Texte intégral
Monsieur le maire, Madame et Messieurs les parlementaires, Messieurs les Présidents, Monsieur le préfet de région, Monsieur le préfet, Mesdames et Messieurs et chers amis, vous avez évoqué, Monsieur le Président du Conseil Général, il y a quelques instants, le récent voyage du Président de la République à Niort. Vous savez que je suis toujours très attentif à ce que dit le Président de la République et, à son retour, il m'avait confié : "Les Deux-Sèvres sont un beau département, vous devriez y aller". Je l'écoute toujours. Et donc me voici parmi vous, j'en suis très profondément heureux.
Je suis venu ici, d'abord à l'initiative de Jean-Pierre Raffarin, le ministre du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, Président du Conseil Régional par ailleurs, qui a eu la bonne idée d'organiser ici, à Coulon, la première université de l'artisanat et nous allons rejoindre dans quelques instants les artisans qui nous attendent.
Mais je n'ai pas résisté à la tentation, j'allais dire, de Venise, vous savez qu'il m'est arrivé de commettre un livre qui porte ce titre, de la Venise verte, dans ce cas précis. Et Corinne Lepage qui, il y a quelques semaines, avait réuni, à Paris, dans son ministère, tous les acteurs qui peuvent faire en sorte que le Marais poitevin se développe et soit protégé m'a évidemment vivement incité à venir passer quelques instants ici. Croyez bien que je ne le regrette pas.
Nous menons les uns et les autres une vie parfois un peu stressante. Quand il faut préparer une émission de télévision, il faut s'entraîner, cela demande du travail. Alors, j'ai trouvé tout à l'heure, sur les conches du Marais poitevin, que le temps a changé d'allure, on se déstressait, et qu'une sorte de bonheur et de paix nous gagnait. Si bien que j'aurais souhaité que la promenade dure un peu plus longtemps. Mais enfin l'emploi du temps étant ce qu'il est, nous nous retrouvons ici.
Vous avez, je l'ai dit aux habitants de Coulon, je vous le dis, Monsieur le maire, une chance formidable d'habiter dans ce pays, surtout quand on le voit sous ce ciel particulièrement clément.
Je disais tout à l'heure "Venise verte". Vous connaissez ma passion pour la grande ville italienne et sa lagune. Ce que je viens de voir cet après-midi m'a autant impressionné et l'appellation de "Venise verte" me semble digne de ces marais exceptionnels que je viens de visiter.
J'ai été frappé bien sûr, comme tous ceux qui découvrent votre région, par la très grande beauté d'une nature encore préservée. Mais j'ai aussi compris, on me l'a expliqué tout au long de la promenade, combien l'homme avait contribué à la réalisation de cette merveille. Le Marais n'est pas un espace vierge, barrant les hommes, c'est au contraire un milieu unique qui a été bâti grâce à un subtil équilibre établi entre la nature, avec ses rythmes propres, et les activités humaines.
J'ai vu un Marais poitevin façonné et habité par le travail des hommes, des femmes, pendant des siècles et c'est là que réside à mes yeux la plus grande beauté de ce lieu d'équilibre, de sérénité, j'ai presque envie de dire de spiritualité.
Cette rencontre heureuse entre l'homme et la nature est pour moi le symbole de ce que doit être une politique ambitieuse de l'environnement. Je suis bien sûr très attaché à la préservation du patrimoine naturel qui est fragile, vous le savez, ici et dont nous sommes tous comptables vis-à-vis de nos enfants qui nous regardent là et qui, je l'espère, pourront transmettre à leur tour à leurs enfants ce merveilleux Marais.
Mais ce que je souhaite surtout, c'est que l'homme puisse vivre en harmonie avec la nature qui l'environne. C'est un exercice difficile, mais le Marais poitevin est la preuve qu'il est possible puisque le paysage, qui s'étend de Niort à la baie de l'Aiguillon et qui constitue par son importance et son intérêt la deuxième zone humide de France, a été façonné conjointement par la main de l'homme et par la nature.
Vous le savez, les zones humides comptent parmi les milieux naturels les plus riches de la planète. C'est un espace où la diversité des espèces est particulièrement grande et où des fonctions écologiques de régulation essentielle sont assurées. Je pense à la rétention des crues, à la mise en réserve d'eau en période de sécheresse, au filtrage des pollutions, à l'accueil de la reproduction et de l'hivernage de nombreuses espèces animales. La France est riche en zones humides, elle se doit de les protéger avec une particulière détermination.
S'agissant plus spécialement du Marais poitevin, les activités qui s'y exercent, et notamment l'élevage, ont été longtemps non seulement compatibles avec la préservation du milieu, mais nécessaires à la préservation de ce milieu. Cette originalité, cet exemple que constitue le Marais est d'une certaine façon, je le répète, le symbole de la politique d'environnement que nous souhaiterions mener : une politique au service des hommes et des femmes d'aujourd'hui et de demain.
Cette politique, Corinne Lepage qui est à mes cotés la conduit avec moi dans tous les domaines. C'est elle qui nous a guidés lorsqu'il s'est agi de fixer le 7ème programme des Agences de l'Eau. C'est elle qui nous a aussi conduits à classer de nombreux sites remarquables, à doubler en un peu plus d'un an la superficie des réserves naturelles, à lancer la création de trois nouveaux parcs marins. C'est encore la même préoccupation qui nous a conduits à renoncer à autoriser la construction d'une ligne électrique à haute tension dans les Pyrénées. Nous avons voulu ainsi éviter la remise en cause des relations ancestrales que les hommes avaient établies avec la montagne et qui étaient menacées.
Au-delà de ces quelques exemples, j'aimerais aussi que la réflexion sur le développement durable qui est parfois un peu difficile à comprendre, même si elle est importante, s'appuie sur cette idée simple que je viens de rappeler, à savoir la nécessité de maintenir, à travers le temps et en pensant à l'avenir de nos enfants, un rapport harmonieux entre l'environnement et les activités qui sont nécessaires pour donner du travail aux hommes.
Je suis sûr que les Assises régionales, puis nationales du développement durable, qui sont en cours de déroulement et d'organisation, pourront reprendre ces thèmes.
Dans le Marais poitevin, il doit en être de même. Il s'agit de maintenir cet équilibre précaire que j'ai évoqué. Et le Marais, de ce point de vue, est à bien des égards menacé. L'utilisation prudente, voire économe de l'eau, est la clé de voûte de la préservation de ce grand espace. L'eau est un patrimoine qui nous est commun à tous. Il est fragile. On sait que les derniers mois ont été, ici, des mois de sécheresse.
Nous le tenons de nos ancêtres. Il est pour nous porteur de richesses, tant matérielles que spirituelles. Détruire ce patrimoine, ce serait renoncer à l'avenir, ce serait priver les générations futures de la possibilité de vivre, elles aussi, de ces richesses. Sans eau, il n'y aura plus d'agriculture, ni de conchyliculture, plus de pêche, plus de tourisme. L'eau est ici, encore plus qu'ailleurs, porteuse de vie et cette ressource rare doit être utilisée avec le souci constant de ne pas détruire cette richesse dont nous disposons.
J'invite donc l'ensemble des partenaires du Marais poitevin à bien prendre conscience des responsabilités qui sont les leurs et à ne pas sacrifier l'avenir aux seuls intérêts du court terme.
Je sais d'ailleurs que Corinne Lepage, en liaison étroite avec toutes les collectivités locales intéressées, notamment la région Poitou-Charentes, a entrepris une action déterminée pour restaurer dans le Marais poitevin l'équilibre menacé. La méthode qu'elle a retenue pour ce faire est bonne : il s'agit de la concertation, du dialogue, de l'explication. Le 17 juin dernier, elle a ainsi réuni pour la première fois dans l'histoire du Marais l'ensemble des acteurs qui contribuent à sa gestion.
Cette rencontre a été l'occasion de définir les premiers éléments d'un plan d'action en faveur du Marais qui va dans le bon sens, je crois, et que je souhaite voir mis en uvre le plus rapidement possible. Cette première réunion sera d'ailleurs suivie rapidement par d'autres. Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que tous ceux qui souhaitent travailler au maintien de l'équilibre entre la nature et les activités humaines nous trouveront à leurs côtés.
Un certain nombre de mesures très importantes ont d'ailleurs déjà été décidées pour aider à la sauvegarde du Marais. Celui-ci sera le site pilote pour la mise en uvre d'une politique ambitieuse en faveur des zones humides. Je ne veux pas rentrer dans le détail de toutes ces mesures. Je peux vous indiquer simplement, parce que je sais qu'on aime bien toujours parler chiffres, je l'ai fait moi-même, hier soir, un peu longuement sans doute, que dans les cinq ans à venir au moins 100 millions de francs seront consacrés par l'État à la protection du Marais poitevin. Dès 1997, 20 millions feront l'objet d'une utilisation concertée avec l'ensemble des collectivités locales avec lesquelles l'État souhaite conduire sa politique en étroit partenariat, en vue notamment d'assurer la préservation des prairies naturelles. Tout à l'heure, les personnes qui nous guidaient dans les conches me disaient tous les dangers que représente l'extension de la friche et la nécessité précisément de maintenir ces prairies.
Dans le même temps, la "Venise verte" se verra attribuer le label "grand site" afin de bien marquer la priorité attachée à la conservation et au développement de ce milieu. Il conviendra en outre, dans les années qui viennent, de mieux prendre en compte le rôle des agriculteurs et particulièrement des éleveurs dans la gestion des zones humides, car l'élevage doit être ici un atout important. Le maintien de l'élevage extensif est une nécessité.
Parallèlement à cette politique de préservation et de restauration du milieu, un programme de recherche spécifique aux zones humides, de 15 millions de francs sur trois ans, a été lancé grâce au soutien des Agences de l'Eau. Il trouvera, bien sûr, à s'appliquer prioritairement dans le Marais poitevin.
L'ambition du Gouvernement est claire : que le Marais demeure un lieu exceptionnel où les hommes puissent vivre en étroite entente avec la nature. Je pense aussi que le Marais pourra bénéficier de l'action de la Fondation du Patrimoine qui vient d'être créée. J'ai décidé que cette Fondation devrait avoir pour vocation d'intervenir aussi bien pour protéger le patrimoine culturel que le patrimoine naturel qui sont bien souvent très étroitement imbriqués. Comme le Marais poitevin en est d'ailleurs clairement l'exemple. J'espère vous en avoir convaincus.
L'ensemble de la politique du Gouvernement, à l'égard du Marais poitevin, de la "Venise verte", a pour objectif de conserver à votre région sa beauté et sa richesse, tout en permettant aux hommes qui l'habitent d'y vivre le mieux possible. Notre souhait à tous est de léguer à nos enfants ce merveilleux patrimoine dont nous sommes si fiers. Et pour reprendre la phrase de Saint-Exupéry citée par Monsieur le maire, même si ce n'est pas très adapté à la géographie du lieu, on voit bien le symbole qu'il y a derrière cette formule, de construire ensemble une tour.
Merci en tout cas à tous les amis de Coulon de nous avoir réservé un accueil sympathique et d'être venus nous rejoindre sur cette place sur laquelle je parle de tout cur. J'aimerais bien flâner, lézarder, perdre un peu de temps avec vous, mais les artisans nous attendent.
Merci.
Je suis venu ici, d'abord à l'initiative de Jean-Pierre Raffarin, le ministre du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, Président du Conseil Régional par ailleurs, qui a eu la bonne idée d'organiser ici, à Coulon, la première université de l'artisanat et nous allons rejoindre dans quelques instants les artisans qui nous attendent.
Mais je n'ai pas résisté à la tentation, j'allais dire, de Venise, vous savez qu'il m'est arrivé de commettre un livre qui porte ce titre, de la Venise verte, dans ce cas précis. Et Corinne Lepage qui, il y a quelques semaines, avait réuni, à Paris, dans son ministère, tous les acteurs qui peuvent faire en sorte que le Marais poitevin se développe et soit protégé m'a évidemment vivement incité à venir passer quelques instants ici. Croyez bien que je ne le regrette pas.
Nous menons les uns et les autres une vie parfois un peu stressante. Quand il faut préparer une émission de télévision, il faut s'entraîner, cela demande du travail. Alors, j'ai trouvé tout à l'heure, sur les conches du Marais poitevin, que le temps a changé d'allure, on se déstressait, et qu'une sorte de bonheur et de paix nous gagnait. Si bien que j'aurais souhaité que la promenade dure un peu plus longtemps. Mais enfin l'emploi du temps étant ce qu'il est, nous nous retrouvons ici.
Vous avez, je l'ai dit aux habitants de Coulon, je vous le dis, Monsieur le maire, une chance formidable d'habiter dans ce pays, surtout quand on le voit sous ce ciel particulièrement clément.
Je disais tout à l'heure "Venise verte". Vous connaissez ma passion pour la grande ville italienne et sa lagune. Ce que je viens de voir cet après-midi m'a autant impressionné et l'appellation de "Venise verte" me semble digne de ces marais exceptionnels que je viens de visiter.
J'ai été frappé bien sûr, comme tous ceux qui découvrent votre région, par la très grande beauté d'une nature encore préservée. Mais j'ai aussi compris, on me l'a expliqué tout au long de la promenade, combien l'homme avait contribué à la réalisation de cette merveille. Le Marais n'est pas un espace vierge, barrant les hommes, c'est au contraire un milieu unique qui a été bâti grâce à un subtil équilibre établi entre la nature, avec ses rythmes propres, et les activités humaines.
J'ai vu un Marais poitevin façonné et habité par le travail des hommes, des femmes, pendant des siècles et c'est là que réside à mes yeux la plus grande beauté de ce lieu d'équilibre, de sérénité, j'ai presque envie de dire de spiritualité.
Cette rencontre heureuse entre l'homme et la nature est pour moi le symbole de ce que doit être une politique ambitieuse de l'environnement. Je suis bien sûr très attaché à la préservation du patrimoine naturel qui est fragile, vous le savez, ici et dont nous sommes tous comptables vis-à-vis de nos enfants qui nous regardent là et qui, je l'espère, pourront transmettre à leur tour à leurs enfants ce merveilleux Marais.
Mais ce que je souhaite surtout, c'est que l'homme puisse vivre en harmonie avec la nature qui l'environne. C'est un exercice difficile, mais le Marais poitevin est la preuve qu'il est possible puisque le paysage, qui s'étend de Niort à la baie de l'Aiguillon et qui constitue par son importance et son intérêt la deuxième zone humide de France, a été façonné conjointement par la main de l'homme et par la nature.
Vous le savez, les zones humides comptent parmi les milieux naturels les plus riches de la planète. C'est un espace où la diversité des espèces est particulièrement grande et où des fonctions écologiques de régulation essentielle sont assurées. Je pense à la rétention des crues, à la mise en réserve d'eau en période de sécheresse, au filtrage des pollutions, à l'accueil de la reproduction et de l'hivernage de nombreuses espèces animales. La France est riche en zones humides, elle se doit de les protéger avec une particulière détermination.
S'agissant plus spécialement du Marais poitevin, les activités qui s'y exercent, et notamment l'élevage, ont été longtemps non seulement compatibles avec la préservation du milieu, mais nécessaires à la préservation de ce milieu. Cette originalité, cet exemple que constitue le Marais est d'une certaine façon, je le répète, le symbole de la politique d'environnement que nous souhaiterions mener : une politique au service des hommes et des femmes d'aujourd'hui et de demain.
Cette politique, Corinne Lepage qui est à mes cotés la conduit avec moi dans tous les domaines. C'est elle qui nous a guidés lorsqu'il s'est agi de fixer le 7ème programme des Agences de l'Eau. C'est elle qui nous a aussi conduits à classer de nombreux sites remarquables, à doubler en un peu plus d'un an la superficie des réserves naturelles, à lancer la création de trois nouveaux parcs marins. C'est encore la même préoccupation qui nous a conduits à renoncer à autoriser la construction d'une ligne électrique à haute tension dans les Pyrénées. Nous avons voulu ainsi éviter la remise en cause des relations ancestrales que les hommes avaient établies avec la montagne et qui étaient menacées.
Au-delà de ces quelques exemples, j'aimerais aussi que la réflexion sur le développement durable qui est parfois un peu difficile à comprendre, même si elle est importante, s'appuie sur cette idée simple que je viens de rappeler, à savoir la nécessité de maintenir, à travers le temps et en pensant à l'avenir de nos enfants, un rapport harmonieux entre l'environnement et les activités qui sont nécessaires pour donner du travail aux hommes.
Je suis sûr que les Assises régionales, puis nationales du développement durable, qui sont en cours de déroulement et d'organisation, pourront reprendre ces thèmes.
Dans le Marais poitevin, il doit en être de même. Il s'agit de maintenir cet équilibre précaire que j'ai évoqué. Et le Marais, de ce point de vue, est à bien des égards menacé. L'utilisation prudente, voire économe de l'eau, est la clé de voûte de la préservation de ce grand espace. L'eau est un patrimoine qui nous est commun à tous. Il est fragile. On sait que les derniers mois ont été, ici, des mois de sécheresse.
Nous le tenons de nos ancêtres. Il est pour nous porteur de richesses, tant matérielles que spirituelles. Détruire ce patrimoine, ce serait renoncer à l'avenir, ce serait priver les générations futures de la possibilité de vivre, elles aussi, de ces richesses. Sans eau, il n'y aura plus d'agriculture, ni de conchyliculture, plus de pêche, plus de tourisme. L'eau est ici, encore plus qu'ailleurs, porteuse de vie et cette ressource rare doit être utilisée avec le souci constant de ne pas détruire cette richesse dont nous disposons.
J'invite donc l'ensemble des partenaires du Marais poitevin à bien prendre conscience des responsabilités qui sont les leurs et à ne pas sacrifier l'avenir aux seuls intérêts du court terme.
Je sais d'ailleurs que Corinne Lepage, en liaison étroite avec toutes les collectivités locales intéressées, notamment la région Poitou-Charentes, a entrepris une action déterminée pour restaurer dans le Marais poitevin l'équilibre menacé. La méthode qu'elle a retenue pour ce faire est bonne : il s'agit de la concertation, du dialogue, de l'explication. Le 17 juin dernier, elle a ainsi réuni pour la première fois dans l'histoire du Marais l'ensemble des acteurs qui contribuent à sa gestion.
Cette rencontre a été l'occasion de définir les premiers éléments d'un plan d'action en faveur du Marais qui va dans le bon sens, je crois, et que je souhaite voir mis en uvre le plus rapidement possible. Cette première réunion sera d'ailleurs suivie rapidement par d'autres. Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que tous ceux qui souhaitent travailler au maintien de l'équilibre entre la nature et les activités humaines nous trouveront à leurs côtés.
Un certain nombre de mesures très importantes ont d'ailleurs déjà été décidées pour aider à la sauvegarde du Marais. Celui-ci sera le site pilote pour la mise en uvre d'une politique ambitieuse en faveur des zones humides. Je ne veux pas rentrer dans le détail de toutes ces mesures. Je peux vous indiquer simplement, parce que je sais qu'on aime bien toujours parler chiffres, je l'ai fait moi-même, hier soir, un peu longuement sans doute, que dans les cinq ans à venir au moins 100 millions de francs seront consacrés par l'État à la protection du Marais poitevin. Dès 1997, 20 millions feront l'objet d'une utilisation concertée avec l'ensemble des collectivités locales avec lesquelles l'État souhaite conduire sa politique en étroit partenariat, en vue notamment d'assurer la préservation des prairies naturelles. Tout à l'heure, les personnes qui nous guidaient dans les conches me disaient tous les dangers que représente l'extension de la friche et la nécessité précisément de maintenir ces prairies.
Dans le même temps, la "Venise verte" se verra attribuer le label "grand site" afin de bien marquer la priorité attachée à la conservation et au développement de ce milieu. Il conviendra en outre, dans les années qui viennent, de mieux prendre en compte le rôle des agriculteurs et particulièrement des éleveurs dans la gestion des zones humides, car l'élevage doit être ici un atout important. Le maintien de l'élevage extensif est une nécessité.
Parallèlement à cette politique de préservation et de restauration du milieu, un programme de recherche spécifique aux zones humides, de 15 millions de francs sur trois ans, a été lancé grâce au soutien des Agences de l'Eau. Il trouvera, bien sûr, à s'appliquer prioritairement dans le Marais poitevin.
L'ambition du Gouvernement est claire : que le Marais demeure un lieu exceptionnel où les hommes puissent vivre en étroite entente avec la nature. Je pense aussi que le Marais pourra bénéficier de l'action de la Fondation du Patrimoine qui vient d'être créée. J'ai décidé que cette Fondation devrait avoir pour vocation d'intervenir aussi bien pour protéger le patrimoine culturel que le patrimoine naturel qui sont bien souvent très étroitement imbriqués. Comme le Marais poitevin en est d'ailleurs clairement l'exemple. J'espère vous en avoir convaincus.
L'ensemble de la politique du Gouvernement, à l'égard du Marais poitevin, de la "Venise verte", a pour objectif de conserver à votre région sa beauté et sa richesse, tout en permettant aux hommes qui l'habitent d'y vivre le mieux possible. Notre souhait à tous est de léguer à nos enfants ce merveilleux patrimoine dont nous sommes si fiers. Et pour reprendre la phrase de Saint-Exupéry citée par Monsieur le maire, même si ce n'est pas très adapté à la géographie du lieu, on voit bien le symbole qu'il y a derrière cette formule, de construire ensemble une tour.
Merci en tout cas à tous les amis de Coulon de nous avoir réservé un accueil sympathique et d'être venus nous rejoindre sur cette place sur laquelle je parle de tout cur. J'aimerais bien flâner, lézarder, perdre un peu de temps avec vous, mais les artisans nous attendent.
Merci.