Texte intégral
- "Bon anniversaire à chacune et chacun d'entre vous, bon anniversaire monsieur le Président.
Merci de votre accueil ici au Conseil régional de La Réunion, merci à tous les élus régionaux qui ont construit la vie régionale de La Réunion, qui sont rassemblés aujourd'hui, merci à tous les présidents et présidentes qui ont assumé cette chaîne. C'est ça l'action publique, la chaîne est plus grande que chacun de nous, mais nous sommes un maillon d'une grande chaîne et je voudrais saluer cette chaîne de la construction régionale de La Réunion, ici, monsieur le président, votre hôtel de région.
La région a pris sa place ici avant qu'en métropole, a pris sa place sur des sujets fondamentaux. Une planche tout à l'heure nous démontrait cette ambition réunionnaise : 1960 : 1 lycée, 2003 : 42 lycées. Je crois que ce chiffre à lui seul montre bien ce qu'est votre ambition, ce qu'est aussi le fait régional car dans toutes les régions de France nous avons construit des dizaines et des dizaines de lycées pour participer à ce formidable besoin d'éducation. Pourquoi cela ? Parce que partout en France nous sentons bien que le développement est fait d'intelligence, que le développement est fait d'épanouissement et que le développement d'un pays comme le nôtre doit se faire sur la première des énergies nationales : l'énergie humaine.
C'est pour ça qu'éducation, formation sont les priorités des élus des territoires, parce qu'ils sentent bien que c'est en mobilisant l'énergie de leur territoire qu'ils pourront atteindre leurs ambitions de développement. La France ne peut pas répondre et les régions de France ne peuvent pas répondre comme répond un continent comme l'Amérique, ou comme des Etats américains, apportant à la situation du monde, aujourd'hui, le gigantisme, la concentration, la standardisation, la banalisation. Ce ne sont pas ces processus qui sont les nôtres, les nôtres ce sont les processus de créations, les processus d'intelligence, c'est la capacité que nous aurons dans l'économie de demain à injecter de la valeur ajoutée, à injecter de l'humain, à injecter du brevet, à injecter de l'innovation, injecter ce qui créé la richesse dans tous les processus de création. Cela veut dire injecter de la personne humaine dans l'économie, c'est l'humanisation de l'économie qui est la carte de la France et de ses régions. C'est ce que vous démontrez ici en vous engageant sur un effort de formation considérable, non seulement dans les lycées mais aussi dans l'enseignement supérieur et dans la formation professionnelle. Mais c'est aussi ce que vous faites quand vous vous engagez dans des grands projets, notamment sur le développement durable, sur ce que seront les projets de demain qui mobilisent l'énergie humaine. Ce n'est pas en copiant ce que font les autres qu'on fait du développement aujourd'hui car quand on copie, on est déjà en retard et le développement d'aujourd'hui, c'est d'avoir une pensée d'avance, une idée d'avance, un projet d'avance. Cela impose d'être complètement mobilisé dans la perspective du développement et donc de l'intelligence des habitants.
Une région se fonde d'abord sur la capacité de mobilisation de sa population et c'est pour cela que la France aujourd'hui a besoin de ses 26 régions, parce que c'est en faisant en sorte que les élus régionaux s'engagent dans la mobilisation des territoires, mobilisent l'intelligence des territoires, qu'on pourra trouver ces réserves de croissance qui manquent à la France. Même dans les bonnes périodes, nous avons un point de croissance de moins que le continent américain dans notre pays. Ce point-là, il est à mon avis caché dans les systèmes administratifs, il est caché dans nos systèmes centralisés. Ce point de croissance, nous le gagnerons en libérant les énergies des territoires. La décentralisation a une ambition : libérer un point de croissance chaque année dans notre pays. Si nous réussissons cela, nous aurons donné à notre pays la capacité de faire face à tous les défis qui sont les siens.
J'apprécie le discours qui est le vôtre, monsieur le président, en associant l'ensemble de la diversité réunionnaise et de votre assemblée à la création de votre bilan. Je crois en effet que le mandat régional comme le mandat départemental, monsieur le président, ne sont pas des mandats d'abord partisans. Je crois que les mandats territoriaux sont des mandats de rassemblement, sont des mandats d'action. Au fond, les routes ne sont pas forcément de droite, pas forcément de gauche ; les collèges ou les lycées ne sont pas forcément porteurs d'étiquette politique. Et finalement, même si chacun a ses engagements légitimes, quand il s'agit de bâtir des projets pour le développement, il faut essayer de bâtir ensemble. Cela n'exclut pas la malice qu'on peut trouver ici ou là, mais cela veut dire une chose très clairement : cela veut dire que se donner à son territoire c'est accepter de parler à tous au service de son territoire. La politique c'est le service des autres et c'est pour ça que les collectivités territoriales, quand elles ne sont pas assumées par un esprit partisan, c'est pour ça que j'ai quelquefois même de la sympathie pour les partis régionaux qui mettent de la couleur dans les engagements pour bien montrer qu'on peut avoir son idée, on a les grands combats nationaux, on a les grands choix, mais pour son territoire, on peut aller vers des engagements qui sont ceux du territoire. Et finalement, il n'est pas forcément sain qu'on exerce des tutelles politiques sur les territoires comme on exerce des tutelles financières ou des tutelles administratives. Il faut laisser vivre cette vie territoriale, cette décentralisation avec les spécificités du territoire. Je crois que cela fait partie de notre démocratie décentralisée. C'est un élément très important, finalement, de notre " vivre ensemble " pour que chacun puisse se respecter.
Dans l'avenir, autant je vois les départements étant dans la proximité des prestataires d'un certain nombre de services qui doivent être très liés à l'organisation républicaine de notre service public, autant je ne suis pas choqué de voir une région avoir des responsabilités qu'une autre n'exercerait pas parce que finalement elles n'ont pas les mêmes préoccupations, les mêmes données géographiques, historiques. Le fait régional n'est pas forcément fait pour être systématiquement identique dans toutes les régions de France. Il peut y avoir un tronc commun comme l'éducation, la formation, comme un certain nombre d'éléments dont on a parlé tout à l'heure, notamment les publics adultes, les jeunes adultes, mais aussi tous ceux qui veulent faire de la formation tout au long de la vie, mais au fond, rien ne dit que systématiquement La Réunion doit être gérée comme le Poitou-Charentes, même si le Poitou-Charentes aurait à beaucoup s'inspirer de la Réunion. Je vois qu'en termes de population, nous avons un peu plus de population que vous, mais en termes de budget, vous avez beaucoup plus de budget que nous. Donc, je vais peut-être rester une journée de plus pour bien regarder comment vous faites...
Je termine en vous disant ce qui est, je crois, très important dans la démarche qui est la nôtre : c'est qu'au fond nous, sommes très engagés pour que les régions ultra périphériques puissent trouver dans l'Union européenne toute leur place dans la nouvelle Europe que nous sommes en train de construire. L'Europe est en train de changer de dimension, vous êtes habitués à voir l'Europe à 9.000 kilomètres, à voir une Europe dont les frontières se dessinent progressivement avec un élargissement mesuré ces dernières années, maîtrisé. Nous sommes maintenant à la veille d'une nouvelle Europe, non pas dans des années mais demain matin, dans les semaines qui viennent, nous allons avoir une grande Europe. Je vais signer le 16 avril, à Athènes, le traité d'élargissement où nous allons accueillir 10 pays représentants des millions d'habitants qui vont venir rejoindre l'Europe. L'Europe change sa géographie, change son périmètre et elle va changer ses pouvoirs ; avec la nouvelle convention, on va avoir une organisation avec ces trois piliers renforcés : un parlement européen qui sera élu en France avec une plus grande proximité territoriale, nous aurons aussi un président du conseil qui sera élu avec une plus grande durée. Aujourd'hui, on préside l'Europe tous les six mois - c'est encore pire que les rythmes réunionnais, vous nous avez dit que vous aviez eu beaucoup de rotations -, mais présider l'Europe six mois durant, qu'est-ce que vous voulez qu'on mène comme stratégie pendant six mois ? Le temps d'apprendre à dire bonjour aux collègues et à faire connaissance avec les uns et les autres, votre mandat est déjà fini... Donc, l'Europe se doit d'avoir un conseil qui soit stabilisé deux ans et demi renouvelable une fois, cinq ans, comme le président de la Commission qui sera légitimé par le Parlement. Des institutions nouvelles, ces institutions [qui] vont bâtir une nouvelle Europe.
Il faut vraiment, en effet, que la France de l'Outre-mer ait toute sa place dans cette nouvelle Europe. Et comme nous le disons et comme nous le pensons, l'Outre-mer est une chance pour la France, il faut convaincre tous nos partenaires, même les plus continentaux que l'Outre-mer est une chance pour l'Europe. Cette bataille, nous allons la livrer avec vous, ensemble, pour faire que dans toutes les grandes redistributions, que ce soit la redistribution de la Politique agricole commune qui se fera en 2007, que ce soit la redistribution de la politique régionale qui commencera elle aussi en 2007, que les régions ultra périphériques, que les régions de l'Outre-mer soient des régions fières d'être réunionnaises, fières d'être françaises mais également fières d'être européennes. C'est un élément très important des échéances politiques qui sont devant nous.
C'est ça la Maison France à trois étages : nous avons notre étage européen et celui-là il s'agrandit, il va s'agrandir à dix pays, il va s'agrandir avec des institutions plus fortes et puis nous avons notre Nation, notre Nation avec cette équité républicaine, avec ses valeurs pour chacun d'entre nous, quelle que soit la couleur de notre peau, quelle que soit notre histoire et quel que soit notre territoire. Et puis, il y a la France des territoires et cette France des territoires, il faut aussi qu'elle soit vivante et qu'elle fasse finalement vivre la France aux 26 visages, à ces 26 visages de ces 26 régions qui sont celles de l'ensemble de nos territoires. Cette France, elle est aujourd'hui en mouvement parce que l'Europe bouge, parce que l'Etat va se réformer et parce que la décentralisation va renforcer le fait régional. C'est une nouvelle maison qui est en train de se construire, il faut que l'Outre-mer y tienne toute sa place. Vous pouvez compter sur B. Girardin, sur P. Devedjian, sur l'ensemble du Gouvernement et naturellement, sur le président de la République dont vous savez combien il aime la Réunion, pour faire en sorte que cet amour qu'a la France pour la Réunion soit aussi un amour de l'Europe pour la Réunion."
(Source premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 mars 2003)
Merci de votre accueil ici au Conseil régional de La Réunion, merci à tous les élus régionaux qui ont construit la vie régionale de La Réunion, qui sont rassemblés aujourd'hui, merci à tous les présidents et présidentes qui ont assumé cette chaîne. C'est ça l'action publique, la chaîne est plus grande que chacun de nous, mais nous sommes un maillon d'une grande chaîne et je voudrais saluer cette chaîne de la construction régionale de La Réunion, ici, monsieur le président, votre hôtel de région.
La région a pris sa place ici avant qu'en métropole, a pris sa place sur des sujets fondamentaux. Une planche tout à l'heure nous démontrait cette ambition réunionnaise : 1960 : 1 lycée, 2003 : 42 lycées. Je crois que ce chiffre à lui seul montre bien ce qu'est votre ambition, ce qu'est aussi le fait régional car dans toutes les régions de France nous avons construit des dizaines et des dizaines de lycées pour participer à ce formidable besoin d'éducation. Pourquoi cela ? Parce que partout en France nous sentons bien que le développement est fait d'intelligence, que le développement est fait d'épanouissement et que le développement d'un pays comme le nôtre doit se faire sur la première des énergies nationales : l'énergie humaine.
C'est pour ça qu'éducation, formation sont les priorités des élus des territoires, parce qu'ils sentent bien que c'est en mobilisant l'énergie de leur territoire qu'ils pourront atteindre leurs ambitions de développement. La France ne peut pas répondre et les régions de France ne peuvent pas répondre comme répond un continent comme l'Amérique, ou comme des Etats américains, apportant à la situation du monde, aujourd'hui, le gigantisme, la concentration, la standardisation, la banalisation. Ce ne sont pas ces processus qui sont les nôtres, les nôtres ce sont les processus de créations, les processus d'intelligence, c'est la capacité que nous aurons dans l'économie de demain à injecter de la valeur ajoutée, à injecter de l'humain, à injecter du brevet, à injecter de l'innovation, injecter ce qui créé la richesse dans tous les processus de création. Cela veut dire injecter de la personne humaine dans l'économie, c'est l'humanisation de l'économie qui est la carte de la France et de ses régions. C'est ce que vous démontrez ici en vous engageant sur un effort de formation considérable, non seulement dans les lycées mais aussi dans l'enseignement supérieur et dans la formation professionnelle. Mais c'est aussi ce que vous faites quand vous vous engagez dans des grands projets, notamment sur le développement durable, sur ce que seront les projets de demain qui mobilisent l'énergie humaine. Ce n'est pas en copiant ce que font les autres qu'on fait du développement aujourd'hui car quand on copie, on est déjà en retard et le développement d'aujourd'hui, c'est d'avoir une pensée d'avance, une idée d'avance, un projet d'avance. Cela impose d'être complètement mobilisé dans la perspective du développement et donc de l'intelligence des habitants.
Une région se fonde d'abord sur la capacité de mobilisation de sa population et c'est pour cela que la France aujourd'hui a besoin de ses 26 régions, parce que c'est en faisant en sorte que les élus régionaux s'engagent dans la mobilisation des territoires, mobilisent l'intelligence des territoires, qu'on pourra trouver ces réserves de croissance qui manquent à la France. Même dans les bonnes périodes, nous avons un point de croissance de moins que le continent américain dans notre pays. Ce point-là, il est à mon avis caché dans les systèmes administratifs, il est caché dans nos systèmes centralisés. Ce point de croissance, nous le gagnerons en libérant les énergies des territoires. La décentralisation a une ambition : libérer un point de croissance chaque année dans notre pays. Si nous réussissons cela, nous aurons donné à notre pays la capacité de faire face à tous les défis qui sont les siens.
J'apprécie le discours qui est le vôtre, monsieur le président, en associant l'ensemble de la diversité réunionnaise et de votre assemblée à la création de votre bilan. Je crois en effet que le mandat régional comme le mandat départemental, monsieur le président, ne sont pas des mandats d'abord partisans. Je crois que les mandats territoriaux sont des mandats de rassemblement, sont des mandats d'action. Au fond, les routes ne sont pas forcément de droite, pas forcément de gauche ; les collèges ou les lycées ne sont pas forcément porteurs d'étiquette politique. Et finalement, même si chacun a ses engagements légitimes, quand il s'agit de bâtir des projets pour le développement, il faut essayer de bâtir ensemble. Cela n'exclut pas la malice qu'on peut trouver ici ou là, mais cela veut dire une chose très clairement : cela veut dire que se donner à son territoire c'est accepter de parler à tous au service de son territoire. La politique c'est le service des autres et c'est pour ça que les collectivités territoriales, quand elles ne sont pas assumées par un esprit partisan, c'est pour ça que j'ai quelquefois même de la sympathie pour les partis régionaux qui mettent de la couleur dans les engagements pour bien montrer qu'on peut avoir son idée, on a les grands combats nationaux, on a les grands choix, mais pour son territoire, on peut aller vers des engagements qui sont ceux du territoire. Et finalement, il n'est pas forcément sain qu'on exerce des tutelles politiques sur les territoires comme on exerce des tutelles financières ou des tutelles administratives. Il faut laisser vivre cette vie territoriale, cette décentralisation avec les spécificités du territoire. Je crois que cela fait partie de notre démocratie décentralisée. C'est un élément très important, finalement, de notre " vivre ensemble " pour que chacun puisse se respecter.
Dans l'avenir, autant je vois les départements étant dans la proximité des prestataires d'un certain nombre de services qui doivent être très liés à l'organisation républicaine de notre service public, autant je ne suis pas choqué de voir une région avoir des responsabilités qu'une autre n'exercerait pas parce que finalement elles n'ont pas les mêmes préoccupations, les mêmes données géographiques, historiques. Le fait régional n'est pas forcément fait pour être systématiquement identique dans toutes les régions de France. Il peut y avoir un tronc commun comme l'éducation, la formation, comme un certain nombre d'éléments dont on a parlé tout à l'heure, notamment les publics adultes, les jeunes adultes, mais aussi tous ceux qui veulent faire de la formation tout au long de la vie, mais au fond, rien ne dit que systématiquement La Réunion doit être gérée comme le Poitou-Charentes, même si le Poitou-Charentes aurait à beaucoup s'inspirer de la Réunion. Je vois qu'en termes de population, nous avons un peu plus de population que vous, mais en termes de budget, vous avez beaucoup plus de budget que nous. Donc, je vais peut-être rester une journée de plus pour bien regarder comment vous faites...
Je termine en vous disant ce qui est, je crois, très important dans la démarche qui est la nôtre : c'est qu'au fond nous, sommes très engagés pour que les régions ultra périphériques puissent trouver dans l'Union européenne toute leur place dans la nouvelle Europe que nous sommes en train de construire. L'Europe est en train de changer de dimension, vous êtes habitués à voir l'Europe à 9.000 kilomètres, à voir une Europe dont les frontières se dessinent progressivement avec un élargissement mesuré ces dernières années, maîtrisé. Nous sommes maintenant à la veille d'une nouvelle Europe, non pas dans des années mais demain matin, dans les semaines qui viennent, nous allons avoir une grande Europe. Je vais signer le 16 avril, à Athènes, le traité d'élargissement où nous allons accueillir 10 pays représentants des millions d'habitants qui vont venir rejoindre l'Europe. L'Europe change sa géographie, change son périmètre et elle va changer ses pouvoirs ; avec la nouvelle convention, on va avoir une organisation avec ces trois piliers renforcés : un parlement européen qui sera élu en France avec une plus grande proximité territoriale, nous aurons aussi un président du conseil qui sera élu avec une plus grande durée. Aujourd'hui, on préside l'Europe tous les six mois - c'est encore pire que les rythmes réunionnais, vous nous avez dit que vous aviez eu beaucoup de rotations -, mais présider l'Europe six mois durant, qu'est-ce que vous voulez qu'on mène comme stratégie pendant six mois ? Le temps d'apprendre à dire bonjour aux collègues et à faire connaissance avec les uns et les autres, votre mandat est déjà fini... Donc, l'Europe se doit d'avoir un conseil qui soit stabilisé deux ans et demi renouvelable une fois, cinq ans, comme le président de la Commission qui sera légitimé par le Parlement. Des institutions nouvelles, ces institutions [qui] vont bâtir une nouvelle Europe.
Il faut vraiment, en effet, que la France de l'Outre-mer ait toute sa place dans cette nouvelle Europe. Et comme nous le disons et comme nous le pensons, l'Outre-mer est une chance pour la France, il faut convaincre tous nos partenaires, même les plus continentaux que l'Outre-mer est une chance pour l'Europe. Cette bataille, nous allons la livrer avec vous, ensemble, pour faire que dans toutes les grandes redistributions, que ce soit la redistribution de la Politique agricole commune qui se fera en 2007, que ce soit la redistribution de la politique régionale qui commencera elle aussi en 2007, que les régions ultra périphériques, que les régions de l'Outre-mer soient des régions fières d'être réunionnaises, fières d'être françaises mais également fières d'être européennes. C'est un élément très important des échéances politiques qui sont devant nous.
C'est ça la Maison France à trois étages : nous avons notre étage européen et celui-là il s'agrandit, il va s'agrandir à dix pays, il va s'agrandir avec des institutions plus fortes et puis nous avons notre Nation, notre Nation avec cette équité républicaine, avec ses valeurs pour chacun d'entre nous, quelle que soit la couleur de notre peau, quelle que soit notre histoire et quel que soit notre territoire. Et puis, il y a la France des territoires et cette France des territoires, il faut aussi qu'elle soit vivante et qu'elle fasse finalement vivre la France aux 26 visages, à ces 26 visages de ces 26 régions qui sont celles de l'ensemble de nos territoires. Cette France, elle est aujourd'hui en mouvement parce que l'Europe bouge, parce que l'Etat va se réformer et parce que la décentralisation va renforcer le fait régional. C'est une nouvelle maison qui est en train de se construire, il faut que l'Outre-mer y tienne toute sa place. Vous pouvez compter sur B. Girardin, sur P. Devedjian, sur l'ensemble du Gouvernement et naturellement, sur le président de la République dont vous savez combien il aime la Réunion, pour faire en sorte que cet amour qu'a la France pour la Réunion soit aussi un amour de l'Europe pour la Réunion."
(Source premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 mars 2003)