Texte intégral
Monsieur le Président, cher François SUBRIN,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C'est pour moi un grand plaisir d'être parmi vous à l'occasion de votre assemblée générale, et je voudrais, Monsieur le Président, vous remercier pour votre accueil chaleureux.
Paul VALERY écrivait que " l'éducation ne se borne pas à l'enfance et à l'adolescence et que l'enseignement ne se limite pas à l'école, car toute notre vie, notre milieu est éducation ". C'est dans cet esprit que les Maisons familiales rurales remplissent, depuis leur fondation il y a 60 ans par l'Abbé GRANEREAU, une fonction si appréciée dans nos campagnes et si utile aux jeunes générations.
Leur mission me semble - comme vous le dîtes vous même - à la fois originale et porteuse d'avenir.
Originalité que de vouloir rappeler les valeurs de la famille au point de faire de vos maisons des Maisons familiales. De leur caractère familial découle un projet global d'éducation, non seulement académique mais aussi, et surtout, humaine. L'apprentissage de la vie de groupe, de la solidarité, mais aussi de l'autonomie et de la responsabilité sont à votre programme autant que les mathématiques ou le français. Grâce à de faibles effectifs, vous avez également su conserver à vos maisons la chaleur du foyer. Originalité encore d'affirmer comme vous l'avez fait une vocation rurale, à une époque alors marquée par un exode rural important, où tout valorisait l'urbain.
Fondées par des familles et des professionnels, les Maisons familiales rurales ont toujours eu le souci de s'ancrer dans la réalité de la vie rurale et des métiers qui y sont exercés. Le choix de l'alternance répond à ce que vous avez ressenti comme une nécessité, et ce choix s'est avéré excellent pour vos élèves, vos résultats le montrent de façon incontestable.
Mais l'institution des Maisons rurales est également porteuse d'avenir. Alors que la déstructuration progressive de nos modes de vie et de nos sociétés complique l'intégration sociale d'un nombre croissant de jeunes, jamais cette cohérence d'ensemble que vous proposez entre vie sociale, éducation générale et apprentissage d'un métier n'a paru si nécessaire. Et votre enracinement rural est une force sur laquelle j'entends bien également m'appuyer.
Soutenir les Maisons Familiales Rurales
C'est avec tout ceci à l'esprit que j'avais tenu, Monsieur le Président, à vous recevoir dès le mois de juin 2002, très rapidement après mon arrivée rue de Varenne, pour reprendre avec vous un dialogue, dont je savais qu'il avait parfois été difficile. Je vous avais bien écouté, ce jour là, et je n'en avais que plus apprécié votre action. Enfin, vous vous souvenez sans doute, j'avais pris devant vous plusieurs engagements.
Nous avions, d'abord, parlé des bourses d'internat. Celles-ci ont été mises en place dès la rentrée 2002. L'internat est un des aspects les plus remarquables de l'enseignement agricole. L'Education nationale en redécouvre les vertus et a décidé de le promouvoir. L'aide que la puissance publique apportait à l'enseignement agricole représentait un effort proportionnellement beaucoup plus important. Mais j'ai voulu, quel qu'en soit le coût, que nos élèves puissent être traités à parité avec ceux de l'Education Nationale.
Vous aviez également abordé, Monsieur le Président, la question du coût du formateur, et fort justement observé que celui-ci n'avait pas été revalorisé depuis deux ans. J'ai le plaisir de vous annoncer qu'un décret en ce sens sera signé dans les toutes prochaines semaines. Le coût sera ainsi réévalué en 2003 sur la base des indices réels moyens constatés pour les enseignants des établissements du temps plein. Cette mesure représentera un effort substantiel pour le budget fortement contraint de notre Ministère. Elle constituera pour les enseignants une avancée importante. Elle traduira, je crois, de la meilleure façon notre volonté de traiter en toute équité les différentes familles de l'enseignement agricole. Je sais l'importance que vous accordez à cette question, et je suis particulièrement heureux, Monsieur le Président, de pouvoir vous donner satisfaction sur ce point.
Vous aviez, par ailleurs, évoqué, Monsieur le Président, le besoin d'un mode de calcul de ces paramètres financiers qui ne soit pas sujet à interprétation ou à contestation. Je vous avais approuvé. Un groupe de travail réunissant nos collaborateurs a donc été formé et s'est réuni à deux reprises. Grâce à ses travaux, nous disposerons très prochainement d'une évaluation du coût du formateur, tenant compte de l'ensemble des coûts supportés par l'État au titre des enseignants des établissements du temps plein.
Enfin, nous avions évoqué la question de la contractualisation de nouvelles Maisons familiales. Depuis lors, trois nouvelles Maisons ont pu être contractualisées.
Ces quelques avancées ne signifient pas, bien sûr, que tout soit idéal et parfait. Elles sont simplement la marque très claire de notre volonté politique de soutenir les différentes composantes de l'enseignement agricole de façon équitable, et de leur permettre d'accomplir leurs missions en cohérence avec les moyens dont dispose l'État.
Mais j'ai déjà assez parlé du passé, et je voudrais maintenant partager avec vous ma vision de l'avenir de l'enseignement agricole et, plus largement, du monde rural.
Restaurer l'égalité des chances entre le monde des villes et des campagnes
Le Président de la République et le Premier ministre m'ont demandé d'élaborer une loi en faveur du monde rural. Je suis très heureux de m'exprimer ici devant une assemblée qui, mieux que beaucoup d'autres, représente la vitalité du monde rural et de ses activités extra-agricoles.
Des groupes de travail informels travaillent pour préparer ce texte, sur de nombreuses questions : la pluriactivité, les groupements d'employeurs, les sociétés d'économie mixte, l'agriculture de groupe, l'action sociale, la politique en faveur de la montagne et du pastoralisme, les services au public, la rénovation du patrimoine bâti, ou encore la protection des espaces agricoles périurbains.
Je souhaite, avant tout, que ce projet de loi et tous les dispositifs réglementaires qui vont l'accompagner s'attachent aux préoccupations les plus concrètes du monde rural. Lever les obstacles économiques propres au monde rural, favoriser les partenariats, encourager le développement des territoires les plus isolés, préserver et mettre en valeur le patrimoine naturel et bâti, faciliter l'accès de tous aux services : tels sont les objectifs principaux qui me guideront.
Par leur implantation dans le territoire rural, leur connaissance des difficultés et des enjeux de la ruralité, les Maisons familiales ont un rôle important à jouer dans l'élaboration et la mise en uvre de ces textes.
L'enseignement agricole au sens large continuera à être un apport essentiel au monde rural. Il importe d'en renforcer les atouts :
- la souplesse, et j'ai bien entendu ce que vous avez dit, Monsieur le Président, de certaines rigidités ;
- l'ouverture, également, sur le monde professionnel, qui implique une extrême vigilance à l'évolution des métiers ;
- le maintien, enfin, des trois modes d'enseignement : la formation scolaire, l'apprentissage et la formation continue. Vous avez insisté sur les classes de 4ème et de 3ème. L'évolution actuelle du collège, la volonté de mon collègue Luc FERRY d'assurer, dans le cadre du collège, une adaptation des formations qui donne sa chance à chacun, nous laissent espérer des relations enrichies et apaisées entre l'Education nationale et l'enseignement agricole, et une intégration harmonieuse de notre travail dans le schéma national des systèmes de formation. On peut parfaitement imaginer que les classes de 4ème des Maisons familiales rurales soient désormais reconnues comme partie intégrante du cycle central des collèges, dont elles poursuivent les mêmes objectifs suivant une pédagogie différente. Sur ce point, un travail de concertation est actuellement conduit - dans d'excellentes conditions, d'ailleurs - entre la DGER et les services de l'Education nationale.
Nos maître-mots seront la contractualisation, dont les Maisons familiales font déjà l'expérience, et les principes du 4ème Schéma prévisionnel des formations, en cours d'élaboration. Ce Schéma devra répondre aux attentes du milieu agricole et de la société, en cohérence avec les futures lois en faveur du monde rural et le mouvement de décentralisation voulu par le Président de la République et le Premier ministre.
A son sujet, vous m'avez fait part, Monsieur le Président, de vos inquiétudes pour l'enseignement agricole privé. Je peux vous rassurer à cet égard : il n'est pas question que les contrats entre l'État et les établissements privés, d'une part, et le Schéma national, d'autre part, soient d'une quelconque façon, remis en cause à cette occasion.
C'est donc en s'appuyant sur ce 4ème Schéma qu'une démarche de contractualisation pluriannuelle permettra de mettre en oeuvre la politique de l'enseignement agricole.
La démarche sera basée sur le triptyque " projet - contrat - évaluation ". Elle s'appuiera sur des projets d'établissements et des projets régionaux de l'enseignement agricole, renouvelés. Et l'approfondissement de la décentralisation voulu par le Premier ministre, nous conduira probablement à associer encore plus étroitement les collectivités locales à leur élaboration.
J'ai, par ailleurs, demandé au Directeur Général de l'Enseignement et de la Recherche d'adapter nos formations pour mieux répondre aux préoccupations actuelles liées à l'environnement, à la qualité, à la sécurité sanitaire des aliments, et au développement durable.
Enfin, vous avez parfaitement souligné l'enjeu de maintenir les services en milieu rural. Sans services accessibles aux publics, il n'y a pas, en effet, de campagnes dynamiques. Sachez que j'ai entendu vos propositions en ce sens. J'ai demandé à mes services d'y être attentifs et de les prendre en compte, dans le respect de l'équilibre entre les différentes familles de l'enseignement agricole et des attentes de la société.
Enfin, avant de conclure, vous me permettrez de revenir sur deux points particuliers que vous avez évoqués :
- Le premier concerne l'équité de traitement entre les familles de l'enseignement agricole, à travers notamment la fixation d'un taux identique de cotisations " accident du travail ". Cette fixation de taux ou de catégorie en matière d'accidents du travail relève du domaine réglementaire, et suppose la consultation du Conseil supérieur des prestations sociales agricole. J'ai demandé à mes services d'inscrire ce point à l'ordre du jour de la prochaine réunion de ce Conseil.
- Le second tient à la nécessité pour l'enseignement agricole de mieux répondre aux besoins de formation des emplois de services pour la petite enfance. A ce sujet, j'ai demandé à mes services d'engager des discussions avec le Ministère de la Santé, de façon à ce que les diplômes agricoles puissent être désormais pleinement reconnus.
Conclusion
Monsieur le Président,
Il y a maintenant seize ans, vous déclariez devant l'assemblée générale des Maisons familiales rurales, réunie à Annecy : " C'est en demeurant fidèles à leur engagement et en se référant à leurs principes que les Maisons familiales rurales seront demain comme hier une raison d'espérer pour les familles ". Depuis que l'Abbé GRANEREAU fonda la première Maison familiale à Lauzun en 1937, votre engagement ne s'est jamais démenti. Les valeurs d'humanisme et les missions sociales et territoriales que vous remplissez sont plus que jamais nécessaires au monde agricole et rural. Et ce sont les mêmes valeurs d'humanisme et de solidarité qui guident mon action en faveur du monde rural. Dans le cadre de la préparation du projet de loi, j'ai engagé un certain nombre de consultations, auxquelles je vous invite à prendre toute votre part. Sachez, de votre côté, que mon soutien vous est acquis.
(Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 15 avril 2003)
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
C'est pour moi un grand plaisir d'être parmi vous à l'occasion de votre assemblée générale, et je voudrais, Monsieur le Président, vous remercier pour votre accueil chaleureux.
Paul VALERY écrivait que " l'éducation ne se borne pas à l'enfance et à l'adolescence et que l'enseignement ne se limite pas à l'école, car toute notre vie, notre milieu est éducation ". C'est dans cet esprit que les Maisons familiales rurales remplissent, depuis leur fondation il y a 60 ans par l'Abbé GRANEREAU, une fonction si appréciée dans nos campagnes et si utile aux jeunes générations.
Leur mission me semble - comme vous le dîtes vous même - à la fois originale et porteuse d'avenir.
Originalité que de vouloir rappeler les valeurs de la famille au point de faire de vos maisons des Maisons familiales. De leur caractère familial découle un projet global d'éducation, non seulement académique mais aussi, et surtout, humaine. L'apprentissage de la vie de groupe, de la solidarité, mais aussi de l'autonomie et de la responsabilité sont à votre programme autant que les mathématiques ou le français. Grâce à de faibles effectifs, vous avez également su conserver à vos maisons la chaleur du foyer. Originalité encore d'affirmer comme vous l'avez fait une vocation rurale, à une époque alors marquée par un exode rural important, où tout valorisait l'urbain.
Fondées par des familles et des professionnels, les Maisons familiales rurales ont toujours eu le souci de s'ancrer dans la réalité de la vie rurale et des métiers qui y sont exercés. Le choix de l'alternance répond à ce que vous avez ressenti comme une nécessité, et ce choix s'est avéré excellent pour vos élèves, vos résultats le montrent de façon incontestable.
Mais l'institution des Maisons rurales est également porteuse d'avenir. Alors que la déstructuration progressive de nos modes de vie et de nos sociétés complique l'intégration sociale d'un nombre croissant de jeunes, jamais cette cohérence d'ensemble que vous proposez entre vie sociale, éducation générale et apprentissage d'un métier n'a paru si nécessaire. Et votre enracinement rural est une force sur laquelle j'entends bien également m'appuyer.
Soutenir les Maisons Familiales Rurales
C'est avec tout ceci à l'esprit que j'avais tenu, Monsieur le Président, à vous recevoir dès le mois de juin 2002, très rapidement après mon arrivée rue de Varenne, pour reprendre avec vous un dialogue, dont je savais qu'il avait parfois été difficile. Je vous avais bien écouté, ce jour là, et je n'en avais que plus apprécié votre action. Enfin, vous vous souvenez sans doute, j'avais pris devant vous plusieurs engagements.
Nous avions, d'abord, parlé des bourses d'internat. Celles-ci ont été mises en place dès la rentrée 2002. L'internat est un des aspects les plus remarquables de l'enseignement agricole. L'Education nationale en redécouvre les vertus et a décidé de le promouvoir. L'aide que la puissance publique apportait à l'enseignement agricole représentait un effort proportionnellement beaucoup plus important. Mais j'ai voulu, quel qu'en soit le coût, que nos élèves puissent être traités à parité avec ceux de l'Education Nationale.
Vous aviez également abordé, Monsieur le Président, la question du coût du formateur, et fort justement observé que celui-ci n'avait pas été revalorisé depuis deux ans. J'ai le plaisir de vous annoncer qu'un décret en ce sens sera signé dans les toutes prochaines semaines. Le coût sera ainsi réévalué en 2003 sur la base des indices réels moyens constatés pour les enseignants des établissements du temps plein. Cette mesure représentera un effort substantiel pour le budget fortement contraint de notre Ministère. Elle constituera pour les enseignants une avancée importante. Elle traduira, je crois, de la meilleure façon notre volonté de traiter en toute équité les différentes familles de l'enseignement agricole. Je sais l'importance que vous accordez à cette question, et je suis particulièrement heureux, Monsieur le Président, de pouvoir vous donner satisfaction sur ce point.
Vous aviez, par ailleurs, évoqué, Monsieur le Président, le besoin d'un mode de calcul de ces paramètres financiers qui ne soit pas sujet à interprétation ou à contestation. Je vous avais approuvé. Un groupe de travail réunissant nos collaborateurs a donc été formé et s'est réuni à deux reprises. Grâce à ses travaux, nous disposerons très prochainement d'une évaluation du coût du formateur, tenant compte de l'ensemble des coûts supportés par l'État au titre des enseignants des établissements du temps plein.
Enfin, nous avions évoqué la question de la contractualisation de nouvelles Maisons familiales. Depuis lors, trois nouvelles Maisons ont pu être contractualisées.
Ces quelques avancées ne signifient pas, bien sûr, que tout soit idéal et parfait. Elles sont simplement la marque très claire de notre volonté politique de soutenir les différentes composantes de l'enseignement agricole de façon équitable, et de leur permettre d'accomplir leurs missions en cohérence avec les moyens dont dispose l'État.
Mais j'ai déjà assez parlé du passé, et je voudrais maintenant partager avec vous ma vision de l'avenir de l'enseignement agricole et, plus largement, du monde rural.
Restaurer l'égalité des chances entre le monde des villes et des campagnes
Le Président de la République et le Premier ministre m'ont demandé d'élaborer une loi en faveur du monde rural. Je suis très heureux de m'exprimer ici devant une assemblée qui, mieux que beaucoup d'autres, représente la vitalité du monde rural et de ses activités extra-agricoles.
Des groupes de travail informels travaillent pour préparer ce texte, sur de nombreuses questions : la pluriactivité, les groupements d'employeurs, les sociétés d'économie mixte, l'agriculture de groupe, l'action sociale, la politique en faveur de la montagne et du pastoralisme, les services au public, la rénovation du patrimoine bâti, ou encore la protection des espaces agricoles périurbains.
Je souhaite, avant tout, que ce projet de loi et tous les dispositifs réglementaires qui vont l'accompagner s'attachent aux préoccupations les plus concrètes du monde rural. Lever les obstacles économiques propres au monde rural, favoriser les partenariats, encourager le développement des territoires les plus isolés, préserver et mettre en valeur le patrimoine naturel et bâti, faciliter l'accès de tous aux services : tels sont les objectifs principaux qui me guideront.
Par leur implantation dans le territoire rural, leur connaissance des difficultés et des enjeux de la ruralité, les Maisons familiales ont un rôle important à jouer dans l'élaboration et la mise en uvre de ces textes.
L'enseignement agricole au sens large continuera à être un apport essentiel au monde rural. Il importe d'en renforcer les atouts :
- la souplesse, et j'ai bien entendu ce que vous avez dit, Monsieur le Président, de certaines rigidités ;
- l'ouverture, également, sur le monde professionnel, qui implique une extrême vigilance à l'évolution des métiers ;
- le maintien, enfin, des trois modes d'enseignement : la formation scolaire, l'apprentissage et la formation continue. Vous avez insisté sur les classes de 4ème et de 3ème. L'évolution actuelle du collège, la volonté de mon collègue Luc FERRY d'assurer, dans le cadre du collège, une adaptation des formations qui donne sa chance à chacun, nous laissent espérer des relations enrichies et apaisées entre l'Education nationale et l'enseignement agricole, et une intégration harmonieuse de notre travail dans le schéma national des systèmes de formation. On peut parfaitement imaginer que les classes de 4ème des Maisons familiales rurales soient désormais reconnues comme partie intégrante du cycle central des collèges, dont elles poursuivent les mêmes objectifs suivant une pédagogie différente. Sur ce point, un travail de concertation est actuellement conduit - dans d'excellentes conditions, d'ailleurs - entre la DGER et les services de l'Education nationale.
Nos maître-mots seront la contractualisation, dont les Maisons familiales font déjà l'expérience, et les principes du 4ème Schéma prévisionnel des formations, en cours d'élaboration. Ce Schéma devra répondre aux attentes du milieu agricole et de la société, en cohérence avec les futures lois en faveur du monde rural et le mouvement de décentralisation voulu par le Président de la République et le Premier ministre.
A son sujet, vous m'avez fait part, Monsieur le Président, de vos inquiétudes pour l'enseignement agricole privé. Je peux vous rassurer à cet égard : il n'est pas question que les contrats entre l'État et les établissements privés, d'une part, et le Schéma national, d'autre part, soient d'une quelconque façon, remis en cause à cette occasion.
C'est donc en s'appuyant sur ce 4ème Schéma qu'une démarche de contractualisation pluriannuelle permettra de mettre en oeuvre la politique de l'enseignement agricole.
La démarche sera basée sur le triptyque " projet - contrat - évaluation ". Elle s'appuiera sur des projets d'établissements et des projets régionaux de l'enseignement agricole, renouvelés. Et l'approfondissement de la décentralisation voulu par le Premier ministre, nous conduira probablement à associer encore plus étroitement les collectivités locales à leur élaboration.
J'ai, par ailleurs, demandé au Directeur Général de l'Enseignement et de la Recherche d'adapter nos formations pour mieux répondre aux préoccupations actuelles liées à l'environnement, à la qualité, à la sécurité sanitaire des aliments, et au développement durable.
Enfin, vous avez parfaitement souligné l'enjeu de maintenir les services en milieu rural. Sans services accessibles aux publics, il n'y a pas, en effet, de campagnes dynamiques. Sachez que j'ai entendu vos propositions en ce sens. J'ai demandé à mes services d'y être attentifs et de les prendre en compte, dans le respect de l'équilibre entre les différentes familles de l'enseignement agricole et des attentes de la société.
Enfin, avant de conclure, vous me permettrez de revenir sur deux points particuliers que vous avez évoqués :
- Le premier concerne l'équité de traitement entre les familles de l'enseignement agricole, à travers notamment la fixation d'un taux identique de cotisations " accident du travail ". Cette fixation de taux ou de catégorie en matière d'accidents du travail relève du domaine réglementaire, et suppose la consultation du Conseil supérieur des prestations sociales agricole. J'ai demandé à mes services d'inscrire ce point à l'ordre du jour de la prochaine réunion de ce Conseil.
- Le second tient à la nécessité pour l'enseignement agricole de mieux répondre aux besoins de formation des emplois de services pour la petite enfance. A ce sujet, j'ai demandé à mes services d'engager des discussions avec le Ministère de la Santé, de façon à ce que les diplômes agricoles puissent être désormais pleinement reconnus.
Conclusion
Monsieur le Président,
Il y a maintenant seize ans, vous déclariez devant l'assemblée générale des Maisons familiales rurales, réunie à Annecy : " C'est en demeurant fidèles à leur engagement et en se référant à leurs principes que les Maisons familiales rurales seront demain comme hier une raison d'espérer pour les familles ". Depuis que l'Abbé GRANEREAU fonda la première Maison familiale à Lauzun en 1937, votre engagement ne s'est jamais démenti. Les valeurs d'humanisme et les missions sociales et territoriales que vous remplissez sont plus que jamais nécessaires au monde agricole et rural. Et ce sont les mêmes valeurs d'humanisme et de solidarité qui guident mon action en faveur du monde rural. Dans le cadre de la préparation du projet de loi, j'ai engagé un certain nombre de consultations, auxquelles je vous invite à prendre toute votre part. Sachez, de votre côté, que mon soutien vous est acquis.
(Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 15 avril 2003)