Texte intégral
Q - Quel est l'objectif de votre visite en Iran ?
R - Nous avons vu avec les autorités iraniennes comment nous pourrions garantir le respect de leurs obligations et quelles pourraient être les perspectives pour le programme nucléaire iranien. C'est donc une visite importante parce que, comme vous le savez, les questions de prolifération sont au coeur de nos préoccupations et que nous souhaitons pouvoir trouver le mode de règlement pacifique le plus adapté.
Vous vous rappelez que nous avons adressé début août une lettre, avec nos collègues européens, à M. Kharrazi, le ministre des Affaires étrangères, il y a maintenant quelques mois. Nous sommes là à une nouvelle étape de nos discussions puisque le travail de l'Agence internationale de l'Energie atomique a évolué. Une résolution, qui fixe des échéances à la fin octobre qui doivent être respectées, a été adoptée par le Conseil des gouverneurs de l'Agence. C'est donc dans cet esprit que je viens à Téhéran.
Q - Qu'avez-vous obtenu des Iraniens en ce qui concerne le problème de la prolifération ?
En ce qui concerne la prolifération, nous sommes tout à fait conscients des préoccupations de la communauté internationale sur la prolifération en Iran, nous les partageons et nous sommes heureux de cette occasion qui nous est offerte. Nous sommes en contact depuis plusieurs mois. Nous nous sommes écrits, rencontrés et nous avons discuté. Il est important d'instaurer une confiance pleine et entière et nous sommes ici pour créer les conditions de la confiance entre l'Iran et la communauté internationale. Nous aimerions beaucoup parvenir à la transparence totale et obtenir toutes les informations nécessaires et les engagements que la communauté internationale attend de l'Iran. Nous nous sommes entretenus avec Kamal Kharrazi, le ministre des Affaires étrangères, et, avec mes amis, j'espère que nous obtiendrons les engagement espérés.
Q - Alors Monsieur le Ministre c'est un accord très important aujourd'hui ?
R - C'est un accord important parce qu'il marque l'engagement des Iraniens à avancer dans la lutte contre la prolifération et aujourd'hui, lors des entretiens que nous avons pu avoir au plus haut niveau à Téhéran, il y a un triple engagement de leur part.
En premier lieu, sur la transparence, l'ouverture, la coopération avec l'Agence internationale de l'Energie atomique pour fournir toutes les informations nécessaires ; le deuxième point est l'engagement à signer rapidement le protocole additionnel de l'Agence internationale de l'Energie atomique et le troisième point est la suspension de l'enrichissement et du retraitement de l'uranium. Donc ce sont trois points essentiels qui marquent clairement la volonté de l'Iran de s'engager à l'égard de la communauté internationale à respecter ses obligations.
Q - (A propos du cadre des négociations avec l'Iran)
R - D'abord vous le savez c'est une négociation internationale importante avec l'Agence internationale de l'Energie atomique. Il y a une résolution qui a été adoptée, elle pose des échéances à la fin de ce mois. C'est une négociation où l'ensemble de la communauté internationale est très active. Les Iraniens ont accepté de poursuivre le dialogue avec nous, avec les trois Européens, Allemagne, Grande-Bretagne et France. Nous avons écrit une lettre au début du mois d'août signée par les trois ministres et adressée aux autorités iraniennes. Les Iraniens ont répondu, ils ont souhaité poursuivre le dialogue qui aboutit aujourd'hui à ce triple engagement. Je crois que l'Iran mesure maintenant la responsabilité qui est la sienne. Nous voulons le croire bien sûr, et nous serons vigilants pour que cet accord soit suivi d'effet.
Q - A votre avis pourquoi l'Iran a-t-il fait des compromis aujourd'hui ?
R - Je crois que la situation de la communauté internationale, les tensions qui existent sur la scène internationale, l'importance que cette communauté attache aux questions de prolifération montrent bien - et je crois que les Iraniens le perçoivent aujourd'hui clairement - qu'il est temps de bouger. L'Iran a donc donné son accord, à quelques jours de l'expiration du délai donné par l'Agence internationale de l'Energie atomique et alors que le Dr El Baradeï, qui est le directeur général de cette agence, poursuit ses travaux sur l'ensemble des sites iraniens. C'est, je crois, une échéance importante. C'est donc vraisemblablement la raison qui explique que les Iraniens acceptent aujourd'hui de s'engager activement et volontairement, je le rappelle, dans ce processus.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que vous pensez que l'Iran a satisfait les demandes contenues dans la résolution de l'AIEA ?
R - Je crois que les trois points marquent clairement l'engagement de l'Iran et cela est tout à fait conforme à ce que prévoyait la résolution, à ce que demandait le Dr El Baradeï. Il lui appartient évidemment d'émettre maintenant son propre jugement. Je peux dire que tout ceci s'est fait en étroite concertation. J'ai moi-même rencontré il y a quelques jours à Vienne le Dr El Baradeï, nous avons été en contact permanent avec l'ensemble de nos partenaires européens. J'ai été en contact ces jours derniers aussi bien avec Colin Powell qu'avec Igor Ivanov. Je pense que le travail qui a été fait et l'acceptation par l'Iran aujourd'hui marquent bien un pas important dans sa volonté de s'engager véritablement dans cette lutte contre la prolifération.
Q - Est ce que vous pensez que les Etats-Unis vont être convaincus par cet accord ?
R - Nous avons été en contact étroit avec eux, tout comme nos amis britanniques et allemands. Je crois qu'aujourd'hui les bases de cet accord sont des bases solides.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 octobre 2003)
R - Nous avons vu avec les autorités iraniennes comment nous pourrions garantir le respect de leurs obligations et quelles pourraient être les perspectives pour le programme nucléaire iranien. C'est donc une visite importante parce que, comme vous le savez, les questions de prolifération sont au coeur de nos préoccupations et que nous souhaitons pouvoir trouver le mode de règlement pacifique le plus adapté.
Vous vous rappelez que nous avons adressé début août une lettre, avec nos collègues européens, à M. Kharrazi, le ministre des Affaires étrangères, il y a maintenant quelques mois. Nous sommes là à une nouvelle étape de nos discussions puisque le travail de l'Agence internationale de l'Energie atomique a évolué. Une résolution, qui fixe des échéances à la fin octobre qui doivent être respectées, a été adoptée par le Conseil des gouverneurs de l'Agence. C'est donc dans cet esprit que je viens à Téhéran.
Q - Qu'avez-vous obtenu des Iraniens en ce qui concerne le problème de la prolifération ?
En ce qui concerne la prolifération, nous sommes tout à fait conscients des préoccupations de la communauté internationale sur la prolifération en Iran, nous les partageons et nous sommes heureux de cette occasion qui nous est offerte. Nous sommes en contact depuis plusieurs mois. Nous nous sommes écrits, rencontrés et nous avons discuté. Il est important d'instaurer une confiance pleine et entière et nous sommes ici pour créer les conditions de la confiance entre l'Iran et la communauté internationale. Nous aimerions beaucoup parvenir à la transparence totale et obtenir toutes les informations nécessaires et les engagements que la communauté internationale attend de l'Iran. Nous nous sommes entretenus avec Kamal Kharrazi, le ministre des Affaires étrangères, et, avec mes amis, j'espère que nous obtiendrons les engagement espérés.
Q - Alors Monsieur le Ministre c'est un accord très important aujourd'hui ?
R - C'est un accord important parce qu'il marque l'engagement des Iraniens à avancer dans la lutte contre la prolifération et aujourd'hui, lors des entretiens que nous avons pu avoir au plus haut niveau à Téhéran, il y a un triple engagement de leur part.
En premier lieu, sur la transparence, l'ouverture, la coopération avec l'Agence internationale de l'Energie atomique pour fournir toutes les informations nécessaires ; le deuxième point est l'engagement à signer rapidement le protocole additionnel de l'Agence internationale de l'Energie atomique et le troisième point est la suspension de l'enrichissement et du retraitement de l'uranium. Donc ce sont trois points essentiels qui marquent clairement la volonté de l'Iran de s'engager à l'égard de la communauté internationale à respecter ses obligations.
Q - (A propos du cadre des négociations avec l'Iran)
R - D'abord vous le savez c'est une négociation internationale importante avec l'Agence internationale de l'Energie atomique. Il y a une résolution qui a été adoptée, elle pose des échéances à la fin de ce mois. C'est une négociation où l'ensemble de la communauté internationale est très active. Les Iraniens ont accepté de poursuivre le dialogue avec nous, avec les trois Européens, Allemagne, Grande-Bretagne et France. Nous avons écrit une lettre au début du mois d'août signée par les trois ministres et adressée aux autorités iraniennes. Les Iraniens ont répondu, ils ont souhaité poursuivre le dialogue qui aboutit aujourd'hui à ce triple engagement. Je crois que l'Iran mesure maintenant la responsabilité qui est la sienne. Nous voulons le croire bien sûr, et nous serons vigilants pour que cet accord soit suivi d'effet.
Q - A votre avis pourquoi l'Iran a-t-il fait des compromis aujourd'hui ?
R - Je crois que la situation de la communauté internationale, les tensions qui existent sur la scène internationale, l'importance que cette communauté attache aux questions de prolifération montrent bien - et je crois que les Iraniens le perçoivent aujourd'hui clairement - qu'il est temps de bouger. L'Iran a donc donné son accord, à quelques jours de l'expiration du délai donné par l'Agence internationale de l'Energie atomique et alors que le Dr El Baradeï, qui est le directeur général de cette agence, poursuit ses travaux sur l'ensemble des sites iraniens. C'est, je crois, une échéance importante. C'est donc vraisemblablement la raison qui explique que les Iraniens acceptent aujourd'hui de s'engager activement et volontairement, je le rappelle, dans ce processus.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que vous pensez que l'Iran a satisfait les demandes contenues dans la résolution de l'AIEA ?
R - Je crois que les trois points marquent clairement l'engagement de l'Iran et cela est tout à fait conforme à ce que prévoyait la résolution, à ce que demandait le Dr El Baradeï. Il lui appartient évidemment d'émettre maintenant son propre jugement. Je peux dire que tout ceci s'est fait en étroite concertation. J'ai moi-même rencontré il y a quelques jours à Vienne le Dr El Baradeï, nous avons été en contact permanent avec l'ensemble de nos partenaires européens. J'ai été en contact ces jours derniers aussi bien avec Colin Powell qu'avec Igor Ivanov. Je pense que le travail qui a été fait et l'acceptation par l'Iran aujourd'hui marquent bien un pas important dans sa volonté de s'engager véritablement dans cette lutte contre la prolifération.
Q - Est ce que vous pensez que les Etats-Unis vont être convaincus par cet accord ?
R - Nous avons été en contact étroit avec eux, tout comme nos amis britanniques et allemands. Je crois qu'aujourd'hui les bases de cet accord sont des bases solides.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 octobre 2003)