Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Présidents de Commission nationale,
Permettez-moi de vous dire à toutes et à tous le plaisir qui est le nôtre, à Luc Ferry et à moi-même, de vous accueillir ici, au Quai d'Orsay, à l'occasion de cette 32ème Conférence générale de l'UNESCO.
Plus que jamais, nous savons, en regardant un peu en arrière, à quel point une grande organisation internationale ne se construit qu'à travers le consensus international et ce, dans les grands domaines qui sont les nôtres : la culture, les sciences, l'éducation, le sport, la communication et l'information.
Et nous fêtons, saluons un événement marquant cette année, c'est le retour des Etats-Unis dans notre organisation. Les Etats-Unis avaient quitté l'organisation, vous vous en souvenez, en 1984. Aujourd'hui, l'universalité de l'UNESCO, qui est un gage d'une légitimité encore accrue et d'une efficacité encore plus grande, se trouve confirmée.
Ce retour signifie également que l'UNESCO va mieux. L'UNESCO est mieux gérée, grâce aux efforts du directeur général, M. Koïchiro Matsuura et je veux l'en féliciter de notre part à tous.
L'UNESCO joue un rôle essentiel sur tous les aspects de la société mondiale, sur tous les aspects de notre vie collective. Je me permettrai de mentionner trois grands sujets qui nous concernent particulièrement.
D'abord, cette initiative pour soutenir une convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel et immatériel : il s'agit là d'un texte novateur qui permet de mieux cerner et de mieux défendre des rites, des représentations, des savoir-faire ancestraux qui méritent que l'on se penche sur eux et qu'on les défende.
Deuxième grande initiative que nous soutenons avec force, nous Français, c'est la négociation d'une convention pour la diversité culturelle. Il s'agit, là encore, d'un grand enjeu : défendre les politiques nationales et la capacité de chacun des Etats à avoir des biens et des services culturels spécifiques. Il s'agit là d'un élément de l'identité de chacune de nos nations et nous nous rendons compte, tous les jours davantage, à quel point cette défense de l'identité constitue un élément majeur de la reconnaissance et de la stabilité de la vie internationale.
Combien de résistances, combien de violences qui pourraient être ainsi écartées, effacées si nous étions davantage capables de faire ce geste vers la personnalité de l'autre, d'avancer vers cette altérité qui se trouve souvent froissée ou méconnue.
Une troisième grande réflexion est celle que veut engager l'UNESCO sur la bioéthique. Dans ce domaine, l'UNESCO a aussi une responsabilité particulière et il est important que sa présence, que son influence, que son regard s'investissent pleinement.
Vous savez, et vous le mesurez dans chacun de vos pays, dans chacun de vos voyages, l'attente vis-à-vis de votre, de notre Organisation, est immense. Une attente d'autant plus grande qu'elle incarne un visage humaniste de la communauté internationale, un visage universaliste dans la volonté qui est la nôtre de nous mobiliser pour le service des peuples, des cultures mais aussi de chacun des citoyens du monde.
A cet égard, c'est un enjeu immense que nous voulons soutenir de toutes nos forces, et je voudrais dire aussi à quel point cet enjeu conditionne la paix dans notre monde.
Plus d'altérité, plus d'égards vis-à-vis de l'autre, c'est le début de la fin de beaucoup de conflits, de beaucoup d'intolérance, de beaucoup de xénophobie, de beaucoup de haine.
Par ce commencement, par cette graine qui est ainsi, par vous, semée et qui grandit, la communauté internationale sera plus stable, plus forte et plus juste.
Je vous remercie et je passe la parole à Luc Ferry.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 octobre 2003)