Déclaration de M. Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, sur le partenariat entre la l'Union européenne et l'Amérique latine et sur les relations entre la France et le Brésil, à Sao Paulo (Brésil) le 2 juin 2003.

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Circonstance : Voyage au Brésil le 2 juin 2003

Texte intégral

Mes chers amis,
A l'occasion de mon troisième déplacement en Amérique latine et de ma deuxième visite au Brésil en l'espace de deux mois, je suis très heureux de pouvoir m'exprimer ici, dans ce lieu d'échange et de débat qu'est l'Alliance française de Sao Paulo, dont nous inaugurerons dans quelques instants le site rénové. Aujourd'hui, je voudrais partager avec vous une réflexion sur deux relations, dont les destinées me paraissent indéfectiblement liées : celles de l'Union européenne et de l'Amérique latine d'une part et d'autre part, celles de la France et du Brésil.
Depuis les années 80, une ambition anime donc nos relations : celle d'une grande alliance entre nos deux régions, d'un partenariat politique, culturel et économique pour la promotion de valeurs et d'une vision du monde que nous avons en commun. Le Sommet de Rio de Janeiro, en 1999, né d'une idée franco-brésilienne, a constitué une étape marquante, un moment fondateur de cette ambition partagée de construire un échange transatlantique privilégié. Depuis cette date nous avons fait une partie du chemin mais il reste beaucoup à accomplir.
Alors que le monde traverse une période marquée par des débats intenses sur l'ordre international, alors que l'on assiste à la montée en puissance de nouvelles menaces globales qui touchent l'Europe comme l'Amérique du Sud, il me paraît utile d'évoquer avec vous ce partenariat et le rôle si particulier que la France et le Brésil peuvent jouer dans sa construction.
1) Le "retour" de l'Europe en Amérique latine.
Je voudrais commencer par ce petit rappel historique car depuis le début du siècle dernier, les Européens avaient été largement absents des affaires latino-américaines, surtout en comparaison du poids régional des Etats-Unis. C'est la crise en Amérique centrale, à la fin de la guerre froide, qui a offert l'occasion de leur retour. Les guerres qui ravageaient alors cette région ont servi de point d'ancrage à une politique européenne naissante. L'implication des pays européens a contribué au règlement des conflits et à la reconstruction des pays centraméricains. Le premier accord de dialogue politique date ainsi de cette époque : dialogue de San José en 1984 avec les pays d'Amérique centrale, ancêtre du dialogue politique avec le Groupe de Rio né en 1990. L'Europe montrait qu'elle était prête à s'engager en faveur de la paix et de la démocratie sur le continent.
Au début des années 90, quand les pays d'Amérique latine abandonnent progressivement la stratégie de substitution des importations, le retour de l'Europe s'élargit à l'économie et offre par là-même une alternative au tête-à-tête exclusif avec les Etats-Unis. Les entreprises européennes sont ainsi venues investir sur le continent en participant activement aux programmes de privatisations. Les Français ont été de la partie. Ils ont investi massivement dans le Cône sud, ainsi qu'au Venezuela. Au Brésil, les grands groupes industriels français sont présents dans des secteurs clefs de l'économie : le pétrole, l'industrie automobile, les services publics, la grande distribution.
Ce mouvement important et irréversible a conduit tous les pays européens à institutionnaliser leurs relations avec les pays d'Amérique latine. La France et le Brésil conduisent ainsi leur dialogue politique et leur coopération sur la base d'un accord-cadre signé en 1996. L'Union européenne a adopté, en 1994, une stratégie visant à encourager les regroupements régionaux et à bâtir des relations reposant sur trois piliers :
- le dialogue politique, qui doit être constant car nous avons des valeurs et une vision du monde communes à défendre,
- la coopération, adaptée à une région composée en grande partie de pays émergents, mais tenant compte aussi des besoins des pays les plus en retard,
- les relations commerciales, avec des approches variables, adaptées aux besoins et aux capacités de nos différents partenaires : négociation d'accords de libre échange avec le Mexique, le Chili et le Mercosul, préférences commerciales très généreuses mais unilatérales dans le cadre du Système de préférences généralisées ("SPG drogue") pour les pays andins et centraméricains, afin d'aider ces derniers à combattre le trafic de drogue et les cultures illicites par la mise en uvre de solutions économiques de remplacement.
Le Sommet de Rio, en 1999, a consacré cette stratégie de relations équilibrées entre nos deux régions. Ce sommet, a permis aux 48 chefs d'Etat réunis de lancer l'idée d'une nouvelle relation stratégique entre l'Europe et l'Amérique latine, à la fois contrepoids à la relation privilégiée avec les Etats-Unis et alliance pour construire une mondialisation plus humaine.
2) La France et le Brésil, moteur des relations UE/Mercosul ?
Pour aborder les relations de la France et de l'Amérique latine, j'évoquerai particulièrement le Brésil et le Mercosul. Ce sont en effet, de loin, nos premiers partenaires dans la région et l'accord d'association entre l'Union européenne et le Mercosul en cours de négociation est appelé à devenir la pierre angulaire de notre relation avec l'Amérique latine.
L'Union européenne consacre une large part de ses efforts de coopération au soutien des organisations régionales pour les aider à se doter progressivement des institutions et des règles qui feront du Mercosul, de la Communauté andine des nations, du marché centro-américain des ensembles économiques soutenables au bénéfice des économies et donc des peuples de chacun des pays. La réunion des forces, l'édification d'ensemble régionaux cohérents et crédibles, capables de peser sur la scène internationale, c'est le moyen de mieux participer à la mondialisation et de répondre à ses excès. La France et l'Union européenne ont besoin en Amérique Latine d'interlocuteurs forts, pour le développement d'un grand partenariat, pour la construction d'un monde véritablement multipolaire.
C'est pourquoi nous accueillons très favorablement l'affirmation, par le président Lula da Silva et ses homologues, de leur volonté de renforcer progressivement le Mercosul, notamment en le dotant d'institutions communes. Comme le montre l'histoire de l'Union européenne, l'intégration régionale est un processus long et difficile mais qui doit être encouragé sans relâche et qui surtout doit savoir tirer profit des crises inévitablement traversées. L'Union européenne n'a pas de leçons à donner, mais elle a son expérience à faire valoir. Vous pouvez compter sur son aide dans la grande entreprise qu'est la construction du Mercosul.
Notre coopération vise aussi à rapprocher les peuples. Au Brésil, la France développe ainsi plusieurs programmes de coopération qui mettent en relation centres de recherche et entreprises, mondes culturels et communautés universitaires. Notre objectif est de constituer progressivement un tissu d'échanges, dans le respect de nos différences, pour mettre en commun nos richesses culturelles et nos projets pour l'avenir. Je ne serais d'ailleurs pas complet si je ne mentionnais pas les accords de coopération signés en novembre entre la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la ville ainsi que l'Etat de Sao Paulo et dont la ratification, côté français, se fera avant l'été.
En juillet prochain, les ministres des Affaires étrangères présideront à Paris la IIIème Commission générale franco-brésilienne. Elle confirmera l'engagement de la France au Brésil et notre volonté d'élargir la coopération bilatérale à tous les domaines d'activité : culture, éducation, santé mais aussi sécurité, développement durable, agriculture. Les relations avec l'Afrique, dont le président Lula fait une priorité, seront aussi à l'ordre du jour des discussions, avec la perspective de coopérations triangulaires entre la France, le Brésil et l'Afrique. Sur le plan culturel, l'année du Brésil en France, qui sera organisée en 2005, permettra de mettre en valeur, dans les grandes institutions culturelles françaises, le patrimoine artistique brésilien mais aussi la création contemporaine. Nous attendons beaucoup de cet événement pour le renforcement durable de nos échanges culturels. Je serais incomplet si, parmi toutes les caractéristiques qu'ont en partage la France et le Brésil, j'en omettais une, particulièrement précieuse : celle d'être les deux derniers vainqueurs de la coupe du monde de football
3) Le marché sud-américain au service de la croissance européenne - les investissements européens au service des emplois sud-américains.
En matière économique, le flux d'investissements européens ne s'est pas tari depuis les années 1990, en dépit des difficultés économiques conjoncturelles. Ici même au Brésil, chaque année, les entreprises françaises investissent près de deux milliards d'euros. C'est considérable et cela place le Brésil parmi les premières destinations de l'investissement français à l'étranger. Sa présence ici est assez ancienne et certaines entreprises sont installées de longue date au Brésil (Accor, Rhodia, Carrefour, Saint Gobain, CCF), mais elles ont été rejointes, à partir de 1995 par tous ceux qui ont su faire le pari de l'ouverture du Brésil aux échanges et aux investissements extérieurs: Renault, Usinor, la Fnac, Peugeot, et bien d'autres encore. Les 500 entreprises françaises emploient ainsi plus de 150 000 citoyens brésiliens. L'Etat de Sao Paulo est pour sa part le premier pôle d'accueil des implantations françaises au Brésil, avec près de 200 sociétés recensées. Sur la période 1995-2001, les entreprises françaises ont investi environ 3 milliards de dollars dans l'Etat de Sao Paulo. Même si elles disposent d'usines ou de bureaux commerciaux dans le reste du pays, ces entreprises éprouvent pour la plupart la nécessité d'installer leur siège à Sao Paulo. C'est ce dynamisme et cette foi en l'avenir que j'ai pu percevoir ce midi au déjeuner organisé par la Chambre de commerce France-Brésil. Et c'est cette même foi et ce même dynamisme auxquels il sera rendu hommage par le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, M. Francis Mer, qui doit se rendre à Sao Paulo en juillet prochain.
Le cône Sud est donc le lieu privilégié de destination des investissements européens. Mais ils se développent également fortement dans des pays comme le Mexique et le Venezuela. Ils seront d'autant plus importants dans l'avenir que les pays de la région sauront se moderniser et offrir un cadre favorable à l'activité économique. L'investissement européen peut ainsi contribuer à établir un cercle vertueux de la croissance et le succès des politiques et réformes engagées au Brésil, en particulier, est à cet égard très important.
Il faut aussi développer le commerce et c'est la raison pour laquelle nous sommes engagés dans des négociations qui visent à instaurer, dans le cadre du futur accord d'association, le libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosul. L'exemple de l'accord avec le Mexique montre à quel point un tel accord peut contribuer à l'accroissement des échanges.
Les discussions sont difficiles : vous savez tous que la question agricole met en jeu des intérêts très importants, de part et d'autre. Il faut à cet égard prendre en compte les négociations multilatérales sur ce sujet menées dans le cadre de l'agenda du développement de Doha, dont l'objectif est une libéralisation des échanges qui prenne en compte les intérêts des pays en développement. Nous pensons qu'un accord est possible et que nous parviendrons à construire un espace économique commun entre l'Europe et le Mercosul. C'est notre volonté.
L'accord d'association entre l'Union européenne et le Mexique, dont les dispositions commerciales sont entrées en vigueur il y a près de trois ans, a montré à quel point les liens économiques pouvaient être renforcés par le libre-échange. La France est également très satisfaite de la signature de l'accord d'association entre l'Union européenne et le Chili, à beaucoup d'égard exemplaire, qui établit une relation étroite de partenariat politique et de coopération et qui, outre les dispositions concernant la libération des échanges, comprend des engagements prometteurs sur les "nouveaux sujets" (services, investissements, marchés publics), ainsi que sur la protection des appellations d'origine.
4) Le dialogue politique, pilier central du partenariat entre nos régions.
Comme Dominique de Villepin l'a souligné dans le discours qu'il a prononcé le 29 novembre dernier à Bogota, notre vision analogue du monde, notre même attachement à la démocratie et à l'Etat de droit, au respect du droit international et à l'action collective fondée sur une éthique de responsabilité, bref notre communauté de valeurs, offrent une base solide pour faire face ensemble aux grands défis d'un monde devenu, en ce début de siècle, singulièrement incertain, instable et dangereux.
Ces défis, nous les avons tous à l'esprit, et je me contenterai de mentionner les plus pressants : la lutte contre le terrorisme, l'intégrisme et la criminalité internationale, sans remettre en cause la démocratie et l'Etat de droit ; l'encouragement au développement sans mettre en danger les fragiles équilibres de l'environnement ; la réduction des inégalités entre les nations et à l'intérieur de chaque pays sans nuire à la croissance ; l'humanisation de la mondialisation par la "mondialisation de la solidarité", selon la formule du président Chirac ; la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive ; la promotion de la diversité culturelle, aujourd'hui menacée en Europe comme en Amérique latine ; la réduction enfin, du risque financier qui pèse notamment sur les économies latino-américaines, et l'aide à apporter aux pays en crise pour retrouver le chemin de la croissance : c'est là le sens de l'engagement de la France auprès de ses partenaires, devant la gravité de la situation de l'Argentine, et c'était là le sens du message que j'ai transmis au président Duhaldé à Buenos Aires en août 2002.
Nous avons vu, pendant la crise irakienne, que cette communauté des valeurs entre la France et le Brésil, entre l'Europe et l'Amérique latine était à la source d'une action commune. Au Conseil de sécurité, le Mexique comme le Chili ont fait preuve d'une constance que je tiens à saluer. Ils ont témoigné ainsi de notre volonté partagée, celle de construire un monde multipolaire, respectueux des identités, fondé sur des équilibres entre grands ensembles régionaux et obéissant à des règles universellement reconnues.
Nous ne devons pas oublier ce moment de coopération étroite. C'est dans cette direction que nous devons continuer de travailler : renforcer notre dialogue politique et consolider notre alliance stratégique.
Au-delà, nous devons nous attaquer ensemble aux grands défis économiques, sociaux et environnementaux du monde. L'Europe et l'Amérique latine doivent coordonner leurs efforts dans le grand débat en cours sur l'organisation du monde, la réforme des institutions financières internationales, la lutte contre la pauvreté.
C'est l'objet de l'invitation des présidents du Mexique et du Brésil au Dialogue élargi qui s'est tenu hier à Evian. Le président Chirac a tenu à cet échange avec les grands pays émergents, dans le cadre du Sommet du G8, pour qu'ensemble nous décidions de notre avenir commun. Aujourd'hui, il s'agit de répondre aux inégalités grandissantes mais aussi de concilier les besoins humains avec la préservation des grands équilibres écologiques, sociaux et économiques.
Je puis d'ailleurs vous confirmer que le président Chirac a apporté tout son soutien a l'examen des nombreuses propositions que le président Lula a défendues avec force et conviction à Evian, notamment la création d'un Fonds mondial contre la faim, financé par une ponction sur les richesses mondiales et une taxation sur le commerce international des armes.
Dans le même esprit, au Sommet du Groupe de Rio qui s'est tenu à Cuzco les 23 et 24 mai, les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté un document remarquable, le "Consensus de Cuzco", qui définit leurs orientations stratégiques concernant tous les grands sujets de la gouvernance globale. Ce document est la preuve que l'Amérique latine est l'un de ces pôles dont nous avons besoin pour l'équilibre du monde.
5) Sur tous les grands thèmes de la mondialisation, la France et le Brésil ont une responsabilité particulière.
Et leurs voix seront d'autant plus écoutées que les deux pays agiront conjointement. Il y a bien des domaines où ils peuvent le faire :
D'abord, en coordonnant leur action diplomatique sur les dossiers du développement durable : le Protocole de Kyoto sur le climat, la Convention sur la biodiversité. Ces accords sont des acquis essentiels de la communauté internationale dans son combat pour la survie de la planète et le développement durable. Il faut les défendre et les appliquer avec constance et détermination.
Mais c'est aussi de manière concrète, sur le terrain, que nous pouvons montrer notre volonté commune de combattre les maux qui affectent l'humanité. Je pense en particulier à deux lieux emblématiques :
- L'Afrique qui est une région avec laquelle la France, comme le Brésil, ont des liens très étroits. Agissons-y ensemble par des programmes de coopération triangulaires en appui au NEPAD, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, pour lequel le G8 a adopté un plan d'action dont le premier bilan est fait aujourd'hui à Evian. Nous pouvons notamment mettre ensemble, pour le bénéfice des populations africaines, notre expérience de la lutte contre le sida mais aussi contre les maladies tropicales.
- L'Amazonie qui fait du Brésil un pays essentiel pour la biodiversité. Avec la Guyane, la France aussi est amazonienne. Exploitons au mieux ce voisinage. Nos deux pays ont développé une coopération transfrontalière remarquable, qui est importante pour mon pays car elle permet de mieux insérer les départements français d'Amérique dans leur environnement. Outre les réponses apportées aux risques transfrontaliers et l'encouragement des échanges humains et commerciaux, cette coopération a pour objet de permettre le développement de l'économie de la région amazonienne dans le respect des populations locales et d'un environnement exceptionnel. Le Brésil nous propose de joindre le parc naturel de Tumucumaque qu'il vient de créer et le parc en projet de l'autre côté de la frontière, pour constituer la plus grande réserve de biodiversité dans le monde. Quelle belle idée, dont la réalisation permettrait d'afficher de manière éclatante l'attachement de la France et du Brésil au développement durable. Les présidents Chirac et Lula se sont donné rendez-vous à notre frontière commune pour l'inauguration du pont qui doit être construit sur l'Oyapock. Cette rencontre sera emblématique du rapprochement entre nos deux pays.
Enfin, comme je le rappelais tout à l'heure, les Européens sont revenus en Amérique latine, dans les années 1980, pour contribuer au rétablissement de la paix dans des pays frappés par des conflits internes. Aujourd'hui, ils sont attentifs aux épreuves que subit la Colombie. Ma présence à la cérémonie d'investiture du président Uribe, le voyage officiel de Dominique de Villepin dans ce pays, son premier en Amérique latine, ont témoigné du soutien de la France au peuple colombien. Notre coopération, avec celle de l'Union européenne, est active pour aider ce dernier dans les épreuves qu'il traverse. Nous nous sommes impliqués, à partir de 2000, dans la facilitation des processus de paix avec les guérillas. Malheureusement, ces processus ont échoué et la Colombie est aujourd'hui dans une phase très dure de confrontation et de violence. Nous appuyons à cet égard la politique du président Uribe de restauration de l'autorité de l'Etat. Les chefs d'Etat et de gouvernement du Groupe de Rio ont demandé les bons offices du Secrétaire général des Nations unies en faveur de l'acceptation par les guérillas colombiennes d'un accord d'arrêt des hostilités pour entrer dans un dialogue qui permettrait, suivant un calendrier agréé par les parties, d'atteindre une solution pacifique et définitive du conflit colombien. Nous saluons cette initiative et la volonté exprimée par le Groupe de Rio de s'engager dans la recherche de solutions. La France reste disponible pour contribuer à faciliter, en temps utile, des négociations de paix. Elle entretient un dialogue suivi sur ce sujet avec ses partenaires latino-américains, en particulier avec le Brésil. Elle partage leurs préoccupations qui concernent le peuple colombien mais aussi tous les risques régionaux entraînés par le conflit, liés notamment au trafic de drogue et d'armes.
Je n'ai couvert qu'une partie des relations qui font la richesse du partenariat en construction entre nos régions et entre nos pays. Je souhaite cependant que mes propos vous aient montré l'importance que la France accorde à votre continent et, au sein de celui-ci, au Brésil. Comme l'a affirmé Dominique de Villepin dans son discours de Bogota, nous souhaitons être un trait d'union entre l'Europe et l'Amérique Latine.
Le Brésil est, pour sa part, un interlocuteur essentiel de l'Europe dans la région. J'ai confiance dans la capacité de nos deux pays à jouer le rôle moteur qui permettra que, dans l'avenir, Européens et Latino-Américains resserrent plus encore leurs liens et agissent en commun pour mieux peser sur les affaires du monde.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 juin 2003)