Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la continuité territoriale entre l'outre-mer et la métropole et sur le référendum sur l'évolution du cadre institutionnel de l'outre-mer, Paris le 18 novembre 2003.

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Circonstance : Réception en l'honneur des élus de l'outre-mer, au Sénat le 18 novembre 2003

Texte intégral

Monsieur le Président, Cher Bernard Stasi,
Madame le Ministre, Chère Brigitte Girardin,
Monsieur le Sénateur de Nouvelle-Calédonie, cher Simon LOUECKHOTE,
Monsieur le Président, cher Gaston FLOSSE,
Monsieur le Sénateur de La Réunion, cher Jean-Paul VIRAPOULLÉ,
Madame le Sénateur de La Réunion, chère Anne-Marie PAYET,
Monsieur le Sénateur de la Guyane, cher Georges OTHILY,
Monsieur le Sénateur de la Martinique, cher Rodolphe DÉSIRÉ,
Monsieur le Sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon, cher Victor REUX,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Mesdames et Messieurs les Maires et Élus d'outre-mer,
Chers amis,
D'emblée, je voudrais vous dire tout le plaisir qui est le mien de vous accueillir une nouvelle fois, à l'occasion du Congrès des Maires de France.
Pour la troisième année consécutive, je souhaite à toutes et à tous la plus cordiale et chaleureuse bienvenue, ici au Sénat, la maison des collectivités locales, de métropole et d'outre-mer, votre maison.
Je suis heureux de vous accueillir en compagnie de mon ami Simon LOUECKHOTE, sénateur de Nouvelle-Calédonie, dynamique président de l'intergroupe réunissant députés et sénateurs de l'outre-mer.
Je veux aussi remercier très sincèrement Madame Brigitte GIRARDIN, votre ministre, d'honorer de sa sympathique présence cette manifestation conviviale.
Ce qui nous réunit aujourd'hui, au-delà de nos différences et des latitudes, c'est bien l'amitié et la fraternité qui fondent notre " vouloir-vivre ensemble " au sein de la République, de Papeete à Nouméa, de Wallis-et-Futuna à Saint-Pierre-et-Miquelon, des Antilles à la Guyane en passant par La Réunion et Mayotte.
Au-delà des océans, je suis donc fier de vous accueillir ce soir pour saluer à leur juste valeur celles et ceux qui, par leur courage, leur abnégation et leur dévouement, font battre le cur de la démocratie locale, à laquelle nos concitoyens sont légitimement attachés.
En tant que Président du Sénat, assemblée parlementaire à part entière et, c'est un plus, un bonus, représentant constitutionnel des collectivités territoriales de la République, je vous dis, une nouvelle fois, ma reconnaissance, car vous êtes, vous les élus locaux, les nouveaux " hussards de la République ". Vous incarnez, au quotidien, la proximité, l'enracinement et la solidarité.
Je souhaite aussi vous remercier du chaleureux accueil que vous m'avez réservé tout au long de 2002, lors de mon périple ultramarin : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, autant d'étapes aussi passionnantes qu'inoubliables, autant de rencontres fortes et d'émotions partagées dont je conserverai un excellent souvenir. J'en retire la certitude que la diversité de nos territoires renforce la richesse de notre pacte républicain. La République s'enrichit et se fortifie de ses différences.
Les États généraux des élus locaux que j'ai organisés dans les collectivités d'outre-mer ne sont pas restés lettre morte. Je dirai même qu'ils ont largement porté leurs fruits, en influençant, en amont, la révision de notre Constitution du 17 mars 2003.
Cette reconnaissance du droit à la différence statutaire, librement consentie, constitue une étape fondamentale pour l'outre-mer au sein de " l'organisation décentralisée de la République ".
Cet ancrage renforcé doit lui permettre de regarder l'avenir avec sérénité et d'offrir aux jeunes générations une ligne d'horizon dégagée pour bâtir des projets de vie.
En ce sens, je veux féliciter Madame GIRARDIN pour sa détermination d'abord, à cette occasion, et son engagement, ensuite, en faveur de la loi programme pour l'outre-mer, qui comporte d'indéniables progrès, notamment dans le sens de la continuité territoriale.
Aujourd'hui, certains d'entre vous ont décidé de consulter leurs populations sur l'avenir de leurs institutions. C'est ainsi que, le 7 décembre prochain, la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy se prononceront sur l'évolution de leur cadre institutionnel.
Quels que soient les résultats de ces consultations qui forment le cadre de votre libre expression, je crois que cette démarche est la bonne. Il s'agit, en effet, de prendre en main votre destin au cur d'une France diverse, plurielle et solidaire, pour faire vivre ce véritable trait d'union entre l'Outre-mer et la métropole : je veux parler, vous l'avez compris, de la République.
Parce que l'unité de la République n 'est pas l'adversaire de la diversité, parce que le socle commun des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité est suffisamment fort et solide pour nous permettre de vivre nos différences, je suis certain qu'ensemble nous saurons bâtir cette République territoriale, au sein de laquelle l'Outre-mer français constitue un extraordinaire atout et, pour nous tous une immense fierté !
(Source http://www.senat.fr, le 24 novembre 2003)