Texte intégral
Monsieur le Professeur,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je viens, avec Jean-François LAMOUR, ouvrir les travaux de ce séminaire d'étape consacré au programme national " Bien vieillir ".
Nous avons pu organiser cette journée à l'Assemblée nationale et je tiens à remercier son Président, Jean-Louis DEBRÉ, et le président de la Commission des affaires sociales, Jean-Michel DUBERNARD, de nous accueillir dans ces murs.
Il s'agit d'un " séminaire d'étape " plus que d'un " colloque " car nos travaux d'aujourd'hui ne constituent pas seulement une réflexion sur ce qui a été fait : ils vont nous permettre de généraliser le programme à l'ensemble du pays. Ce changement d'échelle va, en effet, s'appuyer sur les leçons que vous allez collectivement tirer de la phase d'expérimentation en cours.
Pourquoi un programme " Bien vieillir " ? Ne vieillit-on pas bien en France ? Bien sûr que si, me répondrez-vous, et probablement mieux qu'ailleurs, mais les progrès de l'espérance de vie et les avancées de la médecine exigent que nous fassions mieux encore.
Pour témoigner de l'importance d'un tel programme, il suffit de laisser parler les chiffres :
- En France, aujourd'hui, 16 millions de personnes ont plus de 55 ans, soit près de 30 % de la population ; elles seront 40 % dans vingt ans.
- Entre 1900 et 2000, l'espérance de vie est passée de 45 à 79 ans.
- En 1900, quand on parvenait à 60 ans, ce qui était peu fréquent, on était considéré comme très âgé. Aujourd'hui, à cet âge, on est souvent en grande forme et l'on a plus de 20 années de vie devant soi.
Cette révolution de la longévité appelle des interrogations de fond :
- Que faire de ce cadeau imprévu de décennies supplémentaires ?
- Comment faire pour que chacun fasse du " bien vieillir " un projet personnel, développe au maximum ses potentialités, "explore son arrière boutique" comme le dit si joliment Montaigne, et prenne les décisions qui joueront un rôle favorable dans l'évolution de son propre vieillissement ?
- Comment, enfin, prévenir les risques liés à l'avancée en âge, éviter l'isolement et surmonter au mieux les caps difficiles, sources de fragilisation, tels que la retraite ou le départ des enfants ?
Ce sont ces questions auxquelles le programme pluri-annuel " Bien-Vieillir ", programme novateur de prévention et de promotion de la santé, souhaite apporter des réponses concrètes et personnalisées.
A cette fin, deux volets complémentaires ont été définis.
Le premier, lancé par le Premier Ministre en 2003, est consacré à la promotion de la santé et du bien-être par l'alimentation et l'activité physique et sportive.
Le second, qui sera initié cette année, concernera plus particulièrement l'amélioration de la qualité de vie à travers les activités sociales, culturelles et touristiques.
Ces différentes activités participent, en effet, à la prévention de certaines pathologies et sont un support privilégié d'intégration sociale et de solidarité entre les générations.
Bien vivre et bien vieillir, promouvoir une vision dynamique de la place de nos aînés dans la société, accompagner ceux qui souhaitent s'investir dans de nouveaux domaines pour réaliser leur plein potentiel, tels sont les défis que nous souhaitons relever tous ensemble.
La mise en uvre du premier volet de ce programme, celui pour lequel nous nous réunissons aujourd'hui, se fait, vous le savez, à deux niveaux :
- Les objectifs généraux et opérationnels ont été définis au niveau national, en partenariat avec le Comité scientifique présidé par le Professeur Gérard SAILLANT, spécialiste de chirurgie orthopédique et traumatologique, que je tiens à remercier et pour son action et pour la présidence de notre séminaire qu'il a bien voulu assurer.
- La déclinaison des objectifs s'effectue, quant à elle, au niveau local. L'échelon communal nous a semblé, en effet, le plus adéquat. L'expérience des communes, des services départementaux des sports, leur dynamisme, la richesse des expériences innovantes, la proximité avec la population sont, en effet, de précieux atouts pour la mise en uvre et la réussite du programme.
L'échelon communal permet, en outre, d'aller au plus près des besoins de chacun et de faire en quelque sorte du " sur-mesure ".
Compte tenu du succès de la mobilisation des communes pilotes et des demandes croissantes de participation d'autres communes, il convient maintenant de s'interroger sur les modalités de pérennisation du programme et, par conséquent, sur son animation et sa structuration.
Nous l'avons longuement évoqué avec Jean-François Lamour et nous souhaitons vous indiquer, chacun en ce qui nous concerne, quelques pistes pour l'avenir :
- Pour assurer le pilotage du programme au plan national, nous envisageons de constituer une mission " Bien-Vieillir ", placée sous la responsabilité de mon Cabinet et associant l'ensemble des partenaires.
Cette mission s'articulera étroitement avec le Comité scientifique présidé par le Professeur Saillant, avec le ministère des Sports et avec le Comité Européen de prévention.
- Lors de la Conférence de l'ONU sur le vieillissement, qui s'est tenue à Berlin en septembre 2002, j'avais en effet proposé la création d'un Comité Européen de Prévention afin de développer la comparaison et la valorisation des stratégies de promotion de la santé dans le cadre des programmes " Bien-Vieillir ".
Ce Comité verra le jour au second semestre 2004, sur la base des contributions du Professeur Marie-Eve Joël, économiste, et du docteur Aquino, gériatre, à qui je viens d'adresser une lettre de mission sur ce point.
En ce qui concerne le contenu même du premier volet de notre programme, je souhaite maintenant insister sur cinq des dix objectifs opérationnels qui figurent dans les documents qui vous ont été remis :
- Le premier objectif est innovant puisqu'il consiste à expérimenter des consultations personnalisées de prévention.
Il s'agit de bilans effectués à l'aide de questionnaires d'évaluation abordant les différents aspects du " bien-vieillir " tels que les relations sociales, les activités physiques, l'alimentation, le projet de vie, etc.
Ces bilans permettront d'élaborer pour chacun un programme de prévention personnalisé.
- Le deuxième axe sur lequel je souhaite insister vise à clarifier l'offre de formation des futurs professionnels et à promouvoir le recrutement de personnel qualifié.
Nous devons, en effet, faire le point sur les formations proposées par les différents ministères intéressés (sports, affaires sociales, éducation nationale) afin de clarifier l'offre de formation, de la compléter ou de la revoir, et de la rendre plus lisible à la fois pour les candidats aux diplômes et pour les professionnels.
C'est dans cet esprit que Jean-François LAMOUR et moi-même allons mettre en place prochainement un groupe de travail interministériel afin de reconsidérer l'ensemble des diplômes existants pour mieux les articuler avec les besoins recensés et créer un secteur professionnel à part entière.
- Notre troisième axe d'action s'attache à étendre le programme à l'ensemble du pays grâce au lancement d'appels à projets à compter du deuxième semestre 2004. Chaque commune pourra désormais participer au programme "Bien-Vieillir".
- Le quatrième point que je souhaite développer, c'est la mise en place d'une politique de communication et d'information sur le " bien-vieillir ", condition indispensable d'efficacité du programme. Plusieurs pistes s'offrent à nous :
- créer un site internet " Bien-Vieillir " où seront répertoriées les expériences des communes et des services de la jeunesse et des sports ;
- 2ème piste : développer la mise en place d'espaces seniors au sein des municipalités afin d'informer et d'orienter les habitants sur tout ce qui touche au " bien-vieillir ".
Ces espaces seront conçus de telle manière qu'ils puissent héberger plusieurs postes informatiques et permettre l'alphabétisation numérique du plus grand nombre.
Sur certains sites, cette sensibilisation des aînés à Internet sera effectuée par des jeunes dans le cadre du programme conçu par le Secrétariat d'Etat aux personnes âgées en partenariat avec le Ministère délégué à l'enseignement scolaire sur le thème : nouvelles technologies et échanges intergénérationnels.
- 3ème piste, enfin : élaborer des référentiels, des guides pratiques et méthodologiques, en partenariat avec les comités locaux, les sociétés savantes concernées et avec le concours du Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (CESPHARM) et de l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES).
- Le cinquième et dernier axe d'action important porte sur la politique d'évaluation des actions et des programmes des sites pilotes. Cette évaluation est une condition indispensable de la qualité et de l'amélioration progressive des actions mises en uvre.
Ces différentes actions bénéficieront d'un soutien financier de la part de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA).
Je tiens à remercier les différents sites pilotes pour leur implication active et leur créativité et je remercie par avance tous les intervenants.
Tout le monde ne pourra malheureusement pas témoigner des actions qu'il a engagées. Mais les actes du colloque présenteront les actions phare de l'ensemble des sites pilotes.
Toutes les communes disposeront ainsi de multiples outils pour mettre en uvre un programme " bien vieillir ".
C'est dire l'importance que j'accorde à la journée de travaux qui commence. Je compte sur vous.
Bonne journée à toutes et à tous.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.social.gouv.fr, le 26 mars 2004)
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je viens, avec Jean-François LAMOUR, ouvrir les travaux de ce séminaire d'étape consacré au programme national " Bien vieillir ".
Nous avons pu organiser cette journée à l'Assemblée nationale et je tiens à remercier son Président, Jean-Louis DEBRÉ, et le président de la Commission des affaires sociales, Jean-Michel DUBERNARD, de nous accueillir dans ces murs.
Il s'agit d'un " séminaire d'étape " plus que d'un " colloque " car nos travaux d'aujourd'hui ne constituent pas seulement une réflexion sur ce qui a été fait : ils vont nous permettre de généraliser le programme à l'ensemble du pays. Ce changement d'échelle va, en effet, s'appuyer sur les leçons que vous allez collectivement tirer de la phase d'expérimentation en cours.
Pourquoi un programme " Bien vieillir " ? Ne vieillit-on pas bien en France ? Bien sûr que si, me répondrez-vous, et probablement mieux qu'ailleurs, mais les progrès de l'espérance de vie et les avancées de la médecine exigent que nous fassions mieux encore.
Pour témoigner de l'importance d'un tel programme, il suffit de laisser parler les chiffres :
- En France, aujourd'hui, 16 millions de personnes ont plus de 55 ans, soit près de 30 % de la population ; elles seront 40 % dans vingt ans.
- Entre 1900 et 2000, l'espérance de vie est passée de 45 à 79 ans.
- En 1900, quand on parvenait à 60 ans, ce qui était peu fréquent, on était considéré comme très âgé. Aujourd'hui, à cet âge, on est souvent en grande forme et l'on a plus de 20 années de vie devant soi.
Cette révolution de la longévité appelle des interrogations de fond :
- Que faire de ce cadeau imprévu de décennies supplémentaires ?
- Comment faire pour que chacun fasse du " bien vieillir " un projet personnel, développe au maximum ses potentialités, "explore son arrière boutique" comme le dit si joliment Montaigne, et prenne les décisions qui joueront un rôle favorable dans l'évolution de son propre vieillissement ?
- Comment, enfin, prévenir les risques liés à l'avancée en âge, éviter l'isolement et surmonter au mieux les caps difficiles, sources de fragilisation, tels que la retraite ou le départ des enfants ?
Ce sont ces questions auxquelles le programme pluri-annuel " Bien-Vieillir ", programme novateur de prévention et de promotion de la santé, souhaite apporter des réponses concrètes et personnalisées.
A cette fin, deux volets complémentaires ont été définis.
Le premier, lancé par le Premier Ministre en 2003, est consacré à la promotion de la santé et du bien-être par l'alimentation et l'activité physique et sportive.
Le second, qui sera initié cette année, concernera plus particulièrement l'amélioration de la qualité de vie à travers les activités sociales, culturelles et touristiques.
Ces différentes activités participent, en effet, à la prévention de certaines pathologies et sont un support privilégié d'intégration sociale et de solidarité entre les générations.
Bien vivre et bien vieillir, promouvoir une vision dynamique de la place de nos aînés dans la société, accompagner ceux qui souhaitent s'investir dans de nouveaux domaines pour réaliser leur plein potentiel, tels sont les défis que nous souhaitons relever tous ensemble.
La mise en uvre du premier volet de ce programme, celui pour lequel nous nous réunissons aujourd'hui, se fait, vous le savez, à deux niveaux :
- Les objectifs généraux et opérationnels ont été définis au niveau national, en partenariat avec le Comité scientifique présidé par le Professeur Gérard SAILLANT, spécialiste de chirurgie orthopédique et traumatologique, que je tiens à remercier et pour son action et pour la présidence de notre séminaire qu'il a bien voulu assurer.
- La déclinaison des objectifs s'effectue, quant à elle, au niveau local. L'échelon communal nous a semblé, en effet, le plus adéquat. L'expérience des communes, des services départementaux des sports, leur dynamisme, la richesse des expériences innovantes, la proximité avec la population sont, en effet, de précieux atouts pour la mise en uvre et la réussite du programme.
L'échelon communal permet, en outre, d'aller au plus près des besoins de chacun et de faire en quelque sorte du " sur-mesure ".
Compte tenu du succès de la mobilisation des communes pilotes et des demandes croissantes de participation d'autres communes, il convient maintenant de s'interroger sur les modalités de pérennisation du programme et, par conséquent, sur son animation et sa structuration.
Nous l'avons longuement évoqué avec Jean-François Lamour et nous souhaitons vous indiquer, chacun en ce qui nous concerne, quelques pistes pour l'avenir :
- Pour assurer le pilotage du programme au plan national, nous envisageons de constituer une mission " Bien-Vieillir ", placée sous la responsabilité de mon Cabinet et associant l'ensemble des partenaires.
Cette mission s'articulera étroitement avec le Comité scientifique présidé par le Professeur Saillant, avec le ministère des Sports et avec le Comité Européen de prévention.
- Lors de la Conférence de l'ONU sur le vieillissement, qui s'est tenue à Berlin en septembre 2002, j'avais en effet proposé la création d'un Comité Européen de Prévention afin de développer la comparaison et la valorisation des stratégies de promotion de la santé dans le cadre des programmes " Bien-Vieillir ".
Ce Comité verra le jour au second semestre 2004, sur la base des contributions du Professeur Marie-Eve Joël, économiste, et du docteur Aquino, gériatre, à qui je viens d'adresser une lettre de mission sur ce point.
En ce qui concerne le contenu même du premier volet de notre programme, je souhaite maintenant insister sur cinq des dix objectifs opérationnels qui figurent dans les documents qui vous ont été remis :
- Le premier objectif est innovant puisqu'il consiste à expérimenter des consultations personnalisées de prévention.
Il s'agit de bilans effectués à l'aide de questionnaires d'évaluation abordant les différents aspects du " bien-vieillir " tels que les relations sociales, les activités physiques, l'alimentation, le projet de vie, etc.
Ces bilans permettront d'élaborer pour chacun un programme de prévention personnalisé.
- Le deuxième axe sur lequel je souhaite insister vise à clarifier l'offre de formation des futurs professionnels et à promouvoir le recrutement de personnel qualifié.
Nous devons, en effet, faire le point sur les formations proposées par les différents ministères intéressés (sports, affaires sociales, éducation nationale) afin de clarifier l'offre de formation, de la compléter ou de la revoir, et de la rendre plus lisible à la fois pour les candidats aux diplômes et pour les professionnels.
C'est dans cet esprit que Jean-François LAMOUR et moi-même allons mettre en place prochainement un groupe de travail interministériel afin de reconsidérer l'ensemble des diplômes existants pour mieux les articuler avec les besoins recensés et créer un secteur professionnel à part entière.
- Notre troisième axe d'action s'attache à étendre le programme à l'ensemble du pays grâce au lancement d'appels à projets à compter du deuxième semestre 2004. Chaque commune pourra désormais participer au programme "Bien-Vieillir".
- Le quatrième point que je souhaite développer, c'est la mise en place d'une politique de communication et d'information sur le " bien-vieillir ", condition indispensable d'efficacité du programme. Plusieurs pistes s'offrent à nous :
- créer un site internet " Bien-Vieillir " où seront répertoriées les expériences des communes et des services de la jeunesse et des sports ;
- 2ème piste : développer la mise en place d'espaces seniors au sein des municipalités afin d'informer et d'orienter les habitants sur tout ce qui touche au " bien-vieillir ".
Ces espaces seront conçus de telle manière qu'ils puissent héberger plusieurs postes informatiques et permettre l'alphabétisation numérique du plus grand nombre.
Sur certains sites, cette sensibilisation des aînés à Internet sera effectuée par des jeunes dans le cadre du programme conçu par le Secrétariat d'Etat aux personnes âgées en partenariat avec le Ministère délégué à l'enseignement scolaire sur le thème : nouvelles technologies et échanges intergénérationnels.
- 3ème piste, enfin : élaborer des référentiels, des guides pratiques et méthodologiques, en partenariat avec les comités locaux, les sociétés savantes concernées et avec le concours du Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (CESPHARM) et de l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES).
- Le cinquième et dernier axe d'action important porte sur la politique d'évaluation des actions et des programmes des sites pilotes. Cette évaluation est une condition indispensable de la qualité et de l'amélioration progressive des actions mises en uvre.
Ces différentes actions bénéficieront d'un soutien financier de la part de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie (CNSA).
Je tiens à remercier les différents sites pilotes pour leur implication active et leur créativité et je remercie par avance tous les intervenants.
Tout le monde ne pourra malheureusement pas témoigner des actions qu'il a engagées. Mais les actes du colloque présenteront les actions phare de l'ensemble des sites pilotes.
Toutes les communes disposeront ainsi de multiples outils pour mettre en uvre un programme " bien vieillir ".
C'est dire l'importance que j'accorde à la journée de travaux qui commence. Je compte sur vous.
Bonne journée à toutes et à tous.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.social.gouv.fr, le 26 mars 2004)