Extrait d'une interview de M. Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, à Europe 1 le 21 avril 2004, sur sa position favorable au projet de référendum britannique sur la Constitution européenne.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Europe 1

Texte intégral

Philippe de Villiers : C'est la première fois de ma vie que je regrette de ne pas être anglais. T. Blair est favorable à l'Europe fédérale, le peuple anglais n'y est pas favorable. T. Blair, parce qu'il est démocrate, considère que c'est au peuple anglais à discuter de cette question et à la trancher. En France, le milieu politique, et en l'occurrence le président de la République, entre l'Europe et le peuple, il y a un problème. Il le voit, ce problème. Et naturellement, le président de la République va tout faire pour empêcher qu'il y ait un référendum sur la Constitution. Or, la Constitution, ce n'est pas un petit changement de règlement intérieur, ce n'est pas un règlement de copropriété d'immeuble ! C'est un bouleversement fondamental de toutes nos institutions. J'estime que c'est au peuple à trancher cette question. Et je vais vous dire pourquoi le président de la République évite : c'est parce qu'il sait qu'en cas de débat, c'est cuit !
Question : " C'est cuit ", c'est-à-dire ? C'est perdu pour un référendum, ce serait "non" à la Constitution européenne ?
Philippe de Villiers : Tout simplement, parce que les gens se souviennent des promesses de Maastricht - l'euro, qui devait faire baisser les prix, créer la croissance... Donc, on ne les reprendra pas deux fois.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 avril 2004)