Déclaration de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur le projet de constitution européenne et la politique étrangère de l'Europe face aux crises, à l'Assemblée nationale le 25 juin 2003.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,

Le Conseil européen de Thessalonique marque un temps fort pour l'Europe : parce qu'après les divisions de la crise irakienne, l'Europe s'est retrouvée unie, parce qu'après la Convention, présidée brillamment par M. Giscard d'Estaing, nous avons désormais une méthode efficace et transparente pour élaborer et adapter nos traités, parce que nous avons un projet de Constitution qui fait l'objet d'un large consensus et qui répond aux objectifs de démocratie, d'efficacité et de visibilité que nous nous étions fixés.
Thessalonique reste néanmoins un point de départ. Il faut maintenant que les Etats membres approuvent ce projet et la prochaine Conférence intergouvernementale doit préserver l'essentiel de ces dispositions. Au-delà, il faut que l'Union affirme une ambition commune à la mesure de l'Europe élargie, ce qui veut dire : consolider le grand marché intérieur, renforcer les politiques communes en préservant leur acquis, ouvrir de nouveaux champs en matière de recherche, d'éducation ou de culture, avoir une vraie politique étrangère et de défense, fondée sur un concept stratégique commun. Grâce à Javier Solana, nous avançons dans ce sens, dans l'évaluation de la menace, dans l'évaluation des moyens indispensables pour y faire face. Mais qui sommes-nous, nous les Européens ? 450 millions d'habitants, la première puissance économique du monde, le premier pourvoyeur d'aide du monde. Faisons en sorte que nous ayons une influence, une capacité à agir à la mesure de cette puissance !
L'Europe doit être capable d'agir, à chaque fois, avec la volonté de rassembler la communauté internationale. Elle le fait dans les Balkans. Elle le fait en Afrique et nous nous félicitons de l'opération décidée en Ituri, sous couvert des Nations unies, avec la France comme nation-cadre. Elle doit maintenant le faire également au Proche-Orient. Elle doit le faire en Irak, où aucune solution ne pourra être trouvée sans le plein concours de l'Europe, sans le plein concours de la communauté internationale. Nous sommes prêts, pour notre part, à apporter la contribution nécessaire.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2003)