Texte intégral
Je voudrais tout d'abord dire le plaisir que j'ai eu de m'entretenir aujourd'hui avec Goran Svilanovic, ministre des Affaires étrangères de Serbie-et-Monténégro, dans les circonstances actuelles que vous savez tous, difficiles, liées à la guerre en Irak. J'ai tenu, tout particulièrement, à le recevoir et l'accueillir à Paris, parce que bien sûr, la crise irakienne ne doit pas nous détourner de nos engagements sur d'autres grandes questions diplomatiques, parce que l'assassinat du Premier ministre, M. Djindjic, à Belgrade il y a quinze jours, souligne à quel point nous ne devons pas relâcher notre vigilance dans les Balkans. Parce qu'aussi, en dépit, des efforts depuis dix ans en faveur de la paix dans cette région, nous le voyons bien, la tâche est encore très importante et il nous faut continuer d'oeuvrer pour protéger les Balkans.
Le message que j'ai adressé dans ce contexte à mon collège et que j'adresse au peuple de Serbie-et-Monténégro, est que face aux forces criminelles ou mafieuses, aux nostalgiques d'un passé condamné, notre combat est bien un combat commun. La France est avec le peuple serbe, elle est avec ceux qui oeuvrent pour la poursuite des réformes, pour le jugement des criminels et pour le rapprochement européen. Et c'est bien dans ce sens que nous avons abordé les principales questions aujourd'hui.
La France appuie l'invitation lancée aujourd'hui à la Serbie-et-Monténégro d'adhérer au Conseil de l'Europe et soutient évidemment les signaux très forts adressés par l'Union européenne lors du dernier Conseil européen de Bruxelles. Ce message qui est un message de soutien vigilant, c'est celui qui sera évidemment transmis par l'ensemble des interlocuteurs français du ministre qui rencontrera, vous le savez, M. Mer, Mme Lenoir et le président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale demain.
Ce message que j'ai adressé à mon collègue vaut, bien sûr, pour tous les peuples de la région, car après avoir connu les souffrances de la guerre, il reste à bâtir la paix, tous les jours. Rien n'est jamais acquis et la responsabilité première de la paix est entre les mains des peuples des Balkans. La France qui depuis dix ans, comme l'Union européenne, s'est investie dans ce sens pour la paix mais aussi pour la reconstruction de la région, est vous le savez, fortement mobilisée. Nous vivons dans un monde qui a besoin de voir ses pôles de stabilité renforcés et la détermination et l'unité de l'Europe dans les Balkans sont évidemment un élément très important et cette détermination ne faiblit pas.
L'avenir des Balkans, je l'avais dit lors d'une conférence que j'avais effectuée à Marseille sur l'avenir de l'Europe, est évidemment le nôtre et le Sommet de Zagreb l'avait fortement rappelé.
Q - Est-ce que la position de la France ou de l'Europe va changer après la mort tragique de M. Djindjic. Une des réactions après cet assassinat était qu'on a demandé trop au gouvernement des réformateurs serbes, notamment ici on pense au TPI ?
R - Je crois que mon collègue, le ministre M. Svilanovic, a bien rappelé la position de son pays et je tiens à saluer la détermination dont il fait preuve dans la conduite des réformes pour faire en sorte que le cap qui a été fixé soit tenu. Et nous appuyons, bien évidemment, ses efforts. Le pas qui a été franchi aujourd'hui avec le Conseil de l'Europe, la poursuite des efforts dans la voie qui a été tracée depuis le Sommet de Zagreb, tout cela, je crois, témoigne d'un travail dans la bonne direction, la volonté d'avancer aussi dans le domaine judiciaire conformément à ce que nous estimons tous être l'intérêt de la région, l'intérêt de la Serbie-et-Monténégro. Je crois qu'il y a là un chemin dans lequel, évidemment, nous encourageons, nous appuyons au quotidien les efforts de nos amis et nous sommes convaincus que c'est là la bonne direction. Et j'ai été très heureux de vérifier, lors de l'entretien qui a été le nôtre, que c'était bien l'état d'esprit de mon collègue.
Q - Sur la crise irakienne. M. Blair est parti pour les Etats-Unis où il compte plaider la cause de l'ONU dans l'après-guerre, une position qui est chère à la France. Je voudrais savoir si vous pensez que ces dispositions britanniques envers l'ONU peuvent constituer un terrain d'entente pour une relance des relations franco-britanniques qui ont été sérieusement malmenées ces derniers jours ? Sur l'élargissement également. Un sénateur français, M. Marini, a plaidé pour que l'élargissement soit retardé d'une année en raison de la crise irakienne. Je voudrais savoir si vous partagez cette opinion ?
R - En ce qui concerne votre question sur l'Irak, vous le savez, les discussions se poursuivent dans le cadre du Conseil de sécurité avec l'ensemble de nos représentants, d'abord pour travailler dans le sens de l'urgence immédiate, qui est la question humanitaire qui nous préoccupe tous sur le terrain, quand on voit la situation des populations civiles. Il y a aussi, et nous ne négligeons pas cet aspect, la perspective de reconstruction et vous connaissez la position de la France qui est de considérer qu'il appartient à l'ONU - organe légitime de la communauté internationale - d'être au centre de la reconstruction de l'Irak. Je crois que nous sommes tous d'accord pour donner et conférer un rôle central aux Nations unies et je poursuis le dialogue, bien sûr, avec nos amis britanniques. J'ai eu hier au téléphone Jack Straw. Je me suis entretenu avec M. Colin Powell. Je crois que c'est bien dans ce sens qu'il nous faut travailler et je suis confiant dans la capacité que nous avons de ce point de vue, à avancer résolument dans cette direction.
Vous évoquez le processus d'élargissement. Je tiens à vous dire qu'en ce qui concerne la France, notre détermination est entière à avancer. Il y a un calendrier qui a été fixé et il est important de le respecter. De ce point de vue, la voie qui a été tracée à Copenhague est la bonne.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mars 2003)
Le message que j'ai adressé dans ce contexte à mon collège et que j'adresse au peuple de Serbie-et-Monténégro, est que face aux forces criminelles ou mafieuses, aux nostalgiques d'un passé condamné, notre combat est bien un combat commun. La France est avec le peuple serbe, elle est avec ceux qui oeuvrent pour la poursuite des réformes, pour le jugement des criminels et pour le rapprochement européen. Et c'est bien dans ce sens que nous avons abordé les principales questions aujourd'hui.
La France appuie l'invitation lancée aujourd'hui à la Serbie-et-Monténégro d'adhérer au Conseil de l'Europe et soutient évidemment les signaux très forts adressés par l'Union européenne lors du dernier Conseil européen de Bruxelles. Ce message qui est un message de soutien vigilant, c'est celui qui sera évidemment transmis par l'ensemble des interlocuteurs français du ministre qui rencontrera, vous le savez, M. Mer, Mme Lenoir et le président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale demain.
Ce message que j'ai adressé à mon collègue vaut, bien sûr, pour tous les peuples de la région, car après avoir connu les souffrances de la guerre, il reste à bâtir la paix, tous les jours. Rien n'est jamais acquis et la responsabilité première de la paix est entre les mains des peuples des Balkans. La France qui depuis dix ans, comme l'Union européenne, s'est investie dans ce sens pour la paix mais aussi pour la reconstruction de la région, est vous le savez, fortement mobilisée. Nous vivons dans un monde qui a besoin de voir ses pôles de stabilité renforcés et la détermination et l'unité de l'Europe dans les Balkans sont évidemment un élément très important et cette détermination ne faiblit pas.
L'avenir des Balkans, je l'avais dit lors d'une conférence que j'avais effectuée à Marseille sur l'avenir de l'Europe, est évidemment le nôtre et le Sommet de Zagreb l'avait fortement rappelé.
Q - Est-ce que la position de la France ou de l'Europe va changer après la mort tragique de M. Djindjic. Une des réactions après cet assassinat était qu'on a demandé trop au gouvernement des réformateurs serbes, notamment ici on pense au TPI ?
R - Je crois que mon collègue, le ministre M. Svilanovic, a bien rappelé la position de son pays et je tiens à saluer la détermination dont il fait preuve dans la conduite des réformes pour faire en sorte que le cap qui a été fixé soit tenu. Et nous appuyons, bien évidemment, ses efforts. Le pas qui a été franchi aujourd'hui avec le Conseil de l'Europe, la poursuite des efforts dans la voie qui a été tracée depuis le Sommet de Zagreb, tout cela, je crois, témoigne d'un travail dans la bonne direction, la volonté d'avancer aussi dans le domaine judiciaire conformément à ce que nous estimons tous être l'intérêt de la région, l'intérêt de la Serbie-et-Monténégro. Je crois qu'il y a là un chemin dans lequel, évidemment, nous encourageons, nous appuyons au quotidien les efforts de nos amis et nous sommes convaincus que c'est là la bonne direction. Et j'ai été très heureux de vérifier, lors de l'entretien qui a été le nôtre, que c'était bien l'état d'esprit de mon collègue.
Q - Sur la crise irakienne. M. Blair est parti pour les Etats-Unis où il compte plaider la cause de l'ONU dans l'après-guerre, une position qui est chère à la France. Je voudrais savoir si vous pensez que ces dispositions britanniques envers l'ONU peuvent constituer un terrain d'entente pour une relance des relations franco-britanniques qui ont été sérieusement malmenées ces derniers jours ? Sur l'élargissement également. Un sénateur français, M. Marini, a plaidé pour que l'élargissement soit retardé d'une année en raison de la crise irakienne. Je voudrais savoir si vous partagez cette opinion ?
R - En ce qui concerne votre question sur l'Irak, vous le savez, les discussions se poursuivent dans le cadre du Conseil de sécurité avec l'ensemble de nos représentants, d'abord pour travailler dans le sens de l'urgence immédiate, qui est la question humanitaire qui nous préoccupe tous sur le terrain, quand on voit la situation des populations civiles. Il y a aussi, et nous ne négligeons pas cet aspect, la perspective de reconstruction et vous connaissez la position de la France qui est de considérer qu'il appartient à l'ONU - organe légitime de la communauté internationale - d'être au centre de la reconstruction de l'Irak. Je crois que nous sommes tous d'accord pour donner et conférer un rôle central aux Nations unies et je poursuis le dialogue, bien sûr, avec nos amis britanniques. J'ai eu hier au téléphone Jack Straw. Je me suis entretenu avec M. Colin Powell. Je crois que c'est bien dans ce sens qu'il nous faut travailler et je suis confiant dans la capacité que nous avons de ce point de vue, à avancer résolument dans cette direction.
Vous évoquez le processus d'élargissement. Je tiens à vous dire qu'en ce qui concerne la France, notre détermination est entière à avancer. Il y a un calendrier qui a été fixé et il est important de le respecter. De ce point de vue, la voie qui a été tracée à Copenhague est la bonne.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mars 2003)