Texte intégral
Merci Anna, c'est bien sûr une très grande joie que d'être aujourd'hui à Stockholm pour signer cet important accord MNEPR, c'est aussi une très grande joie d'avoir l'occasion de revoir Anna Lindh qui était il y a quelques jours à Paris. Et je crois qu'effectivement cet accord MNEPR est un accord important pour nous tous, en matière de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, nous sommes donc très sensibles à cette signature. C'est un accord très important aussi bien sûr pour la Russie, qui approfondit notre partenariat privilégié. En outre, cet accord intervient, vous le savez, durant la présidence française du G8. A Evian, nous entendons faire le point sur la mise en uvre du partenariat global lancé à Kananaskis dans une déclaration séparée et adopter un plan d'action, c'est dire à quel point l'accord que nous signons aujourd'hui est important et se situe dans le cadre d'une préoccupation très forte de la communauté internationale ; et il est important que les Etats, les gouvernements, nos opinions publiques, les peuples, se rendent compte de la volonté qui existe d'avancer dans cette lutte contre le risque de prolifération. Alors vous le savez, l'accord MNEPR est un accord-cadre qui servira de référence pour des accords spécifiques. Plusieurs projets ont été identifiés dans le cadre du partenariat environnemental, dans la dimension nordique, dans le domaine nucléaire qui constitue l'un des volets de ce partenariat. Il concerne la gestion des combustibles nucléaires usés, le démantèlement des sous-marins, les brise-glaces nucléaires, la gestion des déchets nucléaires et la construction des infrastructures liées à ces activités. Vous mesurez donc l'étendue et l'importance des conséquences, non seulement pour nos Etats une fois de plus, mais bien pour tous nos peuples. C'est dire que je suis heureux de la mobilisation, de l'attention, de l'intérêt que suscite aujourd'hui cet accord et une fois de plus, mes remerciements à Anna Lindh pour avoir si merveilleusement organisé cette signature.
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Q - (...) Etes-vous, au sein du Conseil de sécurité, prêts à accepter le nouveau projet américain de résolution, qui lèverait les sanctions de l'ONU contre l'Irak ?
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R - Je partage bien entendu les points de vue exprimés par Igor Ivanov, nous sommes en consultation étroite l'un avec l'autre ainsi qu'avec les autres pays, les autres pays du Conseil de sécurité. Nous avons fait beaucoup de progrès, mais nous trouvons qu'il reste encore quelques points à éclaircir. Igor Ivanov a mentionné la levée des sanctions et, comme vous le savez, il y a la question du désarmement, la question de l'autorité politique et des perspectives politiques pour l'Irak. Et nous espérons tous trouver un consensus, car il est très important qu'en ce moment même, nous voyions tous les urgences et les difficultés de la situation sur le terrain en Irak. Nous pensons que, si nous voulons être efficaces, il faut tous être unis. C'est là la clé pour vraiment avancer en Irak et dans tout le Proche-Orient. Nous devons avancer en essayant de régler les choses en Irak. Et nous pensons, bien sûr, que l'ONU doit avoir un rôle clé, un rôle central. Il faut également rester ensemble pour faire avancer le processus de paix. Ceci est très important en terme de stabilité dans le monde et de stabilité de la région.
Q - (...) Qu'est-ce qui peut être fait concrètement pour améliorer la situation humanitaire en Irak aujourd'hui ?
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R - Encore une fois, je suis dans la lignée des propos d'Igor Ivanov. Nous avons besoin d'une approche globale pour l'Irak. Bien sûr, chaque pays peut faire de son mieux au niveau de la coopération humanitaire, mais nous avons besoin d'un cadre global. Cette résolution de l'ONU, faisant suite à une autre résolution qui a été adoptée à l'unanimité sur les aspects humanitaires, est très importante pour apporter la sécurité et la stabilité à l'action internationale en Irak. Plus le pays sera sûr et plus le pays sera stable, plus il sera facile de s'occuper des besoins du peuple irakien. Et aujourd'hui, je dois dire que je sens que la question principale, le grand point d'interrogation pour nous tous, est de savoir comment aider à résoudre les problèmes du peuple irakien. Et c'est pour cela que ce qui se passe à New York, et ce qui j'espère va se passer dans les heures qui viennent, c'est à dire le vote de la résolution, est sûrement un élément important pour répondre à ces besoins.
Q - En dehors de l'Irak, quelles seront les principales questions soulevées lors de la rencontre du G8 début juin ?
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R - Comme vous le savez, nous aurons une rencontre ministérielle du G8 à la fin de la semaine. Bien entendu, la situation au Proche-Orient sera très importante et nous discuterons de la situation en Irak et de celle du processus de paix. Et nous croyons que c'est le bon moment de progresser. Nous en discuterons dans le cadre général de la question importante à laquelle est confrontée la communauté internationale : il s'agit du terrorisme, de la prolifération, de la criminalité organisée. Comme vous le savez, aura lieu à compter de demain à Paris une réunion internationale importante sur les routes de la drogue d'Asie centrale en Europe, ce qui est également important puisque nous voyons que tous ces problèmes sont très étroitement liés : la criminalité internationale, les stupéfiants, le blanchiment d'argent, le terrorisme, la prolifération. Et nous devons aborder toutes ces questions, c'est pourquoi ce que nous faisons aujourd'hui est étroitement lié à ce que nous ferons demain à Paris sur les routes de la drogue et à ce dont nous discuterons, bien entendu, lors de la réunion des ministres et également, bien sûr, de celle des chefs d'Etat et de gouvernement. Et comme vous le savez, les questions de sécurité - le terrorisme, la prolifération - sont des éléments importants de l'ordre du jour. Bien entendu, nous discuterons également lors de la rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement de tous les problèmes relatifs au développement, à la situation en Afrique et de la capacité du monde à être davantage mobilisé en vue de répondre aux besoins urgents de cette région. Donc nous voyons que le monde est un tout et nous ne devons pas séparer ces questions. Il est certain que le Proche-Orient, l'Irak et le processus de paix seront à la tête de l'ordre du jour.
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Anna Lindh - Et j'ajouterai juste que le Premier ministre suédois avait l'intention de se rendre au Proche-Orient, en Israël et en Palestine début juin, mais nous n'avons pas l'habitude de laisser d'autres personnes nous dire qui nous sommes sensés rencontrer. Donc pour l'instant nous n'avons pas décidé ce que nous ferons, mais je pense qu'il est très important que ceux qui se rendront dans la région aient la possibilité de rencontrer le président Arafat ou quiconque qu'ils souhaiteraient rencontrer.
R - C'est exactement ce que je ferai à la fin de la semaine : je serai en Israël dimanche et dans les Territoires lundi.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 mai 2003)