Texte intégral
1. Le 24 septembre 1998, les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents se sont entretenus avec le Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, S. E. M. Kofi A. Annan. La République populaire de Chine était représentée par S. E. M. Tang Jia Xuan, ministre des Affaires étrangères ; la France par S. E. M. Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères ; la Fédération de Russie par S. E. M. Sergei Lavrov, représentant permanent auprès de l'Organisation des Nations unies ; le Royaume-Uni de Grande- Bretagne et d'Irlande du Nord par S. E. M. Robin Cook, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et du Commonwealth ; et les Etats-Unis d'Amérique par S. E. Mme Madeleine Albright, secrétaire d'Etat.
2. Les ministres ont réaffirmé leur ferme soutien à l'Organisation des Nations unies et au plan général de réforme de l'Organisation. Ils se sont félicités du programme de réforme en deux phases entrepris par le secrétaire général et des résolutions pertinentes adoptées par l'Assemblée générale. Ils se sont déclarés satisfaits des travaux que le Conseil économique et social a entrepris à sa session de fond en 1998 pour améliorer l'efficacité et l'effectivité de ses commissions techniques et régionales et de ses autres organes subsidiaires. Ils s'efforceront, lors de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale, d'achever la mise en oeuvre des réformes déjà approuvées et de poursuivre l'examen de plusieurs des mesures de la deuxième phase du programme qui sont actuellement à l'étude. Les ministres se sont déclarés résolus à surmonter les graves problèmes financiers que connaît l'Organisation. A cet égard, ils ont souligné que tous les Etats membres devaient s'acquitter ponctuellement de leurs contributions.
3. Les ministres ont réaffirmé leur soutien à la réforme du Conseil de sécurité grâce à une augmentation du nombre de ses membres. Ils se sont également déclaré favorables à de nouvelles mesures destinées à renforcer l'efficacité des travaux du Conseil.
4. A l'occasion du cinquantenaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, les ministres ont réaffirmé l'universalité des droits qui y sont proclamés. Les ministres ont également souligné l'importance de l'évaluation quinquennale des résultats de la conférence mondiale sur les Droits de l'Homme. Ils ont souscrit aux conclusions agréées par le Conseil économique et social concernant le suivi et l'application coordonnés de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne.
5. Les ministres ont souligné qu'en vertu de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité avait la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ils ont réaffirmé que l'Organisation devait améliorer encore sa capacité d'intervenir rapidement et efficacement pour faire face aux menaces à la paix et à la sécurité internationales. Ils ont fait part de leur détermination à continuer d'aider au développement des capacités des Nations unies en matière de prévention et de règlement des conflits, notamment par le biais d'opération de maintien de la paix. Les ministres ont accueilli avec satisfaction l'intensification de la coopération entre l'Organisation des Nations unies et les organisations régionales dans les efforts visant à maintenir la stabilité et la sécurité conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations unies. Ils se sont déclarés préoccupés par les actes de violence de plus en plus nombreux envers le personnel de l'Organisation des Nations unies et celui des organisations internationales à vocation humanitaire et par les entraves de plus en plus fréquentes à leurs activités. Les ministres ont lancé un appel pressant aux Etats membres pour qu'ils assurent la sécurité et la sûreté de tous les fonctionnaires de l'Organisation des Nations unies et des organisations internationales à vocation humanitaire et facilitent leur liberté d'accès dans l'exercice de leurs missions.
6. Les ministres ont souligné que la communauté internationale devait continuer d'accroître ses efforts dans le domaine du désarmement et de la prévention de la prolifération d'armes de destruction massive.
Ils ont réaffirmé la nécessité d'une adhésion universelle au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ils ont indiqué que la conclusion du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires constituait une étape importante dans le processus de non-prolifération des armes nucléaires et de désarmement. Ils ont réaffirmé qu'ils étaient favorables à l'ouverture immédiate et à l'aboutissement rapide de négociations sur un traité relatif à l'interdiction de la production de matières fissiles destinées aux armes nucléaires ou à d'autres dispositifs explosifs nucléaires et, à cet égard, ont accueilli avec satisfaction la création d'un comité ad hoc de la Conférence du désarmement. Ils ont également réaffirmé l'importance que revêtait à leurs yeux le fait que la Convention sur les armes chimiques soit entrée en vigueur en 1997. Ils ont souligné qu'il importait que tous les Etats adhèrent à la Convention sur les armes chimiques, à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques ainsi qu'au Protocole de 1996 sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de mines, pièges et autres dispositifs. Ils ont préconisé la création d'un comité ad hoc de la Conférence du désarmement qui serait chargé de négocier l'interdiction du transfert des mines terrestres antipersonnel. Ils ont appelé de leurs voeux la conclusion rapide des négociations en cours sur un protocole juridiquement contraignant visant à renforcer l'efficacité de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction. Les ministres ont souligné l'importance d'un système de garanties nucléaires fort et efficace. A cet égard, ils ont accueilli avec satisfaction les progrès réalisés par les Etats membres et l'AIEA dans la négociation de protocoles additionnels aux accords de garanties et ont instamment prié les Etats qui ne l'avaient pas encore fait à conclure dès que possible leur accord de garanties au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires avec l'Agence internationale de l'énergie atomique et à mettre définitivement au point un nouveau protocole sur les garanties afin de permettre une application aussi large que possible des mesures de garanties renforcées.
7. Les ministres ont réaffirmé leur communiqué commun du 4 juin 1998 dans lequel ils condamnaient les essais nucléaires effectués par l'Inde, puis par le Pakistan, en mai 1998. Ils se sont déclarés vivement préoccupés par le danger que ces essais constituaient pour la paix et la stabilité dans la région. Ils ont réaffirmé leur engagement à coopérer étroitement en s'employant d'urgence à prévenir une course aux armements nucléaires et balistiques dans le sous-continent, et à consolider le régime mondial de non-prolifération. A cet effet, les ministres ont exhorté l'Inde et le Pakistan à engager un dialogue sérieux en vue de régler leurs différends et à appliquer complètement et sans délai toutes les dispositions de la résolution 1172 du Conseil de sécurité. Ils ont encouragé l'Inde et le Pakistan à prendre des mesures propres à instaurer un climat de confiance au lieu de rechercher l'affrontement. Ils se sont déclarés déçus par le peu de progrès dans les discussions entre les deux parties. Les ministres ont réaffirmé qu'ils étaient prêts à aider l'Inde et le Pakistan, d'une manière acceptable pour les deux parties, à promouvoir la réconciliation, la coopération et le règlement pacifique de leurs différends, y compris en ce qui concerne le Cachemire. Ils ont instamment prié les deux parties d'éviter les opérations militaires de caractère menaçant, les violations de frontières et autres provocations.
8. Les ministres ont réaffirmé leur détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes, où qu'il se produise et quels qu'en soient les motifs et les auteurs. Ils ont souligné la nécessité d'intensifier la lutte contre le terrorisme au niveau national et de renforcer l'efficacité de la coopération internationale dans ce domaine. A cet égard, ils ont souligné qu'il importait de ne pas céder aux exigences des terroristes et d'empêcher les preneurs d'otages de tirer un profit quelconque de leurs actes. Ils se sont déclarés résolus à faire en sorte que les terroristes soient traduits en justice. Les ministres ont appelé tous les Etats à prendre des mesures pour empêcher que leur territoire ne serve de refuge aux terroristes. Ils se sont félicités des efforts diplomatiques en cours en vue d'encourager tous les pays à adhérer aux conventions internationales de lutte contre le terrorisme et à les respecter et à adopter des mécanismes et des mesures efficaces et légitimes, y compris de nouveaux instruments internationaux, pour combattre la menace du terrorisme.
9. Les ministres se sont déclarés profondément préoccupés par la persistance des conflits qui se déroulent tant à l'intérieur des pays qu'entre Etats en maints endroits du continent africain. Ils ont accueilli favorablement les efforts que l'ONU, en collaboration avec l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et des organismes et arrangements sous-régionaux, déploie pour promouvoir la paix et la stabilité et régler les conflits par des moyens pacifiques et politiques. Ils ont également souligné l'importance qu'ils attachaient à l'aide à apporter aux pays africains dans leurs efforts visant à renforcer leurs propres capacités dans les domaines du maintien de la paix et de la prévention des conflits.
Les ministres ont accueilli avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur l'Afrique, et les recommandations utiles qui y figuraient sur les mesures à prendre au niveau national et international afin de promouvoir une paix et un développement durables en Afrique. Ils ont invité tous les organismes des Nations unies, dans le cadre de leur mandat, à examiner et, le cas échéant, à appliquer lesdites recommandations. Ils se sont félicités de l'organisation, en 1998, d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres du Conseil de sécurité en vue de suivre les mesures prises pour mettre en oeuvre ces recommandations.
Les ministres ont exprimé leur vive inquiétude devant la détérioration de la situation politique et de la sécurité en Angola, qui est principalement imputable au non-respect par l'UNITA de ses obligations en vertu du Protocole de Lusaka. Ils ont exigé de l'UNITA qu'elle s'acquitte de ses obligations concernant la démobilisation de ses troupes et l'extension de l'administration de l'Etat sur l'ensemble du territoire national. Ils ont exhorté le gouvernement angolais à respecter pleinement les activités légales de l'UNITA et les droits de tous les citoyens angolais. Ils ont instamment prié le gouvernement angolais et l'UNITA de renoncer à toute action militaire et de s'efforcer de trouver une solution pacifique à la crise, sur la base du Protocole de Lusaka. Ils ont également invité tous les Etats à promouvoir ces objectifs pacifiques.
Les ministres se sont déclarés vivement préoccupés par le conflit qui a éclaté récemment en République démocratique du Congo (RDC). Ils ont exhorté tous les Etats de la région à respecter la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de la RDC et ont appelé à une solution pacifique du conflit dans la RDC. Ils ont souligné que la RDC devait respecter les droits de toutes les composantes de la population. Particulièrement préoccupés par les récents massacres à motivation ethnique, les ministres ont rappelé à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Les ministres ont réaffirmé l'importance de la tenue d'une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands lacs.
Tout en se félicitant du rétablissement du gouvernement démocratiquement élu en Sierra Leone, les ministres se sont déclarés vivement préoccupés par les atrocités commises à l'encontre de la population sierra-léonaise par des membres du Front révolutionnaire uni et de l'ancienne junte : les ministres se sont déclarés satisfaits de la création de la Mission d'observation des Nations unies en Sierra Leone (MONUSIL), qui est chargée d'observer la situation et de conseiller le gouvernement et la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur les mesures à prendre en matière de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants.
Demeurant préoccupés par la situation au Burundi, les ministres ont salué les récents progrès enregistrés dans le dialogue à l'intérieur du pays et dans les pourparlers multipartites d'Arusha. Ils ont exprimé l'espoir que ces efforts de médiation aboutiraient à un règlement pacifique du conflit et que les résultats obtenus permettraient qu'une décision soit prise sur la levée des sanctions.
Les ministres se sont déclarés satisfaits du déploiement, en avril, d'une mission de maintien de la paix en République centrafricaine (MINURCA), qui a été chargée de prendre le relais de la Mission interafricaine de surveillance des Accords de Bangui (MISAB) et de consolider les résultats obtenus par celle-ci. Ils ont marqué leur appui à son rôle qui consiste à assurer le maintien de la paix et de la sécurité et à créer un climat propice à la tenue d'élections pendant que le gouvernement de la République centrafricaine met en oeuvre des réformes économiques et politiques.
Les ministres se sont déclarés préoccupés par la persistance de la crise entre l'Erythrée et l'Ethiopie. Ils ont vivement engagé les parties à s'abstenir d'avoir recours à la force et à continuer de respecter le moratoire sur les frappes aériennes. Ils ont également exhorté les parties à chercher les moyens de parvenir à un règlement pacifique du différend qui les oppose, conformément à la décision adoptée par l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'unité africaine le 10 juin 1998 et à la résolution 1177 du Conseil de sécurité.
10. Les ministres ont exprimé leur soutien aux actions menées par le Conseil de sécurité, le Secrétaire général et des Etats intéressés pour aboutir à un règlement d'ensemble des conflits en Abkhazie (Géorgie) et au Tadjikistan. Ils ont salué les efforts déployés par la Fédération de Russie à cette fin ainsi que la contribution que celle-ci apporte aux forces de maintien de la paix de la CEI. Ils se sont félicités de l'étroite coopération entre les missions des Nations unies (MONUG et MONUT) et les forces de maintien de la paix de la CEI, et ont souligné qu'il était important de poursuivre une telle coopération et coordination. Les ministres ont aussi salué les efforts déployés par les coprésidents de la Conférence de Minsk tenue sous les auspices de l'OSCE pour promouvoir un règlement du conflit du Haut-Karabakh.
Les ministres ont exhorté les parties tadjikes à appliquer pleinement l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan, signé à Moscou le 27 juin 1997, et ont appelé la communauté internationale à contribuer à sa mise en oeuvre effective.
Les ministres se sont déclarés préoccupés par l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix en Abkhazie (Géorgie) et par la détérioration de la situation sur le plan de la sécurité, notamment dans la région de Gali, ainsi que par les attaques contre les forces de maintien de la paix de la CEI et le personnel de l'ONU. Ils ont instamment prié les parties au conflit en Abkhazie (Géorgie) de déployer sans plus attendre des efforts sincères en vue d'aboutir à des résultats tangibles sur les aspects essentiels du conflit.
11. Les ministres ont exprimé leur grave préoccupation devant la reprise des combats en Afghanistan, qui aggravent les menaces à la paix et à la sécurité régionales. Ils ont réaffirmé leur appui à la résolution 1193 du Conseil de sécurité et demandé sa pleine application. Ils ont exhorté les parties au conflit à observer immédiatement une cessation durable des hostilités. Ils ont lancé une mise en garde contre toute ingérence extérieure dans les affaires de l'Afghanistan et demandé qu'il soit mis fin aux livraisons d'armes et de munitions en provenance de l'extérieur et à l'intervention de personnels militaires étrangères. Les ministres ont déclaré qu'ils soutenaient les efforts visant à promouvoir la réconciliation nationale en Afghanistan par le biais de négociations politiques intra-afghanes sous les auspices de l'ONU et de l'Organisation de la Conférence islamique, avec le concours actif et coordonné de tous les pays concernés. Ils ont souligné le rôle central et impartial joué par les Nations unies dans l'élaboration d'un règlement pacifique du conflit afghan. Ils ont salué les mesures prises par le Secrétaire général, en particulier la désignation d'un envoyé spécial et la création du Groupe 6 + 2 composé des voisins de l'Afghanistan, ainsi que de la Fédération de Russie et des Etats-Unis d'Amérique, et l'ont encouragé à poursuivre ses efforts.
Les ministres ont souligné qu'il était important que les parties afghanes coopèrent avec l'ONU et d'autres organisations internationales humanitaires, et insisté en particulier sur la nécessité d'assurer la sécurité de leurs agents et de leur garantir la liberté d'accès dans l'accomplissement de leur mission. Ils ont demandé à toutes les parties au conflit de s'acquitter des obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et de respecter pleinement les droits fondamentaux de tous les civils en Afghanistan, en particulier les femmes et les fillettes, y compris leur protection contre le conflit.
12. Les ministres ont réaffirmé que le statu quo à Chypre était inacceptable et rappelé aux parties concernées qu'il était nécessaire de parvenir à un règlement politique global, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Ils se sont prononcés en faveur de la reprise rapide d'un processus continu de négociations directes entre les deux communautés, s'engageant à promouvoir un tel règlement et à coopérer activement et de manière constructive, en particulier avec le Secrétaire général et son conseiller spécial pour Chypre, et avec d'autres en appui des efforts déployés par l'ONU à cette fin. Les ministres ont également exhorté toutes les parties intéressées à créer un climat de réconciliation et de confiance mutuelle véritable, et à éviter toute action risquant d'aggraver les tensions.
13. Les ministres se sont déclarés profondément préoccupés par la persistance des difficultés entravant le processus de paix au Moyen-Orient. Ils ont condamné énergiquement tous les actes de terrorisme et de violence perpétrés dans la région. Ils ont demandé à toutes les parties de se conformer pleinement aux engagements qu'elles avaient contractés en vertu des accords existants et de s'abstenir de toute action qui viderait les négociations de leur substance et aggraverait la situation politique et économique dans les territoires palestiniens, et de s'acquitter scrupuleusement des obligations qui leur incombent en vertu du droit international. Les ministres ont exprimé leur soutien aux efforts continus fournis par les pays coparrainant le processus de paix, ainsi que par l'Union européenne, et ils ont instamment demandé à toutes les parties d'intensifier les négociations dans le cadre de ce processus, sur la base des accords déjà conclus et conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et au principe de l'échange de territoires contre la paix. Ils ont exprimé l'espoir que les négociations entre Israël, la Syrie et le Liban pourraient reprendre prochainement sur une base mutuellement convenue et conformément aux résolutiions pertinentes du Conseil de sécurité. Ils ont instamment demandé à toutes les parties intéressées d'éviter toute escalade de la violence et toute aggravation des tensions dans le Sud-Liban, et de continuer à coopérer avec le groupe de surveillance.
14. Les ministres se sont les uns et les autres déclarés préoccupés par le fait que l'Iraq continue de se soustraire aux obligations qui lui incombent en vertu des résolutions du Conseil de sécurité et du Mémorandum d'accord signé avec le Secrétaire général en février 1998. Ils se sont tous déclarés convaincus que cette situation est totalement inacceptable. Ils étaient unanimement d'avis que l'Iraq doit donner immédiatement suite à la résolution 1194 du Conseil de sécurité et reprendre sa pleine coopération avec la Commission spéciale et l'AIEA. Les ministres ont noté que le Secrétaire général avait présenté aux membres du Conseil de sécurité ses vues concernant l'examen d'ensemble du respect par l'Iraq des obligations qui lui incombent en vertu des résolutions pertinentes comme le stipule la résolution 1194 du Conseil de sécurité. Ils ont convenu que, une fois que l'Iraq aurait repris sa pleine coopération, comme le Conseil de sécurité l'a exigé dans sa résolution 1194, cet examen d'ensemble devrait avoir lieu et qu'il devrait porter sur le respect par l'Iraq de ses obligations et sur ce qu'il lui restait à faire en vertu des résolutions pertinentes. Les ministres ont décidé qu'ils collaboreraient étroitement avec le Secrétaire général pour amener l'Iraq à franchir la première étape de ce processus - la reprise inconditionnelle de la coopération avec l'Iraq avec la Commission spéciale et l'AIEA. Entre-temps, ils examineront comment l'examen d'ensemble pourrait être mené conformément à la résolution 1194 du Conseil de sécurité. Les ministres comptaient que l'Iraq réponde positivement, afin que la Commission spéciale puisse reprendre ses travaux et que des progrès puissent être accomplis sur la voie du respect des résolutions du Conseil. Ce n'est que lorsque l'Iraq respecterait ses obligations que le Conseil pourrait envisager d'autres mesures, notamment en ce qui concerne les sanctions.
15. Les ministres ont réaffirmé leur détermination à voir les questions concernant les vols Pan Am 103 et UTA 772 faire rapidement l'objet d'un règlement équitable et ils ont, à ce sujet, demandé l'application diligente de la résolution 1192 du Conseil de sécurité.
16. Les ministres ont noté avec satisfaction que les élections organisées en Bosnie-Herzégovine les 12 et 13 septembre s'étaient déroulées normalement et qu'elles marquaient une nouvelle étape importante dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix et l'instauration d'une Bosnie-Herzégovine unie, démocratique, prospère et pluriethnique. Ils ont réaffirmé qu'il était important que le droit des réfugiés et des personnes déplacées à regagner leur foyer en toute sécurité soit pleinement respecté. Ils ont souligné que toutes les parties à l'Accord de paix devaient coopérer pleinement avec le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie. Les ministres ont instamment demandé à toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine de prendre de nouvelles mesures afin de remplir les obligations qui leur incombent au titre de l'Accord de paix. Ils se sont félicités de la contribution apportée par l'ONU, par le biais de sa mission en Bosnie-Herzégovine et notamment le GIP, aux efforts communs visant à consolider la mise en oeuvre de l'Accord de paix.
17. Les ministres ont pris note du fait que l'administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental avait pris fin le 15 janvier 1998 dans des conditions satisfaisantes, mais ils ont instamment prié le gouvernement croate d'intensifier ses efforts afin de faciliter le retour de tous les réfugiés dans leur foyer. Ils ont exprimé l'espoir que le groupe de police des Nations unies et l'OSCE organiseraient un transfert ordonné de responsabilités en octobre 1998. Ils ont souligné qu'il était important de parvenir, par le biais de négociations entre le gouvernement croate et la République fédérative de Yougoslavie, à un règlement du différend au sujet de Prevlaka, car cela permettrait de mettre rapidement fin à la Mission d'observation des Nations unies dans la presqu'île.
18. Les ministres se sont déclarés gravement préoccupés par la détérioration de la situation au Kossovo (République fédérale de Yougoslavie) et ont demandé aux autorités de Belgrade et aux dirigeants albanais du Kossovo d'engager immédiatement un dialogue constructif afin de régler la situation par des voies pacifiques. Ils ont souligné qu'il était indispensable de cesser immédiatement les hostilités et de mettre fin à tous les actes de violence. Ils ont affirmé que tous les Etats devaient s'engager à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République fédérative de Yougoslavie. Les ministres ont déclaré que des mesures devaient être prises d'urgence afin de prévenir une catastrophe humanitaire au Kossovo. Il fallait sans retard créer les conditions nécessaires pour que les réfugiés et les personnes déplacées puissent librement regagner leur lieu de résidence avant l'arrivée de l'hiver. L'ampleur et la gravité du problème exigeaient que les autorités de Belgrade, les Albanais du Kossovo et les organisations internationales humanitaires prennent d'urgence des mesures concertées.
19. Les ministres ont demandé que des efforts concertés soient déployés afin de s'attaquer aux causes des mouvements de réfugiés et de personnes déplacées, exprimé leur appui aux activités menées par le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés et demandé le respect rigoureux des principes du droit international humanitaire. Ils se sont déclarés préoccupés par les nombreux obstacles entravant l'acheminement de l'aide humanitaire et ont demandé que les organisations d'assistance humanitaire et leurs agents puissent accéder librement à toutes les personnes ayant besoin d'aide. Ils ont constaté avec inquiétude que le nombre des attaques perpétrées contre des agents humanitaires augmentait dans le monde entier. Ils ont souligné que les auteurs de ces attaques devaient être poursuivis en justice. Les ministres ont demandé que la sécurité des personnels humanitaires fasse l'objet d'une approche globale. Ils ont accueilli avec satisfaction la création du Bureau du Coordonnateur pour les affaires humanitaires et exprimé leur soutien aux efforts du Coordonnateur des secours d'urgence.
20. Les ministres ont réaffirmé qu'ils étaient résolus à lutter contre la criminalité transnationale organisée et à combattre le problème des drogues illicites sous tous ses aspects. Ils se sont félicités des efforts déployés en vue de l'élaboration d'une convention sur le crime transnational organisé et de ceux qui ont été faits récemment pour revitaliser les programmes mis en oeuvre par les Nations unies dans le domaine de la criminalité et du contrôle des drogues. Les ministres ont déclaré qu'ils soutenaient énergiquement les engagements pris et la coopération proclamée à la vingtième session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée à la lutte contre la drogue au niveau mondial. Ils se sont félicités du fait que, dans la déclaration politique, publiée à l'issue de la session, les participants s'étaient fixé comme objectif d'éliminer ou de réduire substantiellement la production, la commercialisation et le trafic illicites de drogues d'ici 2008 et ont déclaré qu'ils s'efforceraient, pour leur part, de contribuer à la réalisation de cet objectif.
Les ministres ont salué les nombreux efforts et initiatives entrepris à l'échelle régionale afin de combattre la corruption et, en particulier, les mesures devant garantir leur efficacité. Ils ont reconnu que la corruption était un phénomène à la fois national et transnational qui pouvait menacer la stabilité politique et la sécurité, ainsi que les systèmes économiques. Ils ont déclaré qu'il était important de promouvoir et de défendre les principes du droit dans la lutte contre la corruption.
21. Les ministres se sont déclarés préoccupés par la crise financière qui affecte de nombreux pays, en particulier parmi les pays en développement et les pays en transition. Ils ont souligné qu'il était important, au niveau national, de poursuivre des politiques saines, de maintenir les flux de capitaux privés et de garantir le bon fonctionnement des marchés, ainsi que de créer un environnement économique international favorable et ouvert, afin de surmonter cette crise et de démarginaliser certains pays en développement, en particulier les pays les moins avancés. Les ministres ont également déclaré que la communauté internationale devait mener une action concertée ; ils ont, à ce sujet, demandé à tous les pays de prendre des mesures visant à stabiliser la situation et à revitaliser le développement économique. Ils ont réaffirmé que le développement économique, le progrès social et la protection de l'environnement constituaient des aspects interdépendants et complémentaires du développement durable. Ils ont, à ce sujet, exprimé l'avis que l'ONU était en mesure de jouer un rôle encore plus important dans la coordination de l'aide au développement fournie aux pays en développement et en particulier aux moins avancés d'entre eux, ainsi qu'aux pays en transition.
Les ministres ont déclaré qu'ils attendaient avec intérêt la session extraordinaire que l'Assemblée générale doit tenir en 1999 sur l'examen quinquennal des mesures prises à l'issue de la Conférence internationale sur la population et le développement, la préparation de l'examen du suivi de la Conférence mondiale sur les petits Etats insulaires en développement et l'examen triennal d'ensemble des orientations des activités opérationnelles de développement par l'Assemblée.
22. Les ministres ont remercié le Secrétaire général de cet échange de vues devenu une tradition et estimé que ces étroites consultations entre les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et le Secrétaire général étaient très utiles.
2. Les ministres ont réaffirmé leur ferme soutien à l'Organisation des Nations unies et au plan général de réforme de l'Organisation. Ils se sont félicités du programme de réforme en deux phases entrepris par le secrétaire général et des résolutions pertinentes adoptées par l'Assemblée générale. Ils se sont déclarés satisfaits des travaux que le Conseil économique et social a entrepris à sa session de fond en 1998 pour améliorer l'efficacité et l'effectivité de ses commissions techniques et régionales et de ses autres organes subsidiaires. Ils s'efforceront, lors de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale, d'achever la mise en oeuvre des réformes déjà approuvées et de poursuivre l'examen de plusieurs des mesures de la deuxième phase du programme qui sont actuellement à l'étude. Les ministres se sont déclarés résolus à surmonter les graves problèmes financiers que connaît l'Organisation. A cet égard, ils ont souligné que tous les Etats membres devaient s'acquitter ponctuellement de leurs contributions.
3. Les ministres ont réaffirmé leur soutien à la réforme du Conseil de sécurité grâce à une augmentation du nombre de ses membres. Ils se sont également déclaré favorables à de nouvelles mesures destinées à renforcer l'efficacité des travaux du Conseil.
4. A l'occasion du cinquantenaire de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, les ministres ont réaffirmé l'universalité des droits qui y sont proclamés. Les ministres ont également souligné l'importance de l'évaluation quinquennale des résultats de la conférence mondiale sur les Droits de l'Homme. Ils ont souscrit aux conclusions agréées par le Conseil économique et social concernant le suivi et l'application coordonnés de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne.
5. Les ministres ont souligné qu'en vertu de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité avait la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ils ont réaffirmé que l'Organisation devait améliorer encore sa capacité d'intervenir rapidement et efficacement pour faire face aux menaces à la paix et à la sécurité internationales. Ils ont fait part de leur détermination à continuer d'aider au développement des capacités des Nations unies en matière de prévention et de règlement des conflits, notamment par le biais d'opération de maintien de la paix. Les ministres ont accueilli avec satisfaction l'intensification de la coopération entre l'Organisation des Nations unies et les organisations régionales dans les efforts visant à maintenir la stabilité et la sécurité conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations unies. Ils se sont déclarés préoccupés par les actes de violence de plus en plus nombreux envers le personnel de l'Organisation des Nations unies et celui des organisations internationales à vocation humanitaire et par les entraves de plus en plus fréquentes à leurs activités. Les ministres ont lancé un appel pressant aux Etats membres pour qu'ils assurent la sécurité et la sûreté de tous les fonctionnaires de l'Organisation des Nations unies et des organisations internationales à vocation humanitaire et facilitent leur liberté d'accès dans l'exercice de leurs missions.
6. Les ministres ont souligné que la communauté internationale devait continuer d'accroître ses efforts dans le domaine du désarmement et de la prévention de la prolifération d'armes de destruction massive.
Ils ont réaffirmé la nécessité d'une adhésion universelle au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ils ont indiqué que la conclusion du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires constituait une étape importante dans le processus de non-prolifération des armes nucléaires et de désarmement. Ils ont réaffirmé qu'ils étaient favorables à l'ouverture immédiate et à l'aboutissement rapide de négociations sur un traité relatif à l'interdiction de la production de matières fissiles destinées aux armes nucléaires ou à d'autres dispositifs explosifs nucléaires et, à cet égard, ont accueilli avec satisfaction la création d'un comité ad hoc de la Conférence du désarmement. Ils ont également réaffirmé l'importance que revêtait à leurs yeux le fait que la Convention sur les armes chimiques soit entrée en vigueur en 1997. Ils ont souligné qu'il importait que tous les Etats adhèrent à la Convention sur les armes chimiques, à la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques ainsi qu'au Protocole de 1996 sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de mines, pièges et autres dispositifs. Ils ont préconisé la création d'un comité ad hoc de la Conférence du désarmement qui serait chargé de négocier l'interdiction du transfert des mines terrestres antipersonnel. Ils ont appelé de leurs voeux la conclusion rapide des négociations en cours sur un protocole juridiquement contraignant visant à renforcer l'efficacité de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction. Les ministres ont souligné l'importance d'un système de garanties nucléaires fort et efficace. A cet égard, ils ont accueilli avec satisfaction les progrès réalisés par les Etats membres et l'AIEA dans la négociation de protocoles additionnels aux accords de garanties et ont instamment prié les Etats qui ne l'avaient pas encore fait à conclure dès que possible leur accord de garanties au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires avec l'Agence internationale de l'énergie atomique et à mettre définitivement au point un nouveau protocole sur les garanties afin de permettre une application aussi large que possible des mesures de garanties renforcées.
7. Les ministres ont réaffirmé leur communiqué commun du 4 juin 1998 dans lequel ils condamnaient les essais nucléaires effectués par l'Inde, puis par le Pakistan, en mai 1998. Ils se sont déclarés vivement préoccupés par le danger que ces essais constituaient pour la paix et la stabilité dans la région. Ils ont réaffirmé leur engagement à coopérer étroitement en s'employant d'urgence à prévenir une course aux armements nucléaires et balistiques dans le sous-continent, et à consolider le régime mondial de non-prolifération. A cet effet, les ministres ont exhorté l'Inde et le Pakistan à engager un dialogue sérieux en vue de régler leurs différends et à appliquer complètement et sans délai toutes les dispositions de la résolution 1172 du Conseil de sécurité. Ils ont encouragé l'Inde et le Pakistan à prendre des mesures propres à instaurer un climat de confiance au lieu de rechercher l'affrontement. Ils se sont déclarés déçus par le peu de progrès dans les discussions entre les deux parties. Les ministres ont réaffirmé qu'ils étaient prêts à aider l'Inde et le Pakistan, d'une manière acceptable pour les deux parties, à promouvoir la réconciliation, la coopération et le règlement pacifique de leurs différends, y compris en ce qui concerne le Cachemire. Ils ont instamment prié les deux parties d'éviter les opérations militaires de caractère menaçant, les violations de frontières et autres provocations.
8. Les ministres ont réaffirmé leur détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes, où qu'il se produise et quels qu'en soient les motifs et les auteurs. Ils ont souligné la nécessité d'intensifier la lutte contre le terrorisme au niveau national et de renforcer l'efficacité de la coopération internationale dans ce domaine. A cet égard, ils ont souligné qu'il importait de ne pas céder aux exigences des terroristes et d'empêcher les preneurs d'otages de tirer un profit quelconque de leurs actes. Ils se sont déclarés résolus à faire en sorte que les terroristes soient traduits en justice. Les ministres ont appelé tous les Etats à prendre des mesures pour empêcher que leur territoire ne serve de refuge aux terroristes. Ils se sont félicités des efforts diplomatiques en cours en vue d'encourager tous les pays à adhérer aux conventions internationales de lutte contre le terrorisme et à les respecter et à adopter des mécanismes et des mesures efficaces et légitimes, y compris de nouveaux instruments internationaux, pour combattre la menace du terrorisme.
9. Les ministres se sont déclarés profondément préoccupés par la persistance des conflits qui se déroulent tant à l'intérieur des pays qu'entre Etats en maints endroits du continent africain. Ils ont accueilli favorablement les efforts que l'ONU, en collaboration avec l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et des organismes et arrangements sous-régionaux, déploie pour promouvoir la paix et la stabilité et régler les conflits par des moyens pacifiques et politiques. Ils ont également souligné l'importance qu'ils attachaient à l'aide à apporter aux pays africains dans leurs efforts visant à renforcer leurs propres capacités dans les domaines du maintien de la paix et de la prévention des conflits.
Les ministres ont accueilli avec satisfaction le rapport du Secrétaire général sur l'Afrique, et les recommandations utiles qui y figuraient sur les mesures à prendre au niveau national et international afin de promouvoir une paix et un développement durables en Afrique. Ils ont invité tous les organismes des Nations unies, dans le cadre de leur mandat, à examiner et, le cas échéant, à appliquer lesdites recommandations. Ils se sont félicités de l'organisation, en 1998, d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats membres du Conseil de sécurité en vue de suivre les mesures prises pour mettre en oeuvre ces recommandations.
Les ministres ont exprimé leur vive inquiétude devant la détérioration de la situation politique et de la sécurité en Angola, qui est principalement imputable au non-respect par l'UNITA de ses obligations en vertu du Protocole de Lusaka. Ils ont exigé de l'UNITA qu'elle s'acquitte de ses obligations concernant la démobilisation de ses troupes et l'extension de l'administration de l'Etat sur l'ensemble du territoire national. Ils ont exhorté le gouvernement angolais à respecter pleinement les activités légales de l'UNITA et les droits de tous les citoyens angolais. Ils ont instamment prié le gouvernement angolais et l'UNITA de renoncer à toute action militaire et de s'efforcer de trouver une solution pacifique à la crise, sur la base du Protocole de Lusaka. Ils ont également invité tous les Etats à promouvoir ces objectifs pacifiques.
Les ministres se sont déclarés vivement préoccupés par le conflit qui a éclaté récemment en République démocratique du Congo (RDC). Ils ont exhorté tous les Etats de la région à respecter la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de la RDC et ont appelé à une solution pacifique du conflit dans la RDC. Ils ont souligné que la RDC devait respecter les droits de toutes les composantes de la population. Particulièrement préoccupés par les récents massacres à motivation ethnique, les ministres ont rappelé à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Les ministres ont réaffirmé l'importance de la tenue d'une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands lacs.
Tout en se félicitant du rétablissement du gouvernement démocratiquement élu en Sierra Leone, les ministres se sont déclarés vivement préoccupés par les atrocités commises à l'encontre de la population sierra-léonaise par des membres du Front révolutionnaire uni et de l'ancienne junte : les ministres se sont déclarés satisfaits de la création de la Mission d'observation des Nations unies en Sierra Leone (MONUSIL), qui est chargée d'observer la situation et de conseiller le gouvernement et la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur les mesures à prendre en matière de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants.
Demeurant préoccupés par la situation au Burundi, les ministres ont salué les récents progrès enregistrés dans le dialogue à l'intérieur du pays et dans les pourparlers multipartites d'Arusha. Ils ont exprimé l'espoir que ces efforts de médiation aboutiraient à un règlement pacifique du conflit et que les résultats obtenus permettraient qu'une décision soit prise sur la levée des sanctions.
Les ministres se sont déclarés satisfaits du déploiement, en avril, d'une mission de maintien de la paix en République centrafricaine (MINURCA), qui a été chargée de prendre le relais de la Mission interafricaine de surveillance des Accords de Bangui (MISAB) et de consolider les résultats obtenus par celle-ci. Ils ont marqué leur appui à son rôle qui consiste à assurer le maintien de la paix et de la sécurité et à créer un climat propice à la tenue d'élections pendant que le gouvernement de la République centrafricaine met en oeuvre des réformes économiques et politiques.
Les ministres se sont déclarés préoccupés par la persistance de la crise entre l'Erythrée et l'Ethiopie. Ils ont vivement engagé les parties à s'abstenir d'avoir recours à la force et à continuer de respecter le moratoire sur les frappes aériennes. Ils ont également exhorté les parties à chercher les moyens de parvenir à un règlement pacifique du différend qui les oppose, conformément à la décision adoptée par l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de l'unité africaine le 10 juin 1998 et à la résolution 1177 du Conseil de sécurité.
10. Les ministres ont exprimé leur soutien aux actions menées par le Conseil de sécurité, le Secrétaire général et des Etats intéressés pour aboutir à un règlement d'ensemble des conflits en Abkhazie (Géorgie) et au Tadjikistan. Ils ont salué les efforts déployés par la Fédération de Russie à cette fin ainsi que la contribution que celle-ci apporte aux forces de maintien de la paix de la CEI. Ils se sont félicités de l'étroite coopération entre les missions des Nations unies (MONUG et MONUT) et les forces de maintien de la paix de la CEI, et ont souligné qu'il était important de poursuivre une telle coopération et coordination. Les ministres ont aussi salué les efforts déployés par les coprésidents de la Conférence de Minsk tenue sous les auspices de l'OSCE pour promouvoir un règlement du conflit du Haut-Karabakh.
Les ministres ont exhorté les parties tadjikes à appliquer pleinement l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan, signé à Moscou le 27 juin 1997, et ont appelé la communauté internationale à contribuer à sa mise en oeuvre effective.
Les ministres se sont déclarés préoccupés par l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix en Abkhazie (Géorgie) et par la détérioration de la situation sur le plan de la sécurité, notamment dans la région de Gali, ainsi que par les attaques contre les forces de maintien de la paix de la CEI et le personnel de l'ONU. Ils ont instamment prié les parties au conflit en Abkhazie (Géorgie) de déployer sans plus attendre des efforts sincères en vue d'aboutir à des résultats tangibles sur les aspects essentiels du conflit.
11. Les ministres ont exprimé leur grave préoccupation devant la reprise des combats en Afghanistan, qui aggravent les menaces à la paix et à la sécurité régionales. Ils ont réaffirmé leur appui à la résolution 1193 du Conseil de sécurité et demandé sa pleine application. Ils ont exhorté les parties au conflit à observer immédiatement une cessation durable des hostilités. Ils ont lancé une mise en garde contre toute ingérence extérieure dans les affaires de l'Afghanistan et demandé qu'il soit mis fin aux livraisons d'armes et de munitions en provenance de l'extérieur et à l'intervention de personnels militaires étrangères. Les ministres ont déclaré qu'ils soutenaient les efforts visant à promouvoir la réconciliation nationale en Afghanistan par le biais de négociations politiques intra-afghanes sous les auspices de l'ONU et de l'Organisation de la Conférence islamique, avec le concours actif et coordonné de tous les pays concernés. Ils ont souligné le rôle central et impartial joué par les Nations unies dans l'élaboration d'un règlement pacifique du conflit afghan. Ils ont salué les mesures prises par le Secrétaire général, en particulier la désignation d'un envoyé spécial et la création du Groupe 6 + 2 composé des voisins de l'Afghanistan, ainsi que de la Fédération de Russie et des Etats-Unis d'Amérique, et l'ont encouragé à poursuivre ses efforts.
Les ministres ont souligné qu'il était important que les parties afghanes coopèrent avec l'ONU et d'autres organisations internationales humanitaires, et insisté en particulier sur la nécessité d'assurer la sécurité de leurs agents et de leur garantir la liberté d'accès dans l'accomplissement de leur mission. Ils ont demandé à toutes les parties au conflit de s'acquitter des obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et de respecter pleinement les droits fondamentaux de tous les civils en Afghanistan, en particulier les femmes et les fillettes, y compris leur protection contre le conflit.
12. Les ministres ont réaffirmé que le statu quo à Chypre était inacceptable et rappelé aux parties concernées qu'il était nécessaire de parvenir à un règlement politique global, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Ils se sont prononcés en faveur de la reprise rapide d'un processus continu de négociations directes entre les deux communautés, s'engageant à promouvoir un tel règlement et à coopérer activement et de manière constructive, en particulier avec le Secrétaire général et son conseiller spécial pour Chypre, et avec d'autres en appui des efforts déployés par l'ONU à cette fin. Les ministres ont également exhorté toutes les parties intéressées à créer un climat de réconciliation et de confiance mutuelle véritable, et à éviter toute action risquant d'aggraver les tensions.
13. Les ministres se sont déclarés profondément préoccupés par la persistance des difficultés entravant le processus de paix au Moyen-Orient. Ils ont condamné énergiquement tous les actes de terrorisme et de violence perpétrés dans la région. Ils ont demandé à toutes les parties de se conformer pleinement aux engagements qu'elles avaient contractés en vertu des accords existants et de s'abstenir de toute action qui viderait les négociations de leur substance et aggraverait la situation politique et économique dans les territoires palestiniens, et de s'acquitter scrupuleusement des obligations qui leur incombent en vertu du droit international. Les ministres ont exprimé leur soutien aux efforts continus fournis par les pays coparrainant le processus de paix, ainsi que par l'Union européenne, et ils ont instamment demandé à toutes les parties d'intensifier les négociations dans le cadre de ce processus, sur la base des accords déjà conclus et conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et au principe de l'échange de territoires contre la paix. Ils ont exprimé l'espoir que les négociations entre Israël, la Syrie et le Liban pourraient reprendre prochainement sur une base mutuellement convenue et conformément aux résolutiions pertinentes du Conseil de sécurité. Ils ont instamment demandé à toutes les parties intéressées d'éviter toute escalade de la violence et toute aggravation des tensions dans le Sud-Liban, et de continuer à coopérer avec le groupe de surveillance.
14. Les ministres se sont les uns et les autres déclarés préoccupés par le fait que l'Iraq continue de se soustraire aux obligations qui lui incombent en vertu des résolutions du Conseil de sécurité et du Mémorandum d'accord signé avec le Secrétaire général en février 1998. Ils se sont tous déclarés convaincus que cette situation est totalement inacceptable. Ils étaient unanimement d'avis que l'Iraq doit donner immédiatement suite à la résolution 1194 du Conseil de sécurité et reprendre sa pleine coopération avec la Commission spéciale et l'AIEA. Les ministres ont noté que le Secrétaire général avait présenté aux membres du Conseil de sécurité ses vues concernant l'examen d'ensemble du respect par l'Iraq des obligations qui lui incombent en vertu des résolutions pertinentes comme le stipule la résolution 1194 du Conseil de sécurité. Ils ont convenu que, une fois que l'Iraq aurait repris sa pleine coopération, comme le Conseil de sécurité l'a exigé dans sa résolution 1194, cet examen d'ensemble devrait avoir lieu et qu'il devrait porter sur le respect par l'Iraq de ses obligations et sur ce qu'il lui restait à faire en vertu des résolutions pertinentes. Les ministres ont décidé qu'ils collaboreraient étroitement avec le Secrétaire général pour amener l'Iraq à franchir la première étape de ce processus - la reprise inconditionnelle de la coopération avec l'Iraq avec la Commission spéciale et l'AIEA. Entre-temps, ils examineront comment l'examen d'ensemble pourrait être mené conformément à la résolution 1194 du Conseil de sécurité. Les ministres comptaient que l'Iraq réponde positivement, afin que la Commission spéciale puisse reprendre ses travaux et que des progrès puissent être accomplis sur la voie du respect des résolutions du Conseil. Ce n'est que lorsque l'Iraq respecterait ses obligations que le Conseil pourrait envisager d'autres mesures, notamment en ce qui concerne les sanctions.
15. Les ministres ont réaffirmé leur détermination à voir les questions concernant les vols Pan Am 103 et UTA 772 faire rapidement l'objet d'un règlement équitable et ils ont, à ce sujet, demandé l'application diligente de la résolution 1192 du Conseil de sécurité.
16. Les ministres ont noté avec satisfaction que les élections organisées en Bosnie-Herzégovine les 12 et 13 septembre s'étaient déroulées normalement et qu'elles marquaient une nouvelle étape importante dans la mise en oeuvre de l'Accord de paix et l'instauration d'une Bosnie-Herzégovine unie, démocratique, prospère et pluriethnique. Ils ont réaffirmé qu'il était important que le droit des réfugiés et des personnes déplacées à regagner leur foyer en toute sécurité soit pleinement respecté. Ils ont souligné que toutes les parties à l'Accord de paix devaient coopérer pleinement avec le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie. Les ministres ont instamment demandé à toutes les autorités de Bosnie-Herzégovine de prendre de nouvelles mesures afin de remplir les obligations qui leur incombent au titre de l'Accord de paix. Ils se sont félicités de la contribution apportée par l'ONU, par le biais de sa mission en Bosnie-Herzégovine et notamment le GIP, aux efforts communs visant à consolider la mise en oeuvre de l'Accord de paix.
17. Les ministres ont pris note du fait que l'administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental avait pris fin le 15 janvier 1998 dans des conditions satisfaisantes, mais ils ont instamment prié le gouvernement croate d'intensifier ses efforts afin de faciliter le retour de tous les réfugiés dans leur foyer. Ils ont exprimé l'espoir que le groupe de police des Nations unies et l'OSCE organiseraient un transfert ordonné de responsabilités en octobre 1998. Ils ont souligné qu'il était important de parvenir, par le biais de négociations entre le gouvernement croate et la République fédérative de Yougoslavie, à un règlement du différend au sujet de Prevlaka, car cela permettrait de mettre rapidement fin à la Mission d'observation des Nations unies dans la presqu'île.
18. Les ministres se sont déclarés gravement préoccupés par la détérioration de la situation au Kossovo (République fédérale de Yougoslavie) et ont demandé aux autorités de Belgrade et aux dirigeants albanais du Kossovo d'engager immédiatement un dialogue constructif afin de régler la situation par des voies pacifiques. Ils ont souligné qu'il était indispensable de cesser immédiatement les hostilités et de mettre fin à tous les actes de violence. Ils ont affirmé que tous les Etats devaient s'engager à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République fédérative de Yougoslavie. Les ministres ont déclaré que des mesures devaient être prises d'urgence afin de prévenir une catastrophe humanitaire au Kossovo. Il fallait sans retard créer les conditions nécessaires pour que les réfugiés et les personnes déplacées puissent librement regagner leur lieu de résidence avant l'arrivée de l'hiver. L'ampleur et la gravité du problème exigeaient que les autorités de Belgrade, les Albanais du Kossovo et les organisations internationales humanitaires prennent d'urgence des mesures concertées.
19. Les ministres ont demandé que des efforts concertés soient déployés afin de s'attaquer aux causes des mouvements de réfugiés et de personnes déplacées, exprimé leur appui aux activités menées par le Haut commissaire des Nations unies aux réfugiés et demandé le respect rigoureux des principes du droit international humanitaire. Ils se sont déclarés préoccupés par les nombreux obstacles entravant l'acheminement de l'aide humanitaire et ont demandé que les organisations d'assistance humanitaire et leurs agents puissent accéder librement à toutes les personnes ayant besoin d'aide. Ils ont constaté avec inquiétude que le nombre des attaques perpétrées contre des agents humanitaires augmentait dans le monde entier. Ils ont souligné que les auteurs de ces attaques devaient être poursuivis en justice. Les ministres ont demandé que la sécurité des personnels humanitaires fasse l'objet d'une approche globale. Ils ont accueilli avec satisfaction la création du Bureau du Coordonnateur pour les affaires humanitaires et exprimé leur soutien aux efforts du Coordonnateur des secours d'urgence.
20. Les ministres ont réaffirmé qu'ils étaient résolus à lutter contre la criminalité transnationale organisée et à combattre le problème des drogues illicites sous tous ses aspects. Ils se sont félicités des efforts déployés en vue de l'élaboration d'une convention sur le crime transnational organisé et de ceux qui ont été faits récemment pour revitaliser les programmes mis en oeuvre par les Nations unies dans le domaine de la criminalité et du contrôle des drogues. Les ministres ont déclaré qu'ils soutenaient énergiquement les engagements pris et la coopération proclamée à la vingtième session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée à la lutte contre la drogue au niveau mondial. Ils se sont félicités du fait que, dans la déclaration politique, publiée à l'issue de la session, les participants s'étaient fixé comme objectif d'éliminer ou de réduire substantiellement la production, la commercialisation et le trafic illicites de drogues d'ici 2008 et ont déclaré qu'ils s'efforceraient, pour leur part, de contribuer à la réalisation de cet objectif.
Les ministres ont salué les nombreux efforts et initiatives entrepris à l'échelle régionale afin de combattre la corruption et, en particulier, les mesures devant garantir leur efficacité. Ils ont reconnu que la corruption était un phénomène à la fois national et transnational qui pouvait menacer la stabilité politique et la sécurité, ainsi que les systèmes économiques. Ils ont déclaré qu'il était important de promouvoir et de défendre les principes du droit dans la lutte contre la corruption.
21. Les ministres se sont déclarés préoccupés par la crise financière qui affecte de nombreux pays, en particulier parmi les pays en développement et les pays en transition. Ils ont souligné qu'il était important, au niveau national, de poursuivre des politiques saines, de maintenir les flux de capitaux privés et de garantir le bon fonctionnement des marchés, ainsi que de créer un environnement économique international favorable et ouvert, afin de surmonter cette crise et de démarginaliser certains pays en développement, en particulier les pays les moins avancés. Les ministres ont également déclaré que la communauté internationale devait mener une action concertée ; ils ont, à ce sujet, demandé à tous les pays de prendre des mesures visant à stabiliser la situation et à revitaliser le développement économique. Ils ont réaffirmé que le développement économique, le progrès social et la protection de l'environnement constituaient des aspects interdépendants et complémentaires du développement durable. Ils ont, à ce sujet, exprimé l'avis que l'ONU était en mesure de jouer un rôle encore plus important dans la coordination de l'aide au développement fournie aux pays en développement et en particulier aux moins avancés d'entre eux, ainsi qu'aux pays en transition.
Les ministres ont déclaré qu'ils attendaient avec intérêt la session extraordinaire que l'Assemblée générale doit tenir en 1999 sur l'examen quinquennal des mesures prises à l'issue de la Conférence internationale sur la population et le développement, la préparation de l'examen du suivi de la Conférence mondiale sur les petits Etats insulaires en développement et l'examen triennal d'ensemble des orientations des activités opérationnelles de développement par l'Assemblée.
22. Les ministres ont remercié le Secrétaire général de cet échange de vues devenu une tradition et estimé que ces étroites consultations entre les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et le Secrétaire général étaient très utiles.