu blessé par la vie, il puisse y avoir une réponse personnelle. Nous voyons bien aujourd'hui que la France a besoin de faire en sorte que son pacte social soit une de ses priorités quelles que soient les difficultés que nous avons à assumer. J'entends bien, cet appel à la République, cet appel aux valeurs de la République française ; je vois bien ici qu'elles s'expriment notamment sur le terrain social. Vous pouvez être sûr de trouver auprès de la communauté nationale cette attention que vous attendez, cette mobilisation que vous souhaitez, pour faire en sorte que la cohésion de votre tissu social vous permette de faire face aux défis. Vous réussirez. La Réunion ne doit pas avoir peur de son avenir ; La Réunion a la jeunesse, La Réunion a l'avenir, donc, avec elle, pour peu que nous soyons suffisamment actifs, actifs dans l'économique pour créer des emplois avec toutes les entreprises, avec toutes les initiatives de tous ceux qui aujourd'hui créent des emplois mais aussi actifs sur le plan social pour faire en sorte que l'on puisse tendre la main à tous ceux qui souffrent. Le département est cet espace social. Quelles que soient les difficultés que nous aurons à assumer, vous pouvez être certains que la République française assumera son pacte social, ici représenté notamment par ce qu'est l'Etat, monsieur le Préfet, avec l'ensemble de ses personnels et ce qu'est le département avec l'ensemble de sa mobilisation. Vive La Réunion et vive la République française !
(Source premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 mars 2003)
mesdames, monsieur le ministre,
monsieur le maire,
cher président,
mesdames et messieurs les élus,
mesdames messieurs,
Je suis venu aujourd'hui à la Réunion avec deux membres du Gouvernement parce que je connais les problèmes difficiles de ce département. Je suis venu parce que je souhaite que mon gouvernement soit au cur des difficultés. Quand on fait de la proximité une attitude quotidienne on se doit d'être attentif à toutes les difficultés que connaissent les Françaises et les Français. Il y a, ici à la Réunion, un certain nombre de difficultés majeures sur le plan économique et social que vous affrontez avec courage, intelligence et cur. Monsieur le président, quand je vois l'action de votre département, je vois que vous vous attaquez à des problèmes difficiles avec énergie, conscience, mais aussi efficacité. Je suis là parce que nous sommes dans un département de France parmi lesquels le chômage est le plus élevé : 120 000 demandeurs d'emploi, 30 % de la population au chômage, au RMI 63 000 personnes, c'est-à-dire, avec les ayants droit, un tiers de la population. Nous voyons bien que nous avons un défi social majeur à résoudre ici à La Réunion et je souhaite que Paris, dans la proximité, soit à vos côtés pour faire face à ces difficultés, dont la principale cause est le fait qu'aujourd'hui elle n'ait pas encore complètement assumé ce que l'on appelle la transition démographique. C'est que, malgré toute la dynamique économique de La Réunion, très importante, grâce à vos PME, grâce à un secteur agricole dynamique, grâce à un secteur commercial très actif, grâce à votre dynamique, vous créez de nombreux emplois, mais la vague démographique est plus importante encore.
Vous avez à faire face à un chômage important qui pose de graves problèmes sociaux. Nous sommes particulièrement conscients de cette situation, d'autant plus que nous vivons, partout dans le monde aujourd'hui, un ralentissement de la croissance, nous sommes dans une situation d'attentisme international, nous sommes dans une situation de tensions internationales où les investissements, partout dans le monde, aujourd'hui, sont bloqués. L'économie européenne est refroidie dans tous ses pays par cet attentisme international et donc nous devons faire face, à la fois à un ralentissement de la croissance, c'est-à-dire à un ralentissement de la richesse, mais aussi à des difficultés sociales, ici et dans d'autres pays.
Dans cette situation, mon gouvernement sera courageux, il fera face aux difficultés de ce ralentissement, parce que nous savons pourquoi il y a ralentissement. Il y a ralentissement parce que nous sommes suspendus à la guerre et que nous ne voulons pas la guerre. Mais nous ferons en sorte, et je le dis ici solennellement, que la priorité sociale de nos engagements budgétaires puisse être respectée, que le pacte social puisse, dans toutes les difficultés que nous avons à affronter, être préservé. Je souhaite que dans toutes les décisions que nous aurons à prendre dans les mois qui viennent, en fonction de l'évolution de la conjoncture, ce pacte social, au cur de notre République, puisse être respecté. Et c'est la raison pour laquelle j'ai tenu à dire hier que je voulais augmenter le plafond de la CMU, parce que, ici, la CMU telle qu'elle a été bâtie, a été une régression sociale puisqu'un certain nombre de Réunionnaises et de Réunionnais, se sont trouvés exclus du droit à la santé. Alors, on a distribué des principes de générosité dans le passé et puis on a fait en sorte que des femmes et des hommes, parce qu'ils étaient handicapés, parce qu'ils étaient âgés, n'aient pas droit à ce droit à la santé. Et c'est pour ça que dans une période difficile, j'ai pris la décision d'augmenter le plafond de la CMU parce qu'il s'agit d'une exigence sociale et que vous avez besoin, ici, de la cohésion sociale, pour faire face aux défis qui sont les vôtres. C'est ça, je crois, aujourd'hui le courage politique dont il nous faut faire preuve, parce que la situation, évidemment, sera difficile ; évidemment il nous faudra faire preuve de discipline. Mais, évidemment, il faut que le pacte social soit préservé et que nous continuions à prendre des initiatives pour rapprocher les Françaises et les Français entre eux, pour faire en sorte que le lien social soit, plus la situation est difficile, plus il doit être fort. Et nous avons besoin, cher Président, cher Jean-Luc, des départements, des régions, des collectivités territoriales, qui assument ce lien social.
Le territoire est un lien, cette cohésion du territoire est un élément de relations entre les femmes et les hommes, il faut donc les aider dans leurs initiatives sociales. J'ai bien entendu ce que vous faisiez pour toutes les difficultés sociales et aujourd'hui le département est un acteur social majeur au sein de la République, c'est pour ça que dans la décentralisation il trouvera ses moyens renforcés dans sa mission de proximité, de lien social, de cohésion territoriale. C'est un élément majeur du programme de décentralisation qu'avec P. Devedjian, nous mettons en place. Il est très important aussi de bien mesurer que, dans cette situation générale, nous devons être attentifs à tous les blessés de la vie, à tous ceux que la société repousse à la périphérie. Vous avez eu raison de le dire en parlant tout à l'heure des handicapés : nous sommes engagés dans une action très forte pour que nous puissions, dans cette année mondiale du handicap, montrer que la France sait avoir du cur, sait avoir de l'attention pour ceux qui ont été blessés dans leur chair ou dans leur être. C'est pour ça qu'à la rentrée prochaine, les effectifs dans l'Education Nationale à la disposition des jeunes handicapés, seront multipliés par 5 pour qu'on puisse aider à ce que dans l'école le handicap ne soit pas un frein à l'épanouissement personnel par la formation.
Et nous préparons, au Gouvernement, avec M.-T. Boisseau, la réforme de la loi de 1975 qui était une loi courageuse, une loi audacieuse mais qu'il nous faut aujourd'hui adapter aux temps modernes. Nous nous battons aussi, à quelques jours de la journée de la femme, pour toutes ces femmes aujourd'hui qui sont elles aussi victimes de la maltraitance, qui elles aussi ont à faire face à des difficultés personnelles très profondes. Il faut faire en sorte que, par des initiatives comme celle du téléphone, par celle des associations, cette capacité d'écoute, cette oreille qui est le média du cur, puisse être à proximité de tous ceux qui aujourd'hui sont dans l'isolement et qui ont à faire face seuls à leurs propres difficultés. Evidemment, avec le 119, on pense aux enfants maltraités. Quel peut être l'avenir d'une société qui maltraite ses enfants ? Quel peut être l'avenir d'une société capable, ainsi, de faire supporter aux enfants les injustices et les tensions d'une nervosité économique ou sociale que l'on sent bien présente partout dans les sociétés mondiales ? Nous devons protéger les enfants, les aider à pouvoir construire leur vie d'homme grâce à cette capacité qu'ont les adultes à les accompagner dans leur épanouissement. Aujourd'hui il y a au bout de ces téléphones, au bout du 119, des appels de détresse, des appels qui sont des appels qui viennent des profondeurs de ce dont la nature humaine est capable, quand on la sait capable d'animer les pires haines ou les pires tensions. Nous devons veiller à ce que justement les réponses sociales soient des réponses appropriées et c'est-à-dire des réponses personnelles, des réponses individuelles.
C'est pour cela que dans notre société nous avons besoin de l'engagement de la vie associative, nous avons besoin de l'engagement de tous ces personnels sociaux, de tous ceux qui sont au service de notre communauté nationale en apportant des réponses individuelles. Parce que ce ne sont pas les réponses globales qui consolent, ce ne sont pas les réponses globales qui conseillent. Il faut faire en sorte qu'à chaque individu blessé par la vie, il puisse y avoir une réponse personnelle. Nous voyons bien aujourd'hui que la France a besoin de faire en sorte que son pacte social soit une de ses priorités quelles que soient les difficultés que nous avons à assumer. J'entends bien, cet appel à la République, cet appel aux valeurs de la République française ; je vois bien ici qu'elles s'expriment notamment sur le terrain social. Vous pouvez être sûr de trouver auprès de la communauté nationale cette attention que vous attendez, cette mobilisation que vous souhaitez, pour faire en sorte que la cohésion de votre tissu social vous permette de faire face aux défis. Vous réussirez. La Réunion ne doit pas avoir peur de son avenir ; La Réunion a la jeunesse, La Réunion a l'avenir, donc, avec elle, pour peu que nous soyons suffisamment actifs, actifs dans l'économique pour créer des emplois avec toutes les entreprises, avec toutes les initiatives de tous ceux qui aujourd'hui créent des emplois mais aussi actifs sur le plan social pour faire en sorte que l'on puisse tendre la main à tous ceux qui souffrent. Le département est cet espace social. Quelles que soient les difficultés que nous aurons à assumer, vous pouvez être certains que la République française assumera son pacte social, ici représenté notamment par ce qu'est l'Etat, monsieur le Préfet, avec l'ensemble de ses personnels et ce qu'est le département avec l'ensemble de sa mobilisation. Vive La Réunion et vive la République française !
(Source premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 mars 2003)