Texte intégral
Monsieur le Président de la Roumanie,
Monsieur le Président de la Chambre de commerce franco-roumaine,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
J'ai l'immense plaisir et un non moins immense honneur d'être ici ce soir. Vous et votre délégation, Monsieur le Président, avez su réunir, grâce à l'invitation de M. Ménard, une assemblée d'une qualité unique. Je veux parler de ceux qui ici représentent les forces vives d'une France tournée vers l'avenir, vers l'Europe et vers vous en particulier.
Revenons quelques siècles en arrière. On ne le dit pas assez : les relations entre Français et Roumains sont ancestrales puisqu'elles remontent au Moyen-Age, avec le soutien apporté par les Bourguignons aux armées du Prince de Transylvanie. Elles se sont développées sous les princes phanariotes (1714-1821) qui introduisirent la langue française dans le pays. Et vous avez conservé ce précieux bien linguistique en pratiquant notre langue d'une façon qui ne cesse de nous impressionner. Au 19ème siècle, l'esprit de la révolution française sema les ferments de l'indépendance de la Roumanie et beaucoup d'intellectuels français (Quinet, Michelet, Lamartine) s'éprirent alors de sympathie pour la Roumanie. L'appui de la France de Napoléon III à la cause de l'Union des principautés roumaines fut déterminant, tout comme le fut le rôle de la mission militaire française du général Berthelot pendant la première guerre mondiale pour la libération de la Roumanie. Même 50 ans de régime communiste n'ont, ensuite, pas pu faire oublier les liens fraternels qui ont été tissés dans l'Entre-deux-Guerres entre nos deux pays. Nous avons alors accueilli beaucoup de vos artistes et intellectuels. Ces liens expliquent la profonde amitié, je dirais même l'affection, qui existe entre la France et la Roumanie.
Aujourd'hui libre et démocratique, la Roumanie s'apprête à rejoindre sa famille : la famille européenne. La France se réjouit tout particulièrement de cette perspective et appuie sans réserve la démarche du peuple roumain et de ses dirigeants vers l'Union européenne. La France a beaucoup pesé, en 1999 à Helsinki et en 2002 à Copenhague, pour que la Roumanie ne soit pas oubliée dans le processus d'élargissement de l'Union européenne. La France est attachée à l'objectif d'une adhésion de la Roumanie en 2007, objectif qui est désormais celui de l'Union et non plus seulement de la Roumanie. Le dernier rapport de la Commission européenne vient de souligner, une fois encore, les progrès réalisés par la Roumanie pour sa préparation à l'adhésion et je salue ici de nouveau les efforts considérables que le peuple roumain est en train de fournir dans son élan pro-européen.
Certes, chacun le sait, des efforts importants sont encore nécessaires. Mais le peuple roumain a démontré sa formidable capacité à s'adapter. L'Union européenne a également donné à la Roumanie les moyens nécessaires : à Copenhague, la France a plaidé pour que l'aide de pré-adhésion à la Roumanie augmente fortement (40%) et soit portée à plus de 2,8 milliards d'euros de 2004 à 2006.
La France continuera, soyez-en sûr, d'être aux côtés de la Roumanie dans cette période cruciale. La Roumanie est un partenaire important avec lequel la France souhaite développer des relations économiques bien sûr, mais aussi un dialogue politique suivi et une étroite relation de confiance. Au plan technique, des dizaines d'experts français sont engagés sur les principaux chantiers de réforme en Roumanie, notamment pour l'administration publique, la justice, si importante pour la sécurité juridique du monde des affaires, les affaires intérieures et l'agriculture.
Mais la coopération est aussi, naturellement, le fait des acteurs économiques. Les responsables des principales sociétés impliquées dans la relation économique franco-roumaine sont des moteurs essentiels de la modernisation de l'économie roumaine et de sa pleine intégration en Europe. La France est le quatrième fournisseur et le troisième client de la Roumanie. Nos échanges commerciaux bilatéraux ont augmenté de près de 30% en un an. La présence des entreprises françaises en Roumanie est très importante, puisqu'elles y ont investi 1,5 milliard d'euros et qu'elles emploient près de 45.000 personnes, plaçant ainsi la France au premier rang des investisseurs étrangers. Les principaux groupes français ont d'ailleurs une implantation en Roumanie et l'éventail des secteurs concernés s'étend : l'électronique, les télécommunications, la banque, l'automobile, l'environnement, la distribution, l'agro-alimentaire, le transport et la confection pour n'en citer que quelques-uns. Je tiens, en particulier, à saluer les investissements de Renault, d'Orange, de Carrefour, de Thales, mais aussi de Michelin, qui a racheté le premier constructeur roumain de pneumatique, d'Alstom qui vient de signer un contrat pour la maintenance du métro de Bucarest et de Veolia, qui fait son entrée sur le marché de la gestion des eaux. Par ailleurs, je souhaite qu'aboutissent au plus vite les négociations entre la compagnie aérienne Tarom et Airbus.
Nos entreprises, les grandes comme les PME, sont désireuses de s'engager encore davantage en Roumanie. C'est un mouvement qu'il faut encourager et une perspective dont je me réjouis. De même que le gouvernement français est déterminé à continuer à vous épauler sur le chemin de l'adhésion. Un ancien Premier ministre d'un pays d'Europe centrale voisin a dit que les pays candidats ne voulaient pas une bouée de sauvetage ; ils voulaient monter à bord. Eh bien, vous y êtes presque et nous sommes là pour vous donner la main.
Votre visite en France, Monsieur le Président, intervient donc dans un contexte particulièrement favorable à l'épanouissement des relations franco-roumaines. Au nom du gouvernement français, que je représente ce soir, je vous souhaite, ainsi qu'à votre délégation, un excellent séjour et vous redis l'honneur qu'ont les autorités françaises de vous recevoir dans notre pays./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 novembre 2003)
Monsieur le Président de la Chambre de commerce franco-roumaine,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
J'ai l'immense plaisir et un non moins immense honneur d'être ici ce soir. Vous et votre délégation, Monsieur le Président, avez su réunir, grâce à l'invitation de M. Ménard, une assemblée d'une qualité unique. Je veux parler de ceux qui ici représentent les forces vives d'une France tournée vers l'avenir, vers l'Europe et vers vous en particulier.
Revenons quelques siècles en arrière. On ne le dit pas assez : les relations entre Français et Roumains sont ancestrales puisqu'elles remontent au Moyen-Age, avec le soutien apporté par les Bourguignons aux armées du Prince de Transylvanie. Elles se sont développées sous les princes phanariotes (1714-1821) qui introduisirent la langue française dans le pays. Et vous avez conservé ce précieux bien linguistique en pratiquant notre langue d'une façon qui ne cesse de nous impressionner. Au 19ème siècle, l'esprit de la révolution française sema les ferments de l'indépendance de la Roumanie et beaucoup d'intellectuels français (Quinet, Michelet, Lamartine) s'éprirent alors de sympathie pour la Roumanie. L'appui de la France de Napoléon III à la cause de l'Union des principautés roumaines fut déterminant, tout comme le fut le rôle de la mission militaire française du général Berthelot pendant la première guerre mondiale pour la libération de la Roumanie. Même 50 ans de régime communiste n'ont, ensuite, pas pu faire oublier les liens fraternels qui ont été tissés dans l'Entre-deux-Guerres entre nos deux pays. Nous avons alors accueilli beaucoup de vos artistes et intellectuels. Ces liens expliquent la profonde amitié, je dirais même l'affection, qui existe entre la France et la Roumanie.
Aujourd'hui libre et démocratique, la Roumanie s'apprête à rejoindre sa famille : la famille européenne. La France se réjouit tout particulièrement de cette perspective et appuie sans réserve la démarche du peuple roumain et de ses dirigeants vers l'Union européenne. La France a beaucoup pesé, en 1999 à Helsinki et en 2002 à Copenhague, pour que la Roumanie ne soit pas oubliée dans le processus d'élargissement de l'Union européenne. La France est attachée à l'objectif d'une adhésion de la Roumanie en 2007, objectif qui est désormais celui de l'Union et non plus seulement de la Roumanie. Le dernier rapport de la Commission européenne vient de souligner, une fois encore, les progrès réalisés par la Roumanie pour sa préparation à l'adhésion et je salue ici de nouveau les efforts considérables que le peuple roumain est en train de fournir dans son élan pro-européen.
Certes, chacun le sait, des efforts importants sont encore nécessaires. Mais le peuple roumain a démontré sa formidable capacité à s'adapter. L'Union européenne a également donné à la Roumanie les moyens nécessaires : à Copenhague, la France a plaidé pour que l'aide de pré-adhésion à la Roumanie augmente fortement (40%) et soit portée à plus de 2,8 milliards d'euros de 2004 à 2006.
La France continuera, soyez-en sûr, d'être aux côtés de la Roumanie dans cette période cruciale. La Roumanie est un partenaire important avec lequel la France souhaite développer des relations économiques bien sûr, mais aussi un dialogue politique suivi et une étroite relation de confiance. Au plan technique, des dizaines d'experts français sont engagés sur les principaux chantiers de réforme en Roumanie, notamment pour l'administration publique, la justice, si importante pour la sécurité juridique du monde des affaires, les affaires intérieures et l'agriculture.
Mais la coopération est aussi, naturellement, le fait des acteurs économiques. Les responsables des principales sociétés impliquées dans la relation économique franco-roumaine sont des moteurs essentiels de la modernisation de l'économie roumaine et de sa pleine intégration en Europe. La France est le quatrième fournisseur et le troisième client de la Roumanie. Nos échanges commerciaux bilatéraux ont augmenté de près de 30% en un an. La présence des entreprises françaises en Roumanie est très importante, puisqu'elles y ont investi 1,5 milliard d'euros et qu'elles emploient près de 45.000 personnes, plaçant ainsi la France au premier rang des investisseurs étrangers. Les principaux groupes français ont d'ailleurs une implantation en Roumanie et l'éventail des secteurs concernés s'étend : l'électronique, les télécommunications, la banque, l'automobile, l'environnement, la distribution, l'agro-alimentaire, le transport et la confection pour n'en citer que quelques-uns. Je tiens, en particulier, à saluer les investissements de Renault, d'Orange, de Carrefour, de Thales, mais aussi de Michelin, qui a racheté le premier constructeur roumain de pneumatique, d'Alstom qui vient de signer un contrat pour la maintenance du métro de Bucarest et de Veolia, qui fait son entrée sur le marché de la gestion des eaux. Par ailleurs, je souhaite qu'aboutissent au plus vite les négociations entre la compagnie aérienne Tarom et Airbus.
Nos entreprises, les grandes comme les PME, sont désireuses de s'engager encore davantage en Roumanie. C'est un mouvement qu'il faut encourager et une perspective dont je me réjouis. De même que le gouvernement français est déterminé à continuer à vous épauler sur le chemin de l'adhésion. Un ancien Premier ministre d'un pays d'Europe centrale voisin a dit que les pays candidats ne voulaient pas une bouée de sauvetage ; ils voulaient monter à bord. Eh bien, vous y êtes presque et nous sommes là pour vous donner la main.
Votre visite en France, Monsieur le Président, intervient donc dans un contexte particulièrement favorable à l'épanouissement des relations franco-roumaines. Au nom du gouvernement français, que je représente ce soir, je vous souhaite, ainsi qu'à votre délégation, un excellent séjour et vous redis l'honneur qu'ont les autorités françaises de vous recevoir dans notre pays./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 novembre 2003)