Texte intégral
Mes chers collègues,
La première participation des Ministres de la défense à un conseil affaires générales est un grand événement pour la construction de l'Europe de la défense. Elle est le témoin de la vigueur de la dynamique lancée par le Conseil Européen à Cologne, et pleinement maintenue par la présidence finlandaise.
Nous sommes en effet ici aujourd'hui pour, conformément à la décision du conseil de Cologne, doter l'Union " d'une capacité d'action autonome soutenue par des forces militaires crédibles ".
Je vois dans la réunion d'aujourd'hui l'illustration de la nécessité absolue d'une coopération très étroite entre ministres des affaires étrangères et de la défense au sein de chaque état membre comme au niveau de l'Union. La capacité d'action dont nous avons décidé de nous doter à Cologne ne peut en effet fonctionner que si les mécanismes de décision politique peuvent se fonder sur un dispositif d'expertise et de moyens militaires crédibles.
L'Europe a décidé d'être en mesure d'assumer, par des moyens autonomes si cela résulte d'une décision politique commune, toutes les missions du Petersberg. Nous pouvons, nous savons agir militairement dans le cadre de l'OTAN. Nous l'avons prouvé et nous le prouvons chaque jour en Bosnie et au Kosovo. Nous devons maintenir et améliorer cette capacité. Mais nous avons décidé, à Cologne, d'être en mesure d'agir seuls en offrant ainsi à l'ensemble de l'Alliance une alternative dont elle n'a pas disposé durant la crise du Kosovo :
Si d'un commun accord, les américains et nous-mêmes européens avions préféré que les européens se chargent de l'opération contre le pouvoir serbe, cela n'était pas possible.
Pour alerter nos autorités politiques, pour préparer leurs décisions et pour les mettre en uvre lorsqu'elles impliquent le recours à des moyens militaires nous devons nous doter de capacités militaires communes. C'est notre responsabilité de ministres de la défense de définir ces capacités et de travailler ensemble à les mettre sur pied.
Je dénombre pour ma part sept capacités génériques qui doivent constituer notre feuille de route.
- capacité d'évaluation stratégique des situations, ce qui suppose d'être convenablement renseigné, y compris pour prévenir les crises
- capacité de planifier et de conduire des opérations, y compris en temps réel ;
- capacité de projeter le volume de forces adéquat ;
- capacité de livrer, le cas échéant, un combat de haute intensité ;
- capacité de durer ;
- entraînement adapté ;
- intéropérabilité à tous les niveaux.
Tels sont les objectifs que je soumet à notre débat pour répondre à la commande énoncée dans la déclaration du conseil européen du 4 juin. A nous de nous fixer un programme réaliste pour y parvenir, dans des délais raisonnables, dans le respect des choix de chacun et en observant les principes que nous nous sommes fixés, notamment la non duplication inutile de moyens déjà existants.
Nous sommes loin de partir de zéro. Les capacités européennes ne sont pas négligeables, comme l'a montré notre participation aux opérations du Kosovo. L'inventaire/audit de l'UEO dont les conclusions seront proposées la semaine prochaine à Luxembourg, révèle une capacité de projection de 100 000 hommes, 500 aéronefs dont 300 de combat et un ensemble de moyens navals comprenant à la fois une composante aéronavale et une composante amphibie. Les ordres de grandeur sont satisfaisants, mais nous devons nous concentrer sur l'aspect qualitatif de ce potentiel : l'Europe en tant que telle ne dispose pas aujourd'hui des moyens d'évaluation, de commandement, et de projection nécessaires à l'exécution des missions de Petersberg dans la totalité de leur spectre.
Nous pourrions donc nous mettre au travail ensemble sur les axes suivants :
I - A court terme, c'est à dire d'ici 2002 :
1/ Nous pourrions d'abord nous mettre d'accord à Helsinki sur la définition des compétences et des attributions du comité militaire et de l'état-major européen.
Mais nous devrons tout de suite confier à un secrétariat militaire le mandat de préparer la montée en puissance d'un état-major européen disposant de l'expertise suffisante pour lui permettre d'assumer sa responsabilité dans la veille, l'analyse de la situation, et dans l'établissement et la validation des options stratégiques.
2/ Nous pouvons convenir, entre Etats membres volontaires, de réaliser ensemble et de mettre à disposition de l'UE, des moyens de veille et d'alerte (composante spatiale, éventuellement avions de reconnaissance et Drones). Le principe sera le maintien intégral des capacités nationales, avec une possibilité de mise en commun à travers la cellule renseignement de l'EME.
3/ Nous pouvons mettre en place, au niveau stratégique, opératif et tactique les structures permettant de concevoir, planifier et conduire une opération de projection.
Au niveau stratégique et opératif, les Etats disposant de structures de commandement interarmées adaptées pourraient permettre une utilisation de ces structures par l'Union Européenne. Le maintien intégral, à tout moment, des capacités nationales de commandement sera strictement assuré.
Au niveau tactique, nous pouvons renforcer les capacités de commandement des forces relevant de l'UEO (FRUEO) : EUROCORPS, EUROFOR, EUROMARFOR et des groupements de forces nationaux ou bilatéraux.
La réalisation de l'interopérabilité entre les différents systèmes d'information et de commandement (SIC) est une condition de la réussite de ces objectifs. Elle devra respecter strictement l'impératif de la possibilité d'un fonctionnement autonome européen.
4/ Nous devons être en mesure de déployer, sur une durée au moins égale à un an et hors le territoire de l'Union, une force terrestre de réaction rapide avec un accompagnement permettant d'obtenir la maîtrise de l'espace aérien et une force navale comprenant à la fois un groupe aéronaval et un groupe amphibie. En termes de volume, cela devrait représenter l'équivalent d'un corps d'armée (50.000 à 60.000 hommes), 300 à 500 avions dont 150 à 300 de combat, et une quinzaine de grands bâtiments de combat.
II - A échéance plus éloignée (par exemple 2005), d'autres objectifs peuvent être retenus, en particulier à la lumière des évolutions que nous constaterons dans notre travail et dans l'environnement stratégique de l'Europe.
1/ Nous pourrions augmenter le volume des forces projetables. La composante terrestre devrait permettre de faire face à deux crises simultanées, dont l'une de haute intensité, nécessiterait de s'installer dans la durée. Les capacités des composantes maritime et aérienne à projeter les forces et à frapper dans la profondeur seraient sensiblement accrues. Les volumes d'un corps d'armée complété par 6 à 7 brigades et 600 à 700 appareils dont 400 à 450 avions de combat pourraient être envisagés.
2/ Nous pouvons nous efforcer de renforcer, à due concurrence, les moyens de planification et de commandement :
D'une part en facilitant la collaboration des structures nationales de planification ; d'autre part, en organisant les synergies entre les forces multinationales déjà constituées et, au-delà, entre les forces nationales que les Etats-membres décideraient de mettre à la disposition de l'UE.
3/ Développer l'efficacité opérationnelle devrait également être un objectif,
- en constituant la capacité collective d'évaluation stratégique, combinant les moyens satellitaires, avions et drones afin d'être en mesure de couvrir les zones potentielles d'intervention.
- les capacités de projection doivent faire l'objet d'un effort soutenu dans la durée. Le transport militaire stratégique, qu'il soit aérien ou maritime, doit être développé de façon coordonnée, notamment sur la base de la constitution de commandements européens.
4/ Nous pouvons enfin songer à mettre sur pied une force de sécurité des populations spécialisée dans les missions de maintien de la paix ayant de fortes implications de maintien de l'ordre et de traitement des activités délictueuses.
III -Nous devrons réfléchir également aux méthodes de guidage de nos actions nationales nous permettant de réaliser ces objectifs.
Pour cela, la définition d'indicateurs de cohérence est le moyen le plus simple de donner, à terme plus ou moins rapproché, un caractère homogène aux contributions des Etats-membres. Leur nombre devra être limité et prendre en compte la diversité des situations nationales. Une priorité pourrait être accordée aux indicateurs techniques soutenant l'aptitude de l'Union à rendre projetable une proportion suffisante de leurs forces et l'aptitude des Etats-membres à entraîner correctement leurs forces en vue d'actions communes.
Un critère économique portant sur la capacité d'acquisition d'équipements militaires modernes est également indispensable si nous voulons détenir les moyens concrets d'agir. La prise en compte des différences nationales existantes doit nous conduire à un objectif limité. Ce pourrait être le maintien dans chaque pays membre du ratio dépenses d'équipement de défense/PIB constaté ces trois dernières années, assorti d'un dispositif d'observation concerté favorisant le rapprochement des choix d'acquisition.
Ces efforts devront appuyer une industrie européenne de l'armement dont les restructurations en cours viennent renforcer la logique de notre projet.
Voilà, mes chers collègues, le programme global sur lequel je vous propose de travailler. Il est peut être trop limité dans certains domaines, trop ambitieux dans d'autres et je suis convaincu que d'autres idées novatrices apparaîtront dans nos débats d'aujourd'hui. C'est notre richesse et notre force de progresser dans l'échange et parfois dans la contradiction. Nous allons apprendre à concilier la spécificité des questions de défense au sein de la logique de l'Union Européenne ou chaque Etat membre compte sur un pied d'égalité absolue.
C'est sur notre aptitude à atteindre les objectifs de capacité évoqués à Cologne que sera apprécié notre volonté politique. J'ai confiance en nous, j'ai confiance en la présidence finlandaise pour nous donner à Helsinki l'impulsion dont nous avons besoin.
(source http://www.défense.gouv.fr, le 17 novembre 1999)
La première participation des Ministres de la défense à un conseil affaires générales est un grand événement pour la construction de l'Europe de la défense. Elle est le témoin de la vigueur de la dynamique lancée par le Conseil Européen à Cologne, et pleinement maintenue par la présidence finlandaise.
Nous sommes en effet ici aujourd'hui pour, conformément à la décision du conseil de Cologne, doter l'Union " d'une capacité d'action autonome soutenue par des forces militaires crédibles ".
Je vois dans la réunion d'aujourd'hui l'illustration de la nécessité absolue d'une coopération très étroite entre ministres des affaires étrangères et de la défense au sein de chaque état membre comme au niveau de l'Union. La capacité d'action dont nous avons décidé de nous doter à Cologne ne peut en effet fonctionner que si les mécanismes de décision politique peuvent se fonder sur un dispositif d'expertise et de moyens militaires crédibles.
L'Europe a décidé d'être en mesure d'assumer, par des moyens autonomes si cela résulte d'une décision politique commune, toutes les missions du Petersberg. Nous pouvons, nous savons agir militairement dans le cadre de l'OTAN. Nous l'avons prouvé et nous le prouvons chaque jour en Bosnie et au Kosovo. Nous devons maintenir et améliorer cette capacité. Mais nous avons décidé, à Cologne, d'être en mesure d'agir seuls en offrant ainsi à l'ensemble de l'Alliance une alternative dont elle n'a pas disposé durant la crise du Kosovo :
Si d'un commun accord, les américains et nous-mêmes européens avions préféré que les européens se chargent de l'opération contre le pouvoir serbe, cela n'était pas possible.
Pour alerter nos autorités politiques, pour préparer leurs décisions et pour les mettre en uvre lorsqu'elles impliquent le recours à des moyens militaires nous devons nous doter de capacités militaires communes. C'est notre responsabilité de ministres de la défense de définir ces capacités et de travailler ensemble à les mettre sur pied.
Je dénombre pour ma part sept capacités génériques qui doivent constituer notre feuille de route.
- capacité d'évaluation stratégique des situations, ce qui suppose d'être convenablement renseigné, y compris pour prévenir les crises
- capacité de planifier et de conduire des opérations, y compris en temps réel ;
- capacité de projeter le volume de forces adéquat ;
- capacité de livrer, le cas échéant, un combat de haute intensité ;
- capacité de durer ;
- entraînement adapté ;
- intéropérabilité à tous les niveaux.
Tels sont les objectifs que je soumet à notre débat pour répondre à la commande énoncée dans la déclaration du conseil européen du 4 juin. A nous de nous fixer un programme réaliste pour y parvenir, dans des délais raisonnables, dans le respect des choix de chacun et en observant les principes que nous nous sommes fixés, notamment la non duplication inutile de moyens déjà existants.
Nous sommes loin de partir de zéro. Les capacités européennes ne sont pas négligeables, comme l'a montré notre participation aux opérations du Kosovo. L'inventaire/audit de l'UEO dont les conclusions seront proposées la semaine prochaine à Luxembourg, révèle une capacité de projection de 100 000 hommes, 500 aéronefs dont 300 de combat et un ensemble de moyens navals comprenant à la fois une composante aéronavale et une composante amphibie. Les ordres de grandeur sont satisfaisants, mais nous devons nous concentrer sur l'aspect qualitatif de ce potentiel : l'Europe en tant que telle ne dispose pas aujourd'hui des moyens d'évaluation, de commandement, et de projection nécessaires à l'exécution des missions de Petersberg dans la totalité de leur spectre.
Nous pourrions donc nous mettre au travail ensemble sur les axes suivants :
I - A court terme, c'est à dire d'ici 2002 :
1/ Nous pourrions d'abord nous mettre d'accord à Helsinki sur la définition des compétences et des attributions du comité militaire et de l'état-major européen.
Mais nous devrons tout de suite confier à un secrétariat militaire le mandat de préparer la montée en puissance d'un état-major européen disposant de l'expertise suffisante pour lui permettre d'assumer sa responsabilité dans la veille, l'analyse de la situation, et dans l'établissement et la validation des options stratégiques.
2/ Nous pouvons convenir, entre Etats membres volontaires, de réaliser ensemble et de mettre à disposition de l'UE, des moyens de veille et d'alerte (composante spatiale, éventuellement avions de reconnaissance et Drones). Le principe sera le maintien intégral des capacités nationales, avec une possibilité de mise en commun à travers la cellule renseignement de l'EME.
3/ Nous pouvons mettre en place, au niveau stratégique, opératif et tactique les structures permettant de concevoir, planifier et conduire une opération de projection.
Au niveau stratégique et opératif, les Etats disposant de structures de commandement interarmées adaptées pourraient permettre une utilisation de ces structures par l'Union Européenne. Le maintien intégral, à tout moment, des capacités nationales de commandement sera strictement assuré.
Au niveau tactique, nous pouvons renforcer les capacités de commandement des forces relevant de l'UEO (FRUEO) : EUROCORPS, EUROFOR, EUROMARFOR et des groupements de forces nationaux ou bilatéraux.
La réalisation de l'interopérabilité entre les différents systèmes d'information et de commandement (SIC) est une condition de la réussite de ces objectifs. Elle devra respecter strictement l'impératif de la possibilité d'un fonctionnement autonome européen.
4/ Nous devons être en mesure de déployer, sur une durée au moins égale à un an et hors le territoire de l'Union, une force terrestre de réaction rapide avec un accompagnement permettant d'obtenir la maîtrise de l'espace aérien et une force navale comprenant à la fois un groupe aéronaval et un groupe amphibie. En termes de volume, cela devrait représenter l'équivalent d'un corps d'armée (50.000 à 60.000 hommes), 300 à 500 avions dont 150 à 300 de combat, et une quinzaine de grands bâtiments de combat.
II - A échéance plus éloignée (par exemple 2005), d'autres objectifs peuvent être retenus, en particulier à la lumière des évolutions que nous constaterons dans notre travail et dans l'environnement stratégique de l'Europe.
1/ Nous pourrions augmenter le volume des forces projetables. La composante terrestre devrait permettre de faire face à deux crises simultanées, dont l'une de haute intensité, nécessiterait de s'installer dans la durée. Les capacités des composantes maritime et aérienne à projeter les forces et à frapper dans la profondeur seraient sensiblement accrues. Les volumes d'un corps d'armée complété par 6 à 7 brigades et 600 à 700 appareils dont 400 à 450 avions de combat pourraient être envisagés.
2/ Nous pouvons nous efforcer de renforcer, à due concurrence, les moyens de planification et de commandement :
D'une part en facilitant la collaboration des structures nationales de planification ; d'autre part, en organisant les synergies entre les forces multinationales déjà constituées et, au-delà, entre les forces nationales que les Etats-membres décideraient de mettre à la disposition de l'UE.
3/ Développer l'efficacité opérationnelle devrait également être un objectif,
- en constituant la capacité collective d'évaluation stratégique, combinant les moyens satellitaires, avions et drones afin d'être en mesure de couvrir les zones potentielles d'intervention.
- les capacités de projection doivent faire l'objet d'un effort soutenu dans la durée. Le transport militaire stratégique, qu'il soit aérien ou maritime, doit être développé de façon coordonnée, notamment sur la base de la constitution de commandements européens.
4/ Nous pouvons enfin songer à mettre sur pied une force de sécurité des populations spécialisée dans les missions de maintien de la paix ayant de fortes implications de maintien de l'ordre et de traitement des activités délictueuses.
III -Nous devrons réfléchir également aux méthodes de guidage de nos actions nationales nous permettant de réaliser ces objectifs.
Pour cela, la définition d'indicateurs de cohérence est le moyen le plus simple de donner, à terme plus ou moins rapproché, un caractère homogène aux contributions des Etats-membres. Leur nombre devra être limité et prendre en compte la diversité des situations nationales. Une priorité pourrait être accordée aux indicateurs techniques soutenant l'aptitude de l'Union à rendre projetable une proportion suffisante de leurs forces et l'aptitude des Etats-membres à entraîner correctement leurs forces en vue d'actions communes.
Un critère économique portant sur la capacité d'acquisition d'équipements militaires modernes est également indispensable si nous voulons détenir les moyens concrets d'agir. La prise en compte des différences nationales existantes doit nous conduire à un objectif limité. Ce pourrait être le maintien dans chaque pays membre du ratio dépenses d'équipement de défense/PIB constaté ces trois dernières années, assorti d'un dispositif d'observation concerté favorisant le rapprochement des choix d'acquisition.
Ces efforts devront appuyer une industrie européenne de l'armement dont les restructurations en cours viennent renforcer la logique de notre projet.
Voilà, mes chers collègues, le programme global sur lequel je vous propose de travailler. Il est peut être trop limité dans certains domaines, trop ambitieux dans d'autres et je suis convaincu que d'autres idées novatrices apparaîtront dans nos débats d'aujourd'hui. C'est notre richesse et notre force de progresser dans l'échange et parfois dans la contradiction. Nous allons apprendre à concilier la spécificité des questions de défense au sein de la logique de l'Union Européenne ou chaque Etat membre compte sur un pied d'égalité absolue.
C'est sur notre aptitude à atteindre les objectifs de capacité évoqués à Cologne que sera apprécié notre volonté politique. J'ai confiance en nous, j'ai confiance en la présidence finlandaise pour nous donner à Helsinki l'impulsion dont nous avons besoin.
(source http://www.défense.gouv.fr, le 17 novembre 1999)