Texte intégral
- "Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député, F. Baroin,
Dieu est un mystère, ce n'est pas une investiture. Et je crois que A. Malraux nous a dit que "Le XXI ème siècle serait un siècle religieux". Et nous n'avons pas, je crois, à avoir peur des religions, à condition que les religions acceptent le principe supérieur d'organisation républicaine qu'est le principe de laïcité. Que la personne humaine s'interroge sur l'origine de sa liberté, sur ses capacités de dépassement, rien en cela n'est choquant. Mais qu'on utilise la religion pour la manoeuvre politique, pour l'organisation des communautarismes et pour une série de dérives qui font qu'on organise une manipulation, la République doit dire clairement que la laïcité, c'est la liberté : la liberté de conscience, la liberté de religion, l'égalité entre toutes les religions. Mais le fait est que la République doit faire en sorte qu'elle assume pour tous les citoyens l'égalité.
Et le professeur n'a pas dans sa classe des catholiques, des juifs, des protestants ou des musulmans, il a des jeunes Français qui sont tous des membres de la communauté républicaine.
C'est pour cela qu'en effet, il nous faut réaffirmer, avec force, le principe de laïcité, fondateur de nos principes républicains. C'est pour cela que, à l'occasion du centenaire de la loi de 1905, je souhaite qu'il y ait, dans notre pays, un certain nombre de débats. Nous avons notamment confié à l'Institut de France le soin d'animer des réflexions sur ce sujet, entre toutes les parties prenantes de la société. Mais nous ne voulons pas revenir sur la loi de 1905. Nous pensons que cette loi garantit la laïcité et qu'elle doit être affirmée dans tout son cadre, de force pour l'équilibre, et de faire en sorte que la République soit le pivot de notre communauté nationale. Nous ne toucherons pas à la loi de 1905.
Il est vrai qu'un débat sur l'école est engagé. Nous avons, aujourd'hui, dans toute la France, un débat qui s'engage sur l'école, sur son avenir. Et nous sommes tous convaincus, que l'école est l'espace premier de la République. Et que nous devons veiller à ce qu'on protège bien, dans l'école, cette valeur suprême qu'est la République et qu'il n'y ait pas des signes ostentatoires de communautarisme qui viennent déséquilibrer notre équilibre scolaire.
C'est pour cela, qu'à l'issue du débat national, qui va s'ouvrir au Parlement au mois de juin, qui va se prolonger dans le pays et qui se terminera devant vous, au moment où nous réviserons ensemble la loi de 1989 sur la loi d'orientation, je crois que là, se posera la question : comment devons-nous protéger l'école de toutes les dérives communautaristes et de tout ce qui peut apparaître, à un moment ou à un autre, comme un zèle que nous voulons condamner au nom de la laïcité républicaine.
C'est pour cela que ma réponse est claire : oui, nourrissons le concept de laïcité, faisons en sorte de lui donner plus de force dans cette modernité ! Oui, faisons en sorte que ce consensus national s'affirme, et faisons en sorte, tous ensemble, à l'occasion du débat sur l'école, que l'école reste l'espace par excellence de la République, donc de la laïcité."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 juin 2003)
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député, F. Baroin,
Dieu est un mystère, ce n'est pas une investiture. Et je crois que A. Malraux nous a dit que "Le XXI ème siècle serait un siècle religieux". Et nous n'avons pas, je crois, à avoir peur des religions, à condition que les religions acceptent le principe supérieur d'organisation républicaine qu'est le principe de laïcité. Que la personne humaine s'interroge sur l'origine de sa liberté, sur ses capacités de dépassement, rien en cela n'est choquant. Mais qu'on utilise la religion pour la manoeuvre politique, pour l'organisation des communautarismes et pour une série de dérives qui font qu'on organise une manipulation, la République doit dire clairement que la laïcité, c'est la liberté : la liberté de conscience, la liberté de religion, l'égalité entre toutes les religions. Mais le fait est que la République doit faire en sorte qu'elle assume pour tous les citoyens l'égalité.
Et le professeur n'a pas dans sa classe des catholiques, des juifs, des protestants ou des musulmans, il a des jeunes Français qui sont tous des membres de la communauté républicaine.
C'est pour cela qu'en effet, il nous faut réaffirmer, avec force, le principe de laïcité, fondateur de nos principes républicains. C'est pour cela que, à l'occasion du centenaire de la loi de 1905, je souhaite qu'il y ait, dans notre pays, un certain nombre de débats. Nous avons notamment confié à l'Institut de France le soin d'animer des réflexions sur ce sujet, entre toutes les parties prenantes de la société. Mais nous ne voulons pas revenir sur la loi de 1905. Nous pensons que cette loi garantit la laïcité et qu'elle doit être affirmée dans tout son cadre, de force pour l'équilibre, et de faire en sorte que la République soit le pivot de notre communauté nationale. Nous ne toucherons pas à la loi de 1905.
Il est vrai qu'un débat sur l'école est engagé. Nous avons, aujourd'hui, dans toute la France, un débat qui s'engage sur l'école, sur son avenir. Et nous sommes tous convaincus, que l'école est l'espace premier de la République. Et que nous devons veiller à ce qu'on protège bien, dans l'école, cette valeur suprême qu'est la République et qu'il n'y ait pas des signes ostentatoires de communautarisme qui viennent déséquilibrer notre équilibre scolaire.
C'est pour cela, qu'à l'issue du débat national, qui va s'ouvrir au Parlement au mois de juin, qui va se prolonger dans le pays et qui se terminera devant vous, au moment où nous réviserons ensemble la loi de 1989 sur la loi d'orientation, je crois que là, se posera la question : comment devons-nous protéger l'école de toutes les dérives communautaristes et de tout ce qui peut apparaître, à un moment ou à un autre, comme un zèle que nous voulons condamner au nom de la laïcité républicaine.
C'est pour cela que ma réponse est claire : oui, nourrissons le concept de laïcité, faisons en sorte de lui donner plus de force dans cette modernité ! Oui, faisons en sorte que ce consensus national s'affirme, et faisons en sorte, tous ensemble, à l'occasion du débat sur l'école, que l'école reste l'espace par excellence de la République, donc de la laïcité."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 juin 2003)