Texte intégral
Depuis 1993, le pouvoir d'achat des retraités n'a cessé de se dégrader.
Pour les salariés du privé, les mesures de la loi Balladur sont maintenant parfaitement mesurables. Entre 2000 et 2040, nos camarades retraités auront vu baisser le montant de leurs retraites de 20 %. Mais si l'on mesure l'évolution depuis 1990, avant la loi, et 2040, la baisse atteint 30 %. Et encore, il s'agit là de carrières relativement complètes. Qu'en sera-t-il lorsque des générations entières, qui n'auront connu que des CDD, des contrats de mission, des petits boulots, feront liquider leurs droits ? [...] On n'a qu'une vie pour se constituer une retraite. Une vie de travail et de cotisation, ce n'est pas extensible à l'infini. En réalité, allonger la durée de cotisation pour les travailleurs du privé n'a abouti qu'à faire baisser leur retraite. Faire la même chose avec ceux du public aboutira au même résultat! Est-ce que l'égalité c'est aligner tout le monde sur le plus bas niveau ?
Pour Force Ouvrière, il n'en est pas question et c'est la raison pour laquelle nous réclamons le retour à 37,5 ans de cotisation pour tous, ce qui correspond à la durée moyenne de carrière constatée par les travaux actuels. Et bien entendu, nous revendiquons la remise en cause des mesures Balladur de 1993 qui n'aboutissent qu'à pousser des millions de retraités vers la pauvreté !
Aujourd'hui, dans la crise économique que nous connaissons, la seule chose qui soutient encore l'économie, c'est la consommation des ménages. On nous dit que les retraités redistribuent à leurs enfants, petits-enfants. S'ils deviennent massivement des retraités pauvres, avec quoi le feront-ils ? Ce que voudrait le gouvernement, c'est combler cette baisse des revenus des retraités en nous proposant des fonds de pension, en nous proposant d'être actionnaires de l'entreprise, c'est-à-dire de nous auto-exploiter. Autrement dit, on nous demanderait de renoncer aux augmentations de salaires pour financer les patrons. Quelle riche idée !
[...] Le gouvernement dit vouloir garantir la retraite par répartition, mais il fait tout pour en saper les bases. Car le fond de l'affaire est bien, encore une fois, que les propositions de François Fillon et Jean-Paul Delevoye n'ont d'autre finalité que de faire baisser le montant des retraites privées et des pensions publiques afin de faire des économies, comme le ministre des Affaires sociales l'a reconnu. [...] Le plan Fillon-Delevoye, révélé le 18 avril dernier, a donné le calendrier: amener les fonctionnaires à 40 ans de cotisation à échéance de 2008 et ensuite, continuer pour tout le monde !
[...] Nous revendiquons le droit au départ à 60 ans à taux plein, avec 37,5 annuités, dans le privé comme dans le public; nous revendiquons le maintien de l'AGFF comme garantie effective de la retraite à 60 ans. Nous revendiquons le maintien et l'amélioration des avantages familiaux. Nous revendiquons le maintien du Code des pensions civiles et militaires, le maintien des régimes spéciaux, la garantie de pérennité de la Caisse de retraite des collectivités locales. Nous revendiquons la remise en place des mécanismes de départ anticipé du type ARPE et CFA, pour les salariés ayant réuni leurs annuités complètes avant l'âge de 60 ans. Nous revendiquons enfin le retour aux dix meilleures années et à l'indexation sur les salaires. Pour financer cela, nous exigeons que l'assiette des cotisations soit élargie à toutes les rémunérations, primes, etc.
Nous exigeons la relance de la politique salariale, ce qui aurait pour effet la relance du financement des systèmes de protection sociale. Nous exigeons la fin du système des exonérations de cotisations sociales, l'abandon de la compensation démographique et le transfert à la solidarité nationale du renflouement des organismes de non-salariés déficitaires. Nous exigeons le maintien des différents régimes et notamment des régimes spéciaux.
Les retraites nous inquiètent mais l'assurance-maladie, elle aussi, est en danger. Le ministre de la Sécurité sociale vient de décider, sans aucun avertissement préalable, de dérembourser 617 médicaments d'utilisation courante et d'autres mesures sont en préparation. Cela signifie que se soigner va coûter plus cher, alors que 18 % des Français n'ont aucune couverture complémentaire. Dans le même temps, des travaux commandés par le ministre préconisent de limiter le montant des remboursements cumulés de l'assurance-maladie et des complémentaires maladie. Cela veut dire qu'ils préparent la place des assurances privées dans la santé, comme ils préparent celle des fonds de pension dans la retraite. Déjà, les responsables des mutuelles annoncent qu'ils vont devoir réviser leurs tarifs. On nous impose en fait ce qui s'appelle un panier de soins. Ce qui est dedans serait encore remboursé. Ce qui ne serait pas dedans devrait faire l'objet d'une assurance supplémentaire. Mais pour ceux qui ne pourront pas payer, ce sera le minimum !
[...] C'est maintenant qu'il faut réagir! En ce 1er mai, près de deux cents manifestations, rassemblements ont lieu. Force Ouvrière a recherché l'unité avec les autres organisations, sans pour autant rien abandonner de ses revendications. Nous allons devoir poursuivre cette mobilisation pendant les semaines qui viennent, la poursuivre et l'amplifier !
D'ores et déjà, nous avons la perspective d'une journée d'actions et de manifestations le 13 mai, à l'appel de la grande majorité des organisations. Tous et toutes, nous devons répondre présents ce jour-là et être encore plus nombreux! Nous devons et nous pouvons sauver nos retraites par l'union de tous les salariés.
Oui, la protection sociale, les retraites, l'emploi méritent de se battre! La Confédération Force Ouvrière estime que la riposte ne s'en tiendra pas là et qu'il faut dès à présent ouvrir la perspective d'une grève générale interprofessionnelle. Le syndicalisme libre est face à ses responsabilités. La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière assumera les siennes.
(source http://www.force-ouvriere.fr, le 7 mai 2003)
Pour les salariés du privé, les mesures de la loi Balladur sont maintenant parfaitement mesurables. Entre 2000 et 2040, nos camarades retraités auront vu baisser le montant de leurs retraites de 20 %. Mais si l'on mesure l'évolution depuis 1990, avant la loi, et 2040, la baisse atteint 30 %. Et encore, il s'agit là de carrières relativement complètes. Qu'en sera-t-il lorsque des générations entières, qui n'auront connu que des CDD, des contrats de mission, des petits boulots, feront liquider leurs droits ? [...] On n'a qu'une vie pour se constituer une retraite. Une vie de travail et de cotisation, ce n'est pas extensible à l'infini. En réalité, allonger la durée de cotisation pour les travailleurs du privé n'a abouti qu'à faire baisser leur retraite. Faire la même chose avec ceux du public aboutira au même résultat! Est-ce que l'égalité c'est aligner tout le monde sur le plus bas niveau ?
Pour Force Ouvrière, il n'en est pas question et c'est la raison pour laquelle nous réclamons le retour à 37,5 ans de cotisation pour tous, ce qui correspond à la durée moyenne de carrière constatée par les travaux actuels. Et bien entendu, nous revendiquons la remise en cause des mesures Balladur de 1993 qui n'aboutissent qu'à pousser des millions de retraités vers la pauvreté !
Aujourd'hui, dans la crise économique que nous connaissons, la seule chose qui soutient encore l'économie, c'est la consommation des ménages. On nous dit que les retraités redistribuent à leurs enfants, petits-enfants. S'ils deviennent massivement des retraités pauvres, avec quoi le feront-ils ? Ce que voudrait le gouvernement, c'est combler cette baisse des revenus des retraités en nous proposant des fonds de pension, en nous proposant d'être actionnaires de l'entreprise, c'est-à-dire de nous auto-exploiter. Autrement dit, on nous demanderait de renoncer aux augmentations de salaires pour financer les patrons. Quelle riche idée !
[...] Le gouvernement dit vouloir garantir la retraite par répartition, mais il fait tout pour en saper les bases. Car le fond de l'affaire est bien, encore une fois, que les propositions de François Fillon et Jean-Paul Delevoye n'ont d'autre finalité que de faire baisser le montant des retraites privées et des pensions publiques afin de faire des économies, comme le ministre des Affaires sociales l'a reconnu. [...] Le plan Fillon-Delevoye, révélé le 18 avril dernier, a donné le calendrier: amener les fonctionnaires à 40 ans de cotisation à échéance de 2008 et ensuite, continuer pour tout le monde !
[...] Nous revendiquons le droit au départ à 60 ans à taux plein, avec 37,5 annuités, dans le privé comme dans le public; nous revendiquons le maintien de l'AGFF comme garantie effective de la retraite à 60 ans. Nous revendiquons le maintien et l'amélioration des avantages familiaux. Nous revendiquons le maintien du Code des pensions civiles et militaires, le maintien des régimes spéciaux, la garantie de pérennité de la Caisse de retraite des collectivités locales. Nous revendiquons la remise en place des mécanismes de départ anticipé du type ARPE et CFA, pour les salariés ayant réuni leurs annuités complètes avant l'âge de 60 ans. Nous revendiquons enfin le retour aux dix meilleures années et à l'indexation sur les salaires. Pour financer cela, nous exigeons que l'assiette des cotisations soit élargie à toutes les rémunérations, primes, etc.
Nous exigeons la relance de la politique salariale, ce qui aurait pour effet la relance du financement des systèmes de protection sociale. Nous exigeons la fin du système des exonérations de cotisations sociales, l'abandon de la compensation démographique et le transfert à la solidarité nationale du renflouement des organismes de non-salariés déficitaires. Nous exigeons le maintien des différents régimes et notamment des régimes spéciaux.
Les retraites nous inquiètent mais l'assurance-maladie, elle aussi, est en danger. Le ministre de la Sécurité sociale vient de décider, sans aucun avertissement préalable, de dérembourser 617 médicaments d'utilisation courante et d'autres mesures sont en préparation. Cela signifie que se soigner va coûter plus cher, alors que 18 % des Français n'ont aucune couverture complémentaire. Dans le même temps, des travaux commandés par le ministre préconisent de limiter le montant des remboursements cumulés de l'assurance-maladie et des complémentaires maladie. Cela veut dire qu'ils préparent la place des assurances privées dans la santé, comme ils préparent celle des fonds de pension dans la retraite. Déjà, les responsables des mutuelles annoncent qu'ils vont devoir réviser leurs tarifs. On nous impose en fait ce qui s'appelle un panier de soins. Ce qui est dedans serait encore remboursé. Ce qui ne serait pas dedans devrait faire l'objet d'une assurance supplémentaire. Mais pour ceux qui ne pourront pas payer, ce sera le minimum !
[...] C'est maintenant qu'il faut réagir! En ce 1er mai, près de deux cents manifestations, rassemblements ont lieu. Force Ouvrière a recherché l'unité avec les autres organisations, sans pour autant rien abandonner de ses revendications. Nous allons devoir poursuivre cette mobilisation pendant les semaines qui viennent, la poursuivre et l'amplifier !
D'ores et déjà, nous avons la perspective d'une journée d'actions et de manifestations le 13 mai, à l'appel de la grande majorité des organisations. Tous et toutes, nous devons répondre présents ce jour-là et être encore plus nombreux! Nous devons et nous pouvons sauver nos retraites par l'union de tous les salariés.
Oui, la protection sociale, les retraites, l'emploi méritent de se battre! La Confédération Force Ouvrière estime que la riposte ne s'en tiendra pas là et qu'il faut dès à présent ouvrir la perspective d'une grève générale interprofessionnelle. Le syndicalisme libre est face à ses responsabilités. La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière assumera les siennes.
(source http://www.force-ouvriere.fr, le 7 mai 2003)