Texte intégral
R. Arzt-. Une question sur la guerre en Irak : G. Bush a dit hier que l'ONU aura un rôle vital à jouer. Cela avait l'air dans le contexte de dire qu'il pensait que l'ONU ce serait la nourriture, l'aide médicale et humanitaire. Est-ce que c'est mieux que rien à votre avis?
- " Je pense que l'ONU doit retrouver le rôle qu'elle aurait dû toujours jouer, à la recherche de la paix, au retour de la paix, et naturellement que c'est à l'ONU de coordonner l'oeuvre humanitaire. Bien entendu. "
Mais par exemple, on voit bien en ce moment avec l'afflux de blessés dans les hôpitaux à Bagdad, que ces hôpitaux sont complètement débordés. Le moment n'est pas venu bien sûr d'une aide humanitaire à laquelle participerait notamment la France ?
- " Je pense qu'on ne peut pas, aujourd'hui, apporter l'aide humanitaire nécessaire dans un climat de guerre. D'ailleurs les organisations non gouvernementales se sont bien prononcées aussi là-dessus. Les couloirs, ça ne marche pas vraiment. Il faut une trêve. Il faut qu'on arrête de tirer, il faut qu'on arrête de tuer. "
Après la guerre, autre sujet, une épidémie, signe des temps : la pneumopathie. Où en est la France ? Est-ce qu'on est à un niveau actuellement d'alerte au raisonnable ou maximum ?
- " Nous sommes à un niveau d'alerte raisonnable, et nous sommes prêts à tout moment à augmenter notre niveau d'intervention. Mais nous avons été les premiers - parce que nous avons, je crois, un bon système d'alerte sanitaire, de vigilance sanitaire - à prendre les bonnes précautions. "
C'est-à-dire ?
- " Nous avons été les premiers à mettre en alerte, à la fois nos centres hospitaliers de référence, à mettre en alerte nos services compétents, les aéroports, les SAMU et à donner des informations aux passagers en provenance des zones d'épidémie, et ceux qui éventuellement se décidaient à partir. "
Et qu'est-ce qu'on sait sur cette maladie ? par exemple est-ce qu'on est très au clair sur comment on l'attrape ?
- " Non, là je crois que nous avons des informations qui nous proviennent peu à peu. Il est vrai que dans ce climat d'urgence d'inquiétude, on essaie de grappiller la moindre information. Mais vous avez vu qu'on a successivement parlé d'un "paramixo-virus", puis d'un "corona-virus", et maintenant d'autres informations viennent. Vous savez, la science ne peut pas procéder comme ça, brutalement, et lâcher des informations. La vraie démarche scientifique, c'est de délivrer une information qui est fiable, qui donc a été démontrée, a été reproduite. Pour le moment, c'est un corona-virus, très probablement mais dont le mode de transmission est aussi certainement par les gouttelettes de salive et une proximité immédiate, mais on ne peut pas exclure d'autres modes de transmission. "
En attendant, il y a un comportement à avoir vis-à-vis des voyageurs arrivant des zones à risques, c'est-à-dire l'Asie du Sud-Est.
- " Ecoutez, de deux choses l'une : ou les gens ont de la fièvre, toussent, sont un peu opprimés, ont du mal à respirer et clairement, revenant de là-bas, il faut immédiatement les isoler. Mais pour ceux qui sont en bonne santé, il n'y a pas de réserves particulières. Il faut naturellement savoir qui ils sont, où ils vont habiter, pour qu'on puisse les retrouver au cas où l'un d'entre eux deviendrait malade et qu'on ait besoin de faire des examens sur l'ensemble des passagers d'un avion mais non, on ne peut pas non plus s'imaginer que tous les gens qui viennent de là-bas sont malades ! "
Vous avez suggéré une coopération entre un système de santé européen sur le sujet. Cela veut dire qu'il n'existe pas ?
- " C'est un sujet que je porte depuis longtemps déjà. L'Europe des marchés, c'est bien mais ce sont des marchandises qui circulent, ce sont des personnes qui circulent, et on voit bien que tout cela peut conduire à des maladies. On a eu le problème de la vache folle, on a des problèmes de santé environnementale. Je crois que nous avons besoin de créer en Europe l'équivalent de ce qui existe aux Etats-Unis, à Atlanta : un centre pour le contrôle des maladies, où on surveille l'ensemble des épidémies, la fréquence des maladies. Tous les pays qui déterminent un espace commun sont quand même à même de définir des règles communes. "
Ca c'est un projet à vous pour l'instant.
- " Je l'ai proposé au commissaire D. Byrne. Je l'ai proposé au ministre de la santé grec qui préside le conseil des ministres de la santé. Je pense qu'il faut aller vers ce type de centres de contrôle des maladies. L'Europe progresse notamment avec les crises et là nous avons une crise sanitaire, où il faut échanger les informations et adopter des protocoles communs. "
Deux dernières questions qui touchent à la politique sur cette maladie : le groupe parlementaire socialiste à l'Assemblée demande une commission d'enquête parlementaire. C'est une bonne idée ?
- " Je crois que les parlementaires veulent toujours être informés, et je crois que cette demande on peut la comprendre. Néanmoins, dans cette affaire-là, justement, le ministère de la santé a joué la transparence, l'information à la fois sur un site web, à la fois par une ligne téléphonique, et nous avons sur notre site, dans la minute, les cas déclarés à Hong Kong, les cas déclarés à Pékin, les cas déclarés ici et là. "
Donc les parlementaires n'ont qu'à consulter le site.
- " Non, ils peuvent essayer de comprendre. De toute façon ça, ça relève des parlementaires, ce n'est pas à moi de donner un avis. "
Vous recommandez aux Français d'éviter les voyages en Chine et dans les pays alentours. Or, J.-P. Raffarin, le Premier ministre, a prévu un voyage dans une quinzaine de jours à Pékin.
- " Je ne veux pas jouer sur les mots. Nous déconseillons la Chine du Sud, puisque cette affection est née dans la province de Canton, et qu'elle sévit notamment aussi à Hong Kong. Donc là ce sont deux destinations qui sont déconseillées. "
Mais J.-P. Raffarin peut aller à Pékin...
- " ... pour le reste, si on peut différer, on doit le faire, d'autre part c'est dans quinze jours je crois. La situation peut évoluer, et puis il lui appartient de prendre sa décision en fonction des enjeux. "
S'il y va, en tant que ministre de la Santé, vous l'accompagnerez ?
- " Ecoutez, s'il me le demande, j'irai volontiers. "
Autre question : l'assurance-maladie, Le déficit de l'assurance-maladie, vous l'avez vous-même annoncé, peut se situer en cumulé autour de 15 milliards d'euros. Est-ce que tout est plus compliqué depuis qu'on sait que la CSG ne sera pas augmentée ?
" Ce n'est pas plus compliqué. Je crois que ça aurait été, et ce serait une solution de facilité. Moi ce que je souhaite dire, c'est qu'il nous faut bien entendu des mesures conjoncturelles qui nous amèneront à faire des économies, mais il nous faut surtout une grande réforme de la sécurité sociale. On traîne un déficit récurrent d'année en année depuis quinze ans. De temps en temps on fait un grand nettoyage, pour remettre à niveau et puis, hop... ça repart sous la poussée d'une remontée
élastique. "
"Juste un mot sur ce rapport, le rapport Chadelat, qui vient de vous être remis, et qui examine le partage possible entre assurance maladie obligatoire, assurance complémentaire, et d'autre part ce qui reste à la charge des citoyens. En un mot, est-ce que vous considérez que c'est une bonne base de travail ?
- " Je pense que le sujet est intéressant, sinon je n'aurais pas demandé à Monsieur Chadelat ce rapport. Cela étant, je ne peux pas vous dire que ce rapport servira d'ossature à la future réforme. Il apporte néanmoins des informations très intéressantes. "
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 avril 2003)
- " Je pense que l'ONU doit retrouver le rôle qu'elle aurait dû toujours jouer, à la recherche de la paix, au retour de la paix, et naturellement que c'est à l'ONU de coordonner l'oeuvre humanitaire. Bien entendu. "
Mais par exemple, on voit bien en ce moment avec l'afflux de blessés dans les hôpitaux à Bagdad, que ces hôpitaux sont complètement débordés. Le moment n'est pas venu bien sûr d'une aide humanitaire à laquelle participerait notamment la France ?
- " Je pense qu'on ne peut pas, aujourd'hui, apporter l'aide humanitaire nécessaire dans un climat de guerre. D'ailleurs les organisations non gouvernementales se sont bien prononcées aussi là-dessus. Les couloirs, ça ne marche pas vraiment. Il faut une trêve. Il faut qu'on arrête de tirer, il faut qu'on arrête de tuer. "
Après la guerre, autre sujet, une épidémie, signe des temps : la pneumopathie. Où en est la France ? Est-ce qu'on est à un niveau actuellement d'alerte au raisonnable ou maximum ?
- " Nous sommes à un niveau d'alerte raisonnable, et nous sommes prêts à tout moment à augmenter notre niveau d'intervention. Mais nous avons été les premiers - parce que nous avons, je crois, un bon système d'alerte sanitaire, de vigilance sanitaire - à prendre les bonnes précautions. "
C'est-à-dire ?
- " Nous avons été les premiers à mettre en alerte, à la fois nos centres hospitaliers de référence, à mettre en alerte nos services compétents, les aéroports, les SAMU et à donner des informations aux passagers en provenance des zones d'épidémie, et ceux qui éventuellement se décidaient à partir. "
Et qu'est-ce qu'on sait sur cette maladie ? par exemple est-ce qu'on est très au clair sur comment on l'attrape ?
- " Non, là je crois que nous avons des informations qui nous proviennent peu à peu. Il est vrai que dans ce climat d'urgence d'inquiétude, on essaie de grappiller la moindre information. Mais vous avez vu qu'on a successivement parlé d'un "paramixo-virus", puis d'un "corona-virus", et maintenant d'autres informations viennent. Vous savez, la science ne peut pas procéder comme ça, brutalement, et lâcher des informations. La vraie démarche scientifique, c'est de délivrer une information qui est fiable, qui donc a été démontrée, a été reproduite. Pour le moment, c'est un corona-virus, très probablement mais dont le mode de transmission est aussi certainement par les gouttelettes de salive et une proximité immédiate, mais on ne peut pas exclure d'autres modes de transmission. "
En attendant, il y a un comportement à avoir vis-à-vis des voyageurs arrivant des zones à risques, c'est-à-dire l'Asie du Sud-Est.
- " Ecoutez, de deux choses l'une : ou les gens ont de la fièvre, toussent, sont un peu opprimés, ont du mal à respirer et clairement, revenant de là-bas, il faut immédiatement les isoler. Mais pour ceux qui sont en bonne santé, il n'y a pas de réserves particulières. Il faut naturellement savoir qui ils sont, où ils vont habiter, pour qu'on puisse les retrouver au cas où l'un d'entre eux deviendrait malade et qu'on ait besoin de faire des examens sur l'ensemble des passagers d'un avion mais non, on ne peut pas non plus s'imaginer que tous les gens qui viennent de là-bas sont malades ! "
Vous avez suggéré une coopération entre un système de santé européen sur le sujet. Cela veut dire qu'il n'existe pas ?
- " C'est un sujet que je porte depuis longtemps déjà. L'Europe des marchés, c'est bien mais ce sont des marchandises qui circulent, ce sont des personnes qui circulent, et on voit bien que tout cela peut conduire à des maladies. On a eu le problème de la vache folle, on a des problèmes de santé environnementale. Je crois que nous avons besoin de créer en Europe l'équivalent de ce qui existe aux Etats-Unis, à Atlanta : un centre pour le contrôle des maladies, où on surveille l'ensemble des épidémies, la fréquence des maladies. Tous les pays qui déterminent un espace commun sont quand même à même de définir des règles communes. "
Ca c'est un projet à vous pour l'instant.
- " Je l'ai proposé au commissaire D. Byrne. Je l'ai proposé au ministre de la santé grec qui préside le conseil des ministres de la santé. Je pense qu'il faut aller vers ce type de centres de contrôle des maladies. L'Europe progresse notamment avec les crises et là nous avons une crise sanitaire, où il faut échanger les informations et adopter des protocoles communs. "
Deux dernières questions qui touchent à la politique sur cette maladie : le groupe parlementaire socialiste à l'Assemblée demande une commission d'enquête parlementaire. C'est une bonne idée ?
- " Je crois que les parlementaires veulent toujours être informés, et je crois que cette demande on peut la comprendre. Néanmoins, dans cette affaire-là, justement, le ministère de la santé a joué la transparence, l'information à la fois sur un site web, à la fois par une ligne téléphonique, et nous avons sur notre site, dans la minute, les cas déclarés à Hong Kong, les cas déclarés à Pékin, les cas déclarés ici et là. "
Donc les parlementaires n'ont qu'à consulter le site.
- " Non, ils peuvent essayer de comprendre. De toute façon ça, ça relève des parlementaires, ce n'est pas à moi de donner un avis. "
Vous recommandez aux Français d'éviter les voyages en Chine et dans les pays alentours. Or, J.-P. Raffarin, le Premier ministre, a prévu un voyage dans une quinzaine de jours à Pékin.
- " Je ne veux pas jouer sur les mots. Nous déconseillons la Chine du Sud, puisque cette affection est née dans la province de Canton, et qu'elle sévit notamment aussi à Hong Kong. Donc là ce sont deux destinations qui sont déconseillées. "
Mais J.-P. Raffarin peut aller à Pékin...
- " ... pour le reste, si on peut différer, on doit le faire, d'autre part c'est dans quinze jours je crois. La situation peut évoluer, et puis il lui appartient de prendre sa décision en fonction des enjeux. "
S'il y va, en tant que ministre de la Santé, vous l'accompagnerez ?
- " Ecoutez, s'il me le demande, j'irai volontiers. "
Autre question : l'assurance-maladie, Le déficit de l'assurance-maladie, vous l'avez vous-même annoncé, peut se situer en cumulé autour de 15 milliards d'euros. Est-ce que tout est plus compliqué depuis qu'on sait que la CSG ne sera pas augmentée ?
" Ce n'est pas plus compliqué. Je crois que ça aurait été, et ce serait une solution de facilité. Moi ce que je souhaite dire, c'est qu'il nous faut bien entendu des mesures conjoncturelles qui nous amèneront à faire des économies, mais il nous faut surtout une grande réforme de la sécurité sociale. On traîne un déficit récurrent d'année en année depuis quinze ans. De temps en temps on fait un grand nettoyage, pour remettre à niveau et puis, hop... ça repart sous la poussée d'une remontée
élastique. "
"Juste un mot sur ce rapport, le rapport Chadelat, qui vient de vous être remis, et qui examine le partage possible entre assurance maladie obligatoire, assurance complémentaire, et d'autre part ce qui reste à la charge des citoyens. En un mot, est-ce que vous considérez que c'est une bonne base de travail ?
- " Je pense que le sujet est intéressant, sinon je n'aurais pas demandé à Monsieur Chadelat ce rapport. Cela étant, je ne peux pas vous dire que ce rapport servira d'ossature à la future réforme. Il apporte néanmoins des informations très intéressantes. "
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 avril 2003)